Allan passa les portes d'une bibliothèque ouverte au public. Dans sa mallette se trouvait parchemins et livres de cours de son frère accompagnés de notes faite récemment par Allan dans un carnet. Enfin exclusivement sur l'Histoire de la Magie. Une recherche passé lui avait permis de comprendre que les deux Histoires étaient liées. Et ce, pas uniquement lors des différentes chasses aux sorcières.

Allan se dirigea dans bibliothèque récupérant des livres d'Histoire et une fois satisfait de la quantité, il alla s'installer dans un recoin qu'il commençait tout juste à connaître. Ce n'était que son troisième passage ici. Bon, son travail était prenant et ce n'est pas comme s'il faisait que chercher quelle influence les sorciers ont eu et ont encore sur le monde. Il avait une vie à côté.

Novembre 2014, une bibliothèque de Londres.

Linus et papa avaient pris leur week end pour m'extirper de ma tanière à Poudlard, et me permettre de faire autre chose que de penser au boulot. Nous  avions la maison pour nous tout seul, maman ayant été appelée pour effectuer de nouvelles représentations tout le week end. Ce matin, après avoir fait la grasse matinée et pris un bon petit déjeuner à la française, nous nous étions dirigés vers l'une des bibliothèques de Londres.

J'étais en train de farfouiller dans des livres d'Histoire et commençais à les empiler sur une table, lorsque je vis un homme, la trentaine, déjà penché sur des livres d'Histoire. Je m'approchais de lui, curieux : mon regard allait de ses mains qui parcouraient ce qu'elles avaient devant elle, et son visage.

Allan avait le nez dans les livres, les notes de son frère et les siennes, oubliant l'existence du reste du monde. Il venait de découvrir que le divinités égyptiennes étaient à l'origine des sorciers. Cela le fit frissonner puis il en déduit que c'était peut-être le cas pour d'autres religions. Il approfondissait dons ce passage. Mais la désagréable impression d'être observé lui fit levé les yeux vers un gars qui devait avoir son âge.

Allan dissimula vite fait les parchemins de son frère sous un livre. Puis il détailla la personne. Il était grand probablement le mètre quatre vingt comme lui. Il portait une chevelure rouge et des tatouages. Le regard du blond se posa rapidement sur ses propres tatouages sur sa main. Puis il se décida à lui parler.

Je peux vous aider ?

Politesse avant tout, même s'il ne se présenta pas. Mais il ne pouvait décemment pas l'ignorer après l'avoir détaillé des pieds à la tête.

Il remarqua rapidement que je l'observais... Enfin, pas moi particulièrement, mais quelqu'un. Moi qui pensais être invisible pour la plupart des personnes. Fait étrange : il dissimula des parchemins, un peu vieux vu leur allure, sous un livre. Je devins rouge pivoine de le déranger ainsi dans son travail et ses lectures. Je sursautais lorsqu'il s'adressa à moi.

"Je... c'est à dire que... Non... Enfin, si... Mais... Comment dire..."

Mes doigts se mirent à s'entortiller les uns dans les autres. Je regardais à droite et à gauche, de tous les côtés, priant presque pour que cela soit à quelqu'un d'autre que ses paroles s'adressaient. Il n'y avait personne à part moi.

"Mais... Vous me voyez ? C'est très étrange ! D'habitude, les gens, ils font comme si je n'existais pas... sauf à l'école, où mes collègues et les élèves sont obligés de prendre en compte ma présence... Mais, quand même... Enfin, je... Je ne suis pas un fantôme, hein ! Enfin... Je crois ! Papa et Linus m'auraient dit si j'étais en fantôme !"

Je me grattais la tête, et demandais d'une toute petite voix :

"Est ce que je peux m'asseoir sur une chaise à votre table s'il vous plait ? Je n'ai pas très envie d'être tout seul à une autre table. Et papa et Linus, ils ont disparu dans la bibliothèque... C'est juste jusqu'à ce qu'ils me retrouvent, hein ! Promis, je ne vous embêterais plus après !"

