- C'est pas comme si t'avais fait exprès... Tu lui as rien demandé, à l'autre folle...

Je la sentis poser sa tête contre mon torse. Bon sang, elle était au courant... Je voulais tant la préserver du danger... Et maintenant, elle s'entrainait de son côté pour se défendre elle-même... Je m'en voulais de l'avoir impliqué là dedans.

- Tu ne m'en veux pas..?

Je secouais lentement la tête, et ma main vint se placer sur les cheveux de Liz que je caressait lentement.

- Comment pourrais-je t'en vouloir ? C'est plutôt toi qui devrais m'en vouloir. Je t'ai mise en danger. Et je te l'ai même caché.

Je la serrais alors d'autant plus contre moi, pressant sa tête contre mon torse dont le cœur tambourinait à l'intérieur.

- Je te promet que je la retrouverais, Liz. Je la retrouverais, et tu sera en sécurité.

- Je ne veux pas que tu la retrouves si c'est pour finir en chair à saucisse.

Elle s'écarta alors de moi.

- Je préfères t'avoir là, bien vivant et avec l'autre en liberté, que de te perdre parce que tu auras voulu jouer les héros en voulant me protéger. Je saurai m'en sortir.

Le son de sa voix me laissait croire qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus sérieux. Mais je ne pouvais pas être d'accord avec ce qu'elle disait. Je comprenais son point de vue, mais il était beaucoup trop... naïf pour moi.

- Liz... Je ne peux pas me permettre de faire ça. Tant qu'elle sera en liberté... Je ne pourrais pas être tranquille.

- D'accord. Mais prends garde à toi, sinon je te fais revenir d'entre les morts pour te botter les fesses personnellement. Compris ?

Je souriais face à cette menace. Je savais qu'elle était tout à fait sérieuse en disant ça, et qu'elle ne se prêtait pas au rire, mais je ne pouvais m'en empêcher.

- Et ne me prends pas pour un bébé, je te dis que je sais me débrouiller toute seule. Même Lizzie l'a dit.

Je levais les mains en l'air, en signe de capitulation.

- Je n'en doute pas une seule seconde !

Mais même si j'affichais un air guilleret, mes pensées ne les suivaient pas. J'avais déjà eu du mal à m'en sortir face à elle, alors que j'étais entrainé, et je me débrouillais mieux en DCFM que elle. Si elle venait à la croiser... Le résultat n'aurait aucun doute. Je retournais alors à ma viande que je retournais.

- Alors... Qu'est-ce que tu as appris ?

- D'abord, elle m'a montré comment me tenir pour un duel. Bon, j'y arrive à peu près, mais c'est déjà pas trop mal. Puis aussi à me mettre en colère. On a vu que quand j'étais fâchée j'arrivais bien mieux à me battre et même à utiliser des sorts que j'avais jamais fait avant. En fait, je suis super facile à énerver...

J'arquais un sourcil, tournant la tête vers elle. Elle apprenait mieux lorsqu'elle était en colère ? Voilà qui était... peu conventionnel. D'habitude, c'était le contraire : Si quelqu'un s'énerve, il n'apprend plus. Voilà qui était étonnant. Un sourire s'étira sur mon visage.

- Oh... J'espère que tu n'as pas trop amoché Alizea, quand même.

Liz éclata de rire à mon petit commentaire. Ouf, j'avais réussi à détendre l’atmosphère !

- Oh, ça ne risquait pas ! Elle a triché en se changeant en renard. D'ailleurs, c'est vraiment la classe comme pouvoir ça. Si je devenais animagus, moi, je suis sûre que je finirais en tout petit hamster roux.

Un hamster roux, hein... Étrangement elle avait plutôt vu juste : j'avais beau essayé, je ne voyais pas vraiment d'autres animal que celui-là pour le représenter. Alors, mon esprit imagina alors un loup blanc qui se baladait avec un petit hamster sur le crâne qui grignotait ses graines. Cette image me tira un rire d'amusement.

- Elle m'a appris à utiliser plusieurs sorts. Enfin, j'ai réussi que quand j'étais fâchée, mais faudra que je m'entraîne. Y'a Colloshoo, Locomotor Wibbly et puis j'ai réussi un Lashlabask, aussi. Mais pendant qu'on se battait j'suis tombée et c'est là que j'me suis cassé le coude. Puis quand j'ai fait le Lashlabask sur son oiseau métallique, ça l'a rendu tout rouge et c'est là que j'me suis brûlée. J'aurais jamais pensé que ça ferait cet effet là sur un métal.
- Pour tout dire... Moi non plus.

L'odeur de la viande commençait à monter et mon ventre réclamait sa dose de viande dans un gargouillement sauvage.

- Eh ben... Y'en a un qui à faim !, plaisantais-je.

