Je vais pour commencer une autre phrase mais Arnaud se redresse, me coupant dans mon élan et fait apparaître de jolis mots bleus dans les airs. Je deviens subitement rouge tomate, bien trop heureuse et gênée et je ne sais pas... Je n'ai jamais eu a gérer ce genre d'émotion. Ce qu'il écrit est si beau que j'aimerais le garder gravé en moi à tout jamais. Trop rouge pour dire quoique ce soit je penche mon visage et le cache dans son cou.

Elle rougit, se trémousse, puis cache son visage dans mon cou. J'émets un petit rire en la serrant contre moi, soulagé. Elle n'a pas l'air de m'en vouloir.

"Désolé d'être... Enfin... Pardon."

Je dépose un baiser dans ses cheveux et me lève en lui tendant la main.

"Allons manger."

Je saisis sa main et me relève avec entrain mais le stoppe avant que nous sortions de l'appartement.

-Je suis désolée d'avoir fait tombé la chemise comme ça. C'était indélicat de ma part. J'aurais dû me douter que c'était trop. Tu ne t'es fait mal nulle part durant la chute au moins?

Je secoue la tête. A priori, non, je ne m'étais pas fait mal. Et même si ça avait été le cas, je ne le lui aurais pas dit : ma fierté masculine en avait déjà pris un coup avec mon évanouissement. Je finis seulement par marmonner pour moi-même, en descendant les escaliers :

"Ca ne serait pas arrivé avec quelqu'un d'autre."

J'étais plus que ridicule, clairement.

Ma main dans la sienne, ou plutôt agrippée à la sienne (j'ai une peur irrationnelle et soudaine qu'il veuille la retirer) je ris légèrement.

- Si ça avait été quelqu'un d'autre, sa réaction aurait été beaucoup moins importante à mes yeux. Et c'est de ma faute pas de la tienne. Je devrais pourtant savoir qu'on ne se déshabille pas avant au moins le troisième rancard.

Forte de ma plaisanterie, je continue de rire en descendant les marches à sa suite.

Elle rit un peu, ce qui me fait plaisir. Puis... Elle fait un commentaire, d'apparence anodin, mais qui me glace littéralement. On ne se déshabille pas avant le troisième rancard. Rancard. Se déshabiller. Qui que quoi comment pourquoi quand et où ?!? Elle ne comptait tout de même pas que nous... A cette idée, je me sentis terriblement mal à l'aise. Fort heureusement, j'avais revêtu mon manteau et je pus dissimuler mon visage dans le col en un éclair. Merlin, dire que j'avais pensé que me déclarer serait le plus difficile ...

En sortant de son immeuble je vois que j'ai perturbé Arnaud avec ma réplique. J'ai déjà remarqué qu'il avait tendance à se cacher dans son manteau quand il était mal à l'aise et, même si la plupart du temps je trouve ça mignon, là je suis...agacée? Je m'arrête soudainement et tire sur sa main avec toute l'indélicatesse qui me caractérise.

-Soleil. Je plaisantais tu sais. Je ne suis pas le genre de fille dévergondée qui...

Je me rend compte de ce que je vais dire et prend une jolie teinte coquelicot.

-...qui font ça enfin...qui passent à l'acte aussi facilement. Et...oh merlin c'est gênant. Je sais plaisanter là dessus mais en parler pour de bon c'est...juste gênant. Pardonne moi d'avoir été aussi indélicate sur la question.

Je ne sais pas vraiment pourquoi ça me gêne autant, mais... Le sujet est plus que délicat pour moi. Je n'en ai même jamais parlé avec personne, à part un vague essai de mon père trois ou quatre ans plus tôt. Il fallait que je lui explique... Qu'elle comprenne. J'avoue d'un air gêné :

"Je n'ai jamais... Parlé de ça. Avec personne. Ce n'est pas toi, c'est juste... Désolé."

Je hoche la tête, un éclair de compréhension traversant mes yeux.

