Link nota le point faible de Seyn au fond de sa tête, pour la prochaine fois, s'il y en avait une et haussa les épaules à ce qu'il rajouta ensuite. Il se mit à écrire dans son carnet.

Je ne pensais pas que tu allais me le rendre aujourd'hui, de toute façon. Donc tu peux le garder. Je repasserais le chercher... A part si tu veux que j'attende ici aujourd'hui. Je ne voudrais pas déranger. J'ai déjà gaspillé beaucoup de ton temps aujourd'hui...

Après le petite note de Link, je secoua la tête avec un sourire :

-Si j'avais été meilleur, tu serais déjà reparti avec MAIS ! Comme je suis un peu une bille, si je m'y remet, tu l'auras dans un peu plus de deux heures. Donc c'est comme tu préfères. Soit tu repasses dans quelques temps et je te le donne tout frais tout neuf à ce moment là, soit tu restes et attend avec moi pour pouvoir repartir avec ...

Je me concentrais une nouvelle fois sur ma chaussure :

-Je t'avouerais que j'ai une préférence pour la seconde option.

Link rougit et baissa les yeux sur ses propres chaussures mais ne put s'empêcher de sourire. C'était la première fois qu'on lui faisait savoir qu'on aimait bien être avec lui et ça lui faisait énormément plaisir. Il acquiesça et se releva prit, son carnet et tendit la main à Seyn pour l'aider à se lever, les joues toujours un peu rouge mais le sourire toujours bien en place.

Je vis Link se relever et m'offrir d'abord une main secourable que j’attrapais et son sourire toujours présent. Toujours très agréable. Tout allait bien.

Une fois debout, je récupéra les tasses (maintenant froides) et les cookies. J'en proposa encore un à Link.

- Je vais aller te trouver une châise parce que bon, je sais que le sol de mon magasin est super humhum mais c'est quand même mieux sur une chaise.

Le muet refusa le cookie avec politesse et acquiesça aux dires de Seyn. Il attrapa son manteau et patienta tranquillement près du comptoir, rangeant son foutoir d'avant, prenant chaque pastelle avec douceur et les calant dans sa trousse sans les abîmer. Il vit du coin de l'oeil les deux portraits et attrapa celui de Seyn en catimini et rajouta une petite annotation avec un petit dessin d'un canard "Robin, Grand gourou des chatouilles" et sourit de sa farce puis replaça le dessin sous celui de Nim.

Je remontais (encore) les escaliers et attrapais une chaise avant de redescendre. Arrivé en bas, je la posa en face du comptoir afin que Link sois en face de moi. Je débarrassais de son bazar un coin du comptoir, que le jeune homme puisse se mettre à l'aise.

A ce moment je vis Tolys revenir et s'assoir à côté de la chaine, il semblait attendre quelque chose.

Je fis signe à Link de s'assoir avec un sourire et me pencha sur le balai.

Link posa son manteau sur la chaise qui lui était présenté et s'assit à côté de Tolys puis commença à lui caresser la tête avec douceur puis à lui faire des gratouilles. Le lycaon semblait très heureux du traitement puisqu'il décida qu'il voulait des câlins dans son entièreté et grimpa sur les genoux de Link. La position était précaire et pour l'animal et pour l'humain mais le muet n'aurait changé de position pour rien au monde. Il continua de câliner l'animal.

Penché sur le balais, je releva la tête pour voir Tolys grimper sur Link et s'installer. De mon point de vue c'était .. Hilarant. Je ne me retint d'ailleurs pas d'éclater de rire. Link disparaissait complétement derrière mon gros machin.

-Hahaha On dirait une peluche avec des bras !

Tolys trembla un moment, montrant que Link derrière lui riait également. Puis le muet se décala pour se mettre plus à son aise et enfouit sa tête dans le pelage doux. Avec la chaleur ambiante et la douceur de l'animal, il finit par s'endormir au bout de quelques minutes, assis sur sa chaise.

Je vis Tolys tressauter et en conclu que Link riait. Puis plus rien ... Ca ne bougeait plus du tout. N'ayant rien à dire pour le moment. J'en profita pour finir le balais de mon ami.

...

Ca me prit un peu plus de deux heures trente finalement ... Mais il était nickel ! J'étais pas peu fière de moi mais ça, ce restera entre moi et moi.

Je me levais, avisais le tas de poil qui n'avait pas bougé de tout ce temps et m'étirais dans un grognement "discret"

Link dormait toujours, enfouit dans un rêve ou des stylos roses avec des ailes se mettaient à voler t lui tourner autour. Le rêve se transforma rapidement en autre chose, un peu comme un cauchemars mais l'ambiance changea rapidement et il revit en rêve l'après-midi qu'il avait passé dans le magasin. Cette re-vision fit apparaître un sourire affectueux sur son visage endormi.

Je vis un sourire naître sur les lèvres de Link. Il dormait bien dis donc. Dehors la nuit commençait à tomber. Il était l'heure de fermer. Et bien ... Aujourd'hui fut un jour très vide mais en même temps pleine de rebondissements. Personnellement enrichissante et professionnellement vide. Je ne vais pas m'en plaindre, c'était une belle journée.

Je retournais dans la réserve et attrapais le balais, rituel du soir, je faisais la poussière. Arrivé près de la porte je retournais le panneaux en position "close".

