J'avais repris ma forme animagus pour arpenter les quelques kilomètres qui séparaient Londres de Pré-au-lard. Le chemin, que je commençais à bien connaître, était toujours aussi agréable et giboyeux, mais l'hiver faisait hiberner l'intégralité du gibier. Après cette longue semaine, peut être deux, j'arrivais enfin au pied des maisonnettes qui composaient le village où je m'étais endormi, épuisé. Le lendemain, la faim me réveilla péniblement, l'hiver était toujours une période dure et longue quand je décidais de la faire en chien, quelques jours ont suffi pour me mettre dans un état de larve. Affamé, je marchais lentement dans les rues, mes grosses pattes gelées crispaient à chaque fois qu'elles s'enfonçaient dans la poudreuse. Je n’apercevais pas beaucoup de monde dans les rues, le vent et la neige les avaient tous faits fuir, il faisait un froid de yéti. Si j'étais revenu, c'était pour revoir les élèves de Poudlard, mais en cette période de l'année, ils n'auront pas vraiment l'idée de traîner dehors, j'aurais peut être du revenir au printemps. Londres avait beau être peuplé, je m'y ennuyais beaucoup ; à part voler, me battre, me saouler et m'amuser, il n'y avait rien à faire. Certes, c'était très distrayant mais la routine s'y installait, ce n'était que mensonge et tromperie, comme les humains, tout ceci tournait autour de l'argent. L'or rendait peut être la vie plus facile mais une vie ennuyeuse sans aucun ami ou proche à qui on peut faire confiance.

Au milieu du chemin, j'apercevais une petite silhouette qui marchait lentement non loin de moi, sans plus attendre, je décidais d'aller à ça rencontre. Mon instinct ne me trompait pas, c'était belle et bien une petite élève de Poudlard, malgré mon état, je faisais de mon mieux pour être mignon. Assis dans la neige, je levais mes pattes avant pour faire le beau en joignant mes pattes avec un air de chien battu, je gémissais faiblement. Dans cette position, je lui arrivais quand même au niveau du buste, et si je levais mes patte arrières, je faisais pratiquement sa taille. J'espérais vraiment qu'elle me donnerai à manger ou me trouverai un abri pour la journée voir plus.

Aujourd'hui, nous étions vendredi, et le sujet du jour était les Loup-Garous. Autant dire que j'avais passé les huit heures le plus longues de ma vie. Je n'avais plus rien à apprendre, je savais déjà tout d'eux étant moi-même l'un d'entre eux. Je m'étais donc installé sur ma chaise le plus confortablement possible, j'avais sorti des écouteurs reliés mon baladeur MP4 et les avait vissés discrètement sur une oreille. Ce baladeur ne me servait pas souvent, mais dans ces moments-là, j'étais bien content d'en avoir un. Et puis, ce spécialiste qui faisait le cours, un certain Ryan D. Walker... Quelque-chose ne me plaisait pas en lui. Mais il n'y avait pas à chercher bien loin pourquoi : Il faisait parti de l'Unité de Capture des Loups-Garous. Il parlait donc de cette espèce presque implicitement comme des nuisibles, ou tout du moins c'était ce que je ressentais dans sa manière de parler et dans le ton de sa voix. Était-ce juste moi qui me faisait des films, étant donné que j'étais un Loup-Garou, ou bien... Je ne savais pas vraiment.

Lorsque le cours fut terminé, je lâcha un long soupir de soulagement et quitta l’amphithéâtre en rangeant mes écouteurs. Ou tout moins c'est ce que je m'apprêtais à faire avant de me faire interpeller par Walker. Un léger frisson me parcourra le dos lorsque j'entendis sa voix grave.

- Mr Throwback, j'aimerais vous parler s'il vous plait.

Sa voix ne semblait pas indiquer de refus, je tourna donc les talons et descendit les marches de l’amphithéâtre jusqu'au bureau ou il se trouvait.

- Tu t'appelles Damien, c'est ça ? Tu permets que je t'appelles comme ça ?

Je hocha lentement de la tête sans dire un mot, mais à peine avais-je eu le temps de finir ce mouvement qu'il poursuivit, comme si au final il n'en avait rien à faire de mon avis.

- Je ne t'ai pas vu prendre de notes pendant mon cours. Il ne t'intéressait pas ?
- Non ce n'est pas ça, c'est que... J'en sais déjà beaucoup sur les loups-garous, comme c'est un sujet qui m'intéresse, et puis comme je suis aveugle je ne peux pas écrire. Alors j'écoute juste.
- Ah oui, c'est vrai, tu es aveugle, dit-il calmement, pas le moins du tout décontenancé. Excuses-moi, alors.
- Pas de problèmes, répondis-je en haussant les épaules.

