Elle avait dit quelque chose de drôle ? Sans comprendre, elle regarda tour à tour son père, Christian, et Matt. Sans comprendre.

« J'ai dit quelque chose de drôle ? De bizarre ? »

Elle fut attirée par le même son que Christian. Et vit comme lui le fantôme. A la réaction de Matt et de son père, elle comprit qu'ils ne la voyaient pas du tout. Ni ne l'entendaient. Un coup d’œil à son détecteur lui indiqua une activité électromagnétique suspecte. Ses yeux pétillèrent.

« Un fantôme.... Il y a un fantôme... »

Elle fouillait dans son sac pour prendre son appareil photo -un appareil photo 100% moldu, numérique. Elle se demandait si elle verrait le fantôme normalement ou pas sur la photo, si son père pourrait voir quelque chose. Quoique normalement, il fallait mettre en place tout un protocole pour ceci. Mais.... Elle ne pourrait pas vraiment le faire.

« Hein, moi, plus maligne ? »

Elle rougit fortement, devenant complètement pivoine, avant de contredire le fantôme, alors que son père se demandait de quoi elle causait.

« Vousvoustrompezmadame. Christianestbienplusintelligentquemoi. Enpluslui, ilsaitlancerdessortssansqueçafinisseencatastropheoubizarerie. Ilestdéjàenseptièmeannéealorsilsaitbeaucoupplusdechosesquemoienplus. »

Elle était bizarre quand même ce fantôme. En tout cas, même Alistine se rendait compte que le spectre était particulièrement antipathique. Imitant le frère de Chris, elle se mit à bouder.

« Pourquoionleferait ? Elleestméchante. »

C'est qu'elle se sentait très concernée par les moldus. Il y avait vraiment des fantômes ici, n'était-ce pas normal de les chercher ? En tout cas, elle, elle comprenait la curiosité des hommes.

« Pourquoielleestobligéederesterlà ? LeprofesseurGreengrasspartagebiensontempsentrePoudlardetsonmanoir, c'estellequinousl'adit.»

Mais bon, d'accord.... Elle allait aider. Sauf que pour le moment, elle ne voyait pas comment.

« Leproblème, c'estqu'ilssontpersuadésàcausedenousqu'ilyabiendesfantômesici. Etjenepensepasqueleseffrayermarche. Aucontraire, çagonfleralaréputationdulieu. »

« Non. »

C'était le père d'Alistine qui avait répondu, très tranchant, avant d'expliquer quelque peu cette réponse si catégorique.

« Premièrement, ce ne serait que temporaire. Secondement, songes tu aux conséquences de cela ? Une fausse alerte à la bombe, ça peut nous coûter cher. »

Pendant ce temps là, la petite Serdaigle réfléchissait à toute vitesse.

« Ilsuffiraitdemontreràtouslasupercheriequ'ilyaici. Parexemple, sionfaitgrillerundeleurappareiletqueçaprovoqueungrosincendie. Yaurauneenquêteetlesgensserontaccusésd'escroquerieetdemiseendangerd'autruioudestrucscommeça. »

Ce ne serait pas si compliqué en plus. Pas avec la magie comme aide du moins.

Elle secoua légèrement la tête, avant de reprendre la carte, et d'expliquer.

« Sionveutfaireungrosincendiefacilementcontrôlable, lemieuxseraitdetrouverlegénérateurdetouscesappareils. Ildevraitêtrequelquepartnonloindetousceuxqu'onatrouvé. Maisassezàl'écartpourquelestouristesunpeucurieuxneletrouventpas. Oualors... Oualors, onarriveàsuivrelefil. Ildoitbienêtreenterré. »

Elle fixait, songeuse, tour à tour la carte puis l'étrange appareil qui modifiait le champs électromagnétique autour d'eux.

« Ilsontprécisésdeszonesinterditesspécifiquesounon ? Personnellement, c'estlàbasquej'iraiscacherquelquechose. Voussavez, commelaPierrePhilosophaleplanquéedansuneaileinterditecardangereuse. »

Alistine ne mit pas longtemps à écarter les branches, pour faire apparaître une petite construction en béton, dotée d'une porte. Aucune indication dessus. Mais alors qu'elle tendit la main pour ouvrir la petite porte, et ainsi découvrir l'appareil électrique qui se trouvait sans doute à l'intérieur, elle fut stoppée par son père.

« Il ne faut surtout pas toucher quelque chose à mains nues. Ce pourrait nous électrocuter, et ce de façon fatale, à moins que Chris ne connaisse un sort miraculeux pour nous éviter la mort. Mais je suppose que vous avez en réserve plusieurs tours pour manipuler à distance, non ? »

Alistine hocha de la tête, et se tourna vers Christian afin qu'il ouvre la porte. Puis, une fois face au générateur, elle lui indiqua quels branchements et quels réglages modifier.

« Voilà, ilestensurtension. Bientôt, ildevraitnousfaireunepetiteexplosion. Onferaitmieuxdelerefermer, lereplanquer, effacernostracesetsurtout... Déguerpir ! »

Les quatre complices rejoignirent rapidement le groupe. Fort heureusement, personne n'avait remarqué leur absence. Alistine ne tarda pas à rejoindre un autre groupe, qui parlait des interférences magnétiques des fantômes.

Au final, elle était contente, parce qu'elle avait au moins réussi à confirmer ça. Cela lui donnait toute sortes d'idées pour la suite.

Mais tout à coup, les conversations furent stoppées par un grondement. Puis un cri retentit. Comme les autres, Alistine regarda dans la direction que montrait un participant : des flammes s'élevaient.

Et elle n'eut même pas besoin de jouer la comédie pour apparaître paniquée.

C'est son père qui l'attrapa par le bras pour la rassurer. Bientôt, le quatuor infernal se rejoignit. Son père la confia aux deux garçons, avant d'aller tonitruer aux autres moldus quelques ordres. Il prenait les choses en mains, petit à petit.

« Ouijesuppose. Maisonaquandmêmefaitplusdedégâtsquejenepensaisdeprimeabord. Jen'avaisencorejamaismisdegénérateuraussigrosensurtension. Enplus, ladernièrefoisquejel'aifait, monprofesseurdephysiqueavaitvoulum'exclureducollège. »

Et elle en frissonnait encore de terreur. Pompiers et policiers ne tardèrent pas à arriver. Elle vit son père se diriger vers eux. Leur parler. Puis revenir vers elle.

« Nous devrons tous être interrogés pour leur enquête, naturellement. Mais comme vous trois êtes mineurs, disons qu'ils pourraient bien se passer de votre témoignage. Alistine, pour nous, ce sera demain. On va dans un hôtel non loin. Je serais un père indigne si je laissais ma fille si près d'un incendie, n'est ce pas ? »

Il souriait aux deux garçons, leur accorda une solide poignée de main, avant d'emporter avec lui sa fille.

« AurevoirChristian ! J'espèrequejetereverraisàPoudlard ! »