Lydia avait passé toute la journée à classer des livres dans les étagères, pas un seul élève n'avait mis les pieds dans sa nouvelle bibliothèque. A peine arrivée, et elle connaissait déjà où étaient tel ou tel livre. Elle avait due faire de nombreux allées retour jusqu'aux portes pour vérifier qu'elle ne les avaient pas laissés fermées à clé. Prenant une grande bouffé d'inspiration, elle se mis à tousser à cause de la poussière environnante. Si seulement elle avait retenu le sortilège qui nettoyait tout, elle en aurait user sur le champ, comme ce n'était pas le cas, elle se contenta de retourner se placer derrière le bureau central de la bibliothèque, de là elle pouvait tout voir.

Ce n'est qu'en fin d'après-midi que les élèves commencèrent à affluer entre les étagères. Mais aucun d'entre eux, ne vint lui demander de l'aide. Personne ne semblait oser faire de bruit. L'ancienne bibliothécaire était-elle devenu si insupportable qu'on le racontait ? Lydia avait connu madame Pince, cette vieille femme était une véritable harpie, rien que le fait de poser un livre sur une table la faisait vous regarder avec de grands yeux hargneux. Balayant dans un coin de son esprit ses vieux souvenirs, la jeune femme tira un petit parchemin en face d'elle, puis elle y posa une plume. C'était le début du mois, elle devait écrire à son ami parti à l'étranger. Alors qu'elle déposa une enveloppe rouge sur le bureau, la plume se mit à bouger comme animée d'une volonté propre. L'énorme corbeau, perché sur son petit perchoir croassa et regarda la plume d'une drôle de manière.

"Maïtresse. Quel est ce maléfice ? Qu'est-ce que c'eeeest ? "

Ne prêtant pas attention à son familier, Lydia gardait les yeux sur l'enveloppe rouge. Pendant ce temps, la plume se mit à écrire "Maitresse que j'aime tant, m'avez-vous lancée un maléfice ? " Le corbeau ne cessait d'observer la plume écrire quand soudainement, Lydia se releva de sa chaise. Elle n'avait pas fait attention et manqua de lâcher un juron en voyant les quelques lignes écrites par la plume à papotte. Son papier était fichu, elle allait devoir en trouver un autre. L'air bongon, elle s'engouffra entre plusieurs piles de livres et croisa quelqu'un d'étrange. Un jeune homme aux longs cheveux la regardait de ses grands yeux rouges. Elle cru tout d'abord qu'elle hallucinait en voyant ses cheveux changer de couleur lentement. Clignant des yeux comme pour se remettre les idées en place. Quelle imbécile elle faisait, ce jeune homme devait être un métamorphomage, un don particulièrement impressionnant. Lui offrant un sourire de bienvenue, elle lui répondit doucement, sans pour autant parler à voix basse.

-Bonjour. Tu as de la chance je sais exactement où en trouver un. Par contre il n'est pas facile d'accès et trop fragile pour le faire sortir d'un seul de baguette. Suis moi s'il te plaît.

Sans perdre de temps, elle ouvrit la marche, s'enfonçant dans les profondeurs de la bibliothèque. Avec agilité elle escalada une échelle et plongea sa main entre les vieux grimoires.

-Rah mordicus... c'est coincé.

Elle tenait le livre demandé, un tout petit manuscrit, mais ce dernier était rangé trop serré. Alors, la bibliothécaire pris appuis sur le rebord de l'étagère, puis d'un coup, d'un grand, elle tira sec sur l'ouvrage, le faisant quitter son logement. Son mouvement fut si violent, qu'elle en perdit l'équilibre. L'échelle glissa sur le côté, et la bibliothécaire tomba droit dans le vide... ou plutôt, c'était ce qu'elle croyait, puisqu'elle ferma les yeux pour ne pas voir où elle allait atterrir. C'était un comble, elle qui avait une si bonne maîtrise de l'équilibre. Pauvre élève, il n'avait fait que lui demander un livre et se retrouvait avec une bibliothécaire entrain de lui tomber dessus.

