J'eus un petit rire et je le vis replonger dans son livre. Je mis une oreillette et lançais du Gun's And Roses. Ce fut sans me rendre compte que doucement, je posais la tête sur l'épaule de mon compagnon et me laissais doucement aller au sommeil. A vrai dire, je réfléchissais tellement ces derniers temps que j'avais un mal fou à dormir, alors là, je tombais littéralement de sommeil. aors je m'endormis, sans vraiment en avoir conscience. Il était là, j'étais confortablement installée, une ambiance toute faite pour me laisser aller.

Une légère secousse me réveilla. Je sentis immédiatement un poids sur ma tête et pris rapidment conscience du fait que ce n'était autre que la tête de Cecil. Je souris et me redressais, veillant à poser sa tête sur mon épaule. J'avais dormi comme un loir et m'aperçut avec stupefaction et satisfaction qu'il ne restait qu'une demi heure de vol. Cool ! Je profitais que l’hôtesse passe pour acheter un sachet de viennoiserie (oui j'avais faim !) et enfilais le casque afin de regarder la fin du Retour du Jedi.

Je pioche un pain au chocolat dans le sachet et le mord distraitement, prise dans la scène du film. J'adorais Star Wars autant que le Seigneur des Anneaux, je ne pouvais pas résister à le regarder. Je sentis Cecil bouger tout contre moi, ainsi qu'un mouvement sur la gauche. Je tournais les yeux, la brunette venait de se réveiller et me lança un petit sourire auquel je répondis chaleureusement. Je lui proposais un croissant, qu'elle accepta et replongeais dans le film, la tête de Cecil toujours sur mon épaule droite.

Je sens encore une fois Cecil bouger contre moi, mais je m'en fiche pas mal en fait. Jusqu'à la fin du film. Je posais le casque de la main gauche et essayais de m'étirer, difficilement vu notre position. La brunette commanda deux cafés et m'en offrit gentiment un, je la remerciais. Je le posais sur ma tablette et me roulais une cigarette, sous le regard effaré de la jeune femme.

"Je ne fumerai qu'en sortant de l'aéroport. Mais l'avoir à la main ou à la bouche ça m'aide."

Elle me sourit en sirotant son café et soupira, apparemment dans ses pensées.

Je sentis Cecil se réveiller en sursaut, ce qui me fit légèrement sursauter moi aussi, et je renversais un peu de tabac. La brunette sourit et rangea les quelques affaires qu'elle avait sorti. Je finis de rouler et regardais mon compagnon avec un petit sourire quand :

Mesdames et Messieurs, l'appareil est en approche de Johannesburg. Il est actuellement neuf heures, il fait 11°c et le temps est ensoleillé. L'appareil va bientôt amorcer sa descente, veuillez vos ceinture jusqu'à l'arrête complet de l'appareil.

"Ca répond à ta question, je suppose ?"

Je souris, attachais ma ceinture et coinçait ma cigarette derrière mon oreille. Puis, je posais ma main sur celle de Cecil.

"Tu t'es réveillé assez brusquement... Mauvais rêve ?"

Je n'insistais pas et sourit en voyant le temps. Beau mais frais. C'était l'hiver, il ne fallait pas l'oublier, même si en Angleterre c'était l'été... Enfin, l'été, façon de parler, j'ai envie de dire. L'été anglais quoi. Nous entamons et cinq minutes plus tard, nous nous posions sur le sol africain. Je débouclais ma ceinture et récupérais rapidement nos bagages. Ouais, j'étais excitée comme une enfant la nuit de Noël. L'Afrique...

Je suivais Cecil, passait la douane sans aucun problème et nous nous retrouvâmes enfin dehors.Je souris et respirais profondément. J'étais chez moi. J'allumais ma clope et pris la main de mon compagnon.

"On a encore un peu plus d'une heure de bus. Enfin, au moins..."

Je souris mystérieusement. En ville les routes étaient praticables, mais la campagne, c'était pas certain.

"Camille ?..."

Je me retournais, souris et me jetais au cou d'un sexagénaire plutôt robuste et en forme. Oui, pas dans mes habitudes...

