Ce baiser... C'était mon premier, et j'étais loin de m'imaginer à quel point cela pouvait être agréable. Pour moi, avant cela, tout ce que ça représentait pour moi, c'était des bruits de succion étranges et visqueux. Pas vraiment attrayant, donc. Les gens en parlaient comme si c'était une explosion de saveurs, surtout la première fois. Enfin, ça c'était la version fille. Pour les gars... Non, je préférais ne pas y penser. Tout ça pour dire que personne ne m'avait convaincu jusqu'ici. Alors je ne sais pas d'où est sortie cette envie soudaine, mais maintenant que mes lèvres avaient rencontrées celles de Liz, je comprenais enfin ce qu'elles voulaient dire par là. Elles étaient si douces, si agréables... C'était exactement ça : une "explosion de saveurs".

Je sentis ses mains glisser le long de mes côtes et passer sous mon T-shirt pour rentrer en contact direct avec ma peau. Ses mains étaient froides, me faisant frissonner, mais elles dégageaient également une étrange chaleur pour le moins plaisante. Elle les remonta pour caresser mon dos dans toute sa longueur. Je ne le soupçonnais pas, mais Liz avait des doigts de fées. Le contact de sa peau contre la mienne m'irradiait presque littéralement et m'embrasait, tandis qu'elle me détendait et m'apaisait à la fois. C'était une étrange sensation, mais jamais je ne m'étais senti aussi bien de ma vie. Pour rien ne monde je ne voudrais que cela s'arrête. Elle me rendit mon baiser que j'acceptais sans aucune hésitation.

- Enlève ça...

Un sourire apparut entre mes lèvres. N'attendant pas de me faire prier, j’agrippai le col de mon pull et de mon T-shirt d'une seule main et les enlevèrent en même temps que ma veste d'un seul mouvement. Maintenant, je me retrouvais torse nu, toujours au dessus de Liz dont je déposa un baiser sur le front. Je voulais qu'elle me touche. J'en mourrais d'envie. Et je mourrais d'envie de la toucher également. Je posa à nouveau ma main sur sa joue, la caressa lentement en dégageant une mèche de cheveux derrière son oreille, et finit par parcourir finalement chaque ligne de son visage, chaque courbe. Je parcourais son visage que je n'avais jamais vu, et en découvrait toutes le petites subtilités. Elle avait de larges yeux en amandes, un nez fin et aquilin, de fines lèvres charnues, des joues lisses, un large front et un long cou. J'assimilais ces informations, et assemblait le puzzle qui se formait dans mon imagination pour lui donner un visage. Je passa lentement mon pouce sur sa lèvre inférieure et déposa un nouveau baisé sur elles, comme envoûté par leur chant silencieux.

- Tu es magnifique..., lui murmurais-je à l'oreille que je fini par prendre le lobe entre mes dents et que je mordilla légèrement.

Lorsque j'ai déposé un baisé sur son front, je sentis Liz donner un petit coup de langue sur mon torse. C'était tout bonnement divin : un simple geste et me voilà qui en voulait plus. Je voulais qu'elle me lèche plus. Que sa langue parcourt tout mon corps. J'avais envie de ses lèvres. De caresser ses cheveux. Sa peau. J'avais envie de tout en elle. Je la voulais, elle. Je sentais au fond de moi ma conscience se réveiller péniblement en se demandant ce que j'étais en train de faire. Mais mon instinct prit le dessus et lui donna un coup sur la tête pour l'assommer pour un bon moment. Je n'avais pas envie de réfléchir sur ce que j'étais en train de faire. Je voulais profiter de l'instant présent, là, tout de suite. Avec Liz. La sensation à la fois humide et chaude qu'avait laissé sa langue, et le petit gémissement qu'elle laissa échapper lorsque je lui mordilla le lobe de l'oreille me fit fondre. Il ne m'en fallait pas moins.

- Tu n'as encore rien vu...