Il avait pas l'air très à l'aise. Comme si ce n'était pas normal de se faire aborder alors que l'on fixe quelqu'un qui est à deux pas. Le roux semblait chercher on en sait quoi du regard. Puis les paroles qui surprirent Allan. On l'ignorait d'habitude ? C'est pas comme si sa présence était facile à ignorer, il détonne avec ses cheveux rouges. Allan faillit répliquer d'un ton sec que les fantôme n'existaient pas quand l'autre aborda le sujet. Mais il fut bloquer par la suite. Il soupira légèrement et fit de la place sur la table pour qu'il puisse s'installer. Il en profita pour cacher un peu les livres de son frère. Après tout, ils n'avaient rien à faire ici.

Installez-vous.

Hum... Le soupir léger qui s'échappa de mon interlocuteur me fit devenir encore plus rouge que je ne l'étais. Je ne voulais pas déranger qui que se soit. Néanmoins, il m'invita à prendre place tout en écartant ses livres et ceux qu'il avait sans doute emprunté à la bibliothèque. Je courus presque chercher ma pile de livres et l'a mis à l'endroit que le jeune homme m'avait gentiment libéré. Je m'assis précipitamment, manquant de tomber par terre.

"Dites, monsieur ! Pourquoi vous étudiez des livres d'Histoire et des vieux parchemins ? Vous êtes chercheur en Histoire ?"

Je ne relevais pas le fait qu'il avait voulu cacher certaines de ses sources.

"Avec mon papa et Linus, on est venu ici pour emprunter des livres sur l'Histoire aussi. Parce que j'ai presque tout lu ceux de ma bibliothèque et je n'ai plus de place pour en mettre d'autres. Et puis, ça ne plait pas trop à maman que j'achète pleins de livres. Elle dit que ça me coupe trop du monde. Papa et Linus, ils sont d'accord ! Mais bon, en même temps, ils savent très bien que je ferais tout pour m'en procurer des livres... C'est un peu compulsif, vous voyez ? Alors, on vient ici ! Et du coup, je dois prendre que trois livres, dont un roman que je dois lire. Ce n'est pas beaucoup trois livres. Moi, j'aurais envie de tout prendre. Mais, ce n'est pas très raisonnable. Enfin, c'est ce qu'ils ont dit !"

Je reniflais bruyamment avant de regarder tristement ma pile de livres. Il n'y avait aucun roman dedans, et je ne pouvais en prendre que deux. Pourtant, ils avaient tous l'air très intéressants.

"Vous vous appelez comment, monsieur ? Moi, c'est Alouarn."

Qu'il était bavard ! Allan se demandait s'il ne disait pas tout ce qui lui passait par la tête sans y réfléchir. En tout cas, il avait l'air d'un grand gamin a tellement parler de son père et sa mère. Mais ça ne dérangeais pas Allan. Il ne cherchait pas à chercher la raison de cela. Il décida de profiter d'un moment de libre pour lui répondre à vois basse.

Je ne suis pas un chercheur. Je fais ça par curiosité. Et je m'appelle Allan, enchanté Alouarn.

Allan sortit son plus beau sourire avant de retourner dans un livre sur l’Égypte antique. Maintenant qu'il savait que divinité égalait grand sorcier, sa vision changeait. Il n'aimait pas savoir que les bases de ce monde ont été donné par les sorciers et en même temps il se demandait pourquoi avoir créer un Décret les obligeant à se cacher ?

Ailleurs. J'étais ailleurs. A dire vrai, c'était un week end où j'avais le droit de me reposer. Je pouvais même être moi-même puisque papa et Linus pensaient à tout le reste.

"C'est cool comme prénom, Allan ! Ca ressemble un peu au nom de Flash quand il n'est pas un super héros... A une lettre près. Je ne connais pas trop Flash comme super héros pour de vrai."

Il me sourit avant de se replonger dans son livre. Il n'était pas très bavard. Je fis la moue avant d'attraper l'un de mes livres. Je le feuilletais, avant de le reposer, et de recommencer à fixer mon interlocuteur.

"Dis, Allan, pourquoi est ce que tu lis beaucoup de livres d'Histoire si tu n'es pas chercheur en Histoire ? Tu es professeur ?"

Je me penchais un peu en avant pour regarder ce qu'il lisait.

"Egypte ancienne ? Pourquoi cette période ?"

Qu'est-ce que Flash alias Barry Allen ou peut être un autre nom (après tout il y en avait eu plusieurs) venait faire dans le dialogue. Enfin bref qu'importe. Que racontait ce livre sur le dieu Ra ? Hum... Attendez, le revoilà qui prit la parole. Allan reposa son regard sur Alouarn. Un léger sourire se glissa sur le visage du blond.

