*Bang, Bang, Bang*

- JE VEUX SORTIR !!!

Ses poings ne cessaient de marteler la porte de la pièce minuscule dans laquelle elle avait fini. Un rire horripilant lui répondit et une voix toute aussi insupportable commença à chantonner.

- La p’tite poulette veut sortir ? La p’tite poulette doit m’donner des œufs ! Donne-moi des œufs et j’f’rais c’que tu veux !
- Comment veux-tu que je trouve des œufs ici ? Laisse-moi sortir Peeves ! C’est pas drôle !
- La p’tite poulette n’est pas douée, la p’tite poulette reste enfermée !
- Peeves !

Elle aurait mieux fait d’attendre après le déjeuner pour aller aux toilettes plutôt que de quitter ses camarades juste après être sortie de cours. Tous les autres élèves devaient déjà être en train de déguster leur savoureux repas alors qu’elle était coincée dans un placard à balais ridiculement petit et sombre. Elle s’était fait avoir par les escaliers fous de l’école lorsqu’elle avait tenté de rejoindre la Grande Salle et s’était retrouvée à elle ne savait quel étage lorsque le satané esprit frappeur la prit en chasse.

Une première année séparée du troupeau, rien ne pouvait être plus tentant. Il l’avait aperçue et avait décidé, Merlin seul savait pourquoi, que la petite avait un air de volaille. Il s’était alors mis à la poursuivre en brandissant un chandelier comme un chevalier brandirait son épée disant vouloir vérifier si, comme les poulets, la jeune fille courrait toujours sans sa tête.
Eileen avait parcouru quelques couloirs puis visé une porte. Sur l’instant, le placard à balai qui s’était découvert à ses yeux lui avait semblé être un endroit sûr. Elle aurait dû réfléchir au piège parfait qu’il représentait.

Eileen continua à frapper la porte sans que cela ne serve à quoi que ce soit. Ses mains commençaient à lui faire mal.

- Laisse-moi sortir !!! De toute façon qu’est-ce que tu veux faire avec des œufs ? Tu ne peux pas manger !

Pourquoi cherchait-elle à comprendre ses intentions ? C’était Peeves dont il s’agissait ! Tenter de communiquer avec lui ne servait à rien.

- Juste… Laisse-moi sortir !

Le répéter ne servit absolument à rien et Peeves préféra s’amuser à caqueter devant la porte. Les dents serrées, Eileen cria de frustration. Ses deux poings s’écrasèrent à l’unisson sur la porte, bientôt rejoints par son front.

Le visage entier d’Eileen était crispé contre la porte et elle sentait des larmes de rage perler aux coins de ses yeux. Rien ne disait quand Peeves se lasserait ou même s’il se lasserait de sa plaisanterie. Et elle n’avait aucune chance que quiconque passe dans ces couloirs perdus et l’enten…

Eileen releva la tête brusquement. Une voix. Elle avait entendu une voix de derrière la porte. Un garçon à ce qu’il semblait. Après un bruit sourd, il y eu comme un rugissement de Peeves qui s’éloigna rapidement. La première année colla son oreille à la porte. Elle pouvait encore entendre des sons de poursuite et les rire de l’esprit frappeur alors qu’il avait trouvé une nouvelle victime. Elle essaya d’entendre un peu plus son sauveur, mais mis à part de lointains bruits de pas, il n’y avait rien.

Se pressant un peu plus à la porte, Eileen crut entendre un distant « pouf » puis un silence. Peeves avait-il disparu ? Si c’était le cas, il n’y avait pas de temps à perdre, il fallait s’éclipser. A ce propos, pourquoi était-elle toujours contre la porte ? Peeves était parti grâce à une chance inconsidérée et elle, elle restait plantée là comme une idiote !

Eileen appuya sur la poignée de la porte. Rien. Encore une fois. Rien. Elle secoua la poignée avec toute la force qu’elle possédait sans réussite aucune.

- Ouvre-toiiiiiiiii !

Rien n’y faisait. C’était trop bête ! Elle ne pensait pourtant pas que la porte était bloquée de l’extérieur. Si elle était magiquement coincée dans le placard à balais elle était dans de beaux draps ! D’autant que maintenant, celui qui avait tenté de l’aider était surement parti. Rien ne lui venait en tête qui pourrait l’aider à ouvrir une porte. Ce qui, la narration le note, était très peu digne d’une sorcière.