Je ne sais pas si son jeu de mot était volontaire ou non -mais connaissant Liz, ça ne m'étonnerait pas-, mais cela me tira un sourire en coin Un sourire à la fois amusé et curieux. Car je me demandais ce qu'elle voulait dire par là. Cependant, je n'eus pas à réfléchir bien longtemps, son corps répondit à ma place : Elle s'était saisi de mon poignet et guidait ma main sur son corps en dessous de ses vêtements. Tout d'abord le ventre, et le fait de toucher sa peau irradia mon corps à nouveau. Une image s'imposait à moi dans mon imagination, bousculant tout le reste : J'imaginais le corps de Liz. Nu. Et cette pensée me faisait penser que pour une fois, j'aurais voulu avoir les yeux pour l'admirer à sa juste valeur. Sa main guida la mienne en la relevant, la faisant passer par ses côtes et enfin, mon pouce buta sur l'armature de son soutien-gorge. Je compris alors où elle voulait en venir, ce qui faillit me faire avaler ma salive de travers. C'était la première fois que j'allais toucher la poitrine d'une fille, et c'était Liz qui m'incitait à le faire. Elle devait se douter de mon inexpérience, et me guidait pour savoir quoi faire. Je remerciait silencieusement cette délicate attention en déposant un nouveau baiser sur ses lèvres et, lentement, je passais ma main sur son sein droit que je découvrait galbé. Et étonnement moelleux. Je n'avais jamais imaginé à quoi pouvait ressembler une poitrine de fille. Et la réalité s'imposait désormais sous mes doigts.

De ma main gauche, me tenant sur mes coudes, je déboutonnais lentement le chemisier de Liz, bouton par bouton, puis l'entrouvrit pour libérer ma main droite. J'entrepris alors de masser tendrement son sein que je tenais sous ma main et déposais un baiser à la base de son coup en me penchant sur elle.

Ses mains se posèrent sur mon torse, me donnant un frisson tout le long du dos jusqu'au sommet du crâne. Je ne me lassais pas de ses touchers sensuels. Je ne savais même pas qu'elle en était capable. Ou tout du moins je ne l'avais jamais imaginé sous cette angle là. Mais là, tout de suite, j'avais envie d'elle. C'était étrange de ressentir cela, et surtout de manière aussi forte alors que c'était ma première fois. Mais peu m'importait. Tout ce qui comptait pour le moment se trouvait dans mes bras, et je ne comptais pas la laisser filer pour le moment. Néanmoins, le contact de sa main contre mon entrejambe, même à travers en jean me cambra subitement. Je ne m'y attendais absolument pas, et je me retrouvais embarrassé. C'était la première fois que quelqu'un visait mes parties intimes, et même si j'avais une confiance absolue en Liz, ce mouvement m'avait surpris. D'autant qu'elle ne s'arrêta pas là : Elle l'avait déboutonné et abaissé la fermeture éclair pour la saisir à travers mon boxer. Ce contact me fit durcir mon sexe de plus belle. Une fois la surprise passée, j'avais désormais terriblement envie d'elle. Envie qu'elle me touche. Même à cet endroit.

- On est pressés, à ce que je vois, lançais-je d'un courage que je ne me connaissais pas.

Décidant de lui rendre la pareille, je passa ma main sous son dos pour la relever légèrement, en profitant de l'occasion pour lui déposer un baiser sur ses lèvres,  j’agrippai l'arrière du col de son chemisier, comme j'avais fait avec mon pull, je l'enleva d'un seul mouvement. Elle devait donc désormais être seulement recouverte d'un soutien-gorge. Mais je ne m'arrêtais pas là pour autant. A l'aide de ma main qui était derrière son dos, je passa mon index sur l'arrière de son soutien-gorge, et à l'aide de mon index et de mon majeur, j'entrepris de le défaire. Une fois dégraffé, je fit retomber Liz sur le canapé et lui ôta son soutien-gorge. Désormais, elle était nue. J'aurais donné beaucoup pour pouvoir la contempler à ce moment précis. Mais à défaut de la vue, je l'embrassa à la base du cou, et longea un chemin jusqu'à la la naissance de son sein gauche. Une fois là, je pris son téton entre mes lèvres et le pinça délicatement, puis le mordilla avec le bout de mes dents, tout en continuant de malaxer son sein droit.

- Tu es exquise..., murmurais-je après avoir passé un rapide coup de langue sur le bout de son sein.

Ses gémissements étaient... par Merlin je n'arrivais pas à trouver les mots pour décrire à quel point cela m'excitait. Cela me donnait une réelle sensation de désir de sa part. Elle me désirait, et je lui faisait de l'effet. Dans un sens, cela me rassurait grandement : étant donné que c'était ma première fois, j'avais peur que je ne fasse n'importe quoi, et qu'au final elle finisse par se lasser. Mais ce n'est pas l'impression qu'elle me donnait. Elle avait envie de moi, et savoir cela renforçait mon désir.

