Le 14 février était une journée que, d'ordinaire, Alexandra n'aimait pas beaucoup.  La fête des amoureux... Une fête qu'elle jugeait très commerciale chez les Moldu, mais dans le monde magique c'était une autre histoire. De plus, depuis quelques temps, la Poufssoufle avait Shae, sa petite amie. Leur relation avait prit un autre tournant à la suite du bal de Noël, lorsqu'elles c'étaient retrouvées seule dans ma salle sur demande. En y repensant, la jeune femme se sentit frissonner sous ses draps.

Il était encore très tôt, mais l'animagi n'arrivait plus a dormir, impatiente de retrouver Shae pour cette journée spéciale. Son cœur s'était attendrit au contact de la jeune fille rouge et or et souvent, Alex se surprenait à imaginer des scènes... Cul-cul. Ou très chaudes. Cela dépendait de son humeur. Soupirant, la jaune et bronze retira les draps qui s'entortillaient autour de ses jambes, puis quitta son lit. Samael, jamais bien loin, vint voler la place toute chaude de sa maîtresse.

Dans le noir quasi complet, Alexandra récupéra ses vêtements et fit bien attention à ne pas faire trop de bruit. Ayant l'habitude de quitter très tôt son lit pour une petite balade sous sa forme lupine juste avant les cours, cela n'était pas trop difficile. D'un coup de baguette, la jeune femme coiffa ses cheveux et se donna un teint convenable, puis fit son lit de la même façon. Samael, endormit, fut aussitôt recouvert par l'épaisse couverture du lit mais ne sembla guère en être incommodé.

Après avoir quitté la salle commune, la jeune femme se dirigea vers les cuisines du château à la lueur de sa baguette en ébène, dont le boit noir s'accordait parfaitement à sa chevelure de gaie. Les elfes de Poudlard connaissaient la jeune femme depuis plusieurs années et lui offrirent donc de quoi déjeuner sans poser de questions. Un petits pains au lait entre les dents, Alexandra quitta la cuisine dix minutes plus tard, saluant de la main les petites mains invisibles du château. Dans l'ombre des couloirs des cachots, Alexandra se faisait très discrète. L'avantage d'être à Poufssoufle était d'avoir l'une des salles communes les plus proche des grandes portes du château, la louve fut donc rapidement dehors. Là, à l'ombre d'un pilier, elle se transforma. Dans sa peau lupine, Alexandra s'ébroua puis s'en alla en direction du parc.

Le soleil allait se lever dans moins d'une heure et le château avec, mais pour l'heure Alexandra était certaine de ne croiser personne. Ses pas la conduisirent jusqu'à la lisière de la forêt. Sous cette forme, les bois étaient bien moins dangereux tant qu'elle ne s'aventurait pas trop loin, aussi elle ne marqua aucune pause avant d'y pénétrer. Augmentant le rythme de ses foulés, la louve se mît à trottiner, puis à courir... Jusqu'à ce que le corps d'Alexandra bascule soudainement en avant tandis qu'elle ressentait une vive douleur a la patte. Un jappement de douleur lui échappa tandis qu'elle tombait de tout son poids dans la terre humide. Quelques instants lui furent nécessaires pour reprendre ses esprits et comprendre ce qu'il venait de se passer.

Son regard saphir se posa sur sa patte, sa jambe gauche sous forme humaine, et constata qu'en épaisse liane enserrait celle ci. La louve tenta de se dégager, mais le végétal se resserra autour de sa cheville, lui arrachant un autre glapissement de douleur. La Poufsouffle se mît à réfléchir vite, cherchant une solution. Dès qu'elle tentait de bouger, la pression sur sa jambe augmentait... Si elle tentait de reprendre forme humaine, ce serait probablement pire mais au moins elle pourrait utiliser sa baguette... Se consentant donc, la jeune femme entreprit de redevenir humaine... Mais la pression sur sa patte devint rapidement insoutenable et elle abandonna bien vite son idée...

Coincée et n'ayant prévenu personne, Alexandra posa sa tête sur ses pattes, abattue. Elle allait devoir attendre que quelqu'un la trouve... Shae, en toute logique, allait finir par partir à sa recherche si elle ne la voyait pas de la journée... Peut être que le garde chasse allait passer par la, également, après tout elle n'était pas si loin de la lisière...  Fermant les yeux, la jeune femme prit son mal en patience.

Mais des minutes passèrent, puis des heures sans que personne viennent à son aide.

Plus le temps passait, plus Alexandra commençait à douter que quelqu’un la trouve avant la nuit. Ainsi prisonnière et incapable de reprendre forme humaine, l’esprit de la jeune femme commençait à divaguer, à faire des films peu réjouissant. En ce 14 février, la Louve aurait dû se trouver aux côtés de Shae. Cette dernière allait vite déchanter en ne voyant pas la Poufsouffle… aurait-elle ensuite envie de revoir l’animagus ? De poursuivre leur relation malgré cette… trahison. A sa place, Alexandra aurait été particulièrement en colère et dans un tel état d’esprit la jeune femme aurait été prête à mettre fin à leur relation sur un coup de tête.  A cette pensée, la louve laissa échapper un petit gémissement semblable à un sanglot.

