Je venais tout juste de mon footing matinal. Je referais la porte derrière moi et me dirigeait vers la cuisine. Mais Liz n'y était pas. Ou plutôt n'y était plus. Puis un bruit étrange provenant de la salle de bain m'interloqua, suivi d'une odeur immonde qui me fit mettre la main sous le nez pour atténuer l'intensité.

- Liz, ca va pas ?

- Malade, me répondit-elle le plus simplement du monde avant d'aller se rincer la bouche.

Quelque-chose n'allait pas... Je ne savais pas vraiment quoi, mais mon instinct me soufflait que ce n'était pas juste une maladie. Il y avait autre chose. Je m'approchait d'elle et lui caressai tendrement le dos.

- On devrait aller voir le médecin. Au cas-où.

- D'accord... Il y a un medicomage a Pré au Lard ou on va a Sainte Mangouste ?

Je mis une demi-seconde a réfléchir : Transplaner était clairement déconseillé dans cette situation, et Ste Mangouste était trop loin.

- Le médicomage.

J'alla lui chercher une veste, ainsi qu'un sac en papier pour les nausées éventuelles sur le trajet, vu qu'on ne pouvait y aller qu'à pied. Je sentais une pointe dans mon estomac. Pourvu que ça n'annonçait rien de mauvais...

Nous étions dans la salle d'attente, mais le médicomage nous prit très vite en charge.

- Ne t'inquiète pas chéri, c'est probablement rien. Ca va aller, tentait de me rassurer Liz.

Je voulais y croire. Je voulais penser comme elle, croire que ce n'était que des petites nausées inoffensives, peut-être dû à une quelconque intoxication alimentaire, ou ce genre de chose. Mais je n'arrivais pas à m'ôter de la tête que c'était tout autre chose. Le médicomage me demanda alors de patienter en face de son bureau tandis qu'il auscultait ma fiancée. Mes mains étaient crispées sur mes genoux, dont le droit tapait frénétiquement du pied.

Plus les secondes défilaient, et plus la tension montait en moi. L'attente était insoutenable ! Je pouvais entendre d'ici ce que se disaient Liz et le médicomage, et lorsque j'entendis qu'elle avait du retard sur ses règles, mon sang se figea. Ils revinrent alors, en silence. Je déglutis.

- Toutes mes plus sincères félicitations. Vous êtes enceinte.

Mon cœur eut un raté. Toute la tension qui s'était accumulée depuis quelques minutes était redescendue d'un coup. Si je n'étais pas déjà assis, je serais probablement tombé par terre. Enceinte ? Ça voulait dire que...

Précipitamment, je bondis de ma chaise pour prendre Liz dans mes bras.

- Par contre, vous devrez suivre un régime assez strict. Si vous avez déjà ce genre de problèmes dès le départ, il faudra le respecter soigneusement.

Les mots du médicomages résonnaient dans ma tête, mais je ne l'écoutais que d'une oreille distraite. Nous allions être parents... J'allais être père... Jamais je n'aurais crû ça possible. Même dans mes rêves les plus fous. Je me détacha lentement de ma fiancée et me tourna vers le médicomage.

- Je vous remercie...
- N'hésitez pas à venir ou à envoyer un hibou si vous avez des questions ou un souci.

- Enceinte.

Je comprenais son incrédulité. Même moi j'avais du mal à y croire. J'avais l'impression d'être au beau milieu d'un rêve, et que j'allais être réveillé d'un instant à l'autre. Et bien que je ressentais une certaine anxiété, un sourire s'étira entre mes lèvres, et une larme perla le long de ma joue. Je pris à nouveau dans mes bras, pris entre les rires et les larmes.

- C'est formidable, chérie. On... On va avoir un enfant ! Je suis... je suis si heureux !

- Comment est-ce arrivé ?

...En effet, c'était une bonne question. Pourtant j'avais toujours fait attention. Toujours sauf...

...Ow.

Je crois que je venais de comprendre comment ça avait pu arriver.

- ...Tu te souviens du jour de la St Valentin ?

- Je ne risque pas de l'oublier. Comme dit mon père, il suffit d'une fois...

Un sourire en coin apparut sur mon visage. Ce n'était pas exactement la réponse que j'attendais, mais en même temps, l'imprévisibilité de Liz faisait que je ne pouvais jamais deviner quoi-que ce soit à l'avance avec elle.

- Je ne suis pas très à l'aise avec la magie sur ce sujet... Est ce que... Ca t'ennuierait que je fasse un test Moldu ? Je n'arrive pas bien a... À réaliser.
- D'accord. Pour tout te dire... Moi-même j'ai encore du mal à y croire. Ça me parait si... irréel.

C'était le cas de le dire. Moi, père ? Je n'arrivais pas encore à réaliser.

Elle m'enlaça alors, et serra tendrement mes bras autour d'elle. Qui aurait cru en me couchant hier soir que j'allais vivre une journée pareille aujourd'hui ?

- A ton avis, je peux transplaner ?
- Je n'en sais rien, mais dans le doute, je pense qu'il vaudrait mieux éviter. Je vais aller le chercher moi-même, toi tu te reposeras à l'appartement, d'accord ?

Je lui pris alors tendrement la main et la raccompagna jusqu'à chez nous.

- Allonges-toi, je reviens très vite, lui dis-je avant de l'embrasser et de disparaitre.

Je transplana jusqu'à la pharmacie moldue que je connaissais -en prenant bien soin d’atterrir dans un coin à l'abri des regards, tout de même-, et acheta un test de grossesse. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais une étrange sueur froide. Je me sentais tout d'un coup... mal à l'aise. Pourquoi ? Je décida d'ignorer cette sensation, et retourna très vite à l'appartement. L'odeur de Liz me conduisit jusqu'à la salle de bain.

- Tu as encore des nausées ?, m'enquis-je.

Elle me prit dans ses bras, puis je la laissa effectuer son test en attendant dans la chambre. Le malaise que j'avais ressenti à la pharmacie ne m'avait toujours pas quitté. Mais pourquoi ? Je l'entendis revenir une minute plus tard.

- C'est bien un homme qui a inventé un système aussi mauvais, tiens. Aucune femme n'aurait eu l'idée de faire un truc pareil.

J'esquissai un sourire amusé.

- Qu'est-ce que ça dit ?