~ Le Village Hanté ~

Zonko, endroit emblématique de Pré Au Lard... A vous de le rendre terrifiant !
Ici officieront Christian Whitewood et Arnaud Malefoy.
Expliquez nous, en autant de posts que nécessaire, ce que vous faites et comment vous le faites. N'hésitez pas à utiliser des images, dessins, fonds sonores...
Bon courage !

Zonko. Difficile de rendre pareil endroit particulièrement terrifiant. Assis derrière le comptoir après la fermeture, j'observais les lieux d'un air un peu déconfit. C'était bien plus difficile de créer une atmosphère dans la vraie vie que dans mes écrits... Pianotant sur la couverture de mon carnet du bout des doigts, j'expirai profondément. L'endroit était gai et coloré, plein de bonne humeur. Il suffisait de passer la porte pour ébaucher un petit sourire amusé. Comment étais-je supposé faire quoi que ce soit d'effrayant ici ? Histoire de me donner peut être de la motivation je me mis à écrire sur mon carnet, décrivant tout ce que je voyais.

L'endroit était plutôt grand, mais l'entassement d'articles en tous genre coupait le regard, donnant plutôt l'impression d'un lieu exigu. Les objets colorés étaient entassés un peu partout, parfois à même le sol, comme si l'on n'avait pu leur trouver de place plus appropriée. Pourtant, dans l'ombre du soir, le tout semblait curieusement irréel. Les ténèbres s'emparaient peu à peu de la pièce, grignotant lentement toute trace de joie et de bonne humeur de cet endroit pourtant dédié aux farces en tout genre. Un voyageur non averti aurait pu suspecter, au coin d'une table ou d'un présentoir, qu'une main décharnée se saisisse de sa cheville et l'entraîne dans des profondeurs mystérieuses, inexpliquées, et... Peut être bien mortelles, qui sait.

Je levai les yeux, plissant les paupières comme pour mieux imaginer la chose. Un cimetière. Nous pouvions faire un cimetière, ici. Pas pour humains, mais un cimetière des jouets, qui pourraient éventuellement s'animer pour s'en prendre aux vivants qui les auraient abandonnés. Enfin... Peut être...

Je soupirai, attendant impatiemment que mon binôme arrive. Nous avions du pain sur la planche...

Halloween approche et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'ai répondu à une annonce qui circulait dans Pouldard afin de décorer les bâtiments de Pré-au-Lard de manière effrayante. Bon, je dois avouer que les trucs glauques et tout, c'est vraiment pas mon truc mais je me suis dit que ça pourrait être drôle et puis, il y a quelque chose que j'adore à cette période de l'année. Il a comme une ambiance particulière dans l'air et les gens sont assez excités. Et puis, ça me donnera une occasion de ma changer les idées donc ça c'est cool.

J'ai donc reçu une missive comme quoi je devais redécorer Zonko avec un gars que je ne connais pas. Pas de souci là dessus, même si Zonko est juste la boutique la plus fun et la plus drôle du village, du coup ça risque d'être un peu compliqué. D'un autre côté, le challenge me motive, donc je me dis, pourquoi pas. J'ai donc envoyé une lettre à Matt parce que je n'avais pas vraiment d'idée et il m'a rappelé que la peur ça ne vient pas qu'avec ce qu'on voit et tout, mais surtout avec ce qu'on imagine.

Alors, le matin du jour J, j'ai foncé aux cachots. J'ai demandé au prof de potions l'autorisation d'utiliser la salle et je me suis mis à concocter une léixir spécial. Bon, ça a pris vachement plus de temps que prévu, du coup je suis méga à la bourre. Je fonce hors du château et, dès que c'est possible, je transplane afin de réapparaître devant la boutique à Pré-au-Lard. J'entre et j'avise un charmant jeune homme qui doit être mon partenaire du jour.

"Bonjour, désolé du retard. Je suis Chris, enchanté!"

Je regarde la boutique qui est toujours aussi joyeuse et je commence à échaffauder des plans dans ma tête.