En plus, la Forêt Interdite était… oppressante. Plus que d’habitude. Le regard de la louve parcourue les arbres et pour l’une des première fois, Alexandra se sentit particulièrement mal, en danger. En tendant l’oreille, la jeune femme entendait les autres habitants de la Forêt s’agiter… Si un centaure avait la bonne idée de lui foncer dessus au galop, la Poufsouffle avait peu de chance de s’en sortir indemne… Fermant les yeux un instant, la jeune femme tenta de reprendre sa forme originelle… sans succès. La douleur dans sa cheville fut plus vive que la première fois et un glapissement lui échappa.  Si seulement elle était capable de faire de la magie sans baguette… Refusant de rester coincer là et d’y dépérir, la louve tenta de se contorsionner pour tenter de couper la liane avec ses dents… mais la plante semblait douée d’une grande intelligence, car elle assomma la jeune femme d’un coup derrière la tête.

Stupide végétal.

La jeune femme reprit peu à peu conscience, la pression sur sa cheville ayant disparue et même si la douleur persistait, Alexandra était libre. La Canadienne reconnue l’odeur de son meilleur ami, Araekin. La louve reprit donc enfin forme humaine, quoi que sans la moindre classe, et sourit au Préfet tandis qu’elle s’asseyait à même le terre humide.

« Merci, Ara’. Je commençais à me demander si quelqu’un allait me trouver… »  Fit la Poufsouffle en posant sa main sur l’épaule du métamorphomage. « Promis, la prochaine fois je te laisse un mot… Je ne pensais me faire piéger aussi facilement ! Tu n’as pas eu trop de mal à me trouver ? Personne ne c’est demandé où j’étais ? … Shae ? » Ajouta Alex d’une petite voix, souhaitant savoir comment allait sa petite amie et … pourquoi elle n’avait pas essayé de la trouver.

Assise a même le sol, Alexandra ne semblait pas embêtée par l’humidité qui était en train de mouiller son pantalon. Il fallait aussi dire qu’elle avait passé la journée là, alors un peu plus ou un peu moins…
Le Préfet avait toute l’attention de la louve, qui écouta son récit avec la plus grande attention. Ainsi, quelqu’un avait eu la bonne idée d’empoisonner le jus de citrouille au petit déjeuner… A en juger par l’expression du métamorphomage, la Poufsouffle se doutait que « l’empoisonnement » n’avait pas du être très méchant et, étant donné qu’il s’agissait de la Saint Valentin, avait dû avoir des effets se rapprochant d’un filtre d’amour… Étant donné qu’Araekin évita soigneusement le sujet, Alexandra ne lui demanda pas d’explications plus claires et se contenta donc de hocher la tête.
Ara’ avait souhaité lui parler au terme de cette journée où elle n’avait pas daigné pointer le bout de son nez, probablement pour lui passer un savon digne de ce nom, mais Alexandra était restée introuvable jusqu’au couvre feu des préfets… La louve s’estimait chanceuse d’avoir un ami comme Araekin, sans quoi elle aurait pu rester prisonnière de la Forêt bien plus longtemps … et si sa condition s’était éternisée… la jeune femme aurait pu y rester.

Le retourneur de temps… Voilà un risque important qu’avait prit son ami, mais la louve lui sourit en signe de reconnaissance… Sans le précieux objet, elle serait restée bien plus longtemps prisonnière. L’inconvénient était l’obligation de rester en dehors de la salle commune jusqu’à 22h55. C’est ce moment que choisit l’estomac d’Alexandra pour rappeler à cette dernière qu’elle avait une fin de loup, sans mauvais jeu de mot. Ce que Araekin comprit, mais malheureusement il était impossible d’aller au château pour se restaurer, comme l’explication si bien son ami. Les autres possibilités, elles, n’étaient pas réellement au gout d’Alexandra. Celle-ci ne craignait rien des centaures, mais il était vrai qu’ils risquaient d’omettre de leur offrir quelque chose à manger… quant aux êtres de l’eau, elle ne se voyait pas nager jusque la le ventre vide.

« Ce n’est rien. Je mangerai plus tard, je ne suis plus à ça près. » Fit la jeune en massant sa cheville douloureuse.

Avec plaisir, elle piocha une sucette dans la sacoche de son ami sans relever le fait qu’il en prenait une gout sang, un gout réservé normalement… aux vampires. Ara’ avait des préférences bien étranges, parfois, pensa la jeune femme… La sucette dans la bouche, le regard d’Alexandra balaya la forêt, celle-ci semblant soudainement se rendre compte d’où elle se trouvait. Déglutissant, la jeune femme reposa son regard sur son ami.

« Ara… pas que je n’aime pas la forêt interdite, mais pour un pique-nique improviser ce n’est peut être pas le meilleur endroit… non ? » fit elle en essayant de se lever… mais la douleur qui lui vrilla la jambe la força à se rassoir. « J’ai mal. » constata t-elle d’une voix morne, fatiguée et passablement sur les nerfs. « Tu crois que tu peux m’aider à marcher ? »