Ma chute ne lui avait fait aucun effet, la chaleur et la douleur me faisait presque penser qu’elle conduisait de plus en plus brusquement, néanmoins je sentis l’air frais sortir de la fenêtre qu’elle avait tout de même ouverte. J’étais content que cette folle furieuse ait au moins compris ce que je désirais, peut être avait elle fait ça seulement pour aérer, après tout mon odorat ne détectait que l’odeur du sang.

Elle finit enfin par se garer, elle sortit de la voiture sans me prêter la moindre attention. Soudain, le doute s’insinua en moi. Qu’avait-elle l’intention de faire ? Allait-elle me redonner à un restaurant ? A un vétérinaire pour mes organes ? A un empailleur ? Une suite de questions de plus en plus farfelues traversaient mon esprit jusqu’à ce  qu’elle revienne enfin pour ouvrir la porte arrière. En silence, elle me porta sur son épaule écrasant ma blessure ; sans doute pour éviter que le sang ne dégouline sur le trottoir, cela pourrait causer pas mal d’ennuis. C’était astucieux mais cela faisait tout de même très mal. Je m’efforçais de n’émettre aucun son, malgré le fait que je ne savais pas si le mieux serait qu’une personne extérieur vienne à mon secours ou si cette mystérieuse tueuse allait réellement m’aider.

Elle devait faire des exercices musculaires pour pouvoir porter sur son épaule un chien de mon gabarit sans montrer de gros signes d’efforts. En temps normal, une femme de cette tranche m’aurait plut, je me serais intéressé à elle et j’aurais certainement fleureté sans aucune limite. Mais à ce moment précis je ne savais pas ce qu’elle comptait vraiment faire de moi et c’était une moldue, peut être qu’elle ne perdrait pas une seconde pour dégainer sa mystérieuse arme et me tirer dessus… Après avoir ouvert la porte de son appartement, elle me déposa par terre et repartit dehors.

J’avais beau être seul, je n’essaierais pas de profiter de cet instant pour tenter quoique ce soit, j’avais beaucoup trop mal, ma jambe était tellement engourdit que je m’inquiétais pour son avenir. J’avais chaud, je devais avoir une grosse fièvre. Tout à coup, je croyais avoir une hallucination ; Alyzea se tenait devant moi, son visage était indescriptible. Sans perdre de temps, une fiole apparue dans sa main, elle retira le bouchon et me la fit boire tout entière. Je savais que je n’avais aucune raison de protester, après tout elle ne me voulait pas de mal et ne risquerait pas sa vie à ça. Aussi vite qu’elle était arrivée, elle disparut.

La seconde d’après, je vis la porte s’ouvrir de nouveau, elle était revenue et alla chercher des ustensiles ainsi qu’une pince et une seringue ! J’avais déjà eu le droit aux seringues des moldues à la fourrière, ils faisaient des « piqures » comme les insectes.

-Bon le toutou. Je n'ai qu'un tranquillisant donc ça va faire mal, mais au moins ne pourras-tu pas te débattre.

J’avais du mal à me concentrer sur ce qu’elle me disait, mais j’avais plus ou moins compris. Elle allait me guérir et retirer ce qu’elle m’avait mis dans la jambe, enfin une bonne nouvelle. Elle m’enfonça donc l’aiguille dans la peau et injecta le fameux tranquillisant. Elle attendit quelques instants, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre mais petit à petit je sentais l’intégralité de mon corps peser. Quand j’essayais de contracter le moindre muscle, je ne ressentis aucune réaction. Encore une nouvelle expérience qui allait m’apprendre que même le jour les moldues sont dangereux.

Quand elle constata que le moment était venu, armé de sa pince elle commença à me triturer la jambe dans une douleur qui m’était encore inconnu. Ce faire arracher des bouts de chaires était une chose, mais ce faire enfoncer quelque chose de chaud et dur qui restait dans le corps en était une autre. C’était horrible mais cela ne dura que quelques instants, pourtant ça n’avait pas l’air d’être simple, elle devait donc en avoir l’habitude. Je tournais de l’œil pour essayer d’identifier ce qui m’avait fait tant de dégâts ; cela ne ressemblait à rien de courant chez les sorciers, cependant je pense en avoir déjà vu chez un fermier dans une boîte en métal. Et moi qui faisais le malin à embêter les fermiers jusqu’à ce qu’il sorte leurs armes, j’avais eux de la chance de ne pas me faire toucher malgré toutes leurs tentatives.

