Je sentis une petite pression sur ma main, Link s'y était quelque peu appuyé. Quelque chose passa dans son regard... Enfin, beaucoup de choses étaient passées mais ce que je retenu en particulier c'était la tristesse et ça ... J'avais absolument pas envie de le voir, mais pas du tout. J'avais surtout envie de le voir sourire ou mieux encore : rire. Rire comme il l'avait fait pour le stylo. Une idée me vins. Je retira doucement ma main et commença à enlever une chaussure.

-Si tu as trouvé mon Stylo affreusement mignon ... Et moi affreusement affreux, je vais te montrer un truc. Je pense que ca pourrait te plaire.

-Si tu as trouvé mon Stylo affreusement mignon ... Et moi affreusement affreux, je vais te montrer un truc. Je pense que ca pourrait te plaire.

Link se reprit légèrement et fronça les sourcils en observant Seyn enlever une chaussure. Mais que faisait-il?

Je vis la perplexité de Link et rit intérieurement. Débarrasser de ma chaussure je mit ma plante de pied en évidence, dévoila mon précieux canard ... Sans nom ... Il faudrait que je lui en trouve un le pauvre ...

-Je te présente hum ... Mon canard sans nom ... Un défi lancé avec mon meilleur ami.

J'attendais maintenant une réaction de la part du jeune homme en espérant pouvoir au moins le faire sourire.

Le canard en question:

Seyn dévoila son pied et Link se surprit à rire de nouveau à gorge déployée face à ce petit canard. IL n'en pouvait plus de rire non pas pour le côté ridicule de la chose mais pour celui, totalement mignon. Avoir un canard en plastique, objet vraiment inutile dans le monde sorcier, tatoué sur la plante du pied était à la fois fantastique, drôle et original. L'action en elle-même laissait percevoir le caractère de Seyn ce qui plu particulièrement à Link, qui récupéra rapidement son carnet, toujours secoué par des petites vagues de rires.

C'est absolument mignon. Tu as dû avoir très très mal au pied, vraiment. Mais... c'est vraiment très mignon. J'ai pas d'autres adjectifs, désolé. Ta petite amie doit vraiment aimer ce tatouage. Il est tout simplement génialissime.

Voir mon interlocuteur rire me remplis la poitrine d'un sentiment ... Étrange. Etrange mais très agréable. Je lus le carnet de Link et une ombre assombrie mon visage. Petite Amie... J'eus un petit frisson. Et pourtant je lui répondis avec un sourire :

- Oui, j'en ai vraiment baver, c'est sensible ici haha. Je suis content que ... Hum ... Aller Robin ? Ca te plait Robin ? Te plaise. Et je n'ai pas de petite amie.

Je lui souris sincèrement.

Depuis son accident, Link était un très grand observateur, il ne rata donc pas l'aspect renfrogné du visage de Seyn durant une seconde, ni le frisson qui apparu. Il fut même légèrement choqué par le sourire un peu moins lumineux qu'il lui servit après. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que Link regardait beaucoup trop Seyn pour un client qui parle à un commerçant. Pas du tout. IL fronça les sourcils, inquiet et attrapa son carnet.

Est-ce que ça va ? J'ai dit quelque chose de mal? Je suis désolé si c'est le cas.

La question de Link me prit de court, de très court ... Il était impressionnant. Je ne pensais pas qu'il était possible de lire aussi rapidement sur un visage. En tout cas ... C'était juste impressionnant.

Je lus son petit mot et ressentis une toute petite pointe de plaisir en pensant qu'il s’inquiétait un peu pour moi ... C'était ... Assez plaisant.

- Ne t'inquiète pas, tout va bien, juste un vieux souvenir pas des plus agréables. Ne t'inquiète pas ... Et ... Merci de t'être inquiétez quand même.

Je sentis mes joues chauffer et détourna la tête, préférant me concentrer sur comment remettre ma chaussure.

Link fronça les sourcils un peu plus mais ne rajouta rien. Au contraire, il stoppa le mouvement de Seyn et se pencha sur son pied puis mis le dit pied sur ses genoux et fit le tour du tatouage du bout des doigts, de nouveau fasciné par le petit canard. Il regarda les plis délicats que la peau si fine faisait parfois et comment cela transformait le tatouage avec attention.

La situation avait prit un tournant très bizarre. Comment on avait fait pour en arriver là ? Je rougis furieusement à ce moment et, quand le jeune homme d'en face commença à contourner Bah euh ... Robin, je ne put m’empêcher d'éclater de rire... Ne vous moquez pas ... Je suis chatouilleux ... Et particulièrement ici depuis qu'on m'avait fait le tatouage.

Link releva la tête en entendant Seyn rire. Le voir si joyeux était un délice pour le muet, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi. Enfin si. Il aimait entendre les gens rire. Surtout avant, quand il était la sources du rire avec ses bêtises et ses blagues pas drôles. Il sentit son âme d'enfant revenir et afficha un petit sourire en coin, malicieux puis continua de caresser la plante du pied, de façon légère, pour faire rire son ami.

Oh Le sadique ! Oh le méchant Sadique ! Ce petit sourire malicieux qu'il afficha (étonnamment craquant d'ailleurs ) en disait long ! Très long. Link continua à me chatouiller, je ris de plus belle. Les larmes commençaient à me monter aux yeux.

-Hahaha, c'est méchant, c'est très méchant. Haha

Je n'avais qu'une envie : Riposter. Je relava donc le haut de mon corps et me jeta doucement sur lui (je ne voulais surtout pas lui faire mal) prêt à l'attaque.

