« Pourquoitum'appelleschef ? Jenesuispastonchef, jenesuislechefdepersonne. Cen'estvraimentpaslogiquedutout, oualorsjenecomprendsrien. Jecroisquejenecomprendsrien, jenecomprendsjamaislesautres, c'esttropcompliquépourmoi. Lessciencesetlespotions, c'estbeaucoupplussimple. Mêmelamétamorphosec'estplussimple ! »

Son père l'éloigna doucement des deux frères, pressentant qu'ils auraient à parler un peu, et qu'Alistine n'allait certainement pas les laisser tranquille. Pas tous les jours faciles d'empêcher une fille surdouée de provoquer sans cesse des tensions chez les autres, il se demandait souvent comment elle y arrivait, dans son école. Ils arrivèrent mine de rien rapidement à rejoindre le groupe.

« Et bien nous sommes passés devant plusieurs zones avec une activité electromagnétique étrange. Ca a certainement un rapport avec les activités surnaturelles du manoir, j'ai hâte d'être à cette nuit. »

Aussitôt, évidemment, Alistine l'interrogea plus en avant....

« Maisvousn'avezpasregardés'ilyavaituneautreraisonàcetteactivité ? Vous avezexaminéleslieux ? Vousaveztrouverquelquechosed'autresortantdel'ordinaire, oupermettantd'expliquerl'activitéenregistrée ? »

Oh, c'est vrai, Matt était un scientifique, il avait fait des études en chimie ! Derrière l'adolescent, elle hochait de la tête à ses dires, avec force conviction, quand ils furent rejoint par la dame s'occupant du groupe.

« Nous présentons ces runes à des passionnés depuis plusieurs années maintenant. Nous avons déjà recherché toute autre cause à ces phénomênes, mais il n'y en a pas. La dernière est donc qu'il s'agit d'une manifestation des fantômes que nous recherchons. Si vous êtes venus ici uniquement pour nous faire ce genre de remarques acerbes sur notre façon de travailler, et puisque vous n'avez pas l'air de considérer les fantômes comme un phénomène possible, je vous inviterais à quitter ces ruines. Immédiatement. »

Ah non, ah non ah non ! Il ne fallait pas. La mine d'Alistine se décomposa immédiatement. Même si c'était des escrocs, elle voulait aller au bout.

« Nous ne sommes pas venus de Londres pour rien, miss. Ma fille est réellement passionnée par ceci. N'est ce pas la marque d'une personne passionnée par la recherche scientifique d'envisager chaque possibilité. »

Son père sembla calmer la femme. Et aussitôt à Alistine d’enchaîner.

« Vousavezfaitdesrelevésdesrochesdelarégion ? J'aimeraisbeaucouplesvoirducoup. Cedoitêtretrèsintéressant. J'aimeraisbeaucoupquevousmeparliezplusendétaildecesvérificationsquevousavezfaites. Et voir par moi même où sont ces zones. Ellesontunehistoireparticulière ? Jeveuxdire, ellescorrespondentàquelquechosehistoriquement ? Sic'estlecas, celanefaitquefavoriserla thèsedelamanifestationfantômatique. »

Enfin, c'est ce que les moldus semblent croire, et elle était persuadée qu'ils avaient du monter une bien jolie histoire là dessus. Oui, si c'était le cas, cela favorisait la thèse du fantôme... Et donc les intérêts de ces affreux bonhommes.

La femme fit plusieurs grimaces, qu'Alistine trouvait particulièrement hiddeuses, puis, après un petit moment, hocha simplement des épaules en concluant qu'ils pouvaient rester, mais qu'elle les aurait l'oeil. Hum, ça ne semblait pas bien parti pour tenter de retrouver d'autres bobines. Mais ils avaient un petit avantage secret. Un sorcier. Et ses potions. Alors qu'ils reprenaient le chemin, elle murmura tout bas à son collègue.

