Une fois relevée par son père, et ayant finit la distribution des chocolats, la fillette s'en retourna vers les garçons, très contente. Les effets de la potion n'allaient pas tarder à s'inviter chez les chasseurs de fantôme. Matt et Christian avaient aussi prit un verre. Elle même alla donc chercher le sien.

« MattChristian... Vousavezpritquelsverres ? »

Pourquoi restait-il les quatre verres qu'elle avait mit de côté. Inquiète, elle se tourna vers les deux frères. C'est que la potion d'Euphorie, ça rend bizarre les gens ! Après, ils sont encore moins logiques qu'avant, et ils disent toute sorte de bêtises !

Ahhhhh ! C'étaitfoutufoutufoutufoutu. Comment allait-elle pouvoir gérer ça ? Pourquoi donc ils avaient eu cette drôle d'idée ? Sa potion est plutôt puissante en plus, elle le sait bien, elle l'a déjà testé, du même chaudron. Olalalalalalala c'est pas vrai !

La panique se lisait littéralement sur son visage, jusqu'à ce que les mains de son père viennent se poser sur ses épaules. Il adressa un sourire chaleureux au deux garçons avant de parler.

« Tu t'en sortiras très bien. Souffle. Et pense aux échecs. »

Oui, comme aux échecs. Se placer, attaquer. Matt serait un pion. Entre la potion et son absence de magie. Son père, une tour. Christian, la reine. Même s'il avait prit de la potion, il restait le seul capable d'user de magie. Et elle... Le roi. Elle souffla.

« En attendant que la potion fasse effet, il faut les distraire. Matt, je compte sur toi. Blagues. Jeu. Tout ce à quoi tu pourras penser. La potion aidera. »

Hélico quoi ? Et pourquoi diable avait-il tenté de descendre son pantalon ? Quand elle disait que ça allait être dur. En plus, elle l'aimait bien lui. Il avait fait de la chimie.

« LeprofesseurAudlingtonaétéunexcellentprofesseurpourmoi, grâceàlui, jeréussistrèsbientoutesmespotions. Pourlespluscompliquées, commelePolynectar, j'aieubesoind'aidemais... »

Oups.... Elle était pas censée dire qu'elle avait préparé cette potion là. On lui avait pourtant bien dit, de faire attention avec. Elle repartit aussitôt sur autre chose. Les moldus commençaient à rire drôlement fort.

« Cacommence, çacommence. RejoinslesMatt. »

Qu'elle lui dit en le poussant légèrement, avant de se tourner vers Christian.

« C'estlemomentdelancerlesortilèged'Allégresse non ? Papa, approchetoi, et voit si tu peux prendre la carte des organisateurs. »

Elle observait Matt et les autres moldus rirent ensemble. Ils avaient l'air de drôlement s'amuser quand même. Son père était à côté. Mais lui, il ne s'amusait pas. Il furetait, et les moldus ne semblaient pas s'en rendre compte du tout.

Puis, elle eut soudainement envie de rejoindre le groupe. Ils se racontaient des blagues de fantômes. C'était marrant ! Elle rit soudainement, avant d'enchérir.

« Dansmonécole, ilyaunfantômed'unancienprofesseur. Onditqu'ilcroitencorequ'elleestvivante, etellevientdonnerdescours. Maisn'importeoù ! »

Un fantôme ? Comme tous les autres, elle se précipita vers Christian, pour regarder dans la direction qu'il montrait. Mais elle ne vit rien du tout.

« Ilressemblaitàquoidis ? Nosappareilsont-ilsdétectéquelquechose ? »

Aussitôt, chaque chasseur de fantôme se précipita vers son appareil, pour l'observer. Alistine fut rejointe par son père.

« Alistine, tu as bu un chocolat enchanté ? »

Elle fit signe que non, avant d'éclater de rire, et de rejoindre le groupe de moldu qui parlait de l'apparition vue par Christian.Apparemment, tous voulaient qu'il les guide vers l'endroit où il avait vu le fantôme.

Elle tenta de suivre tous les autres, mais son père la retint en arrière, lui disant que si elle se mettait à courir, elle allait tomber. Surtout dans la nuit. En soit, il n'avait pas tord. Puis il lui montra la carte. Ah oui, c'est vrai, la carte. Toutes les "activités électromagnétiques" étranges étaient annotés, avec dessus, un horaire.

« Le premier, c'est dans une heures ! »

Donc, une heure pour trouver quoi en faire, de cette information... Mais elle n'arrivait pas du tout à réfléchir ! Pour le moment, elle rigolait, alors que tous les chasseurs de fantômes tentaient de rentrer dans un buisson...