Link rit de plus belle en entendant son ami lui dire que c'était méchant. Il ne s'attendait cependant pas à ce qui arriva ensuite. Seyn riposta en se jetant sur lui, faisant perdre l'équilibre au Poufsouffle qui se retrouva par terre (il n'était donc pas tombé de bien haut), tentant de se protéger des assauts à venir.

J'avais repris le dessus ! La puissance m'envahit. J'imitais un rire sadique, enfin j’essayais. Et commença à chatouiller ce que je pensais le plus sensible : les cotes !

-Tu vas voir ce que tu vas voir ! Je me vengerais !

Link avait beaucoup de couches de vêtements. Au moins trois couches en comptant son manteau beaucoup trop grand et pourtant, pourtant il sentit chaque doigts de Seyn qui chatouillait ses hanches. Et bien sûr, Link était chatouilleux. Il se mit à gigoter en riant, la tête vers l'arrière et tentant de se défaire de l'emprise diabolique du commerçant sur lui.

Quel plaisir de voir le visage de Link aussi lumineux. on ne se connaissait pas depuis longtemps mais la complicité était au rendez vous ... Enfin c'est comme ça que je le voyais. Le deuxième point sensible que je connaissais était le cou. Mais là j'eus un énorme doute. Je préférais donc rester sur les cotes.

- Tu vas me supplier d’arrêter

Lui dis je avec un petit air supérieur et un sourire en coin

Les chatouilles continuaient, poussant Link au supplice. Des larmes de rires dévalaient ses joues pâles alors qu'il riait en silence. Il espérait, par Merlin, que Seyn n'ait pas l'idée de venir chatouiller son cou, et encore moins ses cicatrices sinon il imploserait de rire. Mais peut-être qu'il était dégoûté par ces deux marques immondes et qui ne l'aurait pas été?! Il secoua la tête dans tout les sens dans une réponse négative à son "tu vas me supplier d'arrêter".

Il ne capitulait pas le bougre ! Il fallait que je passe à la vitesse supérieur ... Le cou était mon dernier espoir de victoire ! Etant moi même hyper sensible à ce niveau là j'en concluais que ca pouvait être pareil chez tout le monde. Mais j'avais peur ... Peur de le blesser. Alors, je choisi la sécurité. Coinçant ses hanche entres mes genoux pour ne pas qu'il fuit, j’arrêtais (pour le moment) le supplice, plaça mes mains au dessus de son coup et dis :

- Je peux ?

Link se retrouva coincé il ne sut comment entre les genoux de Seyn, complètement à sa merci. Il fit un grimace quand le commerçant approcha les mains de son cou et se rétracta légèrement. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas qu'il le touche mais... il y avait de quoi écoeurer plus d'un. Les cicatrices n'étaient pas belles à voir, toujours rosées depuis les années et pas du tout effacées. Il hocha cependant la tête timidement et un peu tendu, laissant libre accès à son cou.

Découvrant le cou blanc de Link, je tiqua sur ses cicatrices. Elles devait être difficile à porter. Et pourtant, ca faisait parti de lui. C'était un morceau de Link. Je sentis le jeune homme se tendre. Mon envie de chatouille s'était estompée. Tout doucement, je descendis la main vers son cou et, du bout des doigts, je caressais les marques rosés qui courraient sur son cou.

-Elles sont impressionnantes.

J'eus un regard tendre

La peau de Link picota quand Seyn posa les yeux sur ses cicatrices et s'embrasa de gêne quand il y posa les doigts. Le muet tourna la tête et ferma les paupières, honteux. Il rata le regard de Seyn mais entendit parfaitement ses paroles et ferma les yeux un peu plus. Elles étaient le reflet de ce que lui était. Dégoûtantes.

Je vis Link détourner la tête et se fermer. J'avais dis quelque chose de mal ? Vraiment, je ne voulais pas le voir triste, en aucun cas. J'enlevais mes doigts des cicatrices et approcha la seconde main. Avec un joli sourire sadique, je me remis à le chatouiller le cou sans plus aucune retenu.

Un rire de méchant de film passa mes lèvres.

LE muet écarquilla les yeux et se remit à rire, gigotant encore plus et riant encore plus, la bouche grande ouverte et ses épaules se secouant. Il oublia ses pensées et tenta de se défaire de l'emprise de Seyn mais n'y parvint pas, riant encore et encore.

Le Poufsouffle posa les mains à plat sur le torse de son tortionnaire, tentant de faire passer le message de sa soumission au grand gourou des chatouilles.

Le visage riant de Link revint et ses mains se posèrent sur mon torse. Je pris ça comme une demande de cessé le feu. J’arrêtais donc à la demande de ma victime. J'eus un immense sourire triomphant et libérais mon ami. Je me rassie en tailleur sur le parquet et lui dis sur un ton très enfantin que je ne me connaissais pas :

-J'ai gagné

Link se rassit en tailleur et enleva enfin son manteau, parce qu'il avait chaud. Il devait avoir l'air ridicule, dans son pull bleu clair pelucheux, les joues rougies de bonheur et les cheveux en désordre. Un petit sourire trônait sur ses lèvres, sourire qui s'agrandit face à la petite phrase de Seyn. Il attrapa son carnet et griffonna.

Ce n'est pas juste. J'ai un cou vraiment très sensible.

Je lus son petit mot et devant son sourire et le petit côté renfrogné qu'on lisait dans son message je lui dis :

-je n'ai peut-être pas le coup aussi sensible que toi mais c'est ma bête noire, ca te servira peut-être pour une prochaine fois.

J'eus un grand sourire et me rappelais soudain :

-Avec tout ça, je ne me suis même pas occupé de ton balais ... Ou, tout du moins, très peu. Quel piètre commerçant je fais.

Je lui souris maladroitement en me grattant l'arrière de la tête.