« J'aidespotionsurmoi. Aiguiseméninges, somnifère, potionàhérisserlescheveux, philtred'euphorie et unantidote. Onpourraitpeutêtrearriveràenfairequelquechose. »

Le sortilège d'Allégresse hein... A sa mention, la petite eu un rire nerveux.

« Jedétestecesortilège. »

Pour une raison inconnue, avec elle, ce sortilège rimait avec catastrophe capillaire, et en général, ses victimes n'appréciaient pas. Apparemment, c'était même une menace de sa part, quand elle demandait à quelqu'un de lui servir de cible pour un entraînement à ce gentil sortilège.

« Les effets devraient se cumuler, et même s'accentuer. Mais ils seront juste.... heureux. Où veux tu en venir ? »

Ca faisait vraiment ça, d'être heureux ? C'est vrai, que quand elle était contente d'avoir découvert ou compris quelque chose, elle adorait le montrer à tout le monde. D'accord, c'était parti pour ce plan !

« Bien. Donc, ilfautréfléchiràcommentadministrerlephiltreàtoutlemonde, saufnous. Plutôtquedelediffuserdansl'air -jenecroispasquelephiltreagisseparinhalation, aprèstout, onestcenséleboire- jeconseilleraisqu'onlemélangeauchocolatchaudquemonpapaaapportéetqu'onenoffreàtoutlemonde. »

Prendre une tasse, ajouter la potion, servir aux autres. D'accord. Elle hocha de la tête, alors qu'ils étaient enfin de retour à leur mini campement. La suite du programme fut annoncée : repas, sieste, réveil et poursuite des fantômes. Plus ou moins.

Alistine et son père sortirent de leurs affaires deux gros sandwichs poulet, mozzarella tomate, et invitèrent les deux frères à manger à côté d'eux.

« DisChristian, tuesenquelleannéetoi ? Endernièreannéenon, situesdéjàmajeur ? Tudoissavoirtellementdechose... Jevaisseulemententrerenquatrièmeannéemoi. Enfin, sijeneredoublepasàcausedesépreuvespratiques. LeprofesseurDuboisétaitvraimentvraimentvraimenttrèsencolèreaprèsmoi... »

« Tusaistransplaner ? Maisc'estgénialça ! C'estdelatéléportation, c'estvraimentquelquechosequelesmoldussontpasprêtsd'arriveràfairetusais. Cequiposeproblème, enphysique, aveclatéléportation, c'estlamassetuvois, et... »

Et elle s'arrêta. Elle ne voulait pas vraiment l'ennuyer avec tout ça. Et puis il lui avait posé une question, bien qu'elle ne voyait pas bien d'où celle ci venait.

« Jenesaisabsolumentpasvoler. Enfin, disonsquejen'arrivesjamaisàresterenl'airbienlongtemps. Quoiquej'aitenuassezlongtempscetteannéequandaveclegardechasseetYohanaonestallécherchéunmurlap pourundevoirdeSoinsauxCréaturesmagiquessurl'îleLewis. Enfin, aprèsquejesoistombée.... Heureusementquelegardechasseétaitlà, sinon, j'auraisfiniencrèpequelquepart. Jeparlaisdemassetoutàlh'heure, alors tu vois... Et bien, pendant une chute libre, sous l'effet de l'accélération provoquée par... »

Elle se fit interrompre par un toussotement de son père. Oh, elle dérivait du sujet, c'était ça ? Bien, très bien. Concentre toi Alistine, et réponds jusqu'au bout.

« Jedisaisdonc, jenevolevraimentpasbien, maisjesuisentroisièmeannée, alors, jen'aipluscetexamenlà. Heureusement. Celaaétéleseultrollquejen'aijamaisobtenutusais ? Quoiquelà... J'aipeurqueleprofesseurSonozam'endonneraunautre. Sérieusement, lancerunsortilèged'Allégressepourtentersedébarasserd'unDétraqueur... Enplus, messortilègesd'Allégressesonttoujoursdeseffetssecondairessurlescheveuxdesgens. MadameDuboisaperdutoutsescheveuxàcausedemoi. »

Un troll aux buses ? Oh, c'était moche quand même. Le pauvre. Mais apparemment, ça le faisait plutôt rire. Décidément, elle ne comprendrait jamais les autres. Pourquoi rire d'un échec ? Surtout d'un échec aussi important, il n'y avait vraiment rien de drôle.