Je n'enseigne pas. Je travaille dans la police, je suis inspecteur pour tout dire. Donc je ne fais ça que pour assouvir ma curiosité personnelle.

Et apprendre l'étendue du pouvoir des plus grands sorciers. Mais ça il ne pouvait le dire. Même si le côté Histoire est moins important que tout ce qui est potions et sortilèges dans le cadre d'une enquête. Quoique certains tueurs utilisent des codes et des références religieuses, même s'ils ne sont pas sorciers.

Mes yeux s'illuminèrent quand il m'indiqua son métier.

"Oh, tu es un peu comme Sherlock Holmes, en fait ? Hum... Non, lui, il était détective... Disons, comme l'inspecteur Lestrade ! Mais je ne sais pas si c'est vraiment un compliment. Je crois qu'il profitait surtout des lumières de Sherlock Holmes pour se mettre sous le feu des projecteurs. Il faudrait que je demande plus de précision à Linus."

Je me grattais la tête, laissant le silence planait quelques secondes alors qu'il s'était replongé dans sa lecture. Il n'était pas très bavard, le bougre, et moi, je détestais le silence quand je ne me sentais pas en sécurité. Et là, c'était le cas !

"Tu devrais discuter avec Linus. Pour de vrai, il est médecin à Sainte-Mangouste mais il est aussi membre d'un club de détectives amateurs. Tous ces "détectives" sont fan de Conan Doyle et de Sherlock Holmes. Il m'a emmené une fois à l'un de leurs week end où ils devaient résoudre une énigme, c'était trop cool !"

Je tournais la tête un peu dans tous les sens pour voir si papa ou Linus ne revenait pas vers moi puis, pour continuer à meubler le silence, je persistais à continuer à raconter un peu ma vie :

"Votre métier, il ressemble un peu à celui de mon papa aussi, sauf que lui, il est exécutant au Ministère de la Magie. Il s'occupe d'arrêter des méchants aussi... Enfin, je crois. De mémoire, il était affecté à la Brigade de Police Magique en France. Je suppose qu'il a gardé le même poste quand il est arrivé en Angleterre. Enfin, je divague, je divague. C'est dur de m'arrêter quand je suis inquiet... Linus dit que ce n'est pas très grave... Qu'il vaut mieux que je parle pour évacuer le stress et tout et tout et éviter que je fasse une crise de panique en plein milieu de nul part !"

Je ne me rendais pas trop compte, en cet instant, que ce n'était pas bien de parler du monde magique avec un inconnu. Aujourd'hui, psychologiquement parlant, j'étais juste... un enfant. Enfin, un grand enfant tout de même. Je soupirais avant de reprendre :

"Et, tu as déjà arrêter des gros méchants ? Genre, des tueurs en série comme Jack l'Eventreur ?"

Allan ne savait pas si entendre parler de Sherlock Holmes lui plaisait. Il portait un sourire figé, espérant qu'enfin il se taise. Mais non... Puis tout dérapa. Le blond se fit larguer par son vis-à-vis. Il était déjà pas facile à suivre mais là...

Le gars en face venait clairement d'annoncé qu'il était sorcier ou du moins son père et ce Linus le sont. Allan ferma brusquement son livre et fixa son regard le plus froid dans celui d'Alouarn. Puis il prit un ton glacial.

Vous ne devriez pas parler de Magie ici. Même si vous êtes instable, il me semble que vous ne devriez pas parler de Magie avec un "moldu"

Allan avait dit le dernier mot avec air de dégoût. Il n'aimait pas cette appellation, mais en même temps il n'en voyait pas d'autres. Il soupira et ressortit un visage moins froid pour répondre à la question.

Je n'ai pas encore enquêter sur des affaires de tueurs en série. Je suis plutôt sur les vols

Quand j'eus finis ma tirade, je ne pus que constater le regard froid qu'il me jeta, après avoir fermé violemment son livre. Son ton fut glacial. Je soutins son regard, une lueur amusée dans mes yeux. Je le laissais finir sa tirade. Tranquillement. Il était au courant, mais le sujet le mettait... mal à l'aise. Sinon, pourquoi se serait-il fermé comme une huitre ? Puis son visage se détendit quelque peu pour répondre à ma question.