Alors qu'elle gardait les yeux fermés, la bibliothécaire s'attendant à percuter le sol dur, sentit une toute autre sensation. Au lieu de percuter le sol, elle se retrouva sur quelque-chose de plus ou moins dur. Ouvrant enfin les yeux, un laps de temps s'écoula avant qu'elle ne comprenne qu'elle venait de tomber sur l'élève. A vraie dire, ils se trouvaient tout deux dans une position très... dérangeante. Par chance elle ne s'était pas faite mal, elle ressentait juste quelque-chose de chaud contre sa poitrine. Que faire... c'était sans doute le visage du jeune homme. La meilleur solution était de feindre de n'avoir rien sentit.

Se redressant tant bien que mal en prenant appuie sur le sol, Lydia cligna à plusieurs reprise des yeux avant d'afficher un visage emplit d'excuses. Espérant qu'elle ne l'avait pas blessé dans sa chute, elle remarqua que les cheveux du jeune homme avaient virés au rose bonbon. Se mordant la lèvre pour se retenir de glousser à la vue de cette couleur inhabituelle, Lydia l'aida à se relever.

-Désolée, c'est l'échelle, elle à glissé . J'espère que je ne t'ai pas fait mal au moins... c'était pas voulut, désolée... désolée.

Elle s'épousseta les épaules vite fait et se permis d'épousseter le dos de l'élève. il y avait tellement de poussière dans cette bibliothèque, qu'un asthmatique serait dans les vapes rien qu'en aspirant une bouffée d'air. Il y eut tellement de particules de poussières qui se détachèrent de l'uniforme du Pouffsoufle que la bibliothécaire en eut les yeux qui piquent. Lui adressant un sourire à moitié forcé, le rose lui monta aux joues. Elle lui mis le livre qu'il désirait entre les mains et commença à s'éloigner.

-Voilà. Pfiou il était coriace celui-ci. Si tu a besoin d'aide, je suis juste à côté.

La bibliothécaire s'éloigna d'un pas rapide. Elle devait reprendre ses esprits au plus vite. Le tout premier élève qui lui demandait son aide, elle avait réussit l'action monumentale de lui écraser sa puissance féminine en pleine face. Elle était mentalement forte, mais se sentait un peut gênée quand même, hésitant s'il fallait rire ou fuir le plus loin possible. Un peut plus loin, la voix de son animal de compagnie croassa "Silence !"

Jetant un regard furtif pour voir où il allait, la bibliothécaire sortit sa baguette. D'un coup de poignet et sans prononcer aucune phrase, l'échelle se remis en place toute seule, les livres en trop sortirent de leur emplacement, lévitant dans le vide. A toute problème une solution; Des livres rangés trop serrés, c'était dangereux pour quiconque tentait de s'en emparer, il fallait donc les changer de place. Se souvenant qu'il y avait des étages vides vers le fond de la bibliothèque, elle se mit en route, suivie de très près par les manuels.

L'élève qu'elle venait d'écraser était assit juste là. Adoptant le masque de marbre, la jeune femme passa à côté de lui sans le déranger. Puis d'un coup de baguette magique, certains livres qui la suivaient allèrent se poser sur les hauteurs libres de l'étagère en bois. Cette partie de la bibliothèque formait un cul-de-sac, les étagères étaient collées les unes contre les autres, formant de véritables murs de connaissances. En allant vers la droite pour y ranger les autres recueils, Lydia ne put se retenir de jeter un œil discrètement sur ce que faisait le jeune homme. Quelle belle plume il possédait. D'un autre coup de baguette elle plaça les derniers livres sur les étagères basses quand quelque-chose lui revint en tête. Si elle ne lui disait pas, il allait passer des heures voir des jours à essayer de tout retranscrire, heureusement qu'elle connaissait le "secret" de ce livre. Sans même lui demander son avis, elle se retourna et s'accouda sans gêne sur la table occupée. Puis du bout d'un doigt elle pointa un caractère.