J’eus ensuite le droit à un rinçage douloureux puis à un bandage bien serré, cette fille savait vraiment faire beaucoup de chose, et ça ne faisait que quelques heures que je la connaissais, elle allait certainement continuer à me surprendre. J’essaierais d’en faire de même pour lui prouver que ceci n’était qu’une erreur d’égarement.

Une nouvelle fois elle partit mais dans une pièce de l’appartement, sans doute pour nettoyer tout ce sang. Pour ma part, je sentais encore la douleur mais moins atroce qu’avant ; pour autant son « tranquillisant » me faisait toujours effet et m’empêchais de bouger le moindre membre. Je restais donc la où j’étais à attendre la suite des événements avec moins d’inquiétude qu’auparavant sachant maintenant qu’elle ne me ferait clairement aucun mal.

Maintenant que j’étais tranquille, je me remémorais le passage d’Alyzea dans cette pièce ainsi que la potion qu’elle m’avait fait boire. Si elle était venue, c’était bien évidemment à cause de notre pacte ; elle ne pouvait me laisser mourir sans succomber à son tour. Elle était donc venue pour voir la gravité de la situation et en quelques secondes elle avait simplement décidée de me faire ingérer cette fameuse potion qui m’avait certainement fait plus de bien que je ne pouvais l’imaginer.

Oui, le mieux était de le garder jusqu'à ce qu'il n'y ai plus trace de la blessure, jusqu'à ce que les choses se tassent. Car il y aurait forcément des retentissements après son nouveau meurtre ... Une enquête serait ouverte et elle devrait se montrer prudente durant la durée de cette dernière. Conséquence, même si elle ne pouvait relâcher le chien, elle ne pouvait non plus se permettre d'être vue avec. Dans la précipitation, elle avait oublié les douilles et, si elles ne pouvaient rien apporter sur son identité, elles pouvaient cependant montrer aux enquêteurs que deux coups avaient été tirés et ils rechercheraient donc la deuxième disparue. De plus, le deuxième coup de feu avait dû être entendu aux alentours car elle n'avait pas eu le temps de fixer son silencieux. Et si on la voyait avec un nouveau chien, qui de plus était blessé, quelqu'un finirait bien par faire le rapprochement. Du moins elle l'aurait tout de suite fait. Mais peut être que les autres étaient trop stupides pour ça. Mais bon, mieux valait être prudente au cas où l'un de ses voisins aurait une intelligence supérieure à la moyenne.

Bon ... cette situation allait poser quelques problèmes ... Si le chien ne pouvait sortir, comment allait-il faire ses besoins ? Puis il faudrait le nourrir, l'empêcher de faire des dégâts dans l'appartement ... Vraiment un poids pour elle. Elle avait autre chose à faire que de s'occuper de ça. Elle ne pouvait acheter des croquettes sans que cela se remarque alors le chien mangerait de la viande. Et pour les besoins ... Elle lui ferait un coin dans l'appart et viderait plus souvent ses poubelles. Une fois dans la poubelle commune, personne ne pouvait savoir à qui appartenait les merdes. Et puis, si l'animal lui posait réellement trop de problèmes, elle pourrait toujours le tuer et aller l'enterrer dans un endroit où personne ne le retrouverait. Elle en était capable et savait qu'elle n'hésiterait pas à le faire. Après tout, elle n'avait aucun mal à tuer homme, femme et enfant alors pourquoi cela serait-il différents pour les animaux ?

Elle revint donc dans le salon et fronça les sourcils en sentant une odeur étrange flotter dans l'appartement. Bah ... le chien avait dû traîner un peu partout et emmener quantité de saloperies dans son poil. Hm. En voyant le sang qui s'était écoulé par terre, elle retourna chercher le nécessaire et nettoya en profondeur chaque tâche qu'elle apercevait. Il faudrait en plus de ça qu'elle enterre ses affaires car elles étaient imprégnées de sang. Tant pis. Ce n'est pas comme si elle n'avait pas l'argent pour s'en racheter une montagne si elle le souhaitait. L'argent ne l'intéressait pas mais elle devait avouer que c'était tout de même bien pratique.

