Je m'étais levé ce matin dans le but d'aller à Pré-au-Lard pour acheter certaines choses que l'on ne peut pas trouver dans la forêt. Je m'étais alors vêtu de mon habituel jean noir et d'un t-shirt. J'avais transplané vers midi pour pouvoir prendre mon temps. Mes courses finies, je papillonnai dans la rue marchande, heureux. La façade rose de Zonko, un magasin de farces et attrapes attira mon attention. Rattrapé par mon esprit d'enfant, je m'avança vers la boutique. Je poussai alors la porte et les intrigants bruits intérieurs me parvinrent.

C'était la fin août. Cecil était revenu à Poudlard en avance afin de préparer ses cours et d'organiser son année. Cette après-midi là, il avait cependant eu envie d'une petite pause. Il avait donc décidé d'aller faire un tour à Pré-au-Lard. Vagabondant dans les rues, il vit de loin Evan rentrer dans le magasin de farces et attrapes. Ce n'était pas le genre d'endroit où il irait naturellement, mais il suivit tout de même le jeune homme dans la boutique colorée.

"Bonjour Evan! Comment vas-tu?"

Je m'avançai de quelques pas, émerveillé par tous ces gadgets impensables, quand une voix familière m'interpella :

-Bonjour Evan ! Comment vas tu ?

Je me tournai alors et vis Cecil debout dans l'entrée. Comme d'habitude, j'étais toujours aussi content de revoir la personne qui m'avait sorti de ma solitude. J'avais une folle envie de lui sauter au cou mais je me retins et lui offris à la place un grand sourire.

-Ça va bien, même très bien. Et toi comment ça va ?

Ce lieu était assez inattendu pour une rencontre avec Cecil, inattendu mais amusant.

Il y avait tellement d'objets colorés, étonnants, bruyants que Cecil en eut la tête qui tournait, lui qui aimait le calme de la lecture et la rationalité des chiffres.

"Bien aussi. Je n'étais jamais rentré dans ce magasin."

Il s'approcha d'une étagère où était exposées diverses baguettes farceuses qui changeaient de formes dès qu'on essayait de lancer un sort avec.

"Comment ce sont passées tes vacances? Pas trop solitaires?"

Cecil avait pensé à aller voir le jeune ermite, mais le temps était passé si vite qu'il n'en avait pas eu l'occasion.

-Bien aussi. Je n'étais jamais rentré dans ce magasin.

C'est vrai que je voyais mal Cecil venir quotidiennement dans ce magasin. C'était aussi la première fois que je rentrais dans cette boutique.

-Comment ce sont passées tes vacances ? Pas trop solitaire

Cela me faisait plaisir de Cecil se souciait de mon intégration à ce monde presque nouveau pour moi. Je ne pus m'empêcher de lui sourire de plus belle :

-Pour moi la vie est uniquement composé de vacances. Mais oui, j'ai rencontré des personnes très sympathiques. Et toi comment ce sont passées tes vacances ?

Cecil était professeur alors il avait deux semaines de vacances contrairement à moi qui en avait... une vie entière en fait. Cela devait le rendre triste de reprendre la travail avec tous les élèves, à moins qu'il aime ça. Mon côté curieux pris alors le dessus et j'empoignai alors un curieux un objet. Il ressemblait à un petit canon sur pattes.

Evan prit dans sa main un objet mais Cecil ne fit pas attention, occupé à lire la notice d'un étrange... truc. A vrai dire il ne trouvait pas de mot pour décrire la chose si ce n'était que ça avait un œil et que ça parlait chinois.

"Mes vacances ont été... étonnantes, sans nul doute. Paradoxales. Je suis content de reprendre les cours, même si je me suis très mal organisé et que j'ai beaucoup de travail en retard."

Cecil se tourna vers Evan et son objet bizarre. Il inclina la tête et cligna des yeux.

"Si j'étais toi je reposerais ça."

-Mes vacances ont été... étonnantes, sans nul doute. Paradoxales. Je suis content de reprendre les cours, même si je me suis très mal organisé et que j'ai beaucoup de travail en retard.

Il était heureux de rentrer en cours, ce qui me ravit pour lui même si il n'était pas forcément préparé, ce qui me fit lacher un petit rire. Le regard du professeur se posa alors sur l'objet que je bidouillais :

-Si j'étais toi je reposerais ça.

Ces paroles n'avaient pas l'air d'être dîtes à la légère. Je voulus remettre le mini canon sur pattes à sa place mais c'est à cet instant que tout dérapa. Le gadget me glissa des mains et percuta le sol. Le canon se démultiplia alors puis des dizaines de canons jettaient des boules de fumée dans un fracas assourdissant.

En un instant, le situation dérapa. Voilà pourquoi Cecil n'aimait pas ce genre de magasins. Le canon fit des petits et bientôt ce fut la débandade. Alertant par le boucan, le vendeur se précipita vers eux, mais déjà Cecil avait sorti sa baguette.

