"L'expérience prouve que celui qui n'a jamais confiance en personne ne sera jamais déçu" Leonard de Vinci.
Cela allait bientôt faire cinq mois que mon oncle David était parti de ce monde et que j'avais enterré mon passé, mon bonheur avec. J'avais beaucoup voyagé depuis mon départ, tantôt dans la nature, tantôt dans des villes. Aussi, je me retrouvais aujourd'hui dans ces villes à double facette, belles et attirantes le jour, pouilleuses et pleines de vermine illégale la nuit.
Justement, le soleil était en train de se coucher sur les étroites ruelles de cette ville, et le côté sombre de cette dernière montrait le bout de son nez. Déjà les types louches sortaient des immeubles, escortant parfois un homme habillé de manière plus riche : chapeau, lunettes noires, écharpe en hermine, long manteau sombre arrivant aux genoux et laissant découvrir de grandes chaussures en cuir. Le genre de personne avec un égo plus que surdimensionné qui prend le reste du monde pour de la merde. Il se faisait d'ailleurs souvent arrêté par un clochard, leur bouteille d'alcool à la main et le nez rouge. Ses sbires se contentaient alors de briser leur seule source de bonheur qu'était la boisson et de transformer leur ancienne forme de bien-être en arme persuasive.
L'expérience m'avait prouvé à quel point personne n'est tout blanc dans ce genre d'endroit. J'avais appris à me méfier de tout le monde, aussi bien de la police que des bandits. Je me contentais de me refermer encore plus sur moi-même et de ne faire confiance à personne. Ce n'était pas compliqué pour un ado de 16 ans de faire profil bas et de passer inaperçu, du moins plus qu'il n'y paraît. Certaines personnes douteuses avaient tenté de me corrompre et de me faire passer dans une communauté encore plus douteuse que la personne elle-même, je m'étais alors contenté de les ignorer ou de les renvoyer paître pour les plus insistants.
Ce monde était dangereux, pour tout le monde, hommes, femmes, enfants, riches, pauvres et j'en passe. Les embrouilles étaient cachés à chaque coin de rue, par exemple un simple artiste de rue armé de son violon repérait les gens susceptiblement fortunés et transmettait à quelqu'un d'autre l'ordre de s'occuper de leurs poches.
Malgré cela, ce monde restait fascinant. Perché sur ma branche de tranquillité, j'observais le va-et-vient des personnes dans les ruelles de cette ville que je commençais à apprécier. Hélas, je me devais de partir, personne n'évolue en restant au même endroit trop longtemps.
Et en cette dernière nuit, rien. Ni un bandit escortant un riche escroc, ni un mendiant pour les interpeler. Juste moi et le silence. Je partais alors sans regret, sans déception non plus, sans joie ni tristesse. Seulement le silence, aussi doux que le fin bruit d'un carillon.
"L'expérience prouve que celui qui n'a jamais confiance en personne ne sera jamais déçu" Leonard de Vinci.