-Non, non. Tu t'es trompé c'est pas la bonne traduction pour ce caractère. Là c'est "richesse". Mais si tu t'y prend comme ça, tu vas y passer un temps fou. Je ne met pas en doute tes talents de traducteur hein, ne te vexe pas, mais je connais un moyens plus simple de se servir de ce vieux manuel.

Relevant la tête, elle vit un livre mal placé et alla le remettre dans sa bonne position. Après quoi, elle tira une chaise en face du jeune homme et lui chuchota.

- C'est un très grand professeur qui à écrit ce livre. Il s'est inspiré des dictionnaires et autres encyclopédies moldus si tu vois de quoi je parle. Je m'en suis moi-même servie durant mon année scolaire, donc tu peux me faire confiance sur son utilité.

Lydia se pencha un peut en avant et referma doucement le livre. Puis elle se craqua les doigts et mima les gestes dans l'air, une lueur scintillante dans les yeux.

- Bien. Je te dis quoi faire et après je te dirais à quoi ça sert. Trace la première rune de l'alphabet Futark avec ton pouce au centre de la couverture. Puis souffle dessus et appui doucement quelques secondes avec la paume de ta main.

Le jeune homme s'exécuta assez rapidement répétant toutes les étapes dans le bon ordre. puis elle lui fit signe d'éloigner sa main du manuel. Alors la rune qu'il avait tracé avec son pouce sembla luire d'une lumière bleuté. Elle clignota pendant quelques secondes après quoi un ensemble de figures géométriques entremêlées de runes se mit à défiler sur l'ensemble de la couverture du livre. Lydia adorait ça, un rien l'impressionnait quand il s'agissait de magie secrète. Ses yeux pétillaient de bonheur à la vision de tout ces petits symboles lumineux se déplaçant sur le cuir usé du petit recueil. Lorsqu'elle releva les yeux pour observer la réaction du jeune homme, elle découvrit que ses cheveux avaient encore changés de couleur.

A force de paraître surprise, elle avait l'impression de tout voir avec des yeux d'enfant. En même temps, c'était la première fois qu'elle rencontrait un métamorphomage, elle risquait donc d'être surprise d'un rien avec un tel élève dans sa bibliothèque. Jusque là elle n'avait pas encore posé les yeux sur le visage du Pouffsoufle, c'est alors qu'elle le fit discrètement et nota combien il lui faisait penser aux êtres sylvestres des comtes, ces personnes à la noblesse céleste et aux yeux sans âges. D'ailleurs elle n'avait pas encore vu son regard à lui. Le regard, c'était ce qui comptait le plus. Trêve de rêvasserie, elle replongea ses yeux sur le manuel.

-Bien. Maintenant tu va pouvoir lui dire qui tu es, en quelle année d'étude et ce que tu cherche. Il te suffit de poser ta baguette sur la première page et de parler distinctement.

C'était vrai que ce bouquin devait avoir ces informations pour mieux le renseigner selon son niveau, mais d'une certaine manière, la bibliothécaire allait aussi pouvoir mettre un nom sur cette tête. Tout les élèves connaissaient son nom de famille, mais elle, personne ne lui avait donné une liste avec tout les noms et photos de chaque élève de Poudlard, elle était dans le floue total. Et puis vous imaginez la taille de cette liste ? Ça aurait certainement pu tenir dans un livre.

- Tout ce que tu cherche sera traduis et expliqué pour que tu comprenne facilement. Perso, je trouve ça fascinant. Même après sa mort, cet écrivain réussit encore à aider tout le monde, c'est comme s'il y avait une partie de son âme dans ce manuel. Enfin... c'est pas un horcrux non plus... je crois. Poudlard à de la chance d'avoir un tel bijou en sa possession.

Toujours les yeux perdue dans la contemplation du livre, elle se mit à sourire légèrement. Peut-être parlait-elle un peut trop, au moins, elle ne cachait rien et disait tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Savoir que Poudlard gardait de tel trésor, la faisait se sentir si chanceuse car, c'était elle qui possédait les clés de ce coffre fort de connaissances qu'était la bibliothèque.

