~ Le Village Hanté ~

Le salon de thé de madame Pieddodu, endroit emblématique de Pré Au Lard... A vous de le rendre terrifiant !
Ici officieront Alizea Prewett et Seyn Landers.
Expliquez nous, en autant de posts que nécessaire, ce que vous faites et comment vous le faites. N'hésitez pas à utiliser des images, dessins, fonds sonores...
Bon courage !

J'entrais d'un pas déterminé dans le salon de thé de madame Pieddodu, que la gérante avait eu la gentillesse de prêter à l'occasion de la semaine culturelle du "village hanté". Une initiative prise par le maire de Pré Au Lard afin de favoriser le toursime et le rapprochement entre les différentes générations sorcières qui fréquentaient les lieux. Lorsque j'avais vu l'affiche dans les couloirs du ministère, j'avais pensé qu'il pourrait être amusant d'y participer. Aussi m'étais je inscrite comme volontaire pour aider à la décoration des lieux. Après tout, cela me permettait de sortir, de voir du monde et... De profiter pleinement de mes talents en métamorphose. Soyons honnêtes : cet endroit ne serait jamais terrifiant à moins d'y mettre les moyens. De GROS moyens.



Je soupirai devant l'ampleur de la tâche, puis m'installai sur une chaise libre, à distance respectable des couples présents. L'endroit ne serait réservé à la décoration que durant la pause du midi toute la semaine et cela ne devrait plus trop tarder. Un tapotement sur la poche de ma veste de tailleur émeraude réveilla ma montre qui chantonna : "onze heure quarante sept, poil aux gambettes !". Je grimaçai légèrement, notant intérieurement de ne plus jamais laisser George m'offrir un de ses "gadgets trop géniaux". Ils étaient généralement d'un goût douteux. Néanmoins, je commandais une tasse de thé aux fruits rouges le temps d'attendre l'arrivée de mon collègue de décoration. Histoire de passer le temps, je sortis un carnet à dessins de ma pochette en peau de moke et me mis à dessiner très scrupuleusement au crayon de bois la piece telle qu'elle était à l'heure actuelle. Ce croquis pourrait peut être m'aider a avoir une idée de dêcoration.

Finalement, à l'heure dite, je vis arriver mon compagnon de misère. Et pas n'importe qui : Seyn Landers, un ancien camarde à Poudlard, que j'appréciais assez. Un peu dissipé, mais rien d'irrattrapable. D'autant que sa bonne humeur et son enthousiasme donnaient plutôt bien le change face à son manque de concentration, la plupart du temps.

-Ca fait longtemps hein ? Qu'est ce que tu deviens ? On va travailler ensemble hein ?
-je vais bien, merci. Et toi ? Je suppose que nous ferons équipe, oui, à moins que tes goûts aient radicalement changé depuis Poudlard et que tu aies eu envie d'un thé à une heure aussi tardive..."

Je désignais la salle d'un geste, une expression critique sur le visage. Je ne l'imaginais pas vraiment venir ici pour le plaisir, surtout pas tout seul. En tout cas, son aide pourrait m'être bien utile, car il fallait l'avouer... A la vue du papier peint rose à fleurs : Ce ne serait pas de la tarte. Meme si j'avais une bonne idée de ce que j'avais envie de faire ici, il restait à voir si cela lui plairait. Enfin, plaire... Disons plutôt, s'il trouvait cela approprié.

- Je pense qu'il nous faut des Poupées !
-Parfaitement. En fait, j'avais envisagé de décorer ça un peu comme un de ces... Comment appellent ils cela, deja ? Tu sais, les choses dans lesquelles les enfants mordus tournent pendant des heures, en forme de tasses de thé ? Eh bien, cette chose là, mais pleine de poussière et très abîmée, comme si une quelconque créature griffue était venue y élire domicile. J'avais également pensé a des pantins déchiquetés, pour donner une impression morbide."

Je lui tendis alors mon carnet à dessins, où était griffonnée à la hâte une esquisse de manège en forme de tasses, mais des tasses abîmées, ébrêchées, couvertes de taches sombres, et desquelles pendaient des membres désarticulés. Je n'étais pas précisément une experte en dessin, mais je me débrouillais suffisamment pour que mon œuvre soit compréhensible. De plus, ce que j'avais dessiné était aisément réalisable par simple métamorphose des objets déjà présents dans la piece : une table rose a rubans ferait une tasse victorienne très convaincante...