"Alors, je sais pas si tu as des idées spécifiques mais je me suis dit un truc. On a la boutique la plus joyeuse et la plus fun du village. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un rien peut la rendre vraiment, vraiment glauque. Genre les gens vont rentrer dedans tout contents, avec le sourire et du coup, ils seront un peu plus vulnérables. Disons qu'ils ne s'attendront pas forcément à grand chose pour la suite des événements. Et là, boum! On leur sort un truc bien flippant."

Je sais que je bondis un peu dans tous les sens, et je dois dire que le défi me donne des frissons.

"Comme l'endroit est plutôt joli, je me suis dit qu'on pourrait le laisser comme ça et provoquer la peur en jouant sur d'autres terrains. On pourrait utiliser les odeurs, les sons plutôt que la vue, qu'est-ce que tu en penses? Et j'ai fait là une potion qui prend toujours l'odeur de quelque chose qui nous effraie ou qui nous met mal à l'aise. On est pas obligé de s'en servir, mais ça peut être une bonne option pour taper plutôt sur le psychologique et l'angoisse que les trucs qui font sursauter, tu vois le genre?"

Finalement, avec un retard non négligeable, mon binôme fit son apparition. C'était un jeune homme d'allure plutôt agréable, qui avait un petit quelque chose de... Comment dire... D'attrayant. Probablement tout simplement du charisme. Il se présenta aussitôt, aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau, ce qui me fit légèrement rougir. Fichue timidité...

"Bonjour, désolé du retard. Je suis Chris, enchanté!"

Il s'approcha de moi pour me serrer la main, que je pris avec autant de calme que possible. Je n'aimais pas tellement ce genre d'interactions, mais il fallait bien faire avec. Une des choses que j'appréciais ici, en Grande Bretagne, c'était que je n'avais plus à faire la bise. Une habitude typique de chez moi qui m'avait toujours donné des sueurs froides. Je marmonnai avec gêne :

"Arnaud, enchanté."

Toujours aussi éloquent... Il fallait vraiment que je trouve un moyen de m'en sortir et de m'ouvrir aux autres. J'étais ridicule... Heureusement, Chris avait l'air plus bavard que moi et m'exposa aussitôt les idées qu'il avait eues :

"Alors, je sais pas si tu as des idées spécifiques mais je me suis dit un truc. On a la boutique la plus joyeuse et la plus fun du village. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un rien peut la rendre vraiment, vraiment glauque. Genre les gens vont rentrer dedans tout contents, avec le sourire et du coup, ils seront un peu plus vulnérables. Disons qu'ils ne s'attendront pas forcément à grand chose pour la suite des événements. Et là, boum! On leur sort un truc bien flippant."

Son enthousiasme était palpable, et j'appréciais cela à ma manière. Bien sûr, ça ne m'encourageait pas tellement à ouvrir la bouche moi même, intimidé comme je l'étais par les personnes aussi vives que lui. Il se mit à gesticuler en parlant, ce qui me rappela ma Paddy... Et me mit d'avantage à l'aise. Curieusement, le rappel de ma petite fleur me donnait une impression de sécurité. Je ne l'aurais pas avoué, car cela manquait singulièrement de fierté masculine. Je me contentai donc de hocher la tête en écoutant la suite :

"Comme l'endroit est plutôt joli, je me suis dit qu'on pourrait le laisser comme ça et provoquer la peur en jouant sur d'autres terrains. On pourrait utiliser les odeurs, les sons plutôt que la vue, qu'est-ce que tu en penses? Et j'ai fait là une potion qui prend toujours l'odeur de quelque chose qui nous effraie ou qui nous met mal à l'aise. On est pas obligé de s'en servir, mais ça peut être une bonne option pour taper plutôt sur le psychologique et l'angoisse que les trucs qui font sursauter, tu vois le genre?"

Je hochai la tête, intéressé par l'idée. Il y avait peut être là une possibilité sympathique à mélanger avec ma propre idée... J'inspirai profondément histoire de me donner le courage puis finit par expliquer d'une voix hésitante :

"J'avais pensé à une ambiance sombre, un peu glauque. De la lumière vert pâle, peut être... Et des mains comme celles de détraqueurs qui surgissent des tas de jouets pour attraper les gens..."

J'avais fait de mon mieux pour ne pas bégayer, ne pas sautiller d'un pied sur l'autre et ne pas parler trop doucement. Difficile de faire mieux pour le moment, de mon point de vue. Mais entre son idée et la mienne, il y avait sûrement possibilité de faire quelque chose de terriblement angoissant, même sans y mettre de gros moyens techniques.

J'écoute son idée et je hoche la tête. Oui, il y a moyen que ça rendre bien. Associer peur psychologique et informations visuelles c'est bien. L'idée de la lumière aussi, j'aime bien.

"Je pense que pour la lumière, ce serait intéressant que ça ne soit pas trop marqué, ou alors de plus en plus à mesure que les gens restent dans la pièce. Comme ça, il ne s'en rendrait pas trop compte jusqu'au bout d'un moment et là, ils se demanderaient sans doute s'ils ne sont pas fous!"

Tout à coup j'ai une idée de génie. Mes yeux s'écarquillent et je me mets à parler super vite.

"Oh, j'ai trop une bonne idée! Imagine que tout ça, les mains, le lumière verte et tout, on ne les voit que dans des miroirs disposés un peu partout dans la boutique. Et genre la personne s'approche du miroir ou passe devant et là, elle voit dedans un truc ultra flippant! Elle se retourne et ne voit rien. Mais oui! Il y de quoi devenir fou, non?"

Je suis vraiment survolté à l'idée.

"Avec ma potion en plus, il y a carrément moyen de créer un truc flippant sur le plan psychologique!"

A y réfléchir, je dois passer pour un énorme dératé à dire ça, le genre de gros psychopathe pervers qui aime terroriser les gens. Alors que ce n'est pas vraiment le cas, c'est juste que je trouve l'idée amusante. Et puis on m'a donné une tâche et je compte bien la faire à fond.

Je me promène dans les rayons en disant "Oui, là, ce serait bien. Et là aussi!" en avançant sans m'arrêter. Puis je me penche vers Arnaud qui est tout calme par rapport à moi.

"Tu trouves que c'est une bonne idée n'est-ce pas? On ne devrait pas avoir besoin de grand chose, juste de bonnes compétences en sortilèges."

Et je continue mon chemin. Je ne peux pas m'empêcher de regarder les articles tous plus fous les uns que les autres. Je vois alors une batte de Quidditch qui est sensée frapper le batteur dès qu'il veut l'utiliser. J'ai un petit rire et je dis tout haut.

"Faudrait que j'offre ça à Paddy!"

Et je continue mon chemin en notant encore là où il va falloir mettre les miroirs. Je commence à sortir ma baguette afin de ranger les rayons le mieux possibles, pour qu'ils ne soient pas trop fouillis. Oui, je pense que c'est mieux que l'endroit paraisse un peu mort, genre il ne s'est rien passé depuis longtemps. Oui, ce serait ça l'idée. En arrivant on ne voit rien, mais au fur et à mesure, on se rend compte de petits détails et on se met à flipper. Je me penche à nouveau vers Arnaud.

"Est-ce que tu crois que tu connais un sort qui permet de rendre réel ce qu'on voit dans un miroir, ou au moins l'impression? Genre tu vois, quelqu'un voit un une main de Détraqueur dans un miroir et la sent sur son épaule, alors qu'il n'y a rien."

Le jeune homme m'écoutait attentivement et je me sentais assez mal à l'aise. Heureusement, j'en eus rapidement fini et il hocha la tête, manifestement conquis par mon idée. Il commenta aussitôt :

"Je pense que pour la lumière, ce serait intéressant que ça ne soit pas trop marqué, ou alors de plus en plus à mesure que les gens restent dans la pièce. Comme ça, il ne s'en rendrait pas trop compte jusqu'au bout d'un moment et là, ils se demanderaient sans doute s'ils ne sont pas fous!"