Fabrice me prit dans ses bras et me colla un baiser sur la joue. Il m'avait manqué. Pendant sept ans, il avait été comme un père pour moi. Puis, il se tourna vers Cecil, avant de me regarder, grand sourire, le regard interrogateur.

"Fabrice, je te présente Cécil, mon compagnon. Cecil, Fabrice, mon ancien employeur avant que je ne rentre en Angleterre."

Il me lança un rictus pleins de joie et de sous entendu avant de tendre la main vers Cecil.

"Enchanté ! Je suis bien contente qu'elle soit venue accompagnée... Ton compagnon, hein ?"

Je lui souris, rosissant légèrement.

V'là qu'il devenait pompeux l'autre. Je hochais la tête, refoulant rapidement une furieuse envie de rire puis le fixait en hochant la tête avec un petit sourire en coin. J'allumais ma clope, Fabrice leva les yeux au ciel.

"Tu n'as toujours pas arrêté, à ce que je vois.
- Nope !"

Il nous conduisit vers une vielle voiture vert bouteille de marque française. Mine de rien, je montais à l'arrière avec un sourire, laissant à Cecil le siège avant... Il feront connaissance, comme ça !

Je me mis à l'aise et fermais les yeux, tout en les écoutant. Y'en avais bien pour une demie-heure donc je pouvais largement dormir... Où dans ce cas précis faire semblant, juste pour les entendre papoter. Bon d'accord, j'entrouvre les yeux quand même un minimum, de temps en temps.

"Oui, bien sûr. Nous n'y avons pas que des animaux magiques, elle est ouverte aux moldus, mais les deux activités sont parfaitement séparés et bien entendu, le coin magique est protégé par des sortilèges anti-moldus."

J'us un petit sourire en coin. Cecil serait sans doute étonné, j'en étais presque sûre... Oui presque. J'étais pas sûre de grand chose le concernant... Enfin sauf certains sentiments que je ne pouvais ignorer bien sûr.

Je vis Fabrice Hocher la tête et j'eus un petit sourire.

"Non, mes activités sont vraiment bien séparée, Il y a bien deux cents mètres entre les deux fermes ! Et la maison est entre les deux... Bon, on a bien une petite exception..."

Petit sourire en coin de nous deux. Je pus voir son regard qui me fixait par le rétroviseur. Julius était un lion qui devait avoir trois ou quatre ans à présent. Petit, il était relativement turbulent et avait fui la ferme moldue... On l'avait retrouvé lové contre une jeune femelle hippogriffe. j'avais hâte de voir comment ça avait évolué, depuis le temps.

"Et vous, mon brave, qu'est-ce que vous faites de beau ?"

Je vis Fabrice lever les yeux au ciel et me regarder à nouveau dans le rétroviseur.

"Et dire qu'à la base tu nous as quitté pour voyager, et te voilà prof ! Quelle idée !"

Puis il lança un regard à Cecil avec un petit sourire en coin.

"Enfin, ça a du bon puisque tu t'es enfin casée. J'aurai jamais cru..."

J'eus un petit rire et il reporta toute son attention vers mon compagnon.

"Et vous faisiez quoi d'beau au Ministère ?"

Je connaissais bien ce ton méfiant. Fabrice avait eu des soucis avec le Ministère anglais avant de s'expatrier en Afrique du Sud, il y avait une vingtaine d'année. Alors les gens qui y bossaient, il aimait pas trop...

"Je vois..."

Fabrice... Il se moquait, je le voyais. Et je comprenais pourquoi, le côté pompeux de Cec, pas l'habitude. On approchait de la ferme, il roulait à toute berzingue dans son vieux tacot, là. Je mis ma clope au coin des lèvres et ouvrit la fenêtre.

"Je vous abandonne, Messieurs."

Je m'assis sur le rebord de la fenêtre, les jambes encore à l'intérieur et allumais ma clope au moyen de ma baguette, en prenant garde qu'il y avait bien personne aux alentours. J'entendis Fabrice rire et souris en crachant la fumée.