"Un petit coup de baguette pourrait animer tout ça, et avec un bruit de respiration comme un râle en fond, ça doit pouvoir donner quelque chose de... Pas trop mal, pour le lieu. Qu'en penses tu ? "

Je lui jetai un coup d'œil curieux, afin de savoir ce qu'il pensait de mon idée. Peut être aurait il des choses à ajouter ou des objections. Mais j'étais convaincue que nous arriverions à faire quelque chose de bien dans les délais.

Il me suffisait de voir l'expression de Seyn pour comprendre que mon idée avait fait mouche. Il en avait presque la chair de poule, ce qui me rassurait sur le potentiel de terreur que pourrait causer ma proposition. Bon, il était peut être facilement impressionnable, aussi. Mais au moins, c'était un bon début : il faut bien commencer quelque part. Il enchaîna presque aussitôt sur ses propres propositions :

"J'adore et j'adhère à l'idée ! Ca va être ... Horrifique ! Je pense que si on se débrouille bien, il y aurai moyen de faire planer une ombre noire au dessus de la tête des clients avec un cri, un truc qui ne viendrai que de manière aléatoire. Avec un grand vent froid peut-être ?  Quelque chose à glacer le sang. Qu'en dis tu ? "

Je me grattai doucement le menton en réfléchissant à son idée. Elle était bonne. Une ombre noire. Une ombre noire... Du vent... Et un cri. Le cri, c'était facile, il suffisait d'ensorceler une latte du plancher. Qui était capable de faire chanter l'heure à une montre saurait faire crier le parquet. Par contre, l'ombre, c'était une autre affaire. Je pourrais éventuellement ensorceler quelque chose pour produire un vent glacial à en faire dresser les cheveux sur la tête, mais pour l'ombre, je ne voyais pas trop comment on pourrait s'y prendre. J'expliquai donc à Seyn :

"Je sais comment faire le bruit et le vent. Mais pour l'ombre, je vais y réfléchir. On a peut etre un moyen simple de le faire. Ou qui sait, d'utiliser un simple tissus sombre ensorcelé pour passer par moments au dessus de la salle..."

Puis soudain, une idée me traversa l'esprit. Simple, efficace. Une idée que la plupart des autres ne pourraient proposer car ces êtres dépendaient d'une législation assez stricte et que rares étaient ceux qui pourraient s'en servir. Un large sourire éclaira mon visage et j'ajoutai d'un air malicieux :

"Que penses-tu d'un épouvantard ? Je pense que je peux facilement obtenir une dérogation pour en obtenir un le temps d'une journée, si je prends les mesures de sécurité nécessaires. Ca a parfois des avantages de travailler au service des créatures magiques."

Je tournai la tête à un exclamation effarée de mon collègue de travail. Il semblait réellement choqué de ma proposition, bien qu'elle ne soit, à mon sens, pas si étonnante que ça.

- UN EPOUVANTARD ?

Il n'avait vraiment pas l'air rassuré, si ce n'est carrément terrifié. Qu'en serait-il face à la bête en question, je vous le demande ? Je soupirai doucement,  à la fois amusée et exaspérée. Un épouvantard, ça ne craignait pas grand chose. Ce n'était pas comme si j'avais proposé d'amener un chien à trois têtes ou une manticore.

- Mais ca va être super dangereux non ? Fin je sais pas ... Un épouvantard ... Et puis si il s'accroche aux peurs des clients, ca va être une sorte de eux ... Je sais pas ... Un gros lutin bien moche ou la tante de la belle-mère ? Par Merlin !

Je fronçai les sourcils à ces exemples plus que triviaux. Les personnes sensées avaient des peurs bien plus impressionnantes qu'un lutin ou une vieille tante rabougrie... Non ? Ou étais-je la seule personne dotée de jugeote sur cette planète ?

"Si ce n'est que ça, ça ne fera pas vraiment peur. Et de toute façon, je connais tous les dispositifs de sécurité concernant ces créatures. Il n'arrivera rien."

Je haussai les épaules avec une certain indifférence. J'étais parfaitement au point, puisque je travaillais pour le service créatures magiques quand il y avait un coup de mou dans le mien. Tout serait au poil.

"Si le projet te convient, nous pourrons nous retrouver ici toute la journée la veille afin de tout mettre en place... Ca te va ?"

Si nous venions travailler sur la déco avant, les clients du salon verraient tout et cela risquerait de gâcher la surprise. Et puis, j'étais convaincue qu'à nous deux, cela ne prendrait pas plus de quelques heures de faire quelque chose d'épique.