Je m'attendais à tout sauf à ce qu'il m'embrasse. Je ne peux m'empêcher de rougir un peu, mais je lui rendis avec une passion que je redécouvrais depuis la veille. Il était fougueux et c'était loin de me déplaire. J'avais besoin d'un homme comme ça, pas posé et pépère comme certains. Sauvage, oui, j'adorais ça. Je passais une main dans mes cheveux, comme d'hab, et tout en sortant mon tabac, je souris, en coin, tout en glissant un petit regard vers lui. J'attendis d'être sortie avant d'allumer ma clope et eut une sorte d'illumination.

"Ah... Ouais, je fume tout le temps, t'as du le remarquer. J'espère que ça te dérange pas, c'est une manie dont je ne me débarrasserai pas de sitôt."

Je ne pus m'empêcher d'exploser de rire, tellement que je faillis m'étouffer avec la fumée. Je secouais la tête et regardais Cecil droit dans les yeux.

"J'ai une gueule à être obligée de faire quoi que ce soit ?"

Je crachais ma fumée, avec un petit rire incrédule.

"Il est pas encore né le con qui me forcera à faire quelque chose... Et si quelqu'un essaie, je le considèrerai forcément comme quelqu'un à ne pas fréquenter. Même la clope, je sais que si je le veux, demain, j'arrête. "

Je serrai sa main dans la mienne avec un petit sourire.

"Ne t'en fais pas pour moi, Cec, je fais ce que bon me semble et le jour ou tu me verras obligée, poses toi des questions, c'est que ce n'est pas moi."

Je souris avant de me tourner vers lui. Cette apparente innocence me faisait bien marrer intérieurement. JE secouais la tête et répondis le plus sérieusement du monde.

"Faudrait déjà que ce soit réellement forcé..."

Puis, rapidement, je passais une main sur sa nuque et l'embrassais, un geste qui me vint naturellement, sans rougissements pour une fois, un baiser peut-être plus doux que les siens, plus hésitant ? Non, juste plus timide mais très franc, intime et honnête.

Il avait l'air sous le choc... Ou devais-je dire sous le charme ? Je ne pus m'empêcher de rire légèrement avant de secouer la tête et de tirer une taf, avec un léger sentiment de fierté. je dus même réprimer un sourire avant de lui dire.

"Bll ?"

Le sourire vint tout seul et je ne pus m'empêcher de l'embrasser à nouveau, plus furtivement en secouant la tête.

"C'était mignon !"

Pas moqueur, non, elle exposais juste son impression sur l'instant, c'est tout.

J'éclatais de rire avant de lui lancer, taquine.

"Pour un peu, tu fondrais, chéri !"

Puis, elle rit à nouveau avant de l'attraper par la main, portant sa clope à la bouche de l'autre, avant d'avoir une idée... Puis fit la moue, persuadée qu'il avait déjà fait l'expérience. Tant pis, proposition quand même.

"Tu es déjà monté dans le London Eye ?"

J'eus un sourire. Génial ! Il ne l'avais jamais fait, c'était trop cool !

"Ca te tente ? Franchement, je n'y suis montée qu'une fois, mais Londres vu d'en haut, ça rox du poney !"

Il fallait absolument qu'il voit ça. Je l’entraînais doucement vers la grande roue, au pire s'il était pas tenté, on trouverait bien quelque chose à faire en ville, noyés parmi les moldus... Ce serait cool !

Qu'est-ce qu'il me racontait là ? Je le regardait avec surprise quelques secondes avant de comprendre : il n'avait pas compris l'expression. J'eus un petit rire et secouais la tête.

"C'était une expression, en fait, désolée. Et.... Les ballades en calèche, c'est pas mon délire, je préfère ma bécane. Quoi que monter à cheval ne me déplaît pas."

Du coup, je préférai vérifier s'il voulait bien monter dans la grande roue, vu qu'on ne monterait pas dans une calèche ridicule et cucul à la Cendrillon.

"Du coup, le London Eye, tenté ou pas ?"

Dans le pire des cas je connaissais un excellent glacier pas très loin qui ferai largement l'affaire.

Je le sentais bizarre sans savoir vraiment pourquoi dans le fond, mais je laissais passer. Après tout, j'apprenais à le connaître, et nous avions un caractère assez différent, à vue de nez. Je lui souris et rallumais une cigarette.

"Allons-y alors ! On est pas si loin !"

Bon, on avait un peu de marche, mais pas grand chose. Marcher me ferait beaucoup de bien aussi. Je manquais d'exercice en ce moment. J'espérais seulement que cela ne dérangerait pas mon compagnon.

Je fumais, tout en marchant, laissant parfois mon regard glisser sur Cecil... Il n'avais vraiment pas l'air bien. Je fronçais les sourcils. Je l'avais peut-être contrarié qui sait ? Je m'arrêtais et le fixais, les sourcils froncés.

"Hey ? Ca va ? T'as pas l'air dans ton assiette, je te sens.... ailleurs."

Comme si il était préoccupé... Sans doute ce passage au ministère ! C'état certainement ça ! Pas simple comme situation, je comptais lui changer les idées le plus rapidement possible.

Faim... Mon ventre grogna. Ouais, j'avais la dalle aussi ! Je me raclais la gorge.

"Pour la baguette... Ton père aurait pu la laisser ici volontairement ? Et te laisser un mot quelque part, un indice ? Quelque chose ? "

Mon ventre grogna à nouveau. Ouais, la bouffe c'était un minimum important pour moi. Je rosis et me raidis un peu, en espérant qu'il ne l'entende pas, mais j'avais peu d'espoir.

"On va manger quelque part avant de faire autre chose ? Genre le London Eye ?"

Il fallait qu'on mange, manifestement, et je réfléchissais déjà un endroit potentiel.

Je ne savais pas pourquoi, mais cette baguette, le fait qu'elle soit restée là... Il faudrait qu'il se renseigne au plus vite, après le repas, même, si possible. Mais avant, manger. J'avais une faim de loup.

"Tu aimes la cuisine indienne ? Il y a un restaurant pas loin, ils font un veau au poire excellent ! Et leurs currys sont à tomber par terre. Ca te tente ? "

Depuis la veille, j'avais l'impression d'être hors du temps, hors même de ma vie tellement ce que je vivais était surréaliste. J'eus un sourire, la vie était décidément pleine de surprise et pas que des mauvaises... Celle-ci était de taille et particulièrement agréable si bien que je ne parvenais toujours pas à réaliser vraiment...

Parfait ! La cuisine indienne semblait nous convenir à tous les deux. Je lui pris la main afin de ne pas le perdre dans une éventuelle foule, mais ce n'était qu'une excuse et je le savais. Le restaurant était à une petite dizaine de minutes à pied. Je tournais la tête vers lui.

"Non, je ne connais pas, mais j'aime manger et j'aime tout. J'ai hâte de goûter tiens, je n'ai jamais vraiment goûter à la pâtisserie française... Ni vraiment la cuisine non plus, à vrai dire."

Je rosis légèrement. En fait je ne connaissais pas grand chose de l'Europe, quand j'y réfléchissais. Pour une Européenne c'est la honte quand même.

Nous marchions main dans la main, en silence. Pas un silence pesant, un silence serein, comme deux personnes qui se comprennent, et franchement, je me sentais bien. Nous arrivâmes au bout de quelques minutes devant le fameux restaurant, au coin d'une petit rue, un petit restaurant, rien de bien grand ni chic, mais propre et bon, je le savais. Je l'entraînais à l'intérieur où on nous plaça dans un coin, dans le fond. Je lui souris.

"Le cadre te plait ?"