Je sentis ses mains contre mon torse, mais elle cherchait à me redresser. Je l'accompagna dans se mouvement, haussant un sourcil en me demandant ce qu'elle comptait faire. Elle me gratifia d'un baiser langoureux avant de descendre sur mon cou jusqu'à sa base, proche de la clavicule, qu'elle mordilla tendrement. Sans savoir comment, cela produit en moi une montée d'adrénaline qui se traduit par un grondement sourd. Jamais encore je n'avais ressenti ça, mais maintenant, là, tout de suite, j'en voulais plus. Et c'est ce qu'elle fit : Elle continua sa descente, en me gratifiant de coups de langues sur mon torse qui me fit frémir de plaisir. Mais la suite me prit de court : Ses lèvres se déposèrent sur le tissu de mon boxer, qui me tira un hoquet de surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle pouvait être aussi entreprenante ! Mon souffle commençait à s'emballer, et le sang me monter à la tête. Je sentais également mon sexe durcir en réaction à ce contact. Je le voulais... Je LA voulais.

- J'ai tellement envie de toi...

Sur ces mots, je sentis ses lèvres entourer mon sexe à travers mon boxer, me donnant à nouveau un frisson de plaisir. Elle avait envie de moi... Cette révélation soudaine faisait écho dans mon corps comme une onde irradiante qui réchauffait chacun de mes muscles. Liz avait dit que j'avais le corps chaud : En ce moment, je devais être bouillant. Bouillant de désir. Je ne savais pas si c'était juste une sensation ou la réalité, mais c'était comme ça que je me sentais. Et ça faisait un bien fou. Elle me faisait un bien fou. Je ne pouvais pas me le cacher.

- Moi aussi..., lui répondis-je lentement.

Sur ces mots, voulant m'offrir à elle en entier, je me déchaussa avec mes pieds, enleva mes chaussettes de la même manière et, à l'aide de mes mains légèrement tremblante -à la fois de nervosité et d'excitation-, j’enlevai entièrement mon jean et mon boxer. J'avais entièrement confiance en elle.

Lorsque je m'étais déshabillé, j'entendais et sentais Liz faire de même en dessous de moi. Je ne m'y attendais pas, et cela m'excitait d'autant plus de savoir qu'elle était aussi nue que moi, et dans un sens, je lui en était reconnaissant. Elle se mettait au même niveau que moi. C'était un sentiment étrange, mais je n'y réfléchissais pas plus loin. Là, tout de suite, mon sentiment le plus grand était celui de l'envie. Nous étions désormais face à face, à genoux sur le lit, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Je posa sa main sur son visage et déposa un baiser sur ses lèvres. Je crois que c'était un genre de baiser de remerciement, mais je n'en étais pas sur. Mon corps bougeait tout seul, sous la volonté de mes instincts.

Ses doigts glissèrent sur ma peau, laissant une trace incandescente tout le long. J'étais loin d'imaginer qu'un contact pouvait être aussi... aussi agréable. Elle descendait au fur et à mesure, et sa main fini par trouver la base de mon sexe qui frémit à son contact, me coupant le souffle, et son coup de langue à son extrémité me fit fermer les yeux et contracter ma mâchoire. Bon sang... c'était bon. Très bon. Mon souffle s'emballait de plus en plus, et le haut de mon corps frémissait au moindre contact. Lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec le bout de mon sexe, dont j'avais oublié le nom, je ne pu me retenir de basculer ma tête en arrière, prit d'une déflagration de bien-être. Plus... Encore plus... Je la sentis l'enfoncer plus en plus loin dans sa bouche, coups après coups, tandis que de son autre main elle me malaxait tendrement mes testicules. Sa salive chaude se déposait sur mon sexe, ce qui m'excitait d'autant plus. Encore...

Elle s'engouffrait de plus en plus loin, plus en plus profondément, en me gratifiant de coups de langes envouteurs. Par Merlin... Elle était à la fois d'une douceur et d'une audace inouïe, un cocktail pour le moins dangereux et follement excitant. Et son gémissement... Sa petite voix qui s'échappait de sa gorge me donnait envie de bouger mon bassin moi-même pour l'entendre gémir encore plus. Je voulais... je voulais l'entendre. Je la voulais elle. Je la voulais entière. Pour moi tout seul. Je la voulais.

- Liz... Je te veux, laissais-je échapper dans un souffle.