Elle en était presque gênée qu'il la remerciait. Enfin, elle avait réussit à aider quelqu'un, en tout cas à l'aiguiller sur la bonne voie, quelle joie de ressentir de la satisfaction dans son premier travail. La bibliothécaire se rendit tout juste compte qu'elle souriait bêtement, il fallait qu'elle arrête de penser à bien faire, mais en même temps, ça changeait des leçons qu'elle avait prise lors de sa formation, c'était bien mieux d'être bibliothécaire que d'étudier ! Ce n'est qu'une fois que son interlocuteur eut terminé de parlé, qu'elle leva les yeux sur son visage.

Un frisson parcourut son corps, lorsque son regard se perdit dans celui du jeune homme, ce n'était pas un frisson de dégoût, mais de surprise. Des yeux rouges, d'un rouge éclatant. Un vampire ? Ce type était-il un vampire ? Le directeur laisserait-il vraiment un vampire prendre des cours comme un sorcier normal ? Non, et puis est-ce que les vampires avaient vraiment les yeux rouges. Après réflexion, il y avait aussi les êtres albinos. Mais comment expliquer tout les autres types d'yeux dits "anormaux"... Non, il n'avait absolument rien d'un vampire, et puis un vampire c'est moche et certainement vecteur de plein de maladies. L'observant depuis un petit moment, la bibliothécaire s'empressa de revenir à la conversation.

-Oh mais y'a pas de soucis. Et puis tu ne m'embête pas, tu ne m'a pas prise du temps au contraire ! Je m'ennuyais comme une goule morte. Et puis c'est mon métier. Garde le livre, tu me le ramènera dans trois semaines, d'ici là, je pense qu'il t'aura servi à quelque-chose.

Et en plus il lui souriait. Ça c'était une bonne journée ! La bibliothécaire s'appuya sur son dossier et ne put se retenir d'ajouter à voix basse, après avoir jeté un coup d'oeil autour d'eux, histoire de s'assurer qu'il n'y avait pas d'oreille à rallonge dans les parages.

- Tu as un don extra-ordinaire. Ce que tu fait avec tes cheveux depuis tout à l'heure, c'est impressionnant. Désolée si je t'embête, c'est parce que c'est la première fois que je rencontre un métamorphomage. Un rien m'éclate quand je suis de bonne humeur.

C'était clair, elle allait passer pour une folle furieuse sans gêne ou pire une psychopathe. A vraie dire, on ne l'avait pas formé à adopter un comportement particulier envers les occupants des bibliothèques, c'était sans doute la raison pour laquelle elle ne s'exprimait pas comme un professeur ou autre adulte à haute responsabilité.

Le jeune homme s'empressa de lui répondre sans faire de manières. Il avait dit émotion ? C'était donc en partie ses émotions qui pouvaient influer sur les changement de son corps. Il lui semblait qu'elle avait déjà entendu parler de ça quelque-part, certainement dans un livre; a vraie dire, elle n'avait pas lu beaucoup de choses sur les métamorphomages, ce n'était pas un sujet très courant chez les écrivains, et puis il devait aussi y avoir des variantes dans l'utilisation de ce don. L'écoutant donc parler avec grande attention, la bibliothécaire nota chaque nouvelle information dans un coin de son cerveau.

Donc logiquement, si on suivait le raisonnement de ce Pouffsoufle, il n'arrivait pas à retrouver sa couleur capillaire normale à cause d'un blocage psychologique ou émotionnel. Se sentant à moitié coupable de ce problème, la bibliothécaire croisa les bras. Le sourire gêné de l'élève ne fit qu'accentuer un peut plus se sentiment de culpabilité qui voilait son esprit. D'un coup, son interlocuteur semblait s'inquiéter pour elle. D'un geste de la main elle balaya tout doute.

-Je vais bien merci, je suis touché que tu t'en préoccupe, mais tu n'a pas de soucis à te faire. Je suis solide, j'ai déjà fait des chutes bien plus haute que celle-ci et sur des surfaces bien moins agréables.