- D… T… Connerie !

Elle n’était pas contente et elle pesait son insulte.

Scott se mit à courir, poursuivit par l’esprit frappeur, il ne s’avait pas ou il allait mais bon il s’enfuyait le plus loin possible en entrainant Peeves pour laisser du temps à la jeune fille de sortir du placard.

Après quelques minutes de course effrénée, le fantôme, commença à se lasser, et ralentit un peu la cadence, Scott en profita pour souffler, et se remémorer du chemin qu’il avait pris. Il avait tourné une fois à droite, puis toujours tout droit, donc normalement, si il tournait à droite puis encore à droite il devrait réussir à revenir au placard à balai ou était coincé la jeune fille, il tenait à vérifier au cas où.


Après avoir trottiner un petit moment, Scott arriva au placard, manifestement, le fantôme n’était plus à ses trousse, avait-il trouvé une nouvelle victime ou leur préparait-il une nouvelle blague de mauvais gout, Scott n’en avait aucune idée.

Vu les bruits, la jeune fille devait être toujours à l’intérieur, et vu la clé toujours dans la serrure, pas étonnant qu’elle n’est pas pu sortir.

-Rassure toi jeune fille, je vais te sortir de là, attend juste un petit moment !
Scott tourna la clé dans la serrure, le verrou se débloqua, et les portes commencèrent à s’ouvrir.


Les portes complètement ouvertes, Scott s’attendait à voir la jeune captive apparaitre, mais à la place, un chat fila entre ses jambes sans demander son reste.
Pas étonnant que Peeves ne le suive plus, il s’était complétement perdu et n’avait aucune idée d’où se trouvait le bon placard à balai, d’ailleurs, Peeves doit surement y être retourné tourmenter la jeune fille.

- ET MERDE !! quel idiot !!

Eileen marmonnait, bougonnait, grognassait. L’extérieur du placard était toujours silencieux. Au moins Peeves n’était-il pas encore revenu. Elle devrait profiter de ces derniers instants de calme. Elle n’allait jamais sortir et finirait brisée par l’esprit frappeur. Pourquoi l’autre personne ne revenait-elle pas ? Le garçon s’était-il dit qu’il avait fait sa bonne action de la semaine et qu’il n’avait nul besoin de vérifier que celle qu’il avait voulu aider était bien saine et sauve ? Parce que… ben il avait tort !

C’était une fin stupide. Elle avait survécu à la forêt interdite, à des transformations mensuelles et à la Saint-Valentin. Elle serait achevée par un esprit frappeur idiot ! Comment cet être régnait-il encore sur Poudlard ? Comment quelque chose qui n’était pas vraiment une personne pouvait-il la piéger aussi facilement ! Quoique, qu’est-ce qui définissait une personne en fin de compte ? Qui était-elle pour dire que… Aaaah Eileen ! Honnêtement on s’en fiche là !

Collant son dos à la porte, Eileen se laissa glisser au sol.

- Aïe !

Sentant quelque chose mordre inconfortablement dans son dos, Eileen releva une hanche pour extraire… sa baguette ! Elle la fixa un instant, l’esprit soudainement vide avant de frapper l’arrière de sa tête contre la porte. Elle était complètement idiote. Elle se releva d’un coup et, retroussant ses manches se mit en position. Concentration, mais pas trop, visualisation mais pas rêverie, volonté mais toujours juste…

- Alohomora !

Rien. Eileen soupira, énervée. Ce n’était pas le moment. Ce sort, elle le connaissait. Elle l’avait déjà réussi. Elle ferma les yeux un instant puis tenta de nouveau :

- Alohomora !

Un déclic et la porte s’ouvrit. Un grand sourire vint orner les lèvres de la jeune fille.

- Oui ! Deuxième coup !

Elle pencha la tête par l’ouverture de la porte pour voir si la voie était libre et sortit quand une fois assurée qu’elle l’était. Une nouvelle question se soulevait toutefois. Par où fallait-il aller ? Elle ne savait même plus par où elle était arrivée. Après avoir cligné les yeux plusieurs fois en réfléchissant, Eileen finit par hausser les épaules et partir vers la droite.