"Finite incantatem!"

Les canons s'arrêtèrent tous dans un bel ensemble, mais ne disparurent pas.

"Malheureux! Pourquoi avez-vous fait ça?" demanda le vendeur.

Car en effet, l'instant d'après, les canons se mirent à hurler, comme une alarme folle, en lâchant des bouffées de fumée violette.

Le sort de Cecil n'ayant étrangement pas fonctionner. Je fus pris de panique et de gêne de cette situation engrengée par ma faute. Je regardai alors le vendeur, un mélange de mécontentement et de désolation pouvait se lire sur son visage. J'étais trop paniqué pour demander au vendeur quoi faire, je mis donc à courir vers la porte pour empêcher ces choses de sortir du magasin. Je poussai un caisse devant la porte et courai de plus belle pour attraper les canons qui avaient désormais créé un véritable cataclysme dans la boutique. Je fis cependant attention de ne pas percuter quelque étrange objet, et dans cette boutique ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple.

Cecil toussait, complètement perdu dans les panaches violets. Il se mit à quatre pattes, cherchant l'air respirable près du sol. Il se cogna contre le marchand qui avait opté pour la même technique.

"Il faut utiliser de l'eau!" cria le vendeur pour couvrir le vacarme.

Cecil chercha sa baguette dans ses poches, avant de se souvenir qu'il l'avait sortie pour exécuter son sort. Il avait dû la laisser tomber. Il inspira profondément, retint une quinte de toux et cria de toutes ses forces.

"Evan! Utilise un Aguamenti!"

Un aguamenti ? Je ne savais pas pour quoi faire mais si Cecil avait dit de le faire c'est qu'il fallait le faire. Je lâchai alors les canons que j'avais ramassé pour prendre ma baguette. Je l'agitai comme dans mes souvenirs :

-Aguamenti !

Un flot sortit du bout de ma baguette et submergea la pièce. Mon jean était trempé mais quelque chose tiqua dans ma tête. Le silence. Les canons s'étaient tus et le calme était revenu. Je regardai ensuite l'état du magasin, il était plutôt dans un sale état, puis mon regard se porta sur le marchand :

-Euh... désolé

Le choc fut rude. Et froid. Cecil n'eut pas le temps de fermer la bouche ; il se retrouva donc avec de l'eau dans la bouche. Par réflexe, il avala et s'étouffa, toussant comme un camionneur.

"Merci, Van."

Cecil chercha des yeux sa baguette. Il la vit sous une étagère à côté de l'entrée. Il se dirigea vers elle, mais se prit les pieds dans la robe du vendeur qui peinait à se relever. Cecil tomba et renversa une table sur laquelle était posée un cage de lutins de Cornouailles qui s'ouvrit en touchant le sol.

A peine le calme était revenu que je vis la cage remplie de lutins tombée, priant pour qu'elle ne s'ouvre pas. Malheureusement, le verrou ceda et les diablotins s'envolèrent. Ce fut une véritable pagaille, pire que celle d'avant. Vraiment pire. Un lutin jetait des livres, un autre s'amusait avec un enfant et un autre encore s'amusait avec d'étranges fioles dont je ne préferais pas connaître le contenu et l'effet. Profitant de mon inattention, un farfadet saisit ma baguette. Je ne pouvais plus qu'espérer que Cecil fasse quelque chose.

-Cecil si tu pouvais faire quelque chose je ne dirais pas non, lui dis-je avec un grain d'ironie.

"Je fais ce que je peux!"

A peine Cecil eut-il posé la main sur sa baguette qu'un lutin lui fonça dessus et l'envoya valser sur une autre étagère. Cecil grogna de frustration et encore plus lorsqu'un autre lutin lui prit ses lunettes. Il se précipita vers l'étagère où sa baguette avait atterri et vit avec effroi qu'il s'agissait de l'étal des baguettes farceuses. Sans ses lunettes, il ne put distinguer laquelle était la sienne. Il en prit une au hasard, incanta, et se retrouva avec un poisson entre les mains.

"Par les testicules de Merlin!"

Je me débrouillais comme je pouvais contre cette nuée de lutins farceurs, courant, sautant et gesticulant à en perdre haleine. Je jetai un coup d'oeil à Cecil et je le vis un poisson à la main. Je m'avais aucine idée de ce qu'il faisait.

Un lutin s'arrêta alors à environ un mètre de moi. Je ramarquai alors ce qu'il avait dans la main : ma baguette. Le diablotin s'envola, virevoltant entre les étagères. J'essayais de le rattraper et donnais des coups de mains pour tenter de l'attraper, en vain. Essouflé, je me tournai vers le centre de la pièce :

-Et là, on fait quoi ?