Lorsqu'elle entendit ma "supplique", je la sentis donner un petit coup de langue sur mon sexe qui appréciait grandement ce petit geste attendrissant, et elle se redressa pour m'embrasser à nouveau. Je ne connaissais pas la douceur des baisers jusqu'à ce soir, mais maintenant que je les connaissais, j'en voulais tellement. J'avais envie de me perdre dans ces baisers, de me perdre en elle. J'avais envie qu'elle devienne mon monde. Cela me surprenait de penser d'elle de cette manière alors qu'il y avait une heure à peine, nous étions meilleurs amis. Mais, dans un sens, je ne me sentais pas coupable. C'est comme si... comme si je ne m'en rendais compte que maintenant. Que ce désir s'était caché dans un coin inaccessible de mon esprit, et qu'il avait attendu ce moment pour se révéler au grand jour.

- Alors prends-moi, me répondit-elle d'une voix qui me fit fondre.

Je la sentis alors se cajoler contre moi, irradiant son corps contre le mien, et s'unir entre nos bras. Sa peau si douce me faisait frissonner de plaisir. Et dire que tout ce temps, je trouvais ces contacts anodins, juste tendres. Aujourd'hui, ils étaient bien plus. Et j'aimais ça. Je voulais la sentir près de moi, m’enivrer de son odeur, et surtout, surtout, là, tout de suite ; j'avais envie de la faire monter au septième ciel. Avoir cette pensée me tira un sourire amusé, n'ayant jamais cru penser cela un jour. Mais je voulais le faire. Pour elle. Pour nous.

Je me pencha vers elle, plaqua une mèche de cheveux derrière son oreille et en mordilla le lobe, ayant remarqué que ce petit mouvement lui faisait de l'effet. Je releva ensuite la tête et murmura à son oreille :

- Je vais te prendre, Liz... Mais pas ici.

Sur ces mots, je passa ma main gauche sur son avant-bras en passant par son dos, et ma main droite vint se coller sous ses cuisses. Ainsi, je la décollais du canapé sans prévenir, et découvrait son poids avec étonnement. Elle ne pesait pas grand chose. Voir presque rien. Était-ce par-ce que mon entrainement physique commençait à faire son effet ? Ou bien ma nature lycanthrope me donnait-elle plus de force ? Je décidais de chasser toutes ces questions, ou tout du moins de les ranger dans un coin en attendant de mes sortir plus tard. Pour le moment, ma priorité était Liz, que j'étais en train d'emmener dans ma chambre, en prenant bien soin qu'elle ne se cogne nulle part, lui embrassant la joue au passage.

Lorsque nous arrivons dans la chambre, je défait la couverture d'un mouvement du pied et pose délicatement Liz dessus. Pour ma première fois, je tenais à faire les choses en bonne et due forme. Je déposa à nouveau mes lèvres sur les siennes, tendant ma langue pour aller à l'encontre de la sienne, et de ma main droite, je dessine des cercles avec mes doigts sur son ventre, et descends au fur et à mesure jusqu'à rencontrer les lèvres de son sexe. Je découvrais alors qu'elles étaient étrangement mouillées. Qu'est-ce que c'était ? Peu importe. J'acceptais Liz dans sa totalité. J'entrepris donc de faire des mouvements de bas en hauts, tandis que je mordillais le cou de Liz.

Bien, il était temps.

Je pose un dernier baiser sur les lèvres de ma dulcinée, et me redresse pour tendre ma main vers le tiroir de ma table de nuit. J'en sors un emballage de préservatif que j'ouvre à l'aide de mes dents, continuant de titiller l'entrejambe de Liz de ma main droite. Lorsque j'en sortis le petit bout de latex, je me redresse pour le déposer sur mon sexe sur toute sa longueur.

- Prête ?, lui demandais-je en me penchant sur elle.

- Archiprête, me répondit-elle avec le sourire que je devinais au ton de sa voix.

Elle était incroyable. Mais dans ce genre de moments, que je découvrais pour la première fois avec elle, je la retrouvais. Elle ne changeait pas, jamais. Elle était Liz, en toutes circonstances. Et j'adorais ça. Je m'inquiétais un peu qu'avec autant d'audace elle change de comportement, mais il n'en fut rien. Quand j'y repensais, elle était toujours la même. Et c'était tant mieux. Je sentis ses mains s'agripper à mon dos, comme pour se préparer à ce qui allait suivre.

