Je me trouvais à Pré-au-Lard suite à ma rencontre avec Cecil. Je vagabondais donc dans les rues dans l'espoir de trouver une sortie qui me mènerait chez moi.  Honeydukes, Zonko, Gaichiffon, les noms des boutiques défilaient sous mes yeux écarquillés par tant de magie et de splendeur, les vitrines illuminaient de nombreux articles tels que des sucreries des livres et toutes sortes d'objets étranges et ésotériques.

Je me demandais quelle heure il pouvait bien être. La position du soleil m'indiquait environ 16 heures et après quelques minutes de recherches, je tomba enfin sur une horloge. Les astres ne trompent pas, il était bien 16 heures 23. Quelques nuages couvraient le ciel azur mais la grande boule luminescente réchauffait l'air ambiant. J'étais parfaitement épanoui et j'étais toujours vêtu d'un t-shirt clair et d'un pantalon noir, qui me tenait d'ailleurs un peu plus chaud que prévu.

J'avais réussi, quoique non sans regret, à lâcher les boutiques des yeux et j'étais désormais en dehors du village. Mes jambes trainaient mon corps qui me paraissait un peu trop lourd à mon goût et je me souvins que cela faisait un petit bout de temps que je n'avais rien mangé. J'avais heureusement assouvi ma soif de boire avant de prendre la route.

Le chemin était, pour mon heureux bonheur, très facile à suivre, du moins comparé à la forêt qui avait un sol particulièrement fourbe auquel je m'étais habitué. Je relevais les yeux et j'aperçus un bâtiment dantesques, des tours montaient à des hauteurs impensable, du moins c'est ce que mon imagination me montrait. Ce devait sûrement être La fameuse école de magie, Poudlard. il devait bien y avoir une personne qui saurait comment je pourrais rentrer chez moi. j'avançais encore de quelques mètres et découvris un immense lac, sans aucun doute le lac noir. Faire le tour de ce lac me prit une bonne demie-heure, cela m'aurait prit moins longtemps à la nage mais les créatures qui y vivaient n'étaient pas très sympathiques. Arrivé de l'autre côté, je me dirigea vers la structure quand j'aperçus la forme d'une jeune fille un peu plus loin devant. Mes envies de parler et de retrouver mon chez moi prirent le dessus sur ma timidité, je m'avançai alors vers le jeune fille :

-Euh bonjour... je me suis perdu. Un ami à moi m'a fait transplaner à Pré-au-Lard mais je ne connais pas le chemin pour revenir chez moi.

Espérons qu'elle sache comment faire pour que je rentre chez moi ou du moins qu'elle connaisse quelqu'un qui le sache.

Rowena était assise près du lac ce jour là. Profitant doucement des rayons du soleil qui revenaient, étendue dans l'herbe avec un livre, elle se sentait pleinement reposée. En plus, elle sortait tout juste d'une interrogation en histoire de la magie, qu'elle avait réussie avec succès. Enfin voilà, tout lui souriait. Enfin, presque tout. Parce que Rowena se sentait terriblement seule. Son année n'avait pas été un franc succès niveau relations. Elle s'était faite ennemie avec quelques serpentard, n'avait pas parlé outre mesure avec les autres personnes de sa maison, et adressait très peu la parole aux filles de sa chambre. Ca y est, sa petite après-midi venait de la déprimer.
Elle se leva alors pour retourner dans son dortoir, le moral au fond des chaussettes. De toute façon, le temps s'était rafraîchi, et elle se sentait moins à l'aise.
Elle marchait autour du lac quand elle entendit quelqu'un derrière elle. Elle s’apeura, et eut la réaction la plus stupide : s'arrêta de marcher. Soudain, elle entendit quelqu'un lui parler

-Euh bonjour... je me suis perdu. Un ami à moi m'a fait transplaner à Pré-au-Lard mais je ne connais pas le chemin pour revenir chez moi.


Elle hurla de terreur, et lui jeta son livre à la figure. Et elle détailla l'inconnu du regard (oui tout en criant, un problème ?) puis se rendit compte qu'il avait vraiment l'air épuisé. Elle s'arrêta donc de crier, mais garda sa baguette en main cachée derrière son dos (au cas ou, tout peut arriver!).

- Heu, oui, mais heu... Enfin je veux dire ... C'est que...

Voilà, sa timidité reprenait le dessus. Elle essaya de deviner son âge. Il devait avoir environ 25 ans. Peut-être trente.. Quoi qu'il en soit, c'était un vieux. Elle regarda autour d'elle. Personne à qui elle pourrait demander de l'aide en cas de problèmes... Elle reprit peur. Elle regarda de nouveau l'inconnu. Bon, aller, il peut pas être trop méchant.

-Heu.. En fait, je... je.. je veux bien vous aidez mais... Enfin... Je sais pas où vous vivez, donc je peux pas vous aider

Quelle timidité...

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines, la jeune fille hurla de terreur avant même de s'être retournée. Cette réaction me surprit. Beaucoup. Elle se retourna enfin, en me lançant son livre que je n'eus pas le temps d'esquiver et qui me toucha au dessus de l'arcade sourcilière. Plutôt bien visé, même si je pense que ce lancer tenait plus de la chance que de la précision. Elle me détailla ensuite puis arrêta de crier :

- Heu, oui, mais heu... Enfin je veux dire ... C'est que...

Je savais déjà que nous avions un point commun, la timidité Avoir une conversation ouverte avec elle allait relever du défi. Je profita de ce blanc pour l'examiner, Son habillement m'apprit qu'elle était élève à Poudlard, un griffon se situait au niveau de son cœur. Une gryffondor donc, courageuse, brave et audacieuse, ce n'est pas ce que j'aurais dis en la voyant. Elle n'était pas particulièrement grande ni particulièrement petite d'ailleurs, je dirais dans la moyenne pour son âge. Son âge qui devait d'ailleurs être de 11 ou 12 ans, sans doute une première année. De longs les cheveux châtains retombaient sur ses épaules. Ses yeux d'un marron profond faisaient un magnifique contraste avec son teint pâle. elle me regarda de nouveau :

-Heu.. En fait, je... je.. je veux bien vous aidez mais... Enfin... Je sais pas où vous vivez, donc je peux pas vous aider.

Ah... oui... j'avais pas pensé à ça. Je ne savais moi même pas où est ce que j'habitais alors comment une première année aurait-elle pût m'aider ?