L'esprit de Cecil fleurit d'une série de jurons aussi multiples qu'originaux, impliquant pour la plupart les parties génitales masculines, ou féminines d'ailleurs, ainsi que plusieurs adjectifs pour le moins colorés. Il jeta rapidement le poisson d'un mouvement dédaigneux, prit une grande inspiration, et se dirigea d'un pas décidé vers le marchand, ignorant les lutins qui volaient autour de lui. Il prit la baguette des mains du vendeur et cria d'une voix forte.

"Tous à couvert!"

Alors que je courais encore après le lutin farceur, j'entendis Cecil jurer à plusieurs reprises. Je tournai la tête quand je me pris un meuble dans la hanche et chutai dans des escaliers. Des farfadets me sautèrent alors dessus, pleins de joie. Je peinai à me relever, cherchant un appui sûr. Puis une fois debout je vis Cecil, une baguette à la main.

-Tous à couvert!

Je me réfugiai alors sous un bureau en attente du moment décisif.

Malgré le complète non-coopération de la baguette du marchand indigné, Cecil parvint à lancer un sort suffisamment puissant pour arrêter les lutins. Un impressionnante lumière jaillit de la baguette, aveuglant les lutins qui chutèrent au sol, complètement sonnés, ainsi que certains clients qui n'avaient pas eu le temps de se mettre à l'abri. Puis, Cecil rendit sa baguette au vendeur et lui dit d'une voix glaciale.

"Monsieur, votre boutique est extrêmement dangereuse et votre incompétence frise le grotesque. Vous pouvez être certain que vous ne me reverrez pas de sitôt dans ici."

Ignorant l'air soulagé du vendeur qui ne voulait pas lui non plus le revoir, Cecil chercha son ami du regard.

"Evan, tu vas bien? Toujours en vie?"

Alors qu'un éclair avait assommé tous les petits lutins, j'entendis Cecil sermonner le marchand ce qui me fît rire. Je sortis de sous mon bureau quand Cecil s'inquiéta pour moi :

-Evan, tu vas bien? Toujours en vie?

-Oui. Oui, j'ai juste besoin de retrouver ma baguette.

Effectivement le lutin avait dû la cacher quelque part ou la perdre durant le sort de Cecil. Je la recherchai alors activement.

Cecil aussi devait chercher sa baguette. Et ses lunettes. Et il ne savait pas par lesquelles des deux commencer puisque qu'il avait besoin de ses lunettes pour trouver sa baguette, mais que sans sa baguette, il lui serait difficile de retrouver ses lunettes. Il s'approcha de l'étagère des baguettes farceuses d'un air indécis. C'était inutile.

"Evan, tu peux me donner un coup de main? Ma baguette est sombre et sculptée sur toute sa surface."

Ma gentillesse l'emportait sur le besoin de retrouver ma baguette ; de toute façon  ma baguette n'était en parfaite accord avec moi. Je m'approchai alors du meuble sur lequel étaient posées les fausses baguettes. Le problème étant que par mis celles ci, au moins quatre correspondaient à pa description de Cecil. J'en saisis alors une au hasard et la tendis au professeur en s'écartent légèrement par sécurité  :

-Euuhh... essaye celle là. Attention quand même hein.

Cecil eut un très mauvais pressentiment lorsque Evan lui tendit la baguette. Qui se confirma lorsque l'outil farceuse se changea en flaque de boue qui vint s'éclater ses les chaussures en cuir du professeur. Cecil dut mordre son poing pour ne pas éclater en un vocabulaire certes fleuri mais stérile. Il tâtonna toutes les baguettes, essayant de retrouver la sienne au toucher. Il la trouva enfin.

"Enfin! Accio lunettes!"

Cecil avait enfin retrouvé sa baguette, au prix d'une paire de chaussures cependant. Mais je n'avais hélas pas trouvé la mienne. Je la cherchai alors dans la vaste pièce en évitant de toucher d'autres objets de EUR de déclencher une énième catastrophe. Après quelques secondes, je fus rapidement découragé par la grandeur du magasin et du bazar qui y régnait. Je me tournai alors vers Cecil avec un air de chien battu :

-Cecil... s'il te plaît.

En voyant l'air d'Evan, Cecil hésita entre la pitié et une envie de se moquer de lui. Il opta donc pour la troisième voie, plus digne. Il incanta et la baguette du jeune homme jaillit du haut d'une armoire pour se diriger dans ses mains. Un second sort permit à Cecil de récupérer ses lunettes.

"Allons-y, maintenant."

Cecil se drapa de ce qui lui restait de dignité et sortit du magasin.

Je fis un signe de tête à Cecil en guise de remerciement et rangeai agilement ma baguette à sa place. Nous avions littéralement dévasté le joyeux magasin dans lequel régnait un étrange silence. Je suivis alors Cecil vers la devanture de la boutique. Je me retournai une dernière fois par habitude de politesse et souris au gérant qui avait terriblement l'air dépité. Une fois sorti, je pris une grande bouffée d'air :

-C'est bien ce que je pensais... je déteste ce genre de magasin.