Elle tourna et tourna encore. Cette école était immense. Elle s’arrêtait de temps en temps craignant d’entendre le retour de Peeves puis poursuivait son chemin improvisé quand elle surprit des bruits avant un nouveau tournant. Un miaulement mauvais la fit sursauter. Elle baissa les yeux vers le coupable. Un chat la regardait l’air suspicieux, bien qu’il soit difficile de savoir avec exactitude que qu’elle inspirait à l’animal, d’autant que les chats ont souvent cet air-là. Eileen lui tira la langue avant de pointer sa baguette devant elle.

- Y… Y’a quelqu’un ?

Petite pause.

- Peeves si c’est toi je... je suis armée !

HRP:

Scott avait l’air bien con devant le placard, il regardait l’intérieur d’un air béat, pourquoi n’était-elle pas là, il était pourtant sur du chemin qu’il avait emprunté, ou avait-il pu se tromper.
Après avoir regardé une dernière fois à l’intérieur du placard, il recula de quelques pas et regarda autour de lui. Seul deux voit s’offraient à lui, celle de droite, d’où il venait et celle de gauche, le couloir continué sur quelque mètre avant de bifurquer vers la droite.

Ne sachant pas où aller, Scott décida de poursuivre son chemin au lieu de revenir sur ses pas, de toute façon il était perdu, il ignorait comment retrouver la jeune fille enfermée, donc autant aller de l’avant.
Il prit donc la direction du tournant, ces seulement à quelques mètre qu’il entendit une voix qui ressemblait fortement avec celle du placard.


- Y… Y’a quelqu’un ?

- Peeves si c’est toi je... je suis armée !


Comme quoi il ne s’était pas trompé et était bien dans la bonne direction, par chance la jeune fille avait réussi à se libérer et peeves ne sembler pas être là. Il continua d’avancer, il tomba nez à nez avec une jeune fille brune, les yeux sombre et plutôt petite, il lui donna 12-13 ans.
Elle avait sa baguette pointée devant elle pour se défendre, et avait l’air terrifié, pauvre petite. Scott stoppa sa marche et leva ses deux mains en l’air en signe de reddition.


-Salut, je m’appelle Scott, tu peux baisser ta baguette, je ne compte pas te faire du mal. Je vois que tu as réussi à t’en tirer toute seul bien joué, tu n’as donc plus besoin de m’on aide. Par contre j’espère que tu sais ou on est car je n’en ai aucune idée et j’ignore aussi ou à bien pu partir Peeves.

Pour ne pas paraître effrayant, Scott essaya d’appuyer ses paroles par un semblant de sourire en baissant ses bras lentement en espérant que la jeune fille devant lui ne le prenne pas pour une nouvelle farce de l’esprit frappeur.

Spoiler:

Quels cheveux ! Poudlard ne manquait pas de rouquins mais celui-ci devait être leur chef de troupe. Si… flamboyant. Cela jurait presque avec le rouge de son uniforme.

Eileen secoua la tête. Ce n’était pas le moment de s’extasier. Elle baissa sa baguette en reconnaissant la voix du jeune homme.

- Oh c’était toi ! Pour Peeves je veux dire. Eum… Merci.

Il avait été rudement efficace, il fallait le dire. Peut-être pas très subtile, mais au moins l’esprit frappeur était-il parti. Voyant que le couloir était vide si ce n’était pour le roux garçon, Eileen senti son inquiétude la quitter. Elle se gratta la nuque de la main qui tenait sa baguette en tentant de reconnaitre les lieux.

- Euh…

Elle pointa sa main libre vers le fond du couloir.

- Je crois que c’est par là, dit-elle de son ton le plus convaincu.

Elle fit quelques pas jusqu’au premier croisement puis fronça les sourcils en poussant un « hum » assez peu inspiré. Elle retourna sur ses pas et désigna la direction par laquelle elle était arrivée.

- Ou par là…

Elle s’arrêta en attrapant sa baguette de ses deux mains tout en se mordillant la lèvre inférieure.

- Je sais pas. Hé mais t’es vieux toi ! Enfin, plus vieux quoi. Bref, tu devrais savoir ! Je suis qu’en première année moi !

Elle croisa les bras. Comment pouvait-on attendre d’elle de guider les gens ? Elle qui était jeune et innocente ! Elle qu’on devait protéger et ramener en toute sécurité à son déjeuner qui l’attendait ! Du moins espérait-elle qu’il l’attendait encore…

HRP:

Ah ah, la petite tira un sourire à Scott, ce n’est pas la première personne à rester fixer sur ses cheveux, étant né avec, il se demandait bien ce que les gens pouvait leur trouver.