Bien. C'était l'heure de vérité.

Je me recule légèrement, écarte délicatement les cuisses de Liz à l'aide de mes genoux pour laisser le champ libre à mon sexe. J'avale ma salive. J'étais légèrement tendu, mais aussi follement envieux. Je la voulais. Tout de suite et maintenant. Je sens le bout toucher ses lèvres et lentement, très lentement, je me glisse en elle.

La sensation me surprend. Je m'attendais à plus de résistance, mais il avait glissé si facilement à l'intérieur. Incroyable. Je me sentais bien. Je sens les parois de son sexe se contracter contre mon pénis, et ça me rend fou. Un fou heureux. Toute ma tension s'évapore instantanément. C'était fait. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, et me demande plus. Je commence alors à faire des allers et retours, des vas-et-viens, qui me fait monter en adrénaline. Plus, encore plus... Je commence à accélérer le rythme, petit à petit, et au fur et à mesure, ma respiration devient elle aussi de plus en plus rapide. Ça faisait un bien fou, je ne trouvais pas d'autres mots pour décrire ces déferlements de sensations qui se propagent dans mon corps, et surtout là.

Je me penche sur Liz en continuant mes mouvements de bassin, la bâillonne de mes lèvres et scelle définitivement nôtre union de ce baiser. Elle était à moi. A moi. Liz.

Les gémissements qui s'échappaient d'elle étaient exquis. A mes oreilles, ça sonnait comme un chant de sirènes qui m'attirait irrésistiblement et qui me donnait envie de m'y perdre. J’accélérais alors le rythme, faisant en sorte que ses gémissements deviennent de plus en plus forts, appréciant cette douce mélodie qui faisait écho entre mes oreilles. A défaut de ne pas la voir, entendre sa voix était envoutant. Touts mes sens étaient concentrés sur cet instant. Je déployais toute ma force et toute mon énergie, toutes mes connaissances -aussi limitées étaient-elles- pour lui faire plaisir. Pour la faire monter au septième ciel.

- Encore, Damien... Encore !

Le fait que Liz me réclame me chargea d'une nouvelle montée d'adrénaline, me donnant la force nécessaire pour augmenter encore le rythme qui devenait effréné. Mon souffle s'emballait, mes muscles s'embrasaient de touts parts, ma tête ne pensait plus à rien, tout n'était plus que mouvements et plaisir. Puis, soudain, je sentais quelque-chose "monter". Je le sentais. Ça arrivait.

- Ensemble !, lâchais-je d'une voix rauque.

J'agrippais les draps de mon lit et puisant dans mes dernières forces, j’accélérerai le rythme, grimpant en flèche, jusqu'à son paroxysme. Soudain, une explosion de délivrance s'échappa de mon sexe qui me provoqua un gigantesque soupir de soulagement. J'avais joui. Incroyable. J'étais loin de m'imaginer que cela pouvait procurer une telle sensation de bien-être. Après un tel effort, une telle excitation, j'étais libéré de toutes ces sensations, apaisé. Ma respiration était désormais haletante, mes muscles étaient carbonisés. Incroyable. C'était le mot.

Je posais ma main sur la joue de Liz, la caressant tendrement avec le pouce. Ce contact servant de repère, je fis en sorte de placer mes yeux devant les siens. Je ne savais pas si ils étaient exactement en face des siens, mais je voulais qu'elle les regarde. Je voulais qu'elle voie dans mon regard tout ce que j'étais incapable d'exprimer, plus efficace que des mots.

En réponse à mon regard, Liz s'empara de ma main, toute essoufflée suite à son orgasme, et la posa sur son cœur qui battait à toute vitesse. Bien sur, nous venions d'avoir un rapport -c'était étrange de le réaliser-, mais je pense que son geste signifiait tout autre chose. De la même manière que je n'avais pas pu lui exprimer mes sentiments par les mots, elle voulait me faire passer un message que moi seul pouvait comprendre. Et je l'avais compris. Nous étions sur la même longueur d'onde. Incroyable.

Ses lèvres se posèrent sur le miennes, et je lui rendit son baiser avec toute la tendresse du monde. Elle le méritait. Amplement. J'avais envie de soulever des montagnes pour elle, d'aller attraper une étoile pour lui déposer au creux de la main. Par-ce que c'était elle. Par-ce que c'était Liz. Je senti alors son cœur... avoir le "hoquet", j''arrivais pas vraiment à définir ce que je venais de sentir. Je retira mes lèvres des siennes et haussa un sourcil.