Bien sur, elle entendait par là, bien plus douloureuses, durs, rugueuses etc... Sentant la gêne lui monter au visage, elle enchaîna sans perdre de temps, adoptant une attitude plus sérieuse.

- Quant on pratique le Quidditch à un certain niveau, on finit par s'endurcir à force de se prendre des cognar et d'être désarçonnés. Là c'était rien, vraiment. En y repensant, j'aurais pu te faire très mal, tu es sur de ne pas vouloir aller à l'infirmerie ?  

Une lueur d'inquiétude passa dans son regard. Elle n'avait rien, mais si sa se trouvait lui, il avait une côte de cassé ou moins grave, quelques bleues. Combien de fois elle s'était brisé les os sur le terrain, sans parler de l'horrible potion imbuvable pour les soigner qu'elle avait du ingurgiter à plusieurs reprises durant ses années à Poudlard. vers la fin de sa scolarité, l'infirmière lui avait avoué qu'a force d'en boire, elle avait finit par renforcer la consistance de ses os, et par la même, elle aurait bien moins de fractures.

Si on la lançait dans ce sujet, elle allait avoir du mal à s'arrêter, enfin une personne avec qui avoir un sujet de conversation intéressant, en dehors des livres et des devoirs. Elle en était presque heureuse que ce jeune homme ne connaisse pas qui elle fut dans le monde du Quidditch, et puis elle se serait sentit tellement mal à l'aise avec un fan sur les bras.

- Pour sur, j'en ai fait, on pourrait presque dire que c'était toute ma vie ! Attrapeur, c'est un poste très intéressant, à mes yeux, le plus important. J'ai due en assommer quoi... au moins 8.

Elle regarda en l'air quelques instants, essayant de retrouver tout les noms de heureux gagnants ayant étés percutés par ses magnifiques tires. Puis lorsqu'elle abaissa les yeux sur le jeune homme, elle voulut se rattraper.

- Euh, je dit pas ça pour t'effrayer hein ! J'ai fait du Quidditch à Poudlard et en dehors. Mais tu es très perspicace, j'était batteuse en effet. Une vraie saloperie !  

Affichant un léger sourire, la demoiselle se pencha vers l'arrière, faisant basculer sa chaise.

- Jouer en dehors de l'école, c'est bien plus sophistiqué. Aujourd'hui quand je regarde les match de Quidditch de Poudlard, j'ai l'impression que plus personne ne respecte cet art, un peut comme si... comme si les joueurs manquaient de conviction, d'âme. Mais bon, si j'ai rangé mon équipement, c'est pas pour le ressortir. 

Lydia ne put se retenir de laisser échapper quelques rires, il avait tout à fait raison, même si elle n'avait vraiment pas fait exprès de provoquer cet accident. Puis elle retrouva peut à peut son calme, gardant un simple sourire silencieux sur les lèvres.

- Par en dehors de Poudlad, je ne veux pas dire comme ça juste sur une pelouse avec des amis. Je faisait partie d'une équipe officiel de Quidditch, très connue dans le monde de la magie.

Son sourire s'effaça lorsqu'elle fit quelques mouvement de la main dans laquelle elle tenait sa baguette. Une poussière scintillante sortit alors du vieux bois pour venir virevolter au dessus de la table. La poussière s'assembla, formant une scène miniature animée. A l'intérieur d'un stade de Quidditch, deux équipes s'affrontaient. L'une ne portait pas de noms, mais chez l'autre, on pouvait voir sur les équipements des joueurs l'inscription "Dragonghost".

- C'est vrai j'adorais jouer. Tes questions ne me dérangent pas, au contraire, ça fait du bien d'en parler. Je ne sais pas s'il existe une vraie raison valable au fait que j'ai remballé mon équipement... 

Elle baissa tristement les yeux vers son illusion miniature. Puis soudainement, l'angle de vue changea. On ne voyait désormais plus les joueurs sur leurs balais, mais les tribunes. Là, accoudé contre une barrière, un jeune homme à la carrure imposante scrutait attentivement le match.

