J’étais sous ma forme animale depuis plusieurs jours, je ne m’étais pas changé pour quoi que ce soit, ma décision était claire et nette, je n’avais jamais eu autant de problèmes qu’en reprenant mon apparence humaine. Huit ans de débauche, à dériver de plus en plus vers une cécité volontaire ; devenir aveugle dans les conneries de l’homme et d’y couler, je m’étais volontairement attaché une encre au pied et j’avais sauté dans l’eau. J’étais arrivé à Londres en pleine nuit, j’avais marché à travers la capitale la tête basse ignorant les passants qui me regardaient de travers. Après l’évènement perturbateur que je mettais subis, je me sentais étrangement mieux, comme quoi ce vider un coup faisait toujours du bien. Je tachais de ne plus y penser et de penser au présent, sans rabâcher le passé ou inventer l’avenir.

J’entamais ma marche funeste jusqu’à sentir les trottoirs en pavés droits et lisses comme de la pierre polie, je relevais la tête pour voir une rangée de maisons identiques collées les une aux autres. J’étais certainement arrivé dans le quartier riche, m’intéressant un peu plus à ce qui m’entourait, je trottais vers les somptueuses maisons aux couleurs vives, entourées de plantes traitées par des professionnels et clôturées par des barres de fers forgées par des artisans. Chacun de ces résidents avaient dépensées des fortunes pour avoir chacun leurs petits châteaux, avec leurs jardins et leurs remparts.

Je m’étais arrêté devant une maison où la clôture était ouverte, sans m’en être aperçu j’avais  passé le portail et je m’étais assis devant une superbe voiture rouge. Son propriétaire était à côté et armé d’un tuyau d’arrosage il rinçait son véhicule avec une admiration perverse, il devait l’aimer plus que tout, vu qu’il ne m’avait pas remarqué. Si bien, qu’une petite idée germa dans mon esprit. Pendant qu’il faisait le tour de sa fierté, je levais la patte arrière et y lançait un jet d’urine qui alla directement s’écraser contre une de ses roues pour couler doucement jusqu’au sol. Quand il tomba sur moi, il poussa un hurlement et m’aspergea avec son tuyau d’arrosage, d’un bond j’allais me cacher de l’autre côté de la voiture. Mais il n’allait pas me laisser ainsi, il fit le tour, et encore un tour, jusqu’à ce que son tuyau n’ait plus de longueur. Je posais alors les pattes avant sur le capot, aboyant pour attirer son attention, je rayais le devant de sa carrosserie avec mes griffes.

Comme son arme n’était plus utilisable, il s’accroupit pour ramasser quelque chose, attisé par ma curiosité je descendais de la voiture pour aller voir ce qu’il prenait. Une brique ! Oui, il avait une brique dans la main et il me la jeta dessus, en plein dans les côtes, je poussais un glapissement de douleur. Il se dirigea vers moi pour m’infliger un coup de pied mais je me redressais vivement pour lui sauter dessus et lui mordre le cou sans ménagement. Je n’allais pas me laisser faire par un stupide moldu plein de livres, j’avais promis de ne plus voler d’objet à Londres mais je pouvais toujours en tuer, tant que ce n’était pas Alyzea, évidemment.

Après avoir enfoncé mes crocs dans sa chaire, une explosion me déchira la jambe ; je m'effondrais dans un glapissement de douleur. Ce n'était pas lui, il n'avait rien dans les mains et le coup venait de l'extérieur, il y avait un second agresseur. Ma douleur était tellement puissant que je me retrouvais paralyser au sol, jamais je n'avais ressentit quelque chose d'aussi chaud et intense. Les secondes suivante une femme apparue, je voulus m'écarter mais j'avais beaucoup trop mal, il m'était impossible de bouger. Elle me dégagea comme une sac de farine et pointa un étrange et petit outil noir, l'instant d'après une bruit assourdissant retentit.

Quand je reouvris les yeux, l'homme que j'avais mis à terre avait le visage couvert de sang, inerte, il était mort sur le coup. Si son coup avait réussi j'aurais pu finir comme lui, quelques jours avant j'aurais pu mourir seul dans le bois sans aide ; décidemment le Destin voulait que je reste en vie, mais pour quoi ? Ou pour qui ? Comment une chose aussi petite pouvait faire autant de dégâts ? Le folle dangereuse me prit dans ses bras comme un bébé, sa force m'étonna, elle traversa la rue pour me déposer derrière un buisson. Une fois les mains libres, elle commença à ranger une « arme » plus grande que celle qui avait foudroyer l'homme, peut-être était-ce celle là qui m'avait touché. Non, impossible, elle m'aurait pulvérisé ! Quoique... Peut-être que cela servait simplement à couper le son, après tout je n'avais rien entendu par rapport à l'autre, ce qui ma paraissait plausible.

Après mettre son sac dans la voiture elle me porta une nouvelle fois pour me mettre à l'arrière de sa voiture, de toute façon, j'étais incapable de m'enfuir, mais je n'avais pas à m'inquiété, si elle ne m'avais pas encore tuer, c'est qu'elle n'en n'avait pas l'intention. Elle m'emmènera certainement chez elle pour me guérir, ou alors c'était une cinglée qui me laissait vivant pour ne pas abimer ma viande et me jeter dans la casserole dès mon arrivé. Je sentais encore mes tympans vibrer dû à la détonation, ma jambe était couverte de sang, il affluait lentement sur les sièges passagers.

Je voyais ses yeux me fixer un instant dans son miroir, les sourcils froncer elle n'avait pas l'air d'être de très bonne humeur. Je jetais un coup d'œil à ma jambe, elle était imbibé de sang, il collait à mes poil et infestait la bagnole, la douleur était répandu dans toute ma jambe, je la trouvais lourde alors que je n'essayais même pas de la bouger.

J'avais chaud, terriblement chaud, je regardais la fenêtre en imaginant la fraicheur que dégageait la fin de l'hiver ; il me suffirait d'appuyer sur le bouton, je le savais parce que je l'avais déjà fais le jour ou j'avais voler une superbe voiture rouge avec le blason d'un cheval noir. Je me retournais en étouffant ma douleur et grattais le bouton pour l'actionner mais j'étais dans un mauvais angle, je lançais ma patte avec un peu plus de punch pour appuyer sur le bouton, mais ma jambe si lourde et ensanglantée tomba des sièges et je m'écroulais en glapissent de douleur sur le sol de la voiture. Le plus lamentable, c'est que je n'avais même pas réussi à ouvrir la fenêtre, je lâchais un soupir abattu. Qu'est-ce que j'allais bien devenir au mains de cette mystérieuse détraquée ?

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