Encore deux trois ajustements ... la fermeture des rideaux devant les fenêtres, la pose de journaux dans un coin pour les besoins ... Tout était prêt. De toute façon elle ne recevait jamais de visite alors à l'intérieur elle ne craignait rien. Personne d'autre qu'elle n'avait pénétré cet appartement depuis qu'elle en avait fait l'acquisition.

Elle alla chercher un morceau de viande cru qu'elle offrit au chien pour qu'il récupère plus facilement ses forces puis sortit de son sac tout son attirail de la parfaite tueuse et rangea tout minutieusement dans les tiroirs auquel ils appartenaient.

Oui, elle aimait l'ordre, les choses bien à leur place et bien préparées. Ça évitait les mauvaises surprise. Ainsi, elle était toujours prête à n'importe quelle éventualité.

Au bout de quelques minutes je sentais mes sens redevenir habituel, je tentais de contracter mes muscles et réussi plus ou moins. Soulagé, je la regardais revenir, elle fronça les sourcils comme si quelque chose la contrariait. Le temps qu’elle revienne, je me mettais en sphinx et regardais le sang autour de moi. Heureusement que Lyzzie était venue parce qu’il devait également en avoir une quantité dans la voiture et sur le trottoir…

Elle arriva avec des outils de nettoyage et s’activa à la tâche, je voulus me lever pour me décalé mais impossible. Je restais donc là où j’étais et tentais de me faire petit. Elle finit rapidement et repartit fermer les rideaux et poser des journaux dans un coin de la pièce. Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Me poser là bas ? C’était mon cou-couche panier ? Ca n’allait pas être très confortable… Bah ce n’était pas grave, je ferrais avec, puis c’était toujours plus confortable que de dormir dehors dans une ruelle.
Elle repartir une nouvelle fois, décidément cette femme ne tenait jamais en place ! Comment faisait-elle pour avoir autant d’énergie à s’activer de cette façon toute la journée. De plus, elle devait certainement être dans cet état tous les jours… Elle s’ennuiera terriblement quand elle sera une vieille mamie incapable de marcher. Et encore, il faudrait qu’elle vive jusque là.

Elle réapparue avec un jolie morceau de viande cru. Quand elle le posa devant moi je remuais la queue, content. Ceci n’était rien que pour moi ! Sans perdre un instant j’attaquais mon repas, arrachant bouché par bouché j’engloutis la pièce en quelques minutes.

Je me léchais les babines et décidais de me lever, le temps que je mange les derniers effets de l’anesthésiant c’étaient dissipés. Je m’approchais en boitant vers ma gentille tortionnaire pour voir ce qu’elle pouvait bien trafiquer. Elle était en train de ranger ses fameux outils noirs qui tirent des balles, j’aimerais bien tout de même savoir le nom de ses dangereux objets.

Je m’asseyais à côté d’elle pour pouvoir mettre ma patte avant dans un tiroir, je tournais ma tête vers elle et lança un petit aboiement espérant qu’elle comprenne ma requête.

Hm, ça y est, l'anesthésiant ne faisait plus effet. Le chien se dirigea donc vers elle et vint la coller, une patte fourrée dans le tiroir qu'elle voulait refermer. Elle tiqua et enleva la patte de l'animal pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas qu'il fasse ça. Qu'il valait mieux qu'il arrête avant de l'énerver à coup sûr.  

-Ne touche pas. C'est dangereux. Tu veux un nouveau trou pour aller avec le premier ? Non ? Un t'as suffit ? Alors ne met pas ton nez là dedans.

Etait-elle vraiment entrain de parler à un chien ? Elle avait l'impression de se parler à elle même. Qu'y avait-il de plus désolant que de s'adresser à un animal qui ne comprenait rien de ce qu'on lui disait ? Elle soupira et ferma le placard, avant de saisir son arme qu'elle avait utilisé pour tuer l'homme et de la nettoyer consciencieusement avec un chiffon en microfibre, un solvant et une brosse à canon. Le chien l'observait toujours, comme s'il tentait de comprendre ce qu'elle faisait et cela la dérangeait. Elle n'aimait pas la proximité avec un autre être vivant, fut-il seulement un clebs. Elle allait devoir pourtant s'accoutumer à sa présence car sa blessure ne guérirait pas du jour au lendemain ... Malheureusement pour elle, une blessure au sniper faisait des dégâts et était longue à se remettre, si on s'en remettait un jour.