-Pas de soucis. N'en parlons pas. On est en couple depuis une heure pas plus alors c'est vraiment trop tôt pour parler de ça. Et on aura peut-être jamais besoin d'en parler. Donc pas de soucis.

Un doute me prend et je lui sers la main, légèrement indécise.

- On...on est un couple n'est-ce pas?

Elle a l'air de comprendre. Ca me rassure, je ne suis pas si bizarre que ça..  

-Pas de soucis. N'en parlons pas. On est en couple depuis une heure pas plus alors c'est vraiment trop tôt pour parler de ça. Et on aura peut-être jamais besoin d'en parler. Donc pas de soucis.

Une inquiétude plane dans son regard et elle me serre doucement la main en demandant :

- On...on est un couple n'est-ce pas?

Sa question m'attendrit et je me baisse vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. Devant tout le monde. J'en rougis fortement, mais tiens bon et réponds d'une voix douce :

"Si tu veux bien de moi."

Je lui souris, lui dédiant ce trendre regard qu'elle m'inspire toujours.

Je fonds en me rendant compte qu'Arnaud, pour la première fois depuis que je le connais, semble faire fi du regard des autres. Il ne pleut plus et quelques personnes sont sorties, mais nous passons juste inaperçus. Je souris à la fin du baiser et garde sa main dans la mienne avec bonheur.

- Toujours.

Puis je fais ce que je fais le mieux: changer de sujet.

- Où allons-nous manger?

- Toujours.

Je rougis encore d'avantage, si une telle chose est possible. Je ne sais pas si elle voudra vraiment toujours de moi ou pas, mais... Le simple fait qu'elle le dise me ravit.

- Où allons-nous manger?

Je souris très largement et désigne d'un geste de la main un petit restaurant, un peu plus loin dans la rue. Pas aussi connu que les trois balais, mais délicieux.

"Ils font aussi des plats français."

Ce simple commentaire explique pourquoi j'ai choisi cet endroit. La cuisine française, c'est quand même quelque chose.

Je me retourne vers lui avec entrain. J'ai toujours voulu goûter la cuisine française, ce que je me dépêche de lui dire.

- Allons-y Soleil! Je veux goûter les plats que tu manges. Est-ce que c'est vrai que vous mangez des escargots? Et des grenouilles? Je veux absolument goûter. Et leur dessert aussi. Il parait que les desserts français valent le détour.

Mon sourire s'élargit face à son enthousiasme. C'est l'une des choses qui fait que Paddy est... Paddy. J'adore ça. Je réponds simplement :

"Les escargots et les grenouilles, ça n'est pas un mythe, mais je n'aime pas ça, moi. Par contre les desserts..."

Je lui fais un clin d'œil amusé, car je sais qu'elle adore ce genre de choses. Et il est vrai que la pâtisserie française n'est pas réputée pour rien. Une fois arrivés devant le restaurant, je tiens la porte en vrai gentleman, couvant ma belle Gryffondor du regard.

Je me mets à sautiller de bonne humeur, entraînant Arnaud avec moi jusqu'au restaurant. Le voir m'ouvrir la porte me ravie et c'est avec un immense sourire que je rentre dans la bâtisse. L'ambiance calme mais douillette me plait déjà et je suis avec joie le serveur qui nous donne notre table, ne tenant pas tout à fait en place. Quand celui-ci nous donne les cartes, je n'ouvre même pas la mienne et m'adresse à Arnaud.

- CHoisis pour moi, je suis sûre que tu as de bons goûts culinaires!

Choisir pour elle... Après tout, pourquoi pas. Si elle a apprécié la tortilla de la fois précédente... Il n'y a qu'à choisir un florilège de choses typiques et lui faire goûter de mon plat en plus du sien. Je consulte donc la carte tranquillement avant de passer commande :

"Deux menus, l'un avec assiette de charcuteries en entrée, poulet basquaise et frites, l'autre avec assiette de fruits de mer et canard confit avec frites. Pour le dessert, ce sera un gâteau basque a la cerise et fromage de brebis avec sa confiture. Si vous pouviez amener de l'eau avec, ce serait parfait."