Mais bon en tout cas, elle baissa sa baguette, c’était déjà ça, il préférait éviter d’être pointé par ces bout de bois qui se révélaient être de vrais armes.

La petite eu l’air de reconnaître sa voix, elle se détendit un peu en le remerciant, mais direct après, elle ne tenait plus en place, soit elle était pressée soit hyper tendue, en tout cas elle alla d’un bout à l’autre du couloir en espérant trouver la sortie, elle n’avait même pas prit la peine de se présenter, une vrai furie, vu ses habits elle était à Serpentard, mais Scott n’en savait pas plus.

Il resta donc immobile à la regarder marcher, en l’écoutant marmonner, sans compter que lui non plus ne savais pas où il se trouvait. Quand elle en eu marre, elle s’arrêta et le regarda.

- Je ne sais pas. Hé mais t’es vieux toi ! Enfin, plus vieux quoi. Bref, tu devrais savoir ! Je suis qu’en première année moi !


Et mince, lui qu’il l’avait cru en deuxième ou troisième année, voilà qu'il se trouvait en fait avec une première année qui ne devait pas connaitre l’école mieux que lui, le voilà dans de beaux draps.

- Euh cela fait à peine quelques mois que je suis dans cette école, tu la connais surement mieux que moi et à vrai dire, j’étais déjà perdu avant de tomber sur toi, donc je ne vais pas pouvoir t’aider.

Cette petite l’amusait de plus en plus, sa manière de lui faire face, comme si elle attendait de lui qu’il connaisse le chemin pour la ramener chez elle, le faisait rire, au final, à par le fait qu’il soit perdu, la situation tournait plutôt bien.

-Bon si tu veux on va vers la droite, étant donné que je viens de la gauche et que je n’ai pas trouvé de sortie, elle doit surement se trouver là-bas. Donc sauf si tu as mieux à faire on peut allez voir !
Bon on risque peut être de croiser Peeves mais bon on va faire gaffe.

Spoiler:

Ah ben ils étaient bien partis nos deux zigotos ! Eileen retint un « mais t’es nul ! » de justesse lorsque Scott lui dit s’être déjà perdu en arrivant. Ce n’était pas vraiment le moment d’offenser la seule personne qu’elle avait à disposition pour l’aider. D’autant qu’enfermée dans un placard moins de cinq minutes auparavant, elle ne démontrait pas non plus une grande capacité à se débrouiller seule.

Eileen hocha la tête à la proposition du jeune rouquin. Elle n’avait, en effet, rien de mieux à faire. A la mention de l’esprit frappeur, elle poussa un long soupir.

- Super… J’ai hâte de le revoir celui-là.

Les deux aventuriers s’aventurèrent… oui, à trop essayer de rendre le conte d’enfants perdus palpitant, on s’engage à la répétition. Bref, les deux gens prirent le chemin à droite et marchèrent dedans parce que de toute façon il n’y avait rien d’autre à faire. C’était long, ce n’était pas intéressant mais au moins avaient-ils la sensation d’avancer. Eileen s’arrêta soudain en inspirant brièvement comme sous le coup d’une révélation incroyable. Son immobilisation la fit se cogner légèrement contre son roux camarade.

- Je m’appelle Eileen !

Elle se tourna vers Scott les yeux écarquillés avant de froncer légèrement les sourcils en se rendant compte que son intervention était un peu étrange.

- Je… J’avais oublié de le dire.

Petite pause. Eileen se retourna enfin d’un mouvement sec.

- Recommençons à marcher.

Elle n’eut pas le temps de faire un pas. Un cri hilare fit écho dans le couloir et elle sentit soudain une trombe d’eau glacée s’abattre sur Scott et elle. Un seau tomba lourdement sur sa tête recouvrant intégralement son visage.

- POULES MOUILLEES !!!

Elle souleva le seau juste à temps pour apercevoir Peeves disparaitre à toute vitesse au fond du couloir. C’était sa conclusion, la fermeture de son acte. Et une superbe chute pour sa blague. Peeves était sans doute très fier de lui. Le cri d’Eileen était plein d’une colère brûlante. Si brûlante qu’elle sentit des larmes perler aux coins de ses yeux.

- PEEVES !

C’était tout à fait inutile mais le placard, les lieux inconnus et l’eau froide… c’était trop ! La goutte d’eau qui avait fait déborder le seau, en somme.

HRP: