Je l'avais dans la tête depuis tout à l'heure, et j'hésitais à poser la question à Liz. Si elle ne m'en avait pas parlé, c'est qu'elle avait une raison, non ? Tout comme elle avait une raison de ne me pas m'avouer qu'elle avait entendu ma conversation avec Alizea. Mais ma curiosité était trop forte.

- Excuses-moi, mais qui est cet "autre débile" ?

- C'est mon ex petit-ami, Matt. Il est dans la même section d'ADEM que moi. Et il est... Envahissant. Je préfère l'éviter autant que possible.

Sa voix s'était tendue. Elle n'aimait vraiment pas parler de lui, on dirait. Cela dit, étrangement, mon corps s'était tendu lorsqu'elle termina sa phrase. La colère commençait à couler dans mes veines, faisant bouillonner mon sang. Que lui avait-il fait ? Et que voulait-elle dire par "envahissant" ? Beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête. Mon bras qui entourait Liz raffermit sa prise, mais mon autre main continuait de caresser ses cheveux, presque par automatisme.

- Tu veux que je m'occupe de lui ?, demandais-je d'une voix qui avait descendu dans les graves.

- Et tu lui feras quoi ? T'enfonceras sa baguette dans ses trous de nez ? T'inquiète, j'y ai déjà pensé. Mais, non. Ce n'est pas la peine. Tant qu'il s'abstient de me pourrir la vie je m'abstiendrai de penser à cet abruti. J'espère seulement qu'il ne me cherchera pas de crosses lors du prochain stage pratique en extérieur.

Mon souffle devient une lente et puissante expiration, comme pour essayer de faire sortir en même temps que l'air toute la colère qui s'accumulait en moi. Mon front s'était collé contre le sommet de son crâne, et je la serrais fort contre moi. Même le loup, bien qu'endormi, semblait grogner dans son sommeil.

Ses doigts caressèrent tendrement ma joue et elle déposa un baiser sur mes lèvres. Envoutant. Ma colère s'était dissipée aussi vite, comme partie en fumée.

- Ça va aller, mon amour. Je te le promets. Au pire, je le pousserai dans une forêt de snargalouf et puis ce sera tout.

Elle m'embrassa à nouveau, ce qui me tira un sourire épanoui. J'avais beau ne pas savoir ce qu'était un snargalouf, même si j'en avais une vague idée, je ne donnais pas cher de la peau de ce mec.

- Il suffit que je fasse assez d'efforts pour que cette tache disparaisse de ma vie. En frottant très fort avec du détergeant magique, peut-être. Désolée de t'avoir parlé de ça je ne voulais pas te faire de peine... Ou te fâcher... Tu me pardonnes ?

Mon sourire s'était élargi, et je secouais lentement la tête.

- Tu n'as pas à te faire pardonner. C'est moi qui t'ai demandé de m'en parler. C'est juste que...

J’eus un temps d'hésitation, le temps nécessaire pour trouver les bons mots.

- ...C'est insupportable de savoir que quelqu'un t'ai fait du mal pendant mon absence... J'aurais dû être là...

- Il ne m'a pas vraiment fait de mal à proprement parler. Il m'a juste utilisée et il est toujours persuadé qu'il finira par me récupérer un jour ou l'autre. Il m'envoie des lettres de temps en temps... Qui finissent toutes au feu. J'ai été stupide, mais j'ai compris ma leçon.

En parlant de feu... La nuit commençait à tomber, et même si ça ne m'affectait pas vraiment, je savais que ce n'était pas le cas de Liz. Je sortis alors ma baguette de mon jean, et lança un sortilège dans l'air pour faire léviter des buches de bois jusqu'à la cheminée, et j'y lança un Incendio pour l'allumer. Puis je repris Liz dans mes bras qui en profita pour me déposer un nouveau baiser, plus insistant. Que je lui rendis.

- Et puis... Maintenant, je sais ce que c'est qu'être amoureuse. Ça aide.

Cette fois, ce fut moi qui lui déposa un baiser sur les lèvres, en posant ma main sur sa joue. Il dura de longues secondes, presque une éternité.

- Ton frère n'aura pas de cadeau si on continue comme ça..., ironisais-je à voix basse.

- C'est vrai... Bah, au pire, je lui offrirais deux billets pour aller dans un parc d'attraction avec elle, ça fera l'affaire...

Je soupirais, le sourire aux lèvres. Liz saisit ce moment pour déposer un nouveau baiser au coin de mes lèvres. J'espérais que son frère et que sa future femme aimaient les parcs d'attractions. Je me remémora alors quelque-chose dont j'avais oublié d'informer Liz.

- Au fait... J'ai oublié de t'en parler, mais apparemment comme j'ai eu des bonnes notes en ce moment, le Ministère m'a offert deux billets pour un voyage en France. Et... Deux autres pour l'Afrique. C'est ma mère qui me les a offerts. Ça te tente ?

HRP:

- Oh, bien sûr, avec le plus grand plaisir ! Ce serait vraiment, vraiiiment génial !, s'exclama-t-elle après m'avoir embrassé à nouveau.

Cela semblait être devenue sa nouvelle manie de m'embrasser à tout bout de champ ! Cela dit, c'était loin de me déplaire, bien au contraire.

- On partira pendant les vacances, comme ça on aura tout le temps d'en profiter.

Puis je me tournais légèrement, dos au canapé et face au plafond.

- J'ai jamais voyagé. Pas aussi loin, en tout cas. Je me demande à quoi ça ressemble, ce que ça fait...

- Moi je suis déjà allée aux États Unis, tu te rappelles ? Pour mon anniversaire avant la dernière année. J'avais l'impression que tout était différent. C'était comme de vivre dans une autre dimension.

Tu m'étonnes... Je n'étais jamais allez aux États Unis, mais apparemment, là-bas c'était vraiment très différent de l'Angleterre. Je me demandais à quoi ressemblait la vie d'un sorcier là-bas...

- Mais, ce sera différent, cette fois. Puisque nous serons ensemble. En plus je vais manger des spécialités françaises... Merveilleux...

Je me mis à rire doucement. Ah elle ne perdait pas le nord, ma petite fiancée. Peu importait les circonstances, l'estomac parlait ! Je l'embrassa sur le front, et lui gratifia un sourire qui, décidément, ne voulait pas lâcher mon visage.

- Hum... Les bons croissants français, disais-je avec mon magnifique accent de celui qui ne savait pas parler français.

Son éclat de rire me fit sourire.

- Mais ne comptes pas sur moi pour manger des cuisses de grenouille ou des escargots. Ca non !

Cette fois, ce fut à mon tour d'éclater de rire. Liz restait toujours Liz... Je me tourna alors pour faire face à ma fiancée que j'aimais tant, et posa ma main sur sa joue pour lui déposer un doux baiser sur les lèvres. Je l'aimais tant...