- Peut-être que depuis qu'il n'y a plus personne pour venir me soutenir, je n'ai plus la motivation de retourner dans les aires. Et il y aussi le fait que mon balais s'est lamentablement fait broyer par vide ordure moldus. Si seulement ma tante ne l'avait pas mis aux ordures... on s'y attache à un balais tu sais.

Sur cette dernière phrase elle soupira d'exaspération. Avoir une famille mi moldu, mis sorcière, ce n'était vraiment pas facile à vivre. Heureusement, depuis qu'elle s'était installée à Poudlard, elle était plus tranquille.

Sentant le ton réconfortant de l'élève, elle l'avait très certainement touché avec son histoire. Et bien sur que non, son balais ne pouvait pas être réparé aussi facilement, elle se promis de le lui dire un peut plus tard. Il avait un éclair de feu ! Qui plus est suprême ! Quel chance, sa famille devait sans doute être richissime pour posséder un tel balais. La rolls royce des balais nouvelle génération avait un design très particulier et vraiment agréable à voir, mais il ne pouvait pas rivaliser avec son ancien balais à elle. Puis il marqua une pause avant de lui faire une proposition des plus intéressantes.

- C'est une super bonne idée, je te remercie et j'accepte avec joie. Bien que je risque d'être contrainte d'emprunter un de ces vieux Brossdur de l'école... Je viendrais, mais à une condition ! Interdiction de me vouvoyer sur le terrain, ça me mettrait tellement mal à l'aise. La bibliothèque est un royaume dans lequel je joue un personnage, le terrain de Quidditch est un monde dans lequel je suis moi-même.  

Un large sourire malicieux fendit ses lèvres tandis que son regard étincelant sondait les yeux rouge du jeune homme.

- Autrement dit, je ne suis pas une tendre quand il s'agit de Quidditch. Pour ce qui est de mon balais, c'était un Flèche d'Argent dans le bois duquel avait été placé un crin de Sombral, un peut à la manière des baguettes magiques vois-tu, un balais unique au monde. Je te montrerais ce qu'il en reste, tu jugera par toi même si l'on peut vraiment le réparer. 

Et c'était sans doute peine perdue puisqu'il ne restait que des morceaux de son précieux balais. Elle avait réussit à récupérer le crin de Sombral avant que la machine ne l'ai découpé en infimes morceaux, placé tout proche de son cœur, elle le gardait enfermé dans son médaillon. Posant la main sur son plexus solaire, elle poursuivit.

- Un vide ordure c'est... une invention moldu. Je crois que ça peut porter plusieurs noms, mais c'est le seul que j'ai retenu. Une grosse machine qui sent mauvais et qui découpe en morceau tout ce qui passe sous ses dents de métal. Je me demande même, si ca ne serait pas une inventions des gobelins... une horrible machine.

Elle avait réussit à l'irriter sans le vouloir, ça se sentait dans le ton de sa voix, on aurait presque dit qu'il lui faisait une leçon. Appréciant moyennement, la bibliothécaire arqua un sourcille. N'aimant pas les gobelins, elle préférait de loin leurs caricatures à la fois drôles et loufoque que leur sérieux réel, mais ce n'était bien sur pas le cas de tout le monde.

Mieux valait ne pas s'étendre sur la question car à ce niveau, la bibliothécaire risquait de ne pas changer sa manière de voir les choses. Il commençait à se faire tard, puisque l'on pouvait déjà voir quelques élèves quitter la bibliothèque tandis que d'autres plus acharnés, faisaient encore crisser leurs plumes sur leurs parchemins. Quelques secondes filèrent tandis que la blonde jetait des regards alentours histoire de vérifier que personne ne sorte sans avoir fait enregistré les éventuels livres qu'ils auraient envie d'emprunter. 

- Je comprend parfaitement que cela te fasse bizarre d'avoir à tutoyer un adulte qui d'autant plus ne te connais pas. Considère ça comme une sorte de challenge. Et puis, vouvoyer ça fait se sentir vieux.  