Une fois l'arme entièrement propre, comme elle le souhaitait, elle la rechargea et la glissa à sa ceinture. Et oui, quantité d'armes ne quittaient jamais sa personne, même dans son lit. Elle gardait même toujours une arme blanche sous la douche. Quand on faisait son métier, on ne pouvait savoir à quel moment une attaque surviendrait. C'est pourquoi elle était constamment sur le qui-vive. Elle ne dormait que d'un œil et passait toujours les lieux qu'elle fréquentait au crible avant de s'y aventurer. Cela aurait pu être pénible voir insoutenable comme façon de vivre, mais c'était la sienne depuis tellement d'années que c'en était naturel. Elle doutait que beaucoup de personnes puissent vivre avec un rythme aussi soutenu que le sien, sans céder à la terreur constante ou à la folie. A bien y réfléchir, n'ayant jamais été effrayée par quoi que ce soit dans sa vie, sauf peut être quand elle était petite, elle devait être partiellement tombée dans la folie ... Cette pensée ne la dérangeait pas. A quoi bon ? Ce n'était qu'une réflexion inutile à sa vie et à ses plaisirs. Et puis elle se doutait que sa soif de sang permanente n'était pas une chose courante chez les gens normaux. Mais les gens normaux l'ennuyait.

Elle se releva, saisit le portable prépayé qu'on lui avait donné pour cette mission et appela le seul numéro enregistré dessus.

Deux sonneries retentirent avant que quelqu'un ne décroche. Elle ne prit même pas la peine de se présenter, il savait qui c'était.

-C'est fait. Quand puis-je vous rencontrer pour récupérer la deuxième partie de l'argent ?

Elle eut la réponse rapidement et hocha la tête. Un jour, une heure, un lieu. C'était tout ce qu'il lui fallait. Elle raccrocha et lâcha le téléphone par terre avant de l'écraser sous son talon. Puis elle récupéra les débris et les glissa dans une boîte de céréales vide.

Un schéma bien huilé, bien rôdé, qu'elle changeait régulièrement pour être sûre de ne jamais se faire avoir.

Me menacer à chaque fois que je touchais à quelque chose n'allait pas améliorer notre relation, elle allait devoir prendre sur elle si elle voulait qu'on s'entende bien jusqu'à ce que je sois totalement guéris. Je la suivais comme une seconde ombre et analysais attentivement ce qu'elle faisait. Si je comprenais bien le peu de ce qu'elle avait dit au téléphone cela correspondait à une finalisation de contrat. Moi même qui avait tué quelques têtes pour me faire des économies procédaient plus ou moins de la même façon. Je me trouvais donc en compagnie d'une tueuse à gage moldue, j'avais raison sur mes soupçons de détraquée mentale. Quoi que... Après tout, je l'avais également fait et je ne me pensais pas fou. Justement je me trouvais très malin, tuer des gens sans que personne ne me soupçonne de quoique ce soit prouvait que j'étais organisé et minutieux.

S'amusait-elle autant que moi à tuer des ordures dépourvues d'utilités ? Qu'est-ce qui la poussait à faire ça ? Comment était-elle devenue cette exécutrice au sang froid olympien ? Est-ce qu'elle aurait encore un bon steak pour moi ? Quand est-ce qu'on allait faire un petit tour dehors ?

je l'avais suivis en claudiquant quand elle ramassa les débris du téléphone pour les ranger dans une boîte vide. C'était un raisonnement très étrange, mais après tout les moldues faisaient beaucoup de choses inexplicables. J'espérais que son rendez-vous se passe ce soir comme ça je pourrais prendre l'air, même si ce n'était pas très pratique avec ma jambe hors service. Etant donné que j'avais encore de la place dans mon estomac pour quelques grammes supplémentaires, je poussais sur ma patte arrière valide et posais celles d'avant sur le comptoir. Debout de cette façon je faisais à peu près sa taille. Je percevais enfin la beauté de ses yeux bleus, son visage était loin d'être laid. Je m'attardais sur la commissure de ses lèvres en me demandant si c'était réellement de nourriture dont j'avais faim.