-Je... ne sais pas non plus à vrai dire. J'habite dans une forêt coupé du monde, je ne sais même pas à quelle distance d'ici se situe mon chez moi.

Je me sentais assez gêné de lui avoir adressé la parole pour rien, je ne savais pas quoi dire et mes mains se mirent à trembler toutes seules. J'avais dit que ce ne serait pas simple. J'essayai de me calmer de la manière que je pouvais :

-Je... je m'appelle Evan, Evan Wood, je suis un ermite.

Disons que je m'étais calmé à ma manière.

Rowena était actuellement habitée par plusieurs sentiments : la panique, la timidité, la curiosité. Et elle avait beau savoir qu'elle ne pourrait rien contre cet homme, elle se sentait prête à attaquer à tout moment (et avec autre chose que des livres si possible). D'ailleurs, son lancer avait réussi à le toucher à l'arcade sourcilière. De peu, elle aurait pu le rendre aveugle d'un œil et s'enfuir tranquillement. Enfin, pas vraiment tranquillement, mais s'enfuir. Enfin bref, il fallait qu'elle s'arrête de monologuer. Habitude qu'elle avait depuis très longtemps. Enfin bref. Soudain, Rowena pensa à sa réaction. Hurler ? Essayer de partir en courant ? Et beh, apparemment, elle était tombée dans la mauvaise maison. La personne (elle n'arrivait toujours pas à déterminer ce que c'était : sorcier ? Voyageur ? Futur professeur ? Ou fou furieux évadé de prison ?). Rowena remarqua qu'il l'examinait. Si ça se trouve, après le coup qu'elle lui avait mis, il voulait la tuer et faire disparaitre son corps. Puis, son cerveau se remit en marche. Il lui avait juste demandé son chemin, donc tous les scénarios qu'elle avait inventé étaient faux.

-Je... ne sais pas non plus à vrai dire. J'habite dans une forêt coupé du monde, je ne sais même pas à quelle distance d'ici se situe mon chez moi. Je... je m'appelle Evan, Evan Wood, je suis un ermite.


Bon, ça se révélait compliqué. Si cet ermite ne savait pas où il habitait, comment Rowena aurait-elle pu savoir lui dire ? Elle l'examina une nouvelle fois : ses mains tremblaient. Bon, elle avait de la chance, elle parlait apparemment à quelqu'un d'aussi timide qu'elle (mais aussi plus vieux, ce qui la perturbait profondément.)

-Ah heu... ben comment dire... Enfin nous on a bien une forêt dans l'école... Mais enfin... C'est la Forêt Interdite quoi. J'y suis jamais allée mais on dit qu'il y a plein de vilaines bêtes. Genre des acromentules. Et en plus, il y a des centaures. J'en ai jamais rencontré mais on dit qu'ils n'aiment pas les humains. Il paraît qu'en plus, ils sont très violents. Enfin Hagrid en a bien rencontré, mais il n'en parle jamais. Et en plus je lui parle pas souvent. Mais je sais qu'il y a aussi des licornes dans la Fôret. J'en ai jamais vu, mais elles doivent être tellement belles....

Bon, voilà, c'était ça le problème de Rowena. Elle était timide, mais quand elle commençait à parler de quelque chose, elle ne s'arrêtait pas, puis se taisait enfin et recommençait à bégayer. Elle regarda l'ermite timidement. Il semblait scotché devant un tel flux de parole. Rowena, quant à elle, voulait se mettre des baffes. Elle parlait tranquillement à un inconnu, et lui racontait ses rêves de rencontrer une licorne. Pourquoi ne pas lui raconter son dernier repas à Poudlard non plus ?!

- Heu... Désolée, je ... je.. j'aurais pas... pas.. du vous dire tout...tout ça. Enfin, du ... du coup, vous ... vous savez pas du tout où...où se ... se trouve votre forêt ?

Bon, 10 minutes pour sortir une phrase, à ce rythme là, il serait rentré chez lui le lendemain! Et encore, il avait l'air aussi timide qu'elle, en fait, il leur faudrait bien 3 jours pour réussir une conversation complète. Et si en plus Rowena commençait à partir dans des longs monologues...

J'espérais sincèrement que cette jeune gryffondor puisse faire quelque chose pour moi, même si cela m'étonnerait fortement.

-Ah heu... ben comment dire... Enfin nous on a bien une forêt dans l'école... Mais enfin... C'est la Forêt Interdite quoi. J'y suis jamais allée mais on dit qu'il y a plein de vilaines bêtes. Genre des acromentules. Et en plus, il y a des centaures. J'en ai jamais rencontré mais on dit qu'ils n'aiment pas les humains. Il paraît qu'en plus, ils sont très violents. Enfin Hagrid en a bien rencontré, mais il n'en parle jamais. Et en plus je lui parle pas souvent. Mais je sais qu'il y a aussi des licornes dans la Fôret. J'en ai jamais vu, mais elles doivent être tellement belles....

Je fus particulièrement étonner par cette réponse, la timide et jeune fille était en train de commencer un long monologue. Mais ce qui me surprit le plus c'est que cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas parlé que je fus immédiatement happé par le flot de paroles qui défilait de la bouche de la jeune fille à mes oreilles, si bien que mes mains cessèrent de trembler. La Forêt Interdite, les centaures, Hagrid, les mots se suivaient sans que je ne les comprenne, une euphorie me saisit. Je ne savais pas ce qu'il ce passait dans ma tête mais ça me rendait heureux. Puis l'élève cessa de parler, je fis un résumé de ce qu'elle venait de dire, histoire de lui répondre. Après quelques secondes de réflexion, je compris tout ce qu'elle venait de me raconter. Je ne pouvais pas lui répondre puisqu'elle était en train de me raconter sa vie.

- Heu... Désolée, je ... je.. j'aurais pas... pas.. du vous dire tout...tout ça. Enfin, du ... du coup, vous ... vous savez pas du tout où...où se ... se trouve votre forêt ?

Tiens. Elle avait retrouvé sa timidité, ce qui me fît esquisser un sourire. Elle était intimidée, enfin plus que moi... beaucoup plus que moi même, elle avait peur, ce qui est plutôt logique vu notre grande différence d'âge. J'essayai alors de la rassurer :

-Mais... Nan ne t'inquiète pas, t'écouter parler ne me pose aucun problème (enfin...). Et non je ne sais pas où se trouve ma cabane, quoique mon ami m'a dit qu'elle se situait à peu près à égale distance de Pré-au-Lard et de Poudlard. Je pourrais retrouver mon chemin dans ma forêt mais je ne sais pas de quel côté aller. Il me faudrait prendre un chemin puis revenir en arrière si je me perd, sauf que je suis beaucoup trop fatigué et je risquerais de tomber dans les pommes. Et tu as raison, les licornes sont des créatures magnifiques. J'en déjà aperçus une, elle était loin mais ça ne m'a pas empêché d'admirer son sublime pelage et sa corne qui orne sa tête.

Et voilà que je me mettais à parler de ma vie aussi, mais si ça pouvait rassurer la jeune fille ça me dérangeait déjà moins.

Rowena était en train de se dire qu'elle était vraiment vraiment vraiment un cas désespéré. Il fallait d'urgence qu'elle réussisse à vaincre sa timidité. Et sans tomber dans l’extrême à se faire des monologues de trois heures. Et apparemment, cette discussion avec l'ermite n'allait pas arranger les choses. Cependant, il avait arrêté de se tordre les mains, ce qui signifiait que Rowena était surement beaucoup plus timide que lui.

-Mais... Nan ne t'inquiète pas, t'écouter parler ne me pose aucun problème (enfin...). Et non je ne sais pas où se trouve ma cabane, quoique mon ami m'a dit qu'elle se situait à peu près à égale distance de Pré-au-Lard et de Poudlard. Je pourrais retrouver mon chemin dans ma forêt mais je ne sais pas de quel côté aller. Il me faudrait prendre un chemin puis revenir en arrière si je me perd, sauf que je suis beaucoup trop fatigué et je risquerais de tomber dans les pommes. Et tu as raison, les licornes sont des créatures magnifiques. J'en déjà aperçus une, elle était loin mais ça ne m'a pas empêché d'admirer son sublime pelage et sa corne qui orne sa tête.


Rowena ouvrit grand les yeux. Wow, alors lui aussi était un utilisateur des monologues ? Elle sentait qu'elle l'aimait déjà bien. Enfin, elle allait pas en faire un ami non plus, il était vraiment trop vieux. Mais bon. Rowena l'observa : Il avait une légère barbe, et ses cheveux formait quelques boucles qui entouraient son visage. Ses yeux étaient entourés de légères cernes.

- Une vraie licorne ? Oh, vous avez tellement de chance!

La jeune fille s'avanca vers l'homme, et lui tendit la main.

- Je m'appelle Rowena Helga Selwyn, et je suis élève à Gryffondor. Et comme je vous aime bien, attendez moi là, je vais vous chercher un peu à manger, pour que vous repreniez un peu de force pour que vous puissiez rentrer chez vous. elle se mit à chuchoter Je vous apporte du chocolat spécialement pioché dans ma réserve. Vous allez voir, c'est le meilleur, qui vient du meilleur chocolatier. Oh pardon, je vous parle, mais en attendant vous avez faim. Je reviens de suite!

Evan, en face d'elle, serra sa main. Rowena lui fit alors un grand sourire avant de partir en courant jusqu'à son dortoir. Enfin, c'est ce qu'elle espérait, car, après avoir fait trois mètres, elle se prit une racine et tomba, tout en avalant de la terre, de l'herbe et d'autres choses au goût complètement atroce. Elle avait l'impression de manger des dragées surprises, tellement ce fut écœurant. Bon, si elle voulait avoir l'air crédible et sure d'elle, c'était raté.

La gryffondor ouvrit de grands yeux, je venais de faire un long monologue et elle avait à peu près la même réaction que moi lors du sien. Cela nous faisait un point commun, timide et qui adorent les monologues, une chose qui nous rapprochera, enfin je l’espérais.

- Une vraie licorne ? Oh, vous avez tellement de chance!

Au moins elle avait répondu à mon long discours, ce qui aurait pu déboucher sur une conversation... ce qui aurait pu. Elle s'avança vers moi et me tendit la main :

- Je m'appelle Rowena Helga Selwyn, et je suis élève à Gryffondor. Et comme je vous aime bien, attendez moi là, je vais vous chercher un peu à manger, pour que vous repreniez un peu de force pour que vous puissiez rentrer chez vous. Elle se mit à chuchoter. Je vous apporte du chocolat spécialement pioché dans ma réserve. Vous allez voir, c'est le meilleur, qui vient du meilleur chocolatier. Oh pardon, je vous parle, mais en attendant vous avez faim. Je reviens de suite!

Rowena Helga Selwyn, un nom à retenir. Et j'avais bien raison, c'était une élève de Gryffondor. Elle me proposait de chocolat, elle avait l'air gentille. Tout en elle m'inspirait la gentillesse, un joli visage, une grande bonté et... une timidité sans égale. Puis quelque chose tiqua, "Et comme je vous aime bien" ? Ses paroles me choquèrent, la dernière personne a m'avoir dit ça... était mon défunt oncle. Je me sentis tout euphorique et quelques larmes me montèrent aux yeux. Moi aussi je l'aimais bien cette petite. Je lui serrai alors la main, puis elle se tourna et partit en courant. Rien n'aurait pu l'arrêter à ce moment présent... rien mise à par une racine sur sa route. Rowena s'écrasa de toute sa hauteur sur le sol terreux. Un sentiment d'inquiétude me saisit et mes jambes se mirent à courir toute seules. Arrivé à sa hauteur, je m'empressai de l'aider à se relever en la soulevant par le bras :

-Euh tu vas bien ?

Bien sûr que nan elle n'allait pas bien, elle venait de manger la terre.

-Euh... je... je peux faire quelque chose pour t'aider peut-être ?

Je me sentais atrocement gêné de cette situation, je ne savait que faire pour l'aider. Le stress me prit et mes mains se remirent à trembler.

Rowena aurait voulu s'enterrer sous terre, au plus profond, du moment qu'on oubliait son existence. Elle venait de se prendre la plus grande honte de sa vie. Et en plus, elle s'était fait mal. Et le pire dans tout ça ? La terre qu'elle venait de manger était pleine d'araignée. Elle se dépêcha de tout recracher, histoire que les cloportes n'élisent pas domicile sur son palais. Elle entendit quelqu'un s'agenouiller auprès d'elle. Elle ferma les yeux en priant pour que tout ne soit qu'un cauchemar. Par Merlin, le jour où quelqu'un lui adresse enfin la parole (oui, il n'est pas de Poudlard, et alors ? Au moins, quelqu'un lui avait parlé!), il fallait qu'elle se ridiculise devant. Franchement, elle ne s'étonnait plus de rester seule tout le temps. Si elle devait finir ridicule comme ça tout le temps...

-Euh tu vas bien ?Euh... je... je peux faire quelque chose pour t'aider peut-être ?

Rowena en aurait pleuré. Quelle honte. Elle retint ses sanglots et répondit

- Ca.. Ca va merci.

Tout en disant ça, elle se frotta les yeux et retint les larmes qui perlaient à leur coin.

-Ce... Ce n'est qu'une petite chute. Et puis (elle eut une faible sourire triste) Le chocolat arrangera tout

Non, tout n'allait pas bien. En fait, rien n'allait comme il le fallait dans cette école. Cependant, Rowena se reprit. Ce n'était pas le moment de passer pour une petite fille faible. Déjà qu'elle avait chuté et mangé de la terre...

- En revanche, maintenant, je vous conseillerais de faire attention à vous, parce que la terre est vraiment dégoûtante, alors si vous devez manger quelque chose, autant que ça ne soit pas aussi horrible. Et puis, bon le chocolat c'est quand même meilleur.

Bon, apparemment la crise de larmes était passée. Cependant, Rowena sentit quelque chose de mouillé sur sa joue : effectivement, elle était en train de pleurer. Et en plus elle s'offrait en spectacle à quelqu'un qui était plus fatigué qu'elle.

- Je... je suis désolée que vous ayez à voir ça. Vous pourriez éviter de répéter que j'ai pleuré ? Enfin, j'ai pas envie d'avoir l'air d'une gamine. Enfin... voilà quoi..

Elle n'osait même pas le regarder, tellement elle avait honte.

- Ca.. Ca va merci. -Ce... Ce n'est qu'une petite chute. Et puis (elle eut une faible sourire triste), le chocolat arrangera tout.

Sa remarque me fît sourire... et sa tête aussi d'ailleurs. Elle avait de la terre dans sur le visage, dans les cheveux... et dans la bouche. Je ne me sentis amusé qu'un court instant, effectivement un sentiment d'inconfort me saisit. J'avais mal pour elle et ne me sentais pas particulièrement bien.

- En revanche, maintenant, je vous conseillerais de faire attention à vous, parce que la terre est vraiment dégoûtante, alors si vous devez manger quelque chose, autant que ça ne soit pas aussi horrible. Et puis, bon le chocolat c'est quand même meilleur.

Cette observation me surpris, je savais très bien que la terre ne se mangeait pas. Avais-je à faire à une enfant attardée ? Peut-être était-ce dans ses habitudes de goûter le terre des différents endroits où elle allait ? Etrange, très étrange même. Bien sûr que le chocolat était meilleur. Aahh, le chocolat, une véritable histoire d'amour entre nous deux. Cela faisait tellement de nombreuses années que je n'avais pas senti ce délicieux goût sur ma langue et toutes les saveurs pouvant aller de fruité à amer n'avait pas explosé sur mes papilles depuis trop longtemps.

Une image cependant me sortit de mes pensées, Rowena était en train de pleurer. En l'espace de quelques secondes, j'étais passé du plus beau rêve de désir à gêne sans égal. La jeune fille se tourna vers moi :

- Je... je suis désolée que vous ayez à voir ça. Vous pourriez éviter de répéter que j'ai pleuré ? Enfin, j'ai pas envie d'avoir l'air d'une gamine. Enfin... voilà quoi..

Je ne risquais pas de le répéter à qui que ce soit, ce n'était vraiment pas mon genre, surtout que elle était la seule élève de Poudlard que je connaissais. Je posa ma main sur son épaule en signe de réconfort :

-Tu n'as aucun souci à te faire pour ça Rowena. Je n'aimerais pas que ça m'arrive alors ça restera un petit secret entre nous deux.

Je la réconforta comme je pus mais je n'aimais pas voir les gens pleurer, ça me donnait envie de... de pleurer. Et comme ça devait bien arriver à un moment où à un autre, les larmes se mirent à rouler sur mes joues.

- En revanche, maintenant, je vous conseillerais de faire attention à vous, parce que la terre est vraiment dégoûtante, alors si vous devez manger quelque chose, autant que ça ne soit pas aussi horrible. Et puis, bon le chocolat c'est quand même meilleur.


Bon, vu la tête que l'ermite faisait, il n'avait apparemment pas compris la touche d'ironie faite par Rowena. Enfin quand même, soit il était pas doué en humour, soit il l'avais comprise et préférait ne pas réagir.  Dans les deux cas, sa réaction intriguait Rowena. Peut-être qu'il était juste bête en fait. Mais bon, elle l'aimait bien quand même.

- Je... je suis désolée que vous ayez à voir ça. Vous pourriez éviter de répéter que j'ai pleuré ? Enfin, j'ai pas envie d'avoir l'air d'une gamine. Enfin... voilà quoi..

-Tu n'as aucun souci à te faire pour ça Rowena. Je n'aimerais pas que ça m'arrive alors ça restera un petit secret entre nous deux.


Rowena leva des yeux larmoyants vers lui, et remarqua quelque chose qui la surprit: Evan pleurait.

- Monsieur... vous pleurez aussi, mais pourquoi ? Enfin vous êtes pas tombé non ? Attendez, je vais vous faire un câlin, souvent ça aide les gens à ne plu être triste. En plus, apparemment, ça aide mieux que le chocolat (enfin je n'en suis pas sure)

Et, comme elle l'avait dit, entoura l'homme en face d'elle de ses petits bras, et serra aussi fort qu'elle le put.

- Vous allez mieux maintenant ? Si vous voulez quand même du chocolat, vous pouvez me le dire hein. Mais j'ose pas vraiment rentrer, maintenant je suis toute sale.

Rowena regarda Evan et lui fit un sourire éclatant.

-Tu n'as aucun souci à te faire pour ça Rowena. Je n'aimerais pas que ça m'arrive alors ça restera un petit secret entre nous deux.

Rowena leva ses yeux vers moi, elle fût surprise quand elle remarqua que je pleurais aussi. Elle eût un air interrogateur sur le visage :

- Monsieur... vous pleurez aussi, mais pourquoi ? Enfin vous êtes pas tombé non ? Attendez, je vais vous faire un câlin, souvent ça aide les gens à ne plu être triste. En plus, apparemment, ça aide mieux que le chocolat (enfin je n'en suis pas sure).

J'en aurais eu le courage, je lui aurais conseillé de ne pas me faire de câlin. Non pas que je n'aimais pas ça, au contraire, mais je connaissais déjà ma future réaction. Hélas pour moi, la jeune élève ne savait lire dans les pensées, elle se releva alors, passa ses bras entre les miens, serra légèrement et posa sa tête contre mon thorax. Rowena ne m'arrivait même pas aux épaules, ce qui était normal pour son âge, mais je ne pus m'empêcher de sourire intérieurement.

Malheureusement, comme je l'avais prévu, je fus particulièrement gêné et mes jambes se mirent à flageoler. J'étais de nature timide et j'avais souvent l'habitude de rougir pour un rien mais LA, je me sentis me décomposer de malaisance. Ce n'était pas un mauvais sentiment, c'était juste un sentiment particulièrement fort que je ne pouvais contrôler. En ce moment, je devais sans doute rougir... Qu'est-ce que je raconte, rougir n'est pas un mot assez fort pour caractériser la teinte que durent avoir mes pommettes pendant ce câlin. Puis la jeune gryffondor se détacha de moi et me regarda dans les yeux :

- Vous allez mieux maintenant ? Si vous voulez quand même du chocolat, vous pouvez me le dire hein. Mais j'ose pas vraiment rentrer, maintenant je suis toute sale.

Rowena me sourit mais, encore sous le choc de cette preuve d'amitié, je ne lui répondis pas tout de suite. Je remarqua que mon regard avait dérivé au loin, je le refixa alors sur le joli visage de Rowena qui me souriait :

-Hein ? Euuh nan... enfin si, si je vais beaucoup mieux merci. C'est juste que... je ne m'attendais pas à ça. Merci de me montrer tant d'affection, c'est... sympa.

Puis je remarqua qu'elle me vouvoyais encore :

-En fait, appelle moi Evan et tu peux me tutoyer. Comme tu as pus le remarquer, je suis du genre timide et gêné pour un rien alors lorsque quelqu'un m'appelle "monsieur" ou me vouvoie je ne peux m'empêcher de mal me sentir et de me bloquer intérieurement.

Rowena se rendit compte qu'elle souriait toujours stupidement à Evan, et se reprit. Elle devait vraiment avoir l'air idiote, face à l'adulte (qui n'était tout de même pas très imposant pour son âge).

-Hein ? Euuh nan... enfin si, si je vais beaucoup mieux merci. C'est juste que... je ne m'attendais pas à ça. Merci de me montrer tant d'affection, c'est... sympa.
Oh, de rien, vous savez c'est normal.
-En fait, appelle moi Evan et tu peux me tutoyer. Comme tu as pus le remarquer, je suis du genre timide et gêné pour un rien alors lorsque quelqu'un m'appelle "monsieur" ou me vouvoie je ne peux m'empêcher de mal me sentir et de me bloquer intérieurement.

Rowena ne put s’empêcher de pouffer. Vraiment, il lui donnait l'air d'être un peu perdu dans son monde. Soudain, Rowena comprit quelque chose: cet homme, devant elle, pouvait être un fou furieux, et elle lui parlait tranquillement, presque comme si elle allait lui proposer une tasse de thé. Et il avait réussi à déjouer les surveillances de Poudlard, ce que seuls les plus grands criminels savaient faire. Et elle était là devant lui, comme si tout était normal dans son monde. Une grande panique s'empara d'elle, mais surtout un sentiment de haine plus grand encore, haine dirigée contre elle, sa stupidité, et lui, qui avait cru pour l'amadouer comme ça en étant tout gentil. Alors, avec toute la colère que pouvait posséder une adolescente de 11 ans, Rowena s'écria:

- Vous avez cru que j'étais bête ? Que j'allais vous laisser rentrer dans MON école pour vous permettre de faire ce que vous voulez ? Et bien vous vous trompez monsieur, qui que vous soyez. Vous savez quoi ? Mon père était un ancien mangemort. Alors vos techniques stupides pour déjouer la méfiance des gens, je la connais. Et je suis pas stupide contrairement à ce que vous pensez. Alors maintenant, quittez mon école de suite. Du genre maintenant. Parce que sinon, je vais chercher mon directeur, et croyez-moi bien, monsieur "je me fais passer pour un ermite gentil", c'est pas du tout ce que vous voulez.

En faisant sa tirade, Rowena se sentit fière d'elle, et plus mature. Sa voix n'avait pas flanché une seule fois, et en plus, son discours avait l'air d'avoir fait son petit effet, étant donné que le visage d'Evan avait très rapidement perdu trois teintes et était devenu très pâle. Elle s'apprêtait à lui tourner le dos, mais se souvint que les plus dangereuses personnes attaquaient à ce moment-là. Elle lui fit donc face, baguette à la main, et prête à l'attaquer en cas de besoin.

Cette fois, elle contrôlait tout.

Le jeune gryffondor en face de moi pouffa. Puis l'expression de son visage changea, comme si quelque chose avait fait clic. Elle eut une dizaine de secondes de réflexion pour finalement s'écrier avec une profonde colère.

- Vous avez cru que j'étais bête ? Que j'allais vous laisser rentrer dans MON école pour vous permettre de faire ce que vous voulez ? Et bien vous vous trompez monsieur, qui que vous soyez. Vous savez quoi ? Mon père était un ancien mangemort. Alors vos techniques stupides pour déjouer la méfiance des gens, je la connais. Et je suis pas stupide contrairement à ce que vous pensez. Alors maintenant, quittez mon école de suite. Du genre maintenant. Parce que sinon, je vais chercher mon directeur, et croyez-moi bien, monsieur "je me fais passer pour un ermite gentil", c'est pas du tout ce que vous voulez.

Mon esprit se décrocha un instant. Je ne comprenais rien, il y a une minute elle me serait dans ses bras et maintenant elle me prenait pour le méchant. Cependant je ne m'inquiétai que très peu, le seul souci que je puisse avoir serait éventuellement son père, l'ancien mangemort. Avec un peu de chance pour lui, il me retrouvera mais avec un peu de chance pour moi, il sera assez intelligent et civilisé pour écouter ma version des faits. Ceci dit cela était relativement intéressant, un ancien mangemort, c'est assez peu commun, je me demandais si il était fier de ce titre. Bref, elle me prenait pour monsieur "je me fais passer pour un ermite gentil", navrant. J'en attendais un peu plus d'une jeune fille de Poudlard. Elle était cependant très timide ce qui explique sa réaction, la plupart des gens timides se laissent aller pendant instant puis se souviennent qu'ils sont timides puis deviennent ensuite presque violents. La jeune fille commença à se retourner puis se ravisa et brandit sa baguette. Cette jeune fille n'était finalement pas à Gryffondor pour rien, elle faisait, sans doute sans faire attention, preuve d'un très grand courage de menacer un sorcier qui devait bien avoir un quinzaine d'années de plus qu'elle. J'avais la possibilité de partir mais je ne me sentais pas vraiment tranquille avec une gamine de 11 ans qui me pointait sa baguette dessus. Je fis un sorte qu'elle ne blesse personne, même si je savais qu'elle m'en voudrait. Je lançai alors un expelliarmus droit vers elle. Sa baguette vola dans les airs, je me satisfais de ce sort, certes pas très compliqué mais cela faisait longtemps que je ne n'avais pas exécuté quelque magie à l'aide de ma baguette. Je ramassa l'arme de Rowena qui se situait à quelques pas de moi.

-Je suis sincèrement désolé d'avoir fait cela mais je ne me sens jamais tranquille quand la baguette d'une personne que je ne connaîs pas. De plus, le seule manière pour que tu saches que je ne te veux pas le moindre mal serait un serment inviolable, hors il faut obligatoirement une troisième personne pour pouvoir exécuter ce sort. Alors fais comme tu le sens, ton choix décidera de la suite des événements mais sache que je ne ferait jamais aucun mal.

Rowena voyait rouge : non seulement Evan lui avait mentit, mais en plus il venait de lui prendre sa baguette. Si elle avait pas été aussi en colère, elle lui aurait presque jeté de la terre dessus. Presque. Mais elle restait civilisée. Bien qu'elle mourrait d'envie de le rouer de coups. Cependant, elle écouta tout de même ce qu'il lui dit, dans l'espoir de récupérer sa baguette si elle avait l'air sage.

-Je suis sincèrement désolé d'avoir fait cela mais je ne me sens jamais tranquille quand la baguette d'une personne que je ne connaîs pas. De plus, le seule manière pour que tu saches que je ne te veux pas le moindre mal serait un serment inviolable, hors il faut obligatoirement une troisième personne pour pouvoir exécuter ce sort. Alors fais comme tu le sens, ton choix décidera de la suite des événements mais sache que je ne ferait jamais aucun mal.

Bon, carrément le Serment Inviolable, ça rigolait plus. Mais Rowena ne voulait pas le croire. Elle préférait rester sur le fait que c'était un fou furieux. Un peu têtue sur les bords oui.

- Alors comment ça se fait que vous soyez rentré à Poudlard ? Alors que notre école est protégée ? Hein ? Vous l'expliquez comment ? Et puis j'y crois pas à votre Serment Inviolable. J'ai que 11 ans, donc vous pourriez facilement me berner.

Et voilà que son idiotie revenait. Si vraiment il était pas sincère, elle venait de lui donner l'idée de lui mentir. Elle eut l'impression de recevoir tout le ciel sur ses épaules d'un coup, et, de désespoir s'assit d'un coup par terre. Elle commença à jouer avec la terre et l'herbe à côté d'elle tout en se faisant un schéma mental : Si il avait dit la vérité, elle venait de se rendre ridicule. Comme pour changer. En revanche, si il avait menti, elle était en train de mettre son école en danger. Surtout qu'il avait désormais deux baguettes. Et si il mentait, en plus, elle était assise par terre à réfléchir. Non mais vraiment. Note à elle-même : ne jamais élaborer de plan. Ou ne jamais diriger d'armée.

Rowena perdit encore plus de motivation, et dit tout simplement :
-Je peux récupérer ma baguette au moins ?

- Alors comment ça se fait que vous soyez rentré à Poudlard ? Alors que notre école est protégée ? Hein ? Vous l'expliquez comment ? Et puis j'y crois pas à votre Serment Inviolable. J'ai que 11 ans, donc vous pourriez facilement me berner.

Ah...ça je n'en avait aucune idée. Mme Duravan m'avait parlé de cette protection autout de Poudlard pour détecter toutes intrusions. Il y avait deux possibilité, soit je n'avais pas encore passé cette barrière et la jeune Gryffondor s'était aventurée un peu plus loin que prévu, soit j'avais dépassé la barrière et personne n'était encore intervenu. Les deux possibilités me surprenaient, dans ma fatigue, j'avais complètement oublié ce voile protecteur qui entourait l'école de magie. Je ne saurais expliqué ce fait.

Rowena s'assit d'un coup par terre, le visage apparemment tiré de désespoir. Elle commença à jouer avec le sol qu'elle avait gouté quelques minutes plus tôt. Elle semblait réfléchir puis au bout d'un instant, elle me demanda simplement :

-Je peux récupérer ma baguette au moins ?

Soit elle jouait très bien la comédie et ne souhaitait que reprendre sa baguette pour essayer de m'attaquer, soit elle était sincère et désespérée. Je me dis que la deuxième solution était plus logique et même si elle voulait m'attaquer, je pensais pouvoir me défendre contre une enfant de 11 ans. Je choisis alors la voie de la sagesse :

-Oui naturellement mais je compte sur toi pour ne pas essayer de m'attaquer juste après. Pour ce qui est de la manière dont je suis arrivé ici sans prévenir personne, je n'en ai aucune idée et, de plus, je n'ai aucun moyen de te confirmer que je dis la vérité alors à toi de choisir.

J'étais satisfait de mon dialogue, j'avais toujours eu un certain talent d'éloquence qui m'avait des fois sortis de certaines affaires au temps où mon oncle était encore de ce monde.

Rowena avait toujours la tête levée vers Evan, attendant qu'il se décide à lui rendre sa baguette. Et sa requête semblait semer le doute dans l'esprit de l'ermite. Rowena essaya alors de deviner à quoi il pensait. Elle était quand même pas un ninja, elle allait pas lui sauter dessus pour lui voler sa baguette quand même. Enfin, elle pensait l'avoir illustré avec sa chute. Mais c'est vrai qu'Evan n'avait pas l'air très malin.

Non, bon, là elle n'était pas très objective, c'est juste qu'elle était encore énervée. Non parce que, n'empêche, elle voulait sa baguette et lui il se dépêchait pas!

- Oui naturellement, mais je compte sur toi pour  ne pas essayer de m'attaquer juste après.  Pour ce qui est de la manière dont je suis arrivé ici sans prévenir personne, je n'en ai aucune idée et, de plus, je n'ai aucun moyen de te confirmer que je dis la vérité alors à toi de choisir.

Rowena reprit une poignée de terre qu'elle laissa glisser entre ses doigts, tandis qu'elle écoutait le monologue d'Evan. Oui, bon, si elle l'écoutait, techniquement ce n'était plus un monologue.

- Oui oui. J'ai compris. grommela-t-elle.

Cependant, il restait planté devant elle sans faire le moindre mouvement pour lui rendre sa baguette.

- C'est bon ? Je peux récupérer ma baguette maintenant? répéta-telle un peu plus agacée

Néanmoins, être énervée n'était pas dans la caractère de Rowena. Elle se calma alors, mais décida de continuer  à faire l'arrogante face à lui, juste pour voir. Parce que si il y avait bien quelque chose qu'il l'aidait bien à vaincre sa timidité, c'était la colère. Et en ce moment, Evan l'avait bien aidée. Puis elle se mit à réfléchir. En fait c'état débile, et inutile de dire qu'elle allait faire l'arrogante, elle ne savait pas aligner deux mots sans bégayer. Surtout devant un adulte. Surtout devant Evan.

- C'est bon ? Je peux récupérer ma baguette maintenant?

Ah oui c'est vrai j'étais légèrement perdu dans mes pensées et je n'avais pas rendu la baguette à sa propriétaire. Je la tendis donc à Rowena et lui sourit :

-Tiens, je te fais confiance.

Je ris alors de cette rencontre, c'était quand même assez comique. Deux personnes aussi timides l'une que l'autre avec 15 ans d'écart qui se battait comme si ils avaient 6 ans. Je ne pus m'empêcher de tomber par terre, épuisé, cela faisait désormais trop longtemps que je n'avais pas mangé, je sentais mes forces qui commençaient à peine à me quitter. Je ne sentais plus vraiment mes jambes, juste quelques fourmillements dans les cuisses.

Mon regard se posa alors sur Rowena, quelque chose s'était effectué en moi, je ne savais pas vraiment quoi. Ces derniers temps avaient été compliqués pour moi, plein d'émotions que je n'étais pas apte à contrôler. J'analysai la jeune gryffondor devant moi pour la seconde fois, ces vêtements étaient pleins de terre et ses beaux cheveux retombaient sur ses épaules complétement ébouriffés. Je ne sais pas si cela venait de moi ou d'elle mais je lui trouvais quelque chose d'unique, quelque chose à elle. Cette chose donnait envie de lui parler, de faire plus ample connaissance avec la jeune élève.

Rowena avait toujours la tête levée et commençait à avoir le soleil dans les yeux. Et elle s'impatientait. Evan fit enfin un geste pour lui rendre sa baguette.

- Tiens, je te fais confiance.

C'est vrai que Rowena avait vraiment la tête de la meurtrière par excellence, surtout à 11 ans, et en chutant et avalant de la terre. Soudain,  Evan se mit à rire, ce qui étonna la jeune fille. Il était fou, elle n'avait pas d'autre explication. En plus il s'était assis tranquillement par terre. Rowena vit alors qu'il la regardait et se sentit vraiment observée. Elle regarda alors sa tenue : une robe censée être noire qui était maintenant marron, de la terre un peu partout sur le visage, ses cheveux complètement emmêlés  qui retombaient sur ses épaules. Elle se sentit encore plus idiote qu'à l'accoutumée. Et pourtant, Merlin savait qu'elle se trouvait bête.

- Heu oui ? Y a quelque chose de drôle ? Parce que moi je vois pas vraiment là... Parce que si c'est pour la terre, c'est pas drôle! On peut pas tous regarder où on court! Et en plus vous êtes assis sur une fourmilière. Ça, c'est le seul truc qui pourrait être amusant.

Bon, elle continuait la mauvaise foi, il n'y avait aucune fourmilière là où il était assis. Mais ça l'énervait de le voir rire alors qu'elle était énervée. Enfin, elle était pas enervée elle se sentait juste TRES ridicule. Elle se tenait debout, de manière un peu statique, et se sentait très mal à l'aise. Et encore plus idiote.

- Heu oui ? Y a quelque chose de drôle ? Parce que moi je vois pas vraiment là... Parce que si c'est pour la terre, c'est pas drôle! On peut pas tous regarder où on court! Et en plus vous êtes assis sur une fourmilière. Ça, c'est le seul truc qui pourrait être amusant.

Rowena avait vraisemblablement entendu mon rire, ce que j'aurais bien voulu éviter. Apparemment, elle l'avait plutôt mal pris. Une fourmilière ? J'avais vécu assez longtemps dans la forêt et avais fait assez de fois l'erreur de m'assoir sur une fourmilière pour les repérer. Je vérifie cependant l'endroit où je m'étais laissé tomber. Seulement quelques insectes marchaient et rampaient sur le sol, mais aucune trace de fourmis. Je me retourna vers la jeune élève :

-Oui il y a en effet quelque chose d'assez amusant. Nous qui sommes si timides, on se retrouve complètement ridicule et ouvert à une personne que l'on ne connait que depuis quelques minutes. Il y a une semaine, je n'aurais jamais imaginé rencontrer ne serait-ce une personne et me voilà presque vide de mes forces devant une enfant de 11 ans couverte de terre. Comme quoi le destin peut se montrer tout autre que l'on ne l'espère.

Rowena se tenait droite comme un piquet et avait l'air légèrement mal à l'aise. Elle ne faisait qu'empirer son cas. Malgré ma fatigue, je me sentais bien ici, à parler avec Rowena, cependant, le soleil était déjà bas dans le ciel et la gryffondor devait bien rentrer à jour. Je lui souris alors, une expression presque déçue sur le visage :

-Il est peut-être temps temps que tu retournes à Poudlard Rowena. Et puis je devrais pouvoir me débrouiller pour rentrer seul chez moi, après tout je suis grand, nan ?