Oui, cette manière de penser explique en grande partie aussi son habituel stress aux examens.

« Hum... J'aimebeaucouplespotions, l'étudedesrunes, labotanique. J'aimeaussilessortilègesetlamétamorphose, mêmesij'aidumalàlancerdessorts. Maisjedétestevraimentvraimentvraimentbeaucouplesdéfensecontrelesforcesdumal. »

Comme il avait peut être compris juste avant. Enfin, s'il avait réussit à la comprendre quoi...

« Non.... Pourquoi ? Iltefaitpeuràtoi ? C'estjusteunprofesseur. Il'm'adisputéparceuquejen'aipasrespectéuneconsigne. Ilaaussiditquejedevraisfairedelacourseàpied, pourtant, jecourspasvite, etjetombetoutletemps. Ilestunpeubizarrec'estvraimaispasméchant. Non, moi, j'aipeurdescréaturesqu'ondoitétudier, ellessontvraimenteffrayantes. D'ailleursenjuilletj'aivoyagéenFranceetj'aivudesChapeauxrougesqu'onavaitétudiécetteannée. Bahj'étaisdrolementcontented'avoircettepotiondeBeautéavecmoi... »

Elle regarda le frère de Christian, avant de demander tant à son père qu'au serpentard, par habitude presque.

« J'aiditquelquechosedemal, je l'aivexé ? Jejurequejelevoulaispas ! »

« Pourquoitugrimaces, tonsandwichn'estpasbon ? Tupeuxavordumiensituveux, jen'aiplustrèsfaim... »

Elle lui tendit ce qu'il lui restait du sien, avant de le jeter plus loin quand il parla du chocolat, et d'aussitôt s'activer. Avec l'aide de son père elle sortit le thermos, des verres en plastique, puis dans son petit sac de perle, elle sortit discrètement sa fiole de philtre d'Euphorie.

« Je l'ai fait il y a quelques jours. Sans baguette pour contrôler la température, sur le fais sur les plaques électriques de la cuisine, avec un thermomètre, ça marche très bien, je peux te l'assurer. »

A des lieux de s'inquiéter pour sa part, après avoir servit et mit de côté quatre verres sans potion, elle mélangea celle ci au chocolat. Puis elle répartit le tout dans les verres.

« BonsoirMonsieur, unchocolatchaud ? »

Fit-elle avec un air angélique sur le visage à l'un des organisateurs de la chasse.

Même pas besoin de jouer la comédie, dans l'étrange cerveau d'Alistine, ils ne faisaient rien de suspect ou de préjudiciables après tout.

Tandis qu'il regardait sa fille distribuer les chocolats, se demandant quand elle finirait par tomber, Monsieur Blank s'approcha des deux frères.

« Elle possède un QI particulièrement élevé, ce qui la rend peut être très intelligente, et la dote d'une logique sans pareille, mais la rend aussi maladroite, puisqu'elle a de nombreux problèmes de coordination entre son cerveau et son corps, et lui pose aussi quelques difficultés dans les relations sociales. Mais elle n'est ni chelou, ni méchante. »

Une fois ceci expliqué, les deux garçons pourraient peut être un peu mieux comprendre sa fille, espérait-il. C'est vrai qu'elle pouvait être dérangeante et étrange pour les autres.

« Si tu as des doutes sur la potion, pose lui la question Christian. Mais ma femme et moi essayons régulièrement ses petites créations, et nous n'avons jamais eu de problème. »

Puis il vit Alistine tomber par terre, et alla tranquillement l'aider à se relever. L'habitude, l'habitude.