« Maispourquoidoncyaurait-iluneporteici ? Estcequec'estseulementpossible ? »

D'accord, tout ça, ça commençait à tourner au vinaigre ! Elle devait arrêter les effets de la potion sur les deux frères, sinon, ils risquaient de faire des choses qu'ils pourraient bien regretter. Elle farfouilla dans son sac, à la recherche d'un antidote, ou en cooccurrence, d'une contre potion. Une potion qui fait déprimer. Dans le grimoire où elle l'avait prise, il était dit qu'elle contrait les effets du philtre. Elle en versa dans un verre de chocolat chaud, et servit Matt avec un grand sourire.

« Tiens, prendsle, çairamieuxaprès. »

Elle regarda Matt... Attentivement. Puis il se mit à pleurer... Christian vint le prendre dans ses bras... Et pleura lui aussi !

Alistine était complètement perdue, mais elle avait l'impression d'avoir -encore- fait une énorme bêtises. Alors, à son tour, elle éclata en sanglots.

« je.... Je.... Je ne voulais pas.... Je ne pensais pas que.... »

Elle ne comprenait rien. Mais qu'est ce qui se passait ici ? POURQUOI ?

Elle fronça des sourcils, alors que maintenant, les deux frères étaient en train de rire. Mais elle, elle pleurait toujours, et ne pas parvenir DU TOUT à comprendre ce qui se passait n'aidait pas.

« Maismaismaisqu'estcequisepasse ? Pourquoivousriezpleurezriezsansmêmequeriennesepasse ? C'estàcausedemoic'estça ? J'aifaitquelquechosedemal ? »

D'une manière tout à fait étonnante pour beaucoup, Alistine avait vraiment peu de confiance en elle.

Après la brève étreinte de Matt, la jeune Serdaigle se calma enfin, et regarda avec les trois hommes la brochette de moldus complètement... drogués ?

« Cen'estpasmapotionquilesrendstupideàcepointlà. TonsortadubeaucoupbeaucoupbeaucoupaiderChristian. »

Dit-elle, ignorant totalement que le sortilège d'Allégresse n'avait eu qu'elle pour victime.

« Maintenant, on peut s'esquiver et aller saboter leur arnaque ! »

Car la gamine comptait bien les empêcher de "sévir" quelques temps.

Le quatuor fit rapidement face à une première bobine.

« Commecelledetoutàl'heure. Lagrossiroularéduirelégèrementfoutraenl'airleurprojet. Oualors, onpeutcomplètementlafairegriller... Hum, jemedemandequelsortilègepourraitfaireça... »

Elle commença aussitôt à réciter à voix haute toute une batterie de ces sortilèges.

« Peutêtremêmequ'unsimpleIncendiodessussuffirait. Ilspenserontjusteàunegrossesurchauffe. »

Elle laissa Christian s'en occuper, puis se tourna avec un sourire angélique vers son père, qui, carte à la main, les dirigea vers le prochain coin où devait se trouver un leurre.

Le tour fut fait, et les quatre comploteurs allèrent retrouver ces pauvres moldus complètement... Shootés ?

« Etbien, jemedemande... Si l'on définit un fantôme comme le résidu d'une âme et d'un esprit d'une personne défunte, ne serait-il pas normal que sa présence influence notre propre façon de penser ? Nous pouvons parfaitement prendre pour hyptohèse qu'un fantôme est une onde. Une onde mécanique progressive est le phénomène de propagation d'une perturbation locale dans un milieu matériel. Dans une onde mécanique, il n'y a pas de déplacement de matière mais un transport d'énergie. La caractéristique principale de l'onde progressive étant que la perturbation se retrouve identique à elle-même un peu plus loin un peu plus tard. Cela pourrait aussi expliquer qu'un fantôme ne soit visible que par des moyens détournés. D'ailleurs, nous utilisons bien des détecteurs d'ondes électromagnétiques pour les repérer. A partir de là, il apparait tout à fait plausible qu'un tel fantôme puisse influer sur notre humeur... »

Et elle était absolument sérieuse en disant tout ceci. Qui serait triste aux côtés du Moine Gras ?

Oh, il semblerait qu'elle ait complètement perdue Christian, son père, et le moldu. Quand à Matt... Elle ne savait pas trop. C'était pourtant pas si compliqué, les ondes mécaniques. Mais il lui faudrait réfléchir à un moyen non électronique de vérifier cette hypothèse.

« Quellessontlessignesqu'unfantômeestproche ? Lefroiddéjà. Ilfaittoujoursplusfroid... Plusilfaitfroid, moinsilyad'énergie. Hum... »

La voilà qui marmonnait toutes sortes de choses, complètement perdue dans ses pensées.