Non sans difficultés, je me levai alors et me dirigeai vers Rowena. Je ne savais que faire et décidai de m'en remettre à elle.

Rowena regarda Evan bouger avec un petit sourire. Apparemment, il l'avait crue quand elle lui avait dit qu'il était assis sur une fourmilière. Enfin, c'était en tous cas l'impression qu'il donnait. Lorsqu'il se retourna vers elle, elle baissa les yeux et joua avec ses cheveux. Assumer, c'était pas trop son truc. Il lui répondit soudainement:

-Il est peut-être temps temps que tu retournes à Poudlard Rowena. Et puis je devrais pouvoir me débrouiller pour rentrer seul chez moi, après tout je suis grand, nan ?

Rowena, sans savoir réellement pourquoi, sentit son coeur se serrer. Elle ne voulait pas qu'il parte. C'était complètement ridicule car, vu la manière dont elle lui avait parlé, elle ne s'était pas montrée très agréable, mais quand même.

- Oui, ce serait logique.

Elle lui fit un sourire pauvre. Elle avait une envie folle de lui parler encore (oui, elle était très extrême dans ses sentiments, après avoir eu envie de le tuer, voilà qu'elle ne voulait plus le quitter).
La seule chose qu'elle put prononcer fut :

- Vous voulez toujours pas de chocolat ?

Le visage de Rowena se tordit légèrement, cette grimace se balançait entre de la tristesse et de la mal-aisance. Elle acquiesça cependant :

- Oui, ce serait logique.

Elle me servit un sourire peu convaincant qui révélait bien ses sentiments. Je ne pus m'empêcher de moi-même m'attrister, comme si les ondes négatives que produisait Rowena s'incrustaient dans ma tête. Elle me fît alors une proposition alléchante:

- Vous voulez toujours pas de chocolat ?

Je n'avais aucune raison et aucune envie de refuser du bon chocolat mais si j'avais bien compris, le chocolat qu'elle voulait m'offrir se trouvait dans Poudlard. J'hésitais, je ne savais que faire, je n'allais pas faire faire des allers retours à la jeune fille juste pour du chocolat. Mais d'un autre côté, je commençais vraiment à me sentir mou.

-Du chocolat... Pourquoi pas.

J'avais fini par craquer, en même temps du chocolat ça ne se refuse pas. Je ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Je n'allais tout de même pas demander à la jeune gryffondor de me donner à manger.

-Nan, finalement non. Je devrais bien pouvoir me débrouiller seul, l'endroit est plein d'animaux comestible... j'espère.

Me débrouiller seul, faible comme je le suis ? Ça m'étonnerait. J'arriverais peut-être à faire un piège pour attraper un lapin et encore. La fatigue prit le dessus et mes paupières se faisaient lourdes. Je m'adossa donc à un arbre et me laissa tomber. Cette scène était des plus ridicules, moi qui me asseyai et me levai chaque minute, à peine capable de tenir sur mes jambes, et Rowena debout qui ne savait pas non plus quoi faire. C'était assez embarrassant comme moment, mais je ne me souciai guère de cela.

-De toute façon, chocolat ou pas, je vais avoir besoin de repos alors je te laisse le choix de faire ce qui te paraît le plus raisonnable.

Evan avait l'air épuisé. Au bout du rouleau. Et apparemment, il était très hésitant: un coup il voulait du chocolat, un coup il n'en voulait plus. Finalement, il lui dit :

-De toute façon, chocolat ou pas, je vais avoir besoin de repos alors je te laisse le choix de faire ce qui te paraît le plus raisonnable

Ok. Donc il la laissait faire un choix (mauvaise idée en soi). Elle décida de se montrer gentille et compréhensive. Il devait être affamé. Et puis, elle en avait beaucoup du chocolat.

- D'accord. Alors heu... bougez pas... Je reviens de suite.

Comme si il pouvait aller loin. Rowena partit en courant, en priant pour qu'il n'y ait aucune racine ce coup-ci.
Elle réussit à atteindre le Grand Hall sans problèmes et monta les escaliers quatre à quatre. Elle atteignit son dortoir, puis fouilla et récupéra le chocolat, et pris quelques dragées surprises, en espérant que ce ne soit pas les pires. Elle redescendit et s'apprêtait à ressortir quand..

- Miss Selwyn! Miss Selwyn!

Elle se retourna, en priant pour que ce ne soit pas long, et suivit la personne qui l'appelait. Cependant, une fois dans son bureau, la personne lui parla, encore et encore. Et Evan qui attendait dehors... Elle sentait le chocolat fondre entre ses doigts et le soleil disparaître au loin. Quand, enfin elle put repartir, il était tard. Rowena fit en sorte de cacher sa déception et partit manger. Tout ce qu'elle pouvait faire, désormais, c'était espérer le croiser un jour sur le chemin de traverse. Ou à Pré-au-Lard.

- D'accord. Alors heu... bougez pas... Je reviens de suite.

Son hésitation se ressentait très clairement dans sa voix, elle n'était apparemment pas très sûre d'elle. Je n'avais pas tiqué tout de suite mais elle me vouvoyait toujours depuis tout à l'heure, c'était assez perturbant étant donné qu'elle s'était ridiculisée devant moi quelques minutes plus tôt. Elle tourna alors les talons et s'éloigna, la silhouette se rapetissait jusqu'à la taille d'une simple mouche pour finalement disparaitre derrière un arbre. J'espérais qu'elle reviendrait vite, la fatigue prenait de plus en plus possession de ma conscience. Je luttai cependant de tout mon possible pour rester éveillé.

Les minutes passaient et les heures semblaient les accompagner. Le soleil tombait en même temps que mon espoir et au coucher de l'astre, je compris que Rowena ne reviendrait pas et que j'étais condamné à ne rien manger et ne rien boire. J'étais ,ironiquement, responsable de cette situation ; j'aurais pus transplaner quand j'en avais encore les forces mais j'avais voulu faire le malin et me voilà à attendre mon heure. Perdu entre le sommeil et l'éveil et perdu dans une immense forêt, j'acceptai le dur sort qui m'attendais. Ne sentant plus ni mes jambes ni mes bras, j'avais l'impression que seul mon cœur peinait à survivre. Et pour me rendre la tâche encore plus difficile à vivre, j'avais un désir fou de chocolat. C'est alors dans cette sombre forêt que je plongeai dans une sombre inconscience qui déciderait de mon sombre destin.