J'ai eu du mal à ne pas bégayer en commandant, mais je m'en suis pas trop mal sorti. Il ne faut pas que je tourne au ridicule devant elle, surtout que je m'y connais en nourriture.

Je souris tendrement en voyant Arnaud tenter de montrer le peu d'assurance qu'il a. Je le trouve attachant et me rend compte que je tombe encore une fois sous son charme. Une fois le serveur parti, je plonge mes yeux dans les siens, et fait ce pour quoi je suis la plus douée: babiller.

- Alors, parle moi de chez toi. Ou de Beauxbâtons. Ou de ton enfance. Y a tellement de choses que je sais pas, et tant que je veux savoir. Quelle est ta couleur préférée par exemple. Ou si t'as un deuxième prénom. Ou alors ta date d'anniversaire... c'est vrai ça, je t'ai jamais demandé! J'ai tellement de questions qui fourmillent sous ma tête et que je n'ai jamais pensé à te poser dans les lettres. Tant de choses que je voudrais apprendre et savoir, là maintenant, pour être le meilleur pilier que tu puisses avoir, et être celle qui te connais le mieux. Merlin cette envie est tellement ridicule!

Je me rends compte de l'ensemble des bêtises que j'ai pu bien dire et rougi furieusement.

-Pardon, encore une fois mes pensées ont débordé.

- Alors, parle moi de chez toi. Ou de Beauxbâtons. Ou de ton enfance. Y a tellement de choses que je sais pas, et tant que je veux savoir. Quelle est ta couleur préférée par exemple. Ou si t'as un deuxième prénom. Ou alors ta date d'anniversaire... c'est vrai ça, je t'ai jamais demandé! J'ai tellement de questions qui fourmillent sous ma tête et que je n'ai jamais pensé à te poser dans les lettres. Tant de choses que je voudrais apprendre et savoir, là maintenant, pour être le meilleur pilier que tu puisses avoir, et être celle qui te connais le mieux. Merlin cette envie est tellement ridicule!

Je me mets à rougir et elle aussi. Une belle paire de gens bizarres, voilà ce que nous sommes.

-Pardon, encore une fois mes pensées ont débordé.

Je lui souris et essaie de reprendre tranquillement le fil de la conversation :

"Ne t'inquiète pas. Mais reprenons du début, si tu veux bien. Et... Petit a petit. D'accord ?"

Je lui fais mon plus beau sourire, la regardant dans les yeux. Puis j'ajoute :

"Alors. Que veux tu savoir au juste ? Et tranquillement."

Je souris et hoche la tête alors que nos plats arrivent.

- Bien... alors donne moi des infos sur les trucs de base, tu sais le genre de présentation qu'on fait rapidement à sa classe chez les moldus?

Je haussai un sourcil perplexe. Ils se présentaient comment, chez les moldus ? Je me grattai brièvement la tête, essayant de réfléchir à ce qu'elle pouvait vouloir dire. Hm. Sûrement quelque chose d'approchant à ce que j'avais appris en première année, en introduction à la bienséance.

"Je suis Arnaud Malefoy, né dans le Sud Ouest de la France. Mon père est directeur d'un haras d'hippogriffes de réputation mondiale et ma mère entraîneuse de l'équipe locale de quidditch. Je suis actuellement en formation d'ADEM Magizoologie, dans le but de succéder à mon père une fois le moment venu... Mais surtout d'en apprendre plus sur ma passion : les hippogriffes."

Le tout avec un sourire "comme il faut", très aristocratique.

Sa présentation me semble bizarre et me fait rapidement rire. Rire qui semble ne pas vouloir s'arrêter. Après quelques minutes j'avale un grand verre d'eau puis mange un peu, babille en m'extasiant sur l'entrée qui est délicieuse et décide de reformuler ma demande.