"Tu sais ce qui est le plus dérangeant dans tout ça ? C'est que tu acceptes la magie, mais que tu es incapable de concevoir cohabiter avec elle. Et c'est pour ça que le monde est scindé en deux. Pffff, c'est pathétique. Qui est le plus instable de nous deux ? Celui qui croit ou celui qui ne croit pas ?"

Linus finit par apparaitre au bout d'un rayon et me fit un signe de la main. Je lui répondit de la même façon avant de reprendre le fil de ma pensée.

"La personne censée et fermée d'esprit m'aurait tout simplement demandé de partir, ou aurait fait en sorte que je sorte d'ici menotté, direction un asile psychiatrique. La personne censée, mais curieuse, aurait tout simplement poursuivi la conversation comme si de rien n'était, s'amusant même de ce que les autres pourraient penser face à de telles allégations. Quand à toi, tu fais très certainement parti des autres. Et crois-moi, ça, ce n'est pas un compliment. Un puriste. Jamais personne ne pourra prouver ce que je dis... sauf les contes, les légendes, et peut-être même les mythes. Et puis, comme tu le dis si bien, je suis "instable". C'est presque aussi dénigrant que d'appeler ceux qui n'ont aucun pouvoir magique des "moldus". Et, tout à fait entre nous, tout le monde a des pouvoirs magiques, sauf qu'ils ne sont pas de même nature pour tout le monde. Il faudrait que tu arrêtes de regarder le monde avec tes yeux de grands... C'est pathétique !"

La voix de papa retentit dans les airs :

"Tout se passe bien par ici ? Bonjour monsieur, j'espère que mon fils ne vous embête pas trop."

"Non. On avait fini de toute façon. Le monsieur, il ne m'aime pas du tout, du tout, de toute façon ! Il a un problème avec la magie. Ah non, papou, ne me regarde pas comme ça ! Je voulais juste discuter tranquillement en disant que la vérité, et je me fais gronder. Ce n'est pas juste du tout. On n'est plus au Moyen-Âge, là. Pourquoi je ne pourrais pas discuter de tout ça avec des gens qui ne sont pas pareils que toi et moi ?"

"Alou', mon grand, on en a déjà discuté des centaines de fois. On n'importune pas les gens avec ce genre d'histoires. Veuillez excuser mon fils, monsieur."

"Non, moi, j'en ai marre. C'est toujours comme ça. Moi, je voulais juste discuter tranquillement avec le monsieur. Et lui, il est comme tous ces vieux croutons fermés de l'esprit. Il a un esprit tout rikiki. Je le déteste. Pourquoi est ce qu'on est toujours obligé de mentir sur presque tout ? On ne pourrait pas être des  gens normaux qui parlent avec d'autres gens normaux ?"

"Alou', tu te calmes. Maintenant. Présentes tes excuses à monsieur et va prendre l'air. Non. Tu te tais. Maintenant. J'en ai assez de tes élucubrations."

"Même pas vrai. Je dis que la vérité. Et je ne présenterais mes excuses à personne : je ne suis pas en tort. Mais c'est vous qui êtes durs de la feuille. Faut arrêter de croire que le monde est contre vous."

Non. Décidément. Je ne comprenais pas. Je sortis dehors en courant et éclatais en sanglots.

"Je suis désolé pour le dérangement, monsieur. Pourriez-vous m'indiquer quels sont les livres que mon fils à déposer sur votre table pour que je puisse vous débarrasser ?"

Linus finit par me rejoindre tandis que mon père restait discuter avec Allan.

"Monsieur, je suis vraiment désolé pour le comportement de mon fils. Bien que la magie ne vous semble pas étrangère, je suis amplement d'accord pour qu'on ne parle pas de cette dernière avec n'importe qui. Je crois, qu'au fond, Alou' vous aimait bien parce que vous étiez détective et que vous faisiez des recherches... Comme si, pour lui, vous cherchiez à comprendre le monde. Chercher dans l'Histoire, c'est un peu comme accepter qu'il y a une multitude de cultures dans le monde, et que nous ne pourrons jamais accéder à toutes ces cultures."

La tirade le blessa. Il n'avait pas envie d'entendre de la bouche d'un autre ce que lui même avait pu penser lorsqu'il était enfant. Alors Allan figea toute expression de son visage et attendit qu'il parte. Combien de temps allait-il continuer à parler ? Combien de temps continuerait-il de ramener le fantôme de son frère dans son esprit ? Allan voulait fuir mais en même temps il était complètement figé. Il entendait, assimilait alors qu'il aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Mais il savait une chose, il avait blessé Alouarn. Allan ne réagit même pas à la question du père d'Alouarn. Il fixa le vide laisser par ce dernier. Puis son regard glissa sur la pile de livres.

Allan reprit ses esprits en partie. Puis il observa son nouvel interlocuteur. Il hocha la tête pour acquiescer. Aucun son ne voulait quitter sa gorge. Puis sans réfléchir il prit les livres et sortit. La bibliothécaire le suivit et il le savait. Il se plaça devant Alouarn en tendant les livres.

Alouarn ! Je... Euh... Je suis désolé.... Tiens, tu voulais les emprunter.

Des larmes lui montèrent aux yeux. Le choc était passé et le blond n'arrivait plus à se contenir. Il ne s'attendait pas à ressentir autant la présence du fantôme de son frère.

Linus finit, au bout de quelques instants, à me prendre dans ses bras. Je continuais à pleurer tout ce que je pouvais parce que je ne comprenais pas pourquoi Allan avait une vision si négative de tout ça. Il finit par sortir avec mes livres et me les tendit. Je le regardais bafouiller quelques excuses. Que voulait il maintenant ? Je reniflais bruyamment. Linus me tendit un mouchoir avant que j'ai la bonne idée de me moucher dans mon tee-shirt.

"Dis, Allan, pourquoi tu me détestes ? Moi, je voulais juste être ami avec toi parce que tu faisais des recherches dans les livres d'Histoire et parce que tu es inspecteur de police. C'est si grave que ça qu'on soit différent ?"

Je finis par prendre les livres qu'il me tendait.

"Merci beaucoup de m'avoir ramener les livres qui m'intéressent... Oulala, mais la bibliothécaire ne voudra jamais que j'emprunte tout ça ! Et puis, je crois que mon sac est trop petit."

Linus et mon père sourirent. J'étais heureux, d'un certain côté, qu'il me laisse régler tout ça comme un grand. Linus crut bon de me rappeler :

"N'oublie pas ce qu'on a dit, mon grand. Tu prends juste deux livres sur l'Histoire et un roman."

Allan baissa les yeux. Il n'allait tout de même pas parler de son frère à un inconnu enfin une personne qu'il a rencontré il y a moins d'une heure. Il savait pas s'il allait pouvoir sortir un bobard crédible. Bon, il fallait se lancer.

Ce n'est pas toi que je déteste...C'est juste que...

Alouarn récupéra les livres et réagit. Ah oui, c'est vrai. L'homme derrière lui et son père veulent qu'il prenne que deux livres. Allan pouffa. Puis il désigna deux livres qu'il avait lu et trouvé passionnant.

J'ai bien aimé ces deux-là. Le premier est sur la mythologie grecque et le deuxième est sur l'Inquisition au Moyen Age.

Ou comment éviter le sujet sensible. Allan espérait juste qu'Alouarn n'allait pas remettre le sujet sur la table. Restons sur les livres, les livres c'est le bien. Les larmes avait été ravalée et un très léger sourire occupait son visage. Le blond cherchait à enfoncer au fin fond de sa mémoire le fait qu'il soit un sorcier. De toute manière il devait faire partir des enfants à cette époque. Il n'est donc pas de ceux qui ont laissé des gosses se battre pour eux.

Orange : le père d'Alou
Rouge : Linus
Bleu : Alou'

J'avais un peu oublié le sujet de notre dispute, trop absorbé par l'idée de ne pouvoir prendre que deux livres sur l'Histoire. Avant que l'un de mes accompagnateurs n'aient pu dire quoi que se soit, je m'étais assis par terre et avais posé les livres sur le sol. Linus se précipita vers moi alors que la bibliothécaire faisait des gros yeux.

"Alou', on ne met pas des livres par terre, dehors, surtout quand ils ne sont pas à nous."

"Mais, je n'ai pas assez de place dans mes bras pour les consulter. Il faut bien que je me décide."

Papa s'approcha à son tour.

"Il me semble qu'Allan t'a donné deux titres. Pourquoi tu ne suis pas son conseil ?"

"Mais, papou, il faut bien que je regarde s'il y a aussi des illustrations à l'intérieur. C'est pour mieux comprendre ce qu'il explique. Et peut-être même que je pourrais m'en servir pour faire des cours trop cool pour mes élèves. On étudie la Grèce Antique et l'Inquisition au Moyen-Âge."

"Mon grand, quand tu es chez toi, les livres, tu ne les mets pas par terre, si ?"

"Oh, bah quand je suis dans la bibliothèque de la maison, tout le temps ! Il y a plus de place que sur mon bureau."

"C'est surtout que ton bureau est toujours encombré de parchemins, de stylos, de feuilles, de plumes et d'encre."

"Ah, oui, c'est vrai ! Mais je n'ai pas encore trouvé comment les ordonner, c'est tout ! Et puis, c'est plus cool d'être par terre près du feu, ou sur le fauteuil, pour lire !"

"Là, on est dehors, mon grand. Et les livres s'abiment quand ils sont posés par terre, à l'extérieur, tu comprends ?"

"Oui, mais comment je fais pour voir à l'intérieur ?"

"Il est sans doute préférable que l'on rentre dans la bibliothèque. Et ça évitera que ton pantalon soit encore plus mouillé qu'il ne l'est déjà. Tu ne crois pas. Tu sais, tes livres ne vont pas disparaitre, et la bibliothécaire serait plus rassurée s'ils étaient à l'intérieur."

"Ah... Ah oui. Mais, je pourrais regarder dedans quand on sera à l'intérieur ?"

"Oui. On est venu pour choisir des livres. Tu as donc tout le temps qu'il faut pour les choisir... Enfin, de préférence avant l'heure du déjeuner."

"Oui, oui !"

Je réfléchis quelques instants, et finis par demander :

"Est ce qu'Allan pourra venir manger avec nous ?"

"Et bien, il faudra lui demander, mais il aura sans doute d'autres choses de prévu. Il a doit avoir un emploi du temps très chargé en tant qu'inspecteur de police. Et puis, à la base, je pense qu'il était venu pour être tranquille à la bibliothèque pour faire ses recherches."

"Ah... mais on avait dit qu'on ferait des crêpes à midi. Et les crêpes de papou c'est les meilleures du monde. On pourrait peut-être partager ?"

"Ca ne me dérange pas qu'il vienne manger avec nous, Alou', mais c'est toi qui t'occupe de l'inviter !"

Je sautais sur mes pieds, fis une petite danse de la victoire, ramassais mes livres et me dirigeais vers Allan, un grand sourire sincère illuminait mon visage et une lumière brillait dans mon regard.

"Allan, Allan, s'il te plait, dis oui ! Je te promets d'être super sage... Enfin, d'être sage... Enfin, de ne pas trop faire de bêtises !"

Ouf, Alouarn restait sur les livres... Mais il les posait sur le sol ! La bibliothécaire sortit les gros yeux foudroyants. Mais elle n'intervenait pas. Peut-être qu'elle connaissait le trio... Faut dire qu'ils doivent être difficilement oubliable. Allan soupira en les observant. Alouarn était un grand gamin... C'était peut-être se côté enfantin qui permettait à Allan d'ignorer le fait qu'il était un sorcier.

Puis Allan se sentit complètement embarqué par Alouarn qui l'invita à déjeuner. Cela le refroidit. Son sourire disparu. Il la sentait mal cette idée de déjeuner. Il ne se voyait pas converser avec une famille sorcière. Il ne se sentirait pas à l'aise déjà. Bon, excuse numéro deux parmi les excuses plus ou moins bidons.

Je dois retrouver Emi pour le déjeuner. Ce sera donc sans moi.

Et pas besoin de préciser que c'était sa chienne. La dernière femme à avoir subit cette excuse presque bidon l'avait très mal prit en pensant qu'Emi était sa petite amie. Alors faire croire qu'on a un rencard, c'est une bonne excuse pour éviter un déjeuner gênant.

Orange : papa d'Alou'
Rouge : Linus
Bleu : Alou'

Je fis une petite moue, avant d'avoir une autre idée lumineuse.

"Et bien, tu ne peux pas proposer à Emi de venir manger avec nous ? Ca serait tellement cool si on pouvait manger tout ensemble ! En plus, on pourra parler d'Histoire et tout et tout ! On pourrait peut être croiser nos informations pour vous aider dans vos recherches, non ?"

Puis, je me mis à réfléchir :

"A moins que tu n'aimes pas les crêpes, c'est ça ? On peut te faire autre chose à manger si tu veux. Par exemple, des gaufres. C'est super cool les gaufres."