- La vache, c'est super embarrassant que tu aies senti ça..., dit-elle d'une voix gênée que je ne lui connaissais pas.

Je ne savais pas vraiment ce qui m'avait prit, mais à ce moment là, j’éclatai de rire. Il n'y avait pas à dire, peu importait les circonstances, Liz était Liz. Mon rire épuisant les dernières parcelles de forces qui me restait, je me retirais délicatement de Liz, retira le préservatif et fit un nœud à son extrémité avant de le jeter à la poubelle qui était à portée de bras tout en continuant de rire. Puis, enfin, je m'étala sur le dos dans un soupir. Je ne me souvenais pas avoir déjà été aussi heureux qu'en ce moment même. Je passa ma main dans mes cheveux, le sourire aux lèvres.

- Liz... Ma Liz..., soupirais-je.

- Fait chier j'ai pas envie de rentrer...

Je comprenais ce qu'elle ressentait. Tout ce dont j'avais envie après tout ça, c'était de la prendre dans mes bras, et dormir à ses côtés. Dormir avec elle pour le restant de mes jours. Oui... C'était étrange de penser cela alors que nous entretenions une amitié solide depuis des années. Mais je crois que c'est par-ce que je ne concevais pas encore l'amour, à cette époque. Je ne comprenais pas vraiment ce que cela impliquait, ce que c'était tout court. Mais maintenant que j'étais là, avec elle, avec Liz... Je ne voulais pas qu'elle reparte. Maintenant que je l'avais retrouvée, après tout ce temps, je voulais qu'elle ne me quitte plus. Plus jamais.

Sa main se posa sur ma joue. Mais à ce moment-là, je sentis que quelque-chose n'allait pas. Ce n'était pas le même contact irradiant et brûlant que tout à l'heure. Elle était inquiète.

- Damien ?

Je me suis tourné vers elle et posa ma main sur son épaule pour tenter de la rassurer, tandis que je commençais moi-même à devenir nerveux. Était-ce de ma faute ? L'avais-je blessée ?

- Hey, ça va ? T'as l'air... tourmentée. Ne dis pas le contraire, je le sens, dis-je en lui souriant en tapotant mon nez du doigt.

- Je voulais savoir si tu... Enfin, si...

Je tendais l'oreille, attentif au moindre de ses mots. Je sentais qu'à sa façon de parler, c'était important pour elle. Très important. Rare était les fois où elle parlait de cette manière, et je savais qu'il fallait l'écouter. Mon esprit, reprenant peu à peu du service, commençait à se douter de quoi elle voulait parler, et je voulais entendre ce qu'elle avait à dire.

- J'voulais savoir ce que tu pensais de tout ça, comme tu envisageais nos relations après ce qu'il c'est passé. J'veux pas te perdre, même si demain matin tu regrettes c'qui c'est passé et que tu préfères m'fiche à la porte tout de suite, c'est pas envisageable pour moi. Tu m'as trop manqué, j'ai besoin de toi. Quand t'es là c'est plus pareil, j'me sens bien, j'ai l'impression que c'est naturel tu vois ? J'ai jamais ressenti ça envers personne, t'es mon meilleur ami...

Je l'entendis reprendre sa respiration après avoir dit tout ce monologue d'une seule traite, et reprendre tout aussi vite, la voix tremblante et je la devinais en larmes.

- Mais pas seulement. J'pensais à toi tout le temps depuis que t'es parti et j'ai toujours pensé qu'à toi. J'réalisais pas vraiment avant ce soir, mais putain maintenant que j'ai compris c'est tellement évident ! Je t'aime à en crever et si jamais tu m'laisse toi aussi j'crois bien que j'en crèverai vraiment.

Sous ma main qui touchait son bras, je sentais ses membres trembler.

- C'est con, ça fait gamine de dix ans malpolie qui déclare sa flamme à un nounours.

Sans un mot, je relève tendrement mon bras et dépose mon pouce sur sa joue pour lui enlever les larmes qui y coulaient. Je ne supportais pas de la savoir pleurer ainsi, cela me fendait le cœur. Un sourire tendre s'étira sur mes lèvres. Je glissa alors ma main derrière ses cheveux et l'attira vers moi pour déposer un baiser sur ses lèvres tremblantes. Nous sommes restés ainsi pendant de longues secondes, lèvres contres lèvres, jusqu'à ce que je retire les miennes et poses mon front contre le sien, caressant tendrement ses cheveux en même temps, yeux fermés.