Je l'entendis se lever en raclant sa chaise contre le parquet et entendit sa manche se chiffonner : Il tendait la main vers moi.

- J'espère te revoir bientôt, Damien.

Je prit sa main qu'il serra d'une poigne un peu trop forte pour moi, sans pour autant me tordre de douleur, et me laissa partir. Je fila donc de l’amphithéâtre et lorsque je referma la porte derrière moi, je me rendis compte que j'avais arrêté de respirer. Je relâchais donc la pression d'un grand soupir. Ce Ryan D.Walker... Il me faisait carrément flipper ! Sa voix et sa façon de parler faisait planer comme une sorte de menace. C'est simple : pendant un instant, j'ai cru qu'il m'avait percé à jour et qu'il savait que j'étais un Loup-Garou. Je me rendit donc vers l'allée des cheminées, plus vite que je ne l'aurais voulu, et rentra chez moi, les mains tremblantes et moites.

Lorsque je sentis l'odeur de mon appartement, je fut presque immédiatement rassuré, me sachant enfin loin de ce fou furieux. J'étais peut-être paranoïaque, mais je n'avais vraiment pas envie de recroiser ce type dans les couloirs du Ministère. Et je priais pour que cela n'arrive jamais. A cette heure-ci, Kathleen devait déjà être rentrée.

- Je suis rentr..., commençais-je à hurler avant de m'interrompre.

Une odeur. Je sentais une nouvelle odeur qui ne devrait pas être là. Une odeur que je n'arrivais pas vraiment à définir. Ça sentait à moitié le... le shampoing ? Mais aussi autre chose, quelque-chose de plus familier... Je suivit la piste de cette odeur et elle me mena droit jusqu'à la salle de bain. La porte était grande ouverte, et j'entendais quelque-chose se frictionner. Une serviette ?

- Kathleen ? Qu'est-ce qui se...

Je reconnu alors cette odeur. Une odeur caractéristique que j'avais déjà senti, même si elle était mélangée à de l'alcool fort tel que de la Vodka Draconnique. Je pensais ne plus jamais la sentir, mais il semblerait que le sort en ai décidé autrement. En clair : Que foutait Jasper Lernak dans ma salle de bain ?!

J'étais sur le point de poser la question à Kathleen, mais je me retint à la dernière seconde. Si Jasper, qui était sous forme de chien, sentait le shampoing, ça voulait dire que Kathleen l'avait lavé. Et à mon avis, si elle savait que c'était un Animagus, elle ne se serait probablement donné cette peine. D'ailleurs, elle ne l'aurait sans doute pas laissé entrer. Quoi-que... Enfin, toujours était-il qu'il valait mieux ne pas en parler pour le moment si elle ne savait rien.

- Qu'est-ce que ce chien fait ici ?, disais-je sur un ton interrogatif, bien que j'avais légèrement insisté sur le mot "chien" à l'intention de Jasper.

La jeune élève de Poudlard, me caressa doucement la tête puis chercha quelque chose au niveau de ma nuque, certainement un collier ou un tatouage. C'était étonnant que ce soit la première élève à vraiment chercher si j'appartenais à quelqu'un ou pas. Les autres c'étaient vaguement posés la question et avaient profité de ma compagnie pour se distraire du mieux qu'ils pouvaient.


-Hey, bonjour toi... Viens voir là... Mmm pas de collier et pas de tatouage... Mon pauvre tu es tout seul... Et dans quel état... Allez vienS avec moi ! Je vais te donner à manger... Après t'avoir fait prendre un bon bain... Je crois qu'il y a du bifteck dans le frigo...


Du bifteck ?! Mais pourquoi cette gamine ne logeait pas à Poudlard ? Ses parents étaient peut être d'ici, de toute façon, ce n'était pas ce qui m'importait le plus. Encore un bain, cette école était devenue plus consciencieuse qu'autrefois, c'était une bonne chose avec tout le ménage qu'il fallait faire là-bas, les élèves devaient y mettre la main ou la patte. Je la suivais au pied comme tout bon chien dressé, après être monter dans l'ascenseur, elle m'ouvrit la porte de l'appartement. Une fois dans la salle de bain, elle m'ordonna de ne pas bouger le temps qu'elle change ses vêtements, comme j'étais un modèle canin, je lui obéis en ne bougeant pas le moindre poil. Elle revint assez vite et entama la décrassage.


- Bon allez... C'est parti pour le bain ! Si tu es gentil tu auras double dose de ce que tu veux d'accord ?