"Alou', Allan est pris ailleurs. Il faut que tu acceptes de le laisser partir. Tu sais, c'est un peu étrange d'inviter quelqu'un alors qu'on le connait que depuis une heure..."

"Bah, pourquoi c'est bizarre ?"

Je me tournais vers Allan, et lui demandais :

"Est ce que tu es dangereux ? Est ce que tu aies comme Dexter ? Tu travailles dans la police mais tu es un tueur en série ?"

Mon père me mit une petite tape derrière la tête :

"On ne pose pas ce genre de questions, Alou' ! Ce n'est pas du tout poli."

"Mais, arrêtes, papou ! Je ne suis plus un petit garçon. Et puis, si on ne lui pose pas la question, on ne saura jamais !"

Linus prit la suite :

"Mon grand, il faut que tu comprennes que ce n'est pas parce que quelqu'un est gentil qu'il faut pour autant qu'une relation de confiance s'établisse tout de suite avec lui. Et il doit te trouver bien étrange, surtout avec un tel comportement."

"C'est parce que je ne suis pas pareil que tout le monde, c'est ça ?"

Je me mis à bouder, vexé.

"Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais, on en a déjà parlé. Tu sais que tu n'abordes pas la vie comme les autres, et il est normal que ta façon de pensée et de faire intrigue les passants et les personnes que tu rencontres."

"Oui, mais pourquoi est ce qu'il devrait avoir peur ?"

"Personne ne veut avoir peur, mon grand. C'est juste qu'on apprend, depuis tout petit, à faire attention, surtout avec ce qui sort de l'ordinaire."

Je me tus, réfléchis quelques instants à ses paroles, avant de reprendre :

"Mais... Moi, je voulais être l'ami d'Allan."

"On ne peut pas être ami dés la première rencontre, Alou'."

"Mais c'est triste !"

"Non, c'est raisonnable."

"Mais, tu es sûr que tu ne veux pas venir manger des crêpes avec nous, Allan ? Tu sais, elles ne sont pas empoisonnées. Si tu veux, je croquerais dans toutes tes crêpes pour te le prouver !"

Je commençais à avoir froid au derrière. Je jetais un coup d'oeil à mon pantalon.

"Oh non, il est tout humide. Pourquoi est ce que mon pantalon il a voulu être copain avec le sol mouillé ? Je n'ai pas demandé à ce que le sol et mon pantalon se fassent un câlin. J'ai une grosse tâche maintenant. Et ça fait tout moche."

"Et bien, on va vite choisir les livres pour qu'on puisse rentrer, mon grand. Tu vas tomber malade si tu gardes ce pantalon."

Je pris un air scandalisé :

"Mais, on ne va pas aller laisser Allan tout seul ! C'es trop triste d'être tout seul."

Alouarn était bavard et disait tout ce qu'il pensait et exprimait ce qu'il ressentait. Pas comme Allan qui s'enferme. Et apparemment l'excuse "j'ai un rencard" ne lui suffit pas. Allan soupira. Même s'il voulait répondre, il ne pouvait de toute manière pas. Et quand enfin une accalmie se présenta, le blond prit la parole avant que quelqu'un ne surenchérisse.

Être seul me va bien vous savez. Je pourrais me concentrer sur ma lecture et rentrer chez moi en temps voulu pour retrouver Emi.

Et pour appuyer ses dires, Allan commença à partir rejoindre sa place après avoir salué le trio et la bibliothécaire.Avec tout ça, il avait un peu perdu le fil de sa lecture. Et il avait fermé son livre.

Je ne savais pas trop quoi dire. Une multitude d'informations flottait dans ma tête, et je n'arrivais pas à les assembler. Je ne remarquais pas tout de suite qu'Allan s'en était aller rejoindre sa place. Lorsque je m'en aperçus, Linus me demanda de le laisser tranquille et, avant que je riposte, il m'entraina sur autre chose. Je finis par choisir deux livres d'Histoire, et un autre qui racontait l'histoire d'Alice au Pays des Merveilles, avec pleins d'images à l'intérieur. On les enregistra auprès de la bibliothécaire après avoir rangé tous les autres livres avec elle. On lui dit au revoir, et nous transplanâmes dans une petite rue non loin de là pour rentrer à la maison.