Reportant son attention sur le jeune homme, elle posa ses mains sur la table. C'était bien vraie ça, elle n'avait pas encore bien pris l'habitude de se faire vouvoyer par tout le monde, du coup elle se sentait plus vieille qu'elle ne l'était. Etant officiellement une adulte à poste responsable, plus personne ne l'appelait par son prénom, c'était un peut comme si chacun instaurait une distance, une barrière, freinant les émotions et l'expressivité de chacun. D'un revers de la main, elle fit disparaître la poussière qui s'était amoncelée sur la table d'étude, puis elle ajouta.

- Vous êtes nombreux à vous entraîner sur le terrain ? Pour ce qui est de mon emploie du temps, j'ai du temps libre les mercredi matin, et le samedi après-midi. Je peux m'arranger pour réserver le terrain et apporter le matériel. 

Même sans être professeur, la jeune bibliothécaire avait déjà par le passé fait toutes les procédures nécessaires pour pouvoir jouer tranquillement sur le terrain de Quidditch. Autrefois élève, elle s'était toujours débrouillé pour avoir le matériel à disposition avant que le capitaine de l'équipe ne soit sur le terrain. Et s'il fallait botter des fesses pour avoir la place de jouer, elle l'avait très certainement fait sans gêne.

- Humm... ce n'est pas une mauvaise idée, je m'incrusterais bien dans vos entrainement, ça pourrait être le meilleur moyen pour vous tous de progresser. Si vous en êtes dignes.   

Ajouta-t-elle immédiatement avant qu'il ne reprenne la parole. Elle irait jeter un coup d'oeil, elle voulait voir si l'équipe de Pouffsoufle était à la hauteur de son estime. Elle ne monterais certainement pas sur un balais dès la première fois, a moins que les joueurs ne trouvent un stratagème pour l'y motiver. Et puis elle n'avait pas ses coquilles et autres coudières, la plus grande partie de son équipement étant resté chez ses parents à la campagne.

Elle n'avait pas gardé grand chose, si se n'est son balais en morceau dans une malle, sa "balle d'entrainement" et sa batte qu'elle gardait toujours sur elle; on ne sait jamais, mieux valait l'avoir sur soie, cela restait un très bon argument d'auto défense en cas de problèmes où l'on ne pouvait pas user de magie. Lorsqu'elle reposa les yeux sur le jeune homme, il lui souriait, ce n'était pas désagréable de voir quelqu'un avec une tel joie de vivre.

- Oh ne te prend pas la tête hein, si ça te dérange tant, réserve ça pour le terrain, ça va pas me tuer. 

Elle lui répondit par un sourire amusé. Il évoqua néanmoins un sujet important, l'heure. Un autre élève sortit de la bibliothèque tandis que la bibliothécaire s’enfonça un peut plus dans sa chaise et reporta son attention sur l'une des armures immobile devant une étagère.

- Quelle heure est-il mon beau ? 

Dit-elle à l'intention de l'armure. Un instant s'écoula avant que l'on ne puisse voir et entendre une réaction. Le heaume de l'armure pivota dans la direction de la maîtresse des lieux. Il se redressa au garde à vous tandis qu'une voix métallique s'éleva .

"Il est exactement 20h30 Miss Darkwood. Mon tour de garde débutera dans 45 minutes. Toute personne présente dans la bibliothèque après le couvre feu sera immédiatement conduite dans le bureau du directeur et encourra d'une punition. Hormis vous bien sur."

Au moins ça avait le mérite d'être clair. L'armure reprit ensuite sa position d'origine comme si elle n'avait jamais bougé. La bibliothécaire frissonna. Quel était donc cette magie qui animait ces êtres de métal ? C'était à la fois effrayant et aussi complètement épique.

- Donc on a encore un peut de temps avant que je ne sois obligée de fermer les portes. Tu as vue ça, ils sont géniaux ces chevaliers. C'est une idée du directeur, avant ils ne pouvaient pas parler, ils ne faisait que des bruits horribles. Tu es déjà entré dans la bibliothèque la nuit ? Tu n'imagine pas à quel point c'est flippant ! Enfin, à quel point ILS sont flippant. 

