HRP:

-Tu sais, apparemment, si tu prends un bézoard et que tu le mélange à…

Les paroles de John se perdirent dans le brouhaha de la grande salle. Aiden ne lui demanda cependant pas de répéter. Non, il ne savait pas, mais fallait dire qu’il n’en avait rien à carrer ! Une heure qu’il lui parlait de cuisine magique (Des potions Aiden ! Lui avait répété son camarade un million de fois). Les yeux dans le vague, il remarqua à peine que son ami continuait à parler. Il approuva pour le principe. Mince alors. N’y avait-il pas mieux à faire que d’écouter John déblatérer sur sa passion ?

-D’ailleurs, quand tu mélange dans le mauvais sens, ça change tout ! C’est super parce qu…

Merlin. Mais que quelqu’un l’aide !

Et sa délivrance vint. Face à lui, à l’exact opposé de la grande salle, Eileen. Rien que de voir les mèches folles de la Serpentard lui apporta un immense sourire. Avec elle, au moins, il s’amuserait ! Fixant la jeune fille en essayant d’attirer son attention, il en oublia encore plus son entourage.

-Et là, le directeur m’as demandé de venir dans son bureau, il voulait qu’on essaie de te combiner avec une table ! On s’est dit que ça serais une super idée parce que comme ça, tu serais enfin utile, et tu parlerais plus ! Puis après on s’est dit que c’était méchant pour la table. Alors on a pensé à te donner à manger au poulpe géant aussi, mais du coup on avait peur qu’il fasse une indigestion ! Qu’est ce qui tu en pense toi ? Tu préfères quoi ?

Totalement ailleurs, Aiden lui fit un signe de main en approuvant.

-Oui, oui, ça à l’air bien... J’y vais ! S’écria-il tout à coup en voyant Eileen quitter la salle.

Derrière lui, John fulminait.

-Faux frère !

-Mais qu’est-ce qu’il raconte celui-là ? S’interrogea Aiden en passant les portes de la grande salle sans rien comprendre. Il fallait vraiment qu’il arrête ses délires…

Haussant les épaules, il suivit Eileen dont la forme venait de disparaitre au détour d’un couloir. A pas de loup, il la suivit, collant les murs comme un agent secret et les mains lié entre elle dans une imitation de pistolet.

-Tutu tulututu tulutu tu tu !

Chantonnant doucement l’air de James Bond, il continua à filer la jeune fille en toute discrétion.

-Hum. Le suspect semble pressé. Peut-être en route pour son prochain crime…

Après quelques minutes, il la vit disparaitre dans une salle. Le suspect était coincé.

-Huhuhu. Tu ne m’échapperas pas, jeune louve ! Tu payeras pour tes crimes !

Doucement, il se glissa contre la porte, approcha sa main de la poignée et d’un coup, l’ouvrit à la volé, braquant de son pistolet invisible la jeune fille encore près de l’entré et s’écria, à fond dans son rôle.

-C’est la fin, Miss Wolf ! Moi vivant, tu ne feras plus de victime ! Je suis…Bo…Euh…

Face à lui, juste à côté de sa camarade, Cassiopée. Sa prof de DCFM.

OMM (Oh My Merlin). La honte.

HRP:

Bon, l’idée, c’était de rester digne. Genre, le plus possible. Pour l’instant, les deux occupantes étaient plus surprises qu’autre chose. Peut-être pouvait-il agir comme si elles avaient halluciné ? Malheureusement, très vite l’idée s’éclipsa…sa prof venait de rire. Genre de se moquer de lui. Ca n’était pas très pédagogique ça, non ?!

Pour qui elle se prenait à se moquer de lui ?! Il bouda en voyant la jeune femme s’empêcher de rire. Ah, on est un professeur, on est jeune, cool et puissant alors on peut se permettre de se moquer c’est ça ? Tout ça parce qu’elle savait faire de la magie sans baguette ! (Toujours bloqué sur cette histoire ? Non, pas du tout. Aiden était quelqu’un de mature qui savait faire la part des choses…). Enfin bon, elle avait de la chance d’être cool !