- Une faim de loup !, répondit-elle malicieusement.

Je lui fit un clin d’œil et releva le couvercle de la poêle pour renifler l'odeur des steaks. Ils étaient nickels ! J'éteignis alors la plaque, prit un plat dans un placard pour y mettre les deux morceaux de viande que je déposais sur la table du salon. Je sortit alors les couverts et les posèrent également. De ce que je sentais d'ici, les frites devaient être également prêtes.

- Bon, eh bien... Je pense qu'on peut passer à table !, m'exclamais-je.

- Pouah, c'est vraiment infect le pouss'os... Bon appétit quand même, hein !
- C'est qu'un mauvais moment à passer. Et avec le diner, dans deux minutes tu ne sentiras plus rien !

Je m'installais alors sur ma chaise et servit Liz son steak saignant, comme demandé, et sa dose de frites. Je me servit alors à sa suite, et lui servit également du jus de citrouille dans son verre avant de remplir le mien.

- Bon appétit !, lui souhaitais-je d'un sourire ravissant.

- Merci, toi aussi !

Nous nous attaquâmes à nos plats respectifs, et je découvris avec surprise que les frites qu'avaient préparé Liz étaient succulentes ! Non pas que je doutais de ses capacités culinaires, au contraire : elles étaient meilleures que les miennes. En revanche, le steak était bien saignant, parfaitement cuit. Un régal.

- Détrompes-toi. Pour le pouss'os, rectifiais-je. Il m'est déjà arrivé d'en prendre. Et j'confirme : C'est infect !, pouffais-je de rire.

- Pire que ça, c'est une abomination de la sorcellerie qui devrait être interdite à la consommation. J'sais pas comment ça fonctionne, mais ils pourraient au moins mettre quelque chose dedans pour cacher le goût quoi. Genre "Pouss'os parfum mandarine" ou "Pouss'os fruits des bois". Ça serait moins dégueu. Dommage que je sois une brêle en potions, sinon j'aurais trouvé le moyen de faire fortune, là.

Je tentais d'imaginer la potion dans mon esprit, et étrangement, même si l'idée était plutôt censée, cela me tira un fou rire. Par-ce que j'imaginais Liz en train de tenter de concocter une telle potion. S'en suivait également explosions et divers effets indésirables des plus hilarants.

- Tu révolutionnerais le monde avec tes idées, ma chérie, lançais-je tendrement.

- N'en doute jamais. A condition de réussir à les réaliser sans tuer personne au passage, bien entendu.

Bien entendu. Je termina mon assiette presque en même temps que Liz, et je l'entendis poser ses couverts puis croiser ses jambes.

- Pouah, j'ai trop mangé. Je suis archi-pleine.

Je me levais avec un sourire, et sortit ma baguette pour que les assiettes et couverts aillent se laver touts seuls dans l'évier. Je les aurais bien lavés moi-même en tant normal, mais j'avais autre chose en tête. Je me dirigea alors vers Liz, et me plaça derrière elle pour l'entourer de mes bras, et posa mon menton sur son épaule.

- Bon... Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Un petit film ?, demandais-je.

- Un film ? Huuum... Je sais pas trop... Faut que j'commence à réfléchir à ce que je vais offrir à mon frère pour son mariage... C'est dans trois semaines à peine alors j'ai pris quelques catalogues moldus chez mon père pour voir si je trouve quelque chose.

Oh oui. Le mariage de son frère. Ça m'était totalement sorti de la tête ! Je lui avais promis que je l'accompagnerait.

- T'es sûr que ça t'embête pas de venir ? Je ne sais pas du tout comment ça va se passer...
- Ça ne me dérange pas du tout. Tant que tu es là, lui répondis-je en lui embrassant la joue.

Je me leva alors pour aller m'asseoir sur le canapé, incitant Liz à venir me rejoindre avec ses magazines.

- Quelles idées de cadeaux débiles... marmonnai-je bien vite. Un distributeur pour quatre bouteilles... On parle d'un mariage, pas de l'oktoberfest...

L'octo-quoi ? C'était un genre... de poulpe ? Hum, probablement pas en fait. Je passa mes bras autour de Liz, et l'attira contre moi pour qu'elle se cale contre mon torse.

- Chéri ? Toi, tu aimerais quoi comme cadeau à notre mariage ?

J'arquais les sourcils, puis leva la tête en l'air, pensif. Un cadeau de mariage... ?

- Honnêtement... J'en sais trop rien. Je suis même pas sûr de vouloir qu'on m'offre quelque-chose...

Puis je baissais la tête pour déposer un nouveau baiser sur sa joue.

- A part toi, bien sur, lui murmurais-je à l'oreille en la serrant un peu plus contre moi.