- Tu te rends compte que c'est très formel? Quand on est enfant et qu'on se présente on a des préoccupations différentes. Je te donne un exemple ok?

Je me racle la gorge et commence.

- Donc, salut, je suis Paddy, ou Pad, au choix. Je viens de Gill's. J'ai pas de deuxième prénom et j'ai un petit frère qui s'appelle Josh. Ma couleur préférée est le vert, même si je commence à beaucoup aimer le bleu. J'aime grimper aux choses, le quidditch et un grand homme aux cheveux d'ébène. Sinon on fête mon anniversaire le 17 mai ou le quinze, selon les années, puisqu'on ne sait pas quand je suis née exactement. Voilà. A toi maintenant.

Le rire de ma belle Gryffondor attire des regards sur nous, illuminant tout sur son passage. Mais je n'en ai cure, elle seule m'intéresse et je sais bien qu'il ne s'agit pas vraiment une moquerie.

" Tu te rends compte que c'est très formel? Quand on est enfant et qu'on se présente on a des préoccupations différentes. Je te donne un exemple ok?
-Je sais bien que c'est formel. Cest ce qu'on nous apprend a l'école. "

Répondis je avec un sourire avant qu'elle ne poursuive :

" Donc, salut, je suis Paddy, ou Pad, au choix. Je viens de Gill's. J'ai pas de deuxième prénom et j'ai un petit frère qui s'appelle Josh. Ma couleur préférée est le vert, même si je commence à beaucoup aimer le bleu. J'aime grimper aux choses, le quidditch et un grand homme aux cheveux d'ébène."

Je vivrai au rouge vif, supposant qu'elle parlait probablement de moi... Un peu de contenance, Arnaud !

"Sinon on fête mon anniversaire le 17 mai ou le quinze, selon les années, puisqu'on ne sait pas quand je suis née exactement. Voilà. A toi maintenant.
- Oh, je vois. Alors je m'appelle Arnaud, mais mes parents m'appellent Nono depuis que je suis tout petit. Mon deuxième prénom est Kazuto. Je n'ai ni frère ni sœurs, mais quelques cousins un peu partout. J'aime écrire, lire, le quidditch et la bonne nourriture. Et puis, toi, ajoutais je en prenant une teinte cramoisie un peu plus soutenue. Ah, et... Je suis né le 22 Septembre. C'est mieux ?"

Je lui servis à nouveau mon sourire le plus charmant, espérant avoir satisfait sa requête.

Merlin ce sourire... Ce sourire... Il m'électrise et soudainement j'ai envie de l'enlacer. Je regarde la table puis Arnaud, puis la table et finis par seulement étreindre sa main de la mienne.

- C'est joli Kazuto. ALors tu as bel et bien des origines asiatiques. Elles te rendent encore plus parfait tel que tu es. Vraiment. Tu as déjà été au Japon?

Je haussai les épaules et levai les yeux au ciel à sa mention de ma "perfection". Ridicule. Néanmoins je lui répondis avec sérieux :

"Jamais. Ma mère est venue en France quand elle a rencontré mon père et elle n'a jamais voulu m'y emmener. Elle m'a appris à parler sa langue, bien sûr, et beaucoup de choses chez nous ont une influence japonaise. Ma famille nippone venait souvent nous rendre visite. Mais je pense qu'elle préfère ne pas y aller, peut être pour ne pas être tentée de rester dans son pays d'origine. Ce que je peux comprendre. Meme avec si peu d'êloignement géographique, moi aussi je ressens la nostalgie de mon lieu de naissance. Alors, je pense qu'elle ressent la même chose."

Je hoche la tête, sérieuse. L'orphelinat me manque, à moi aussi, alors qu'il est à trois heures de l'école à balais, à tout casser.

- La France te manque n'est-ce pas. Oh, Je sais! Parle moi de Beauxbâtons, de tes amis là bas, des cours, de l'école, tout ça!