Je n'avais pas essayé de me remettre en cause face à mon action dans la forêt, j'avais eus un coup de bleus qui aurait pu me coûter la vie et je n'avais pas à remuer d'avantage la plaie. Je devais me ressaisir, ne plus penser à ses conneries, si j'étais seul c'était en partie ma faute, par ma propre façon de vivre et mes actes face aux gens qui me rencontraient. Si je voulais améliorer mes problèmes je devais agir de manière différente, je devais changer, faire de moi quelqu'un de meilleur. Mais comment ? Tout ce que je pensais en voyant cette femme en face de moi n'était pas très chaste et je ne devais pas me permettre de changer de forme, elle devait avoir la gâchette facile. Comme les arbalètes j'avais repéré une forme similaire pendant quelle nettoyait son arme.

Rester en si jolie compagnie et de ne pas pouvoir en profiter était une réalité contrariante. Mais je venais de me dire qu'il fallait peut être que je change de comportement et pour cela si je ne faisait rien avec cette femme serait peut être une étape vers quelque chose de nouveau ? Je pensais trop, je ne comprenais même plus ce que je me racontais, peut être un contre coup de mon opération. Le mieux serais de ne plus penser à tout ça et de revenir sur ce qui m'avait fait lever au départ, c'est-à-dire de la nourriture. Je me remis donc sur mes trois pattes en faisant attention à me quatrième. Je boitais jusqu'au placard froid et grattait dessus en regardant ma maîtresse de maison. C'était un geste simple qu'elle comprendrait certainement, manger ne me fera pas aller mieux dans ma tête mais me permettrait d'occuper mon esprit pendant quelques minutes.

Ce chien était super mal élevé. Mettre ses pattes dégoûtantes sur son comptoir... Savait-il que c'était là qu'elle préparait sa nourriture ? C'était anti-hygiénique. Elle ne savait pas à qui appartenait ce chien avant mais ils l'avaient très mal dressé. Ou alors il n'avait jamais eu de maître. Toujours est-il qu'il allait falloir qu'il se comporte comme un vrai chien et qu'il reste à sa place. Elle ne comptait pas passer ses journées à surveiller s'il n'était pas entrain de faire une connerie là où elle ne pouvait le voir. Elle avait bien assez de choses à faire sans devoir se rajouter le dressage d'un crétin de cabot. S'il n'arrêtait pas de la fixer, elle allait finir par s'énerver. Elle n'aimait pas qu'on la dévisage. Que ce soit un humain ou un animal bizarre.

Elle allait faire un geste pour le faire descendre de son meuble de cuisine quand il en descendit lui même. Bon, une bonne chose de faite. S'il réalisait lui même qu'il faisait quelque chose qu'elle n'aimait pas, ce serait vraiment une bonne chose. Mais si elle doutait qu'un animal puisse avoir assez d'intelligence pour ça. Elle allait sortir de la cuisine quand elle remarqua qu'il s'était approché d'un placard pour y gratter avec sa patte. Elle pencha sa tête sur le côté. Ce chien avait vraiment une attitude assez étrange. Enfin, peut être que ses maîtres avaient l'habitude de mettre de la nourriture pour le chien dans des placards bas. Bon, elle allait devoir faire des courses. Il était hors de question qu'elle lui donne de la viande tout les jours. En attendant, comme il semblait avoir faim et qu'il était alité, elle ouvrit le frigo et lui lança un nouveau bout de viande crue. Elle espérait qu'il se satisferait de ça car c'était tout ce qu'elle lui donnerait pour le moment. Ce faisant, elle remarqua qu'elle n'avait plus grand chose à faire à manger pour elle même. Elle leva les yeux au ciel. Elle allait devoir passer dans un magasin plus rapidement que prévu. Et acheter des croquettes, il ne fallait pas qu'elle oublie.

Soupirant, elle passa dans le salon, vérifia que son flingue était bien à sa hanche puis glissa deux lames sur elle, une à son poignet et une sur le côté du sein. Elle prit un grand sac pour y mettre ses achats une fois effectués puis, après avoir jeté un dernier coup d’œil au chien, sortit de son appartement et ferma derrière elle à clé.