- Liz... Je pensais que c'était évident, je m'excuse.

Je rouvris les yeux et les posa sur les siens.

- Moi aussi je t'aime.

Je déposa un baiser sur son front en relevant sa frange et la prit ensuite dans mes bras pour la cajoler contre moi. Pour la rassurer.

- Restes avec moi. Tu m'as trop manqué pour que je te laisse filer comme ça, lui murmurais-je a travers ses cheveux.

- Avec plaisir, répondit-elle après avoir posé sa tête sur mon torse.

Cela me rassurait de la voir ainsi, heureuse. Je pense qu'effectivement, le fait de ne pas l'avoir dit clairement l'avait laissée dans le doute, et l'avait donc placée dans une position délicate vis-à-vis de ce que nous venions de faire. Je pense que ça aurait été pareil pour moi si ça n'avait pas été elle. Mais après tout, me serais-je lancé là-dedans si je n’éprouvais pas déjà des sentiments à la base ? Même sous l'effet de l'alcool, je ne pense pas. Ce qui était d'autant plus étonnant que cela m'est venu aussi naturellement avec Liz. Mais en même temps, cela me rassurait. Quelle situation étrange... Bah, après tout, nous étions là, et nous étions heureux, non ? Le reste n'avait pas d'importance.

- Il faudra que je me dépêche demain matin, je dois faire un cours sur les mandragores aux secondes années à 8h. Ça va être marrant de voir combien il y en a qui vont tomber dans les pommes. Ça manque jamais. Et toi, tu travailles dans la matinée ?
- Hey, j'te rappelle que j'ai fait parti de ceux qui sont tombés dans les pommes comme tu dis, alors un peu de respect !, lançais sur un ton faussement "donneur de leçons".

Il faut dire que leur caches-oreilles, aussi efficace soient-ils, n'étaient pas vraiment adaptés à mon ouïe "particulière", et que du coup, leurs cris avaient réussis à passer à travers. J'ai passé plus de 6h assommé à l'infirmerie à cause de ces s*loperies. Je me demandais si ce n'était pas cet événement d'ailleurs qui avait déclenché mon allergie aux cours de botanique.

- Et pour répondre à ta question : je n'ai pas de séminaire prévu demain. Alors tu pourras venir quand tu veux, la porte sera ouverte, lui affirmais-je en déposant un baiser dans ses cheveux.

- Tu te rappelles la fois où je me suis perdue en rentrant dans la salle commune après dîner, en troisième année ?

Je haussa un sourcil, me demandant pourquoi elle faisait allusion à cette époque. Je m'en rappelais, effectivement : Elle s'était perdue par je ne sais quelle magie dans les cachots pendant presque 36h. Et j'avais été le seul à l'avoir retrouvée en suivant sa piste à l'odeur. Je me rappelle l'état de panique dans lequel je m'étais mis ce jour-là, imaginant toutes les possibilités les plus désastreuses. Et le pire, c'est que connaissant Liz, la plupart étaient crédibles. Dans la tête d'un enfant de treize ans, c'était pas forcément conseillé. Ce souvenir me tira un sourire de nostalgie. C'était l'époque de l'enfance et de l'insouciance. Enfin pour elle, l'insouciance,  par-ce que moi je me faisais souvent du souci pour elle, vu tout les ennuis qu'elle s'attirait à elle toute seule. Mais encore une fois, pourquoi faisait-elle référence à cela ?

- Ben j'ai pas changé. Autrement dit, si j'dois venir ici toute seule, je finirais quelque part entre le Canada et le Pôle Nord. Remarque, c'est sympa comme région. J'aime bien les pingouins, ils sont trop mignons avec leurs jolies couleurs et leur démarche bizarre. On dirait qu'ils sont bourrés.

Sa façon de voir les pingouins me fit pouffer de rire. Néanmoins, je voyais enfin où elle voulais en venir. Ma main passa sur ses cheveux et descendit jusqu'à sa joue pour la caresser tendrement.

- D'accord, j'ai compris. J'viendrais te chercher à l'école.

Je releva son menton du bout des doigts pour relever sa tête et y déposa un doux baiser sur ses lèvres.

- Il est temps de dormir, je crois. Endors-toi, Liz.