Perdu dans ses pensées, il manqua de louper la phrase de la jeune femme. Un cours particulier ? Ha Ha Ha. Il n’allait déjà pas à tous ses cours, il n’allait pas, en plus, en rajouter. Jamais de la vie.

-Euh, oui…mais non. J’ai pleiiiin de devoir en retard et je, euh…

Il s’interrompit devant le regard d’Eileen. Apparemment, elle essayait de lui faire passer un message au vu de son regard insistant. Il plissa les yeux. Il avait un truc sur le visage ou quoi ? Qu’est-ce qu’elle avait à le regarder comme ça ?

Oh.

D’accord. Il était carrément nul à comprendre les expressions des gens, cela dit, en écoutant le discours de la jeune louve, il devina tout à coup ses intentions. Elle ne voulait pas qu’il reste ! Elle voulait de toute évidence garder le professeur pour elle seule. Souriant, il l’écouta parler et essayer de justifier son départ.

Avec un dernier regard insistant, elle appuya sur le fait qu’il était « très » occupé. Malicieux, il sourit et lui fit un clin d’œil avant de lever le pouce vers le haut, lui faisant ainsi savoir qu’il avait compris.

Pas de problème…

-C’est vrai, je suis assez occupé…commença-il, soutenant le regard d’Eileen. Puis, d’un coup, il se tourna vers Cassiopée un grand sourire aux lèvres, mais en fin de compte, pas tant que ça. Qui serais-je pour oser refuser une telle opportunité ?

-Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Et sur cette phrase, il regarda une fois encore sa camarade en lui tirant la langue. Il l’avait bien eu !

Devant le regard furieux d’Eileen, le sourire du jeune garçon s’agrandit. Voir les gens fulminer à cause de lui ? Une de ses grandes passions, y avait pas à dire. D’accord, à cause de ça, il avait un cours en plus pendant une de ses précieuses heures de repos mais c’était de la défense contre les forces du mal, c’était toujours intéressant de pratiquer.

La professeur, se rendant compte de son erreur mais diplomate et mature, essaya de raisonner Eileen. Ça tenait quasiment de la manipulation à ce niveaux là… Il appréciait la technique sans aucun dou…

Quoi ?

La dites professeur venait de se pencher vers Eileen et de lui murmurer quelque chose. C’était quoi ces messes basses ?

Pff.

Boudeur, il vit une toute nouvelle étincelle s’allumer dans le regard de la jeune Serpentard. Pire, un sourire tout particulier pris place sur le joli visage de la jeune fille. Pas les sourires dont il était habitué. Plus un sourire malsain, comme lui quand il préparait un mauvais coup. Rien de rassurant.

Il senti des frissons remonter le long de sa colonne vertébrale.

Il l’admettait. Il flippait un peu.

Voire carrément.

Et les choses n’allaient pas en s’améliorant. Eileen sorti sa baguette et se planta face à lui.

Ok…

-Je peux savoir ce qu’il se passe ?

La seule réponse qu’il reçut fut la question d’Eileen pour leur professeur. « Quel sort ».

Quel sort pour quoi ?!

Paniqué, il sorti précipitamment sa baguette. Celle-ci lui échappa presque des doigts et il jongla avec quelques secondes avant de la stabiliser dans une poigne ferme et de la tendre face à lui en direction d’Eileen.

-Mais qu’est c’qui’c’passe, vraiment ?! Comment ça quel sort ? Quel sort pour quoi ? Le meurtre n’est pas une solution, mesdames. Et puis c’est pas vraiment pédagogique tout ça, réprimanda-il son professeur distraitement en levant un doigt comme pour la gronder.

Il recula d’un pas. Si elle lançait un sort, il n’avait qu’un pas à faire pour se jeter derrière le bureau (parce que soyons honnête, à part l’aveugler avec un lumos…).

-Vous savez, on devrait réfléchir à tout ça, se mettre au point, faire un brainstorming, quelque chose. C’est jamais bon de se précipiter !

Puis sur ce dernier argument plus bancal qu’un tabouret à a deux pieds, il attendit le sort fatale…