Je la laissais faire sagement, c'était tellement agréable de sentir ses petites minettes me nettoyer tout les poils de mon corps, c'était aussi agréable qu'un bon massage en compagnie des doigts de fée de certaines personnes à Londres. C'est vrai qu'avec ce temps, il était difficile de ne pas se salir, la boue, la neige, la pluie, les carcasses congelées et j'en passe. Le plus important, c'est qu'en plus j'aurais le droit à une double dose de ce que je désirais, deux gros biftecks rien qu'à moi ce serait vraiment du luxe ! Quand elle me sortie du bain pour m'essuyer avec une serviette, quelqu'un hurla quelque chose qu'il ne termina pas, le temps de nous rejoindre sans doute. Cette voix me semblait presque familière mais d'une façon très brumeuse... Quand il apparu dans l'encadrement de la porte, je le reconnu tout de suite, c'était Damien, il avait l'air extrêmement surpris de me voir, j'aurais préféré plus de gaieté à mon égard, notre rencontre avait été plutôt explosive mais elle avait bien terminé.


- Kathleen ? Qu'est-ce qui se... -Qu'est-ce que ce chien fait ici ?


J'avais bien compris son insistance sur le mot chien, heureusement pour moi, il ne m'avait pas dénoncé devant Kathleen qui me prendrait certainement pour un gros pervers de l'avoir laisser me laver... Je remuais la queue en me frottant contre Kathleen de façon canine pour lui demander des caresses en gardant mes yeux de pauvre chien perdu, heureux d'avoir enfin trouvé un foyer. Ce petit jeu m'amusait follement, la petite élève voudra me garder absolument et Damien ne résistera pas au bonheur d'un enfant aussi mignon, et moi j'aurais ma double dose de bifteck, je l'espérais beaucoup, car j'avais vraiment une faim de loup ! Il me devait bien ça, car peut être qu'il serait mort si je n'avait pas retenu mes coups, après tout, il ne m'avait pas fait grand chose, juste de me traiter de pisse de gobelin, de sale cabot et j'en passe... De toute façon, c'était du passé, nous allions commencer une vie à trois dans de bonnes bases, néanmoins, après avoir vidé le frigo, je disparaitrais sûrement un matin d'accalmie.

- Un chien quel chien ? Ohh ce chien… Ben j’allais tout de même pas le laisser mourir de froid dehors quand même ! Donc je l’ai amené ici pour lui donner un petit quelque chose à manger, mais comme il sentait pas très bon et surtout qu’il était très sale, je lui ai fait prendre un bain. D’ailleurs, ne rentre pas tu pourrais glisser ! On a mis un peu d’eau par terre…

Un peu d'eau par terre, hein ?, pensais-je un arborant un sourire narquois tandis que je croisais les bras et posais mon épaule contre le seuil de la porte. La salle de bain sentait l'humidité et l'eau à plein nez, outre le shampoing. Il était évident qu'elle n'avait pas mit "qu'un peu" d'eau, mais bon, si elle nettoyait après, cela ne me dérangeait pas plus que ça. J'entendis le "chien" se secouer les poils et se frotter contre Kathleen qui lui rendait des caresses. Et dire que ce chien était en réalité... Non, non, mieux valait ne pas y penser. Il valait mieux me dire que ses instincts avaient pris le dessus sur ses pensées humaines. Je ne savais pas si c'était vrai, mais je préférais y croire vu les circonstances...

- Dis t’es d’accord pour le garder hein ? Déjà on peut pas le mettre dehors il est encore tout mouillé et il pourrait chopper la mort dehors ! Et puis je lui ai promis de la viande ! On en a plein… En plus, il n’a pas de propriétaire, il n’a ni collier ni tatouage et il n’est pas méchant… Jte promets que j’en prendrais soin jusqu’à ce qu’il fasse meilleur ! Et si sa présence ne t'enchante pas, il dormira dans ma chambre comme ça il n'ira pas dans le salon ou dans ta chambre… Il se fera tout petit tu verras ! Et qui sait, il les fera peut-être fuir pour de bon avec ton aide…

Autant les premiers arguments de la jeune fille élargirent mon sourire moqueur, sachant la vérité sur cet animal qui était loin de ce qu'il semblait être, autant le dernier argument de Kathleen me fit imperceptiblement froncer les sourcils et effaça mon sourire.. Son "les" faisait clairement référence à ses cauchemars qui la réveillait la nuit. Les souvenirs remontaient, lorsque j'entendais sa voix apeurée me réveiller et qu'elle venait se blottir dans mes bras, tremblante de peur à cause de cet accident... Bien qu'ils étaient de moins en moins fréquents, ses cauchemars restaient toujours aussi violents, et même si ça ne me dérangeait pas qu'elle me réveille la nuit, cela devait sans doute la déranger, elle. Surtout que c'était elle qui les faisait ces cauchemars, pas moi... Surtout que je comprenais sa souffrance, étant moi-même passé par là les premiers mois après le décès de mon père. Je venais dans les bras de ma mère qui séchait mes larmes en chantant une douce chanson pour m'aider à