De retour près de Link, je fis signe à Tolys de descendre de sur les genoux de Link et posa doucement ma main sur son épaule.

Quand la chaleur disparut, un frisson parcourut le corps entier du muet et ses cicatrices vibrèrent désagréablement, signe qu'il était grand temps de prendre ses cachets. Le muet ouvrit des yeux fatigués sur Seyn et lui fit un petit sourire endormi. Il attrapa ensuite son carnet et écrivit de façon un peu aléatoire.

Quelle Heure?

Je lus le petit mot de Link et dans un petit sourire je répondis :

- 18 heures. Oui, je sais, je ferme tôt en hiver.... Bien dormi ?

Le muet se frotta les yeux à la manière d'un enfant qui n'a pas eu assez de sommeil. Il s'étira ensuite et laissa échapper une grimace quand ses cicatrices le lancèrent mais finit par sourire à Seyn et il lui écrivit.

Bien dormi. J'ai jamais eu de matelas qui faisait couverture en même temps. Tolys est si doux que s'en est impressionnant. Je ne t'ai pas dérangé dans ton travail? Je vais y aller, tu veux sûrement être tranquille.

Link eut une tête ... Bizarre, comme si il s'était fait mal ... Je répondis tout de même à son sourire et dis :

- Ca m'étonnes que tu ais réussi à dormir avec ce tas de poil sur les genoux, il pèse son poids l'animal. j'allais te proposer de rester diner, j'habite juste au dessus. Mais avant tout : Est ce que ca va ?

J'eus alors un regard suspicieux.

Le Poufsouffle passa une main sur sa nuque, un air gêné d'avoir montré une faiblesse. Il tiqua a une autre petite vague de douleur mais réussit à ne pas faire la grimace.

Je vais bien. Mais je ne voudrais pas déranger, tu es sûr que ça ira? Oh, et combien je te dois pour le balais?

Ce question me surprit ... J'avais plus l'impression d'avoir dépanné un ami que d'avoir fait mon travail. Je contourna le comptoir et attrapa son balais rutilant. Je revins devant lui et lui tendis son balais, j'eus un sourire malicieux :

-Disons que tu me dois un diner.

J'avais pas envie d'être seul ce soir...

Link rougit à la proposition, parce que dit comme ça, ça ressemblait à un rendez-vous ou quelque chose du genre. Link n'était cependant pas un expert en la chose, il n'en savait strictement rien et devait s'imaginer la situation. Oui c'est ça, il avait mal compris. Ce qui pouvait arriver, après tout, il était français et l'anglais n'était pas sa langue natale. Une autre pique le traversa alors qu'il écrivait sa réponse. IL dérapa et dut s'y prendre à deux fois.

Tu trrrrr... Tu triches. Je suis obligé d'accepter. Je serais honoré de manger avec toi, de toute façon. TU es sûr que tu ne veux rien pour le balais?

Je fronçais les sourcils en voyant Link comme ça. J'allais jouer sur les mots là. Ce que je voulais pour le balais ? O si je voulais quelque chose maintenant :

- Si, il a bien quelque chose que je voudrais... Je ne vais pas te redemander si ca va, je connais la réponse. On va changer la question : Qu'as tu ?

Ca m’embêtait de le coincer comme ça mais je tenais à l'aider.

Link grimaça pour de bon cette fois, non pas par mal, ou peut-être un peu mais surtout parce Seyn l'avait coincé. Il soupira et écrivit rapidement.

Je suis un traitement à heures fixe et je n'ai pas mes médicaments sur moi. C'est une longue histoire de potions en gélules très peu intéressante que je t'épargne donc. Mais tout va bien je t'assure. Je vais avoir mal au cou pendant un moment. Jusqu'à demain en fait, jusqu'à mon rendez-vous mensuel à Sainte-Mangouste et je recommencerais à prendre les cachets ensuite.


Il fit ensuite un sourire qui se voulait rassurant à son ami.

Je m'en... Voulais ... Je m'en voulais beaucoup. Je poussais un soupir et me frotta le visage.

-Je suis désolé, je suis égoïste, c'est impressionnant. Tu as loupé l'heure de beaucoup ?

Je posais un regard inquiet sur Link

Link secoua la tête dans une autre grimace et continua d'écrire.

Tu n'es pas égoïste du tout. Je suis obligé d'avoir un jour sans pilule pour réajuster le traitement le lendemain. Donc pas de pilules ce soir. Ne t'excuse pas. La douleur se supporte plus ou moins.

Une autre pique arriva, un peu plus violente et fit tourner la tête du muet, puis repartit comme elle était venue.

Cette situation me faisant un peu peur honnêtement. Je ne savais pas comment réagir et faire comme si de rien n'était serait digne du pire des enfoirés.

-Il y a quelque chose qui te soulagerais ?

Je me mit à réfléchir et, levant un sourcil je sortis :

- Une tisane ?

Je ne croyais pas à ma propre idée en ce moment ... Ca devait être bien ridicule.

Un sourire doux et un peu fatigué prit place sur le visage de Link. Il était ému, en quelques sortes, de l'inquiétude de Seyn à son égard. Mais il avait l'habitude. C'était juste différent ce soir car il le vivait en compagnie de quelqu'un d'autre. Il prit son carnet et écrivit.

Un dîner. Oui je pense qu'un dîner serait parfait. Et peut-être un peu de glace pour soulager la douleur?