Mais oui bien sur, pas flippant, il devait dire ça pour ne pas paraître faible devant une femme. Bien sur qu'ils étaient flippant ces chevaliers la nuit. Il suffisait d'ouvrir la porte de la bibliothèque une fois l'heure passé et l'on pouvait entendre raisonner le bruits métallique de chaque armure tournant leur heaume de gauche à droite dans une cacophonie grinçante, infernale et incessante; ajoutez à cela ces étranges halos qui s’échappent de l'intérieur de l'armure comme des scanner passant au peigne fin tout ce qui passerait dans leur champs de vision, il y avait de quoi se méfier la nuit. C'était normal s'il ignorais la mise en place d'un tel système, c'était tout nouveau, allez savoir pourquoi le directeur avait décidé d'augmenter la sécurité dans la bibliothèque. Lydia réfléchit un peut avant de lui répondre.

Ajouta-t-elle immédiatement avant qu'il ne reprenne la parole. Elle irait jeter un coup d'oeil, elle voulait voir si l'équipe de Pouffsoufle était à la hauteur de son estime. Elle ne monterais certainement pas sur un balais dès la première fois, a moins que les joueurs ne trouvent un stratagème pour l'y motiver. Et puis elle n'avait pas ses coquilles et autres coudières, la plus grande partie de son équipement étant resté chez ses parents à la campagne.

- Ecoute. Si ça ne tenais qu'a moi, j'aurais certainement acceptée mais tu ne peux pas pénétrer dans la bibliothèque passé 21h15, c'est le règlement. Même si je t'accompagnait les armures détecteraient ta présence et tu n'échapperait pas à la punition. C'est le nouveau système mis en place et je n'y peut rien...  

Quelque part elle se sentait gênée de devoir refuser que cet élève ramène des livres dans la bibliothèque sans mauvaises intentions, mais d'un autre côté, ce n'était pas normal qu'il y en ai un qui ait le privilège de se balader entre les vieux grimoires et pas d'autres; ça commençait toujours comme ça. on donnait des libertés à l'un et d'autres venaient s'ajouter, créant un capharnaüm monstre. D'autant plus que les règles étaient simples, pas d'élève dans la bibliothèque passé l'heure de fermeture. Il ne fallait tout de même pas non plus que cela soit de sa faute à elle si un élève se faisait prendre. A tout problème, une solution.

- Cependant... Si tu tiens absolument à rendre des livres passé cette heure, je t'invite à me les rendre dans mon bureau. C'est la grosse porte située à quelques mètres de la double porte de la bibliothèque. Là tu n'auras pas d'embrouille avec le règlement et tu ne finira pas avec des heures de retenue. Généralement je ne me couche pas tard alors tu n'a pas à t'inquiéter, et puis même si tu veux venir rendre certains livres en plein milieux de la nuit, je serait là pour t'ouvrir ma porte.  

Le gratifiant d'un petit sourire, elle se redressa sur sa chaise. C'était bien vrai, elle ne se couchait pas vraiment tôt et puis avec toutes ces insomnies nocturne, se lever au beau milieu de la nuit ne la dérangerait surement pas plus que ça, surtout s'il s'agissait d'une raison valable comme d’exécuter son métier. Avec un peut de chance, cela compterait peut-être comme heure supp pour son salaire. Intéressant. Écartant cette hypothèse de son esprit, elle revint au sujet, une lueur de détermination dans le regard.

- J'espère que tu as bien compris. Passé 21h15 c'est dans mon bureau que tu passera rendre les livres, je ne veux pas que tu ai des problèmes avec le nouveau système de sécurité, parce que ça va finir par me retomber dessus. Et ça, je ne veux pas avoir de problèmes. Désolée si je suis insupportable avec le règlement, mais je ne peux pas faire autrement, c'est une question de sécurité. Et puis je suis quasiment certaine qu'une fois qu'une armure choppe un élève, il ne doit certainement pas le ménager pour l'amener dans le bureau du directeur. 

Plissant les yeux, elle jeta un regard en coin dans la direction de l'armure vide figée à l'angle d'une allée transversale.