Je hochai la tête, convaincu que cet aspect progressif ne pourrait qu'ajouter à l'effet recherché. Un trait de génie traversa Christian qui écarquilla les yeux et se mit à parler tellement vite et avec un enthousiasme tel que j'esquissai un pas en arrière.

"Oh, j'ai trop une bonne idée! Imagine que tout ça, les mains, le lumière verte et tout, on ne les voit que dans des miroirs disposés un peu partout dans la boutique. Et genre la personne s'approche du miroir ou passe devant et là, elle voit dedans un truc ultra flippant! Elle se retourne et ne voit rien. Mais oui! Il y de quoi devenir fou, non?"

J'acquiesçai d'un signe de tête, franchement pas rassuré par cet éclat soudain.

"Avec ma potion en plus, il y a carrément moyen de créer un truc flippant sur le plan psychologique!"

Je hochai doucement la tête, d'accord sur ce point. Pour moi, la peur est bien plus importante d'un point de vue psychologique que physique. C'était d'ailleurs sur cela que je jouais, dans mes histoires. Toujours le côté psychologique en premier, c'est ce qui reste le plus longtemps à l'esprit du lecteur. Il se mit à déambuler dans les rayonnages, visiblement à la recherche des emplacements parfaits pour les miroirs. Je me contentai de le suivre à bonne distance, notant d'une petite croix les endroits indiqués sur un plan que j'avais griffonné à la va-vite.

"Oui, là, ce serait bien. Et là aussi!"

Il s'arrêta et se pencha dans ma direction. Je manquai de l'emboutir en marchant droit devant moi sans regarder, occupé comme je l'étais à gribouiller sur mon papier.

"Tu trouves que c'est une bonne idée n'est-ce pas? On ne devrait pas avoir besoin de grand chose, juste de bonnes compétences en sortilèges."

Je hochai simplement la tête, sans pour autant répondre oralement. J'étais une véritable catastrophe sociale... Il reprit néanmoins son petit bonhomme de chemin, jusqu'à s'arrêter devant une batte de Quidditch ensorcelée, de celles qui ont la fâcheuse tendance de vous donner un coup sur la tête quand vous tentez de l'utiliser. Il rit et commenta :

"Faudrait que j'offre ça à Paddy!"

Je marquai un temps d'arrêt, le fixant avec curiosité. Avait-il dit Paddy ? Ma Paddy ? Il ne devait pas y en avoir des centaines... J'étais perdu dans mes propres réflexions lorsqu'il reprit la parole, à peine à quelques centimètres de moi, ce qui me fit piquer un fard monumental.

"Est-ce que tu crois que tu connais un sort qui permet de rendre réel ce qu'on voit dans un miroir, ou au moins l'impression? Genre tu vois, quelqu'un voit un une main de Détraqueur dans un miroir et la sent sur son épaule, alors qu'il n'y a rien."

Je pris quelques instants de réflexion, puis levai la main histoire de lui signaler d'attendre ici. Je filai au comptoir farfouiller dans les poches de ma cape et en sortit une mornille. Je revins vers lui tout en marmonnant des formules compliquées, qui transformèrent la pièce en un rond argenté bien lisse et propre dans lequel mon visage se reflétait. Je fermai les yeux un instant pour me souvenir ce que disait mon professeur de Sortilèges ménagers, en sixième année. Voyons voir... "Visualisez ce que vous voulez, fixez la surface du miroir et utilisez la formule." Aussitôt dit, aussitôt fait, j'imaginai un terrifiant détraqueur qui poserait sa main sur l'épaule de quiconque regarderait dans la glace. Le sortilège utilisé était simple, puisqu'il s'agissait d'un sort à usage généralement cosmétique, utilisé pour s'essayer une nouvelle coupe de cheveux ou ce genre de choses. Pourtant, cela fonctionna parfaitement et les poils de ma nuque se hérissèrent à la vue de la créature qui me touchait sur la surface réfléchissante. Je tendis le miroir à Christian pour qu'il en juge par lui même.