Link Brown
Ex-blaireauAfficher infos Messages : 573 Date d'inscription : 08/07/2013 Âge : 30 Dossier Statut: Aventurier perdu Argent: 10 000 Gallions Points: 290 | Sujet: La Société [Solo- Event Citation. Peut être un past, ou pas. Daily Life!] Dim 19 Juin 2016 - 23:07 | | | | « Nous sommes que des victimes de cette société de merde. Je ne le supporte plus »
Link marchait dans la rue, la tête haute et le port altier, sa mère babillant tranquillement au bout de son bras, son nouveau manteau d'hermine sur les épaules. Le chemin piéton était bondé et les voitures étaient loin. Nombres de chaussures foulaient le pavé. Ils rejoindraient bientôt Alek, et tous trois iraient au restaurant, faisant tinter le carillon d'entée, se sustenter de mets particulièrement bons qui mettaient le muet de bonne humeur.
Un flash.
Un enfant qui chante et qui commande des bonbons au comptoir de l'épicerie.
Un flash.
Un enfant qui babille joyeusement dans un français parfait, au bout du téléphone, à son parrain qui ne comprends presque rien, mais qui répond avec enthousiasme dans un anglais exagérément long, pour que l'enfant comprenne.
Un flash.
Un enfant qui chante à tue-tête des paroles qu'il ne comprend pas, faisant à moitié du yaourt.
Un flash.
Un adulte qui rentre, assez éméché, de chez son ami le député, une bouteille encore pleine à la main.
Un flash.
Un contrôle de police bâclé pour ne pas froisser cet ami d'un homme haut placé.
Un flash.
Deux gros yeux jaunes qui le regardent, fixement. Un bourdonnement qui se rapproche, et puis, plus rien.
Un flash.
Une douleur dans la gorge, un réveil horriblement douloureux. Silence dans son monde.
Un flash.
Une plainte qui n'aura jamais de suite. Classée, sans enquête ouverte.
Un flash.
Un air de violon, douloureux, mélancolique.
Un flash.
De nouveaux ces gros yeux qui le fixent avec une insistance malsaine et puis cette douleur, cette douleur qui lui déchire la gorge.
Link se réveilla en sursaut, s'asseyant dans le lit et poussant un cri invisible. Une main masculine et chaude sur son dos et la voix de Seyn lui demandant si tout va bien le rassurèrent instantanément. Le muet se rallongea, et au « tout va bien ? » demandé par son amant, Link ne put rien répondre. Parce qu'il n'avait pas de carnet. Parce qu'il n'avait pas de crayon. Parce qu'un connard ivre n'avait pas été inquiété car monsieur connaissais un député. Parce que la société était pourrie jusqu'à la moelle et qu'elle le dégoûtait. Alors, pour toute réponse, le muet prit la décision de fuir. Il s'enfouit dans les bras si chaleureux de Seyn et oublie. Oublie que cette horrible société lui a enlevé la vie qu'il aurait dû avoir. Et dans un sursaut d’imbécillité, il la remercie. Parce que même s'il n'en peut plus de ce peuple perverti par cette société bonne à jeter, il a pu rencontrer Seyn. Il a pu être aimé de Seyn et ça, jamais rien ne pourrait lui retirer. Même pas cette horrible société.
« Nous sommes que des victimes de cette société de merde. Je ne le supporte plus » |
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