Il faisait beau en ce début d'après-midi. Sans doute, beaucoup de parents avait emmené leur enfant jouer dans les parcs de Londres, où quelques autres amoureux se promenait, sourire au lèvres, mains dans la mains.

C'était du moins ce que Nelson avait pu imaginé en regardant les rayons de soleil, filtrés par le store baissé de son bureau. Le jeune homme avait travaillé toute la nuit sur un gros dossier, et ne s'en était rendu compte que lorsque le courrier matinal avait été distribué. Il avait alors voulu clore cette affaire avant de pouvoir rentrer chez lui.

Mais quand le brun releva la tête de ses papiers, il fut surpris de savoir qu'il était 13h en vérifiant l'horloge accrochée au mur. Il bailla, avant de s'étirer et de se renforcer dans son siège. Nelson pris un moment pour balayer son bureau du regard. Il n'était pas forcément à son image, hormis peut-être les murs verts lui rappelant la couleur de sa maison à Poudlard. Ses yeux se posèrent alors sur la pile de lettre qui lui était destiné, il se pencha alors et attrapait les enveloppes, voulant s'assurer qu'aucune d'entre elles n'étaient importantes, et qu'il pourrait remettre leur lecture à demain.

Le jeune homme les fit défiler, et se stoppa en découvrant une lettre qui ne lui était pas adressée. En effet, l'encre violette sur le papier indiquait une certaine Mme Prewett, qui travaillait dans le département des animagis.

Nelson se mis alors en quête de lui donner en main propre, car si cette lettre c'était retrouvée dans son bureau, c'est que les hiboux devait mal faire leur travail. Bon dieu, la fatigue s'était emparé de lui, et il remarqua qu'il n'était pas de très bonne humeur.
Il se dirigea alors vers les ascenseurs et se rendit au quatrième étage, en quête de trouver cette femme.

Le brun se rendit à l'accueil, où quelqu'un pourrait lui indiquer le chemin à suivre pour se rendre au bureau de l'intéressée. Il suivit alors les indications qu'on lui avait donné et arpentait les couloirs à la recherche d'une fine rousse au yeux bleu comme la femme de l'accueil l'avait décrit.

Au détour d'un couloir, il vit alors une jolie femme à la chevelure flamboyante habillé d'un tailleur qui l'avantageait. Nelson accélera le pas pour ne pas la perdre de vue, et pour enfin lui donner l'enveloppe. Une fois arrivé à sa hauteur, il l'interpella :

- « Madame Prewett ? » dit-il d'une voix enrouée par la fatigue.

La jeune femme se tournait alors vers lui, dévoilant deux iris d'un bleu intense, avant de dire :

- « Mademoiselle Prewett. C'est moi, en effet. A qui ais-je l'honneur ? »

Elle appuya sur le premier mot, histoire de lui faire comprendre qu'elle n'était pas mariée. La jolie rousse avait pourtant tout pour elle.. Un regard profond, des cheveux magnifique, et un corps svelte. Mais elle avait effectivement l'air assez jeune, voir plus jeune que lui, pour s'être déjà engagée.

Nelson sentit cette dernière détailler son visage, remarquant surement ses cernes violettes et les traits tirés de son visage, effectivement causé par le manque de fatigue. Enfin, en majeure partie; l'addiction du Brésilien y était aussi pour quelque chose, et il se voyait se dégrader de jour en jour..

La jeune rousse lui souriait sincèrement, attendant de savoir ce que le jeune homme lui voulait.
Il passa alors sa main sous mon manteau, attrapant l'enveloppe qui était glissé dans la poche intérieure de celui-ci et lui tendit la lettre.

- « Je suis désolé, c'est juste que c'était noté ici. »dit-il, montrant la désignation écrite à la plume sur le papier.

Nelson passa alors une main dans ses cheveux, dans l'idée de réarranger sa coupe un minimum, avant de reprendre :

- « Nelson Almeda, du Département des Esprit. Elle est arrivé par erreur dans mon courrier ce matin »

Il souriait alors à son interlocutrice, sourire qui se voulait aussi sincère et aimable que possible. Mais Nelson avait beau essayer, d'aucune manière il ne pouvais vaincre la fatigue. Elle avait gagnée depuis longtemps.

La jeune rousse lui tendaitt la main, et se présentait sous le nom d' Alizea, du département des animagus. Nelson prit alors la main de cette dernière et la serra doucement. Lui adressant un sourire qui se voulait sincère.

- « Enchanté, Lizzie. » dit-il, par politesse.

La politesse, Nelson en usait toujours trop. A vrai dire, il avait peur de mal faire les choses, de mal se faire voir. Alors, il se perdait souvent dans des tas de courtoisies. Comme en ce moment même, alors qu'il n'avait qu'une hâte, rentrer chez lui pour se reposer.

- « Désolée de paraître un peu... Impertinente, mais... N'auriez-vous pas besoin de quelques heures de sommeil supplémentaires, Nelson ? Vous avez l'air épuisé. »

Nelson sourit alors, gêné. Epuisé, oui il l'était. Epuisé, par le dossier qui avait fait sa nuit. Epuisé de ne pas dormir. Epuisé par son addiction. Le jeune brésilien était entré dans un horrible cercle vicieux en fricotant avec le monde moldu. L'angoisse, la peur et l'envie de réussite avaient été tellement fortes à ce moment là, qu'elles avaient eu raison de lui. Aujourd'hui, Nelson était un accro à la cocaïne, et cela le détruisait. Il en prenait à chaque fois qu'il se sentait fatigué, profitant des effets de sa douce addiction pour se sentir en forme. Effets qui, au final, l'empêchait de réellement se reposer et l'obligeait à se réveiller toute les nuits, pour en reprendre encore et encore.

Nelson serrait la mâchoire, et sentait ses mains tremblantes. Encore une fois, son amie blanche l'appelait. Le jeune homme replongea alors son regard dans celui de la dénommée Alizea, et tentant de ne rien laisser paraitre.

- « C'est le cas.. Merci de vous en souciez. C'est simplement que certains esprits me donnent du fil à retordre » dit-il, finissant sa phrase par un sourire presque convaincant.

La jeune femme lui souriait sincèrement et lui racontait son expérience de terrain au sein de son département. Le brun l'écoutait d'une oreille distraite, pas par manque de respect, car le brésilien avait pour habitude de s'intéresser aux autres. Mais son état physique l'empêchait d'être réellement présent dans la conversation. Il déglutit.. Combien de temps allait-il pouvoir tenir ? Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas été dans une telle situation. Il fallait qu'il arrive à gérer son addiction.

La rousse lui proposait de se reposer dans son bureau, qui possédait apparement un endroit relativement confortable qui pourrait lui permettre de rattraper quelques heures de sommeil.
Et puis, elle avait raison. Nelson n'était plus en état d'allez nulle part. Même rentrer chez lui n'aurait pas été une mince affaire. A pied, il prendrait environ 40 minutes, et jamais il ne serait arrivé jusqu'au bout. Et transplaner, outre le fait de risquer de se faire désarticuler, le jeune brésilien détestait ça. Il n'y avait eu recours que quelques fois, notamment lorsqu'il avait quitté son Brésil natal. Et à chaque fois, le voyage lui donnait des nausées monstrueuses. Heureusement pour lui, beaucoup de temps s'était écoulé depuis son dernier essai.

- « Vous avez totalement raison.. » dit-il, essayant de se montrer un minimum impliqué dans la discution

La jeune femme continuait de sourire et lui parlait alors d'une mission qui concernait le département du brun. Il lui répondit par un hochement de tête et un sourire, se voulant le plus aimable possible. Nelson la suivait, arpentant les couloirs tant bien que mal. Le brésilien sentait des sueurs froides lui venir, il fallait qu'il se calme. Et c'est pourtant bien tristement qu'il se rendait compte que son addiction avait toujours le dessus sur lui. Et actuellement il ne pouvait rien faire pour retrouver un état normal.

Son remède était si proche, mais si inaccessible. Il avait, en effet, de quoi subvenir à ses pulsions dans la poche interne de son manteau. Mais il ne pouvais pas y toucher. En compagnie de la jeune employée du ministère, Nelson ne pourrait faire quoi que ce soit. Si encore, il avait été dans son bureau, il aurait pu s'autoriser, car il aurai été seul. Mais en ce moment même, le jeune homme se trouvait dans une situation délicate.

Ils arrivèrent alors devant la porte du bureau de la rousse, qui, après avoir l'avoir ouverte, se fit assaillir de petits oiseaux d'une couleur métallique. Ce qui interpella alors Nelson. Jamais il n'avais vu pareilles créatures. La jeune femme les chassa doucement de ces épaules, et il se rendit compte que c'était une très belle création lorsqu'un des rapaces fit le tour de sa tête avant de retrouver son emplacement, sur un cadre posé sur la table.

Nelson s'avançait et balayait la pièce du regard, et remarqua la-dite banquette. Cette dernière avait effectivement l'air confortable, et de toute façon, le brun aurait pu s'endormir n'importe tout. La jeune femme proposa alors les services de l'elfe de maison du service. Cet elfe avait le nom d'un yaourt moldu connu, ce qui fit légèrement rire le brésilien. Mais il était vrai que manger quelque chose ne pourrait lui être que bénéfique.. Depuis combien de temps n'avait-il pas avaler quelque chose de réellement comestible ? Deux, trois jours ? Il vivait de cafés et de sa blanche amie, et ne s'était pas rendu compte qu'il ne s'alimentait presque plus..

- « C'est vraiment très gentil de votre part.. Mais ne vous sentez pas obligé de faire ça pour moi.. » dit-il, encore soucieux de rester poli.

Une elfe de maison apparut alors après que la belle rousse l'eut appelée. C'était une créature adorable, et son regard bleu vif laissait transparaitre toute son amitié et son intérêt pour l'interlocutrice du brésilien. Ce dernier n'avait jamais compris comment un peuple d'être vivant pouvaient accepter une telle soumission et une telle réduction à serviteur de maison. Il ne faisait d'ailleurs jamais appel à l'elfe s'occupant de son département, n'aillant simplement pas l'habitude, ni l'envie.

Nelson s'assit alors sur la banquette, ses jambes le supportant difficilement. La créature s'adressa à lui, voulant savoir ce qu'il souhaitait manger.

- « Oh.. Peu importe.. » dit-il en haussant doucement les épaules, essayant de sourire du mieux possible à l'elfe.

Celle ci se tourna vers la rousse, le demandant, ou plutôt affirmant, qu'elle allait aussi préparer son diner d'un air autoritaire et bienveillant. Ce qui doucement rire le brésilien qui observait la scène.

La créature disparu et la jeune femme vint s'asseoir sur l'autre canapé avant de dire :

- « Elle est pire qu'une mère avec son enfant... Mais, elle me connaît un peu trop bien, je crois... »

Le jeune homme répondit avec un sourire dévoilant ses dents blanches. Et répondit d'une voix taquine :

- « Je ne suis, apparement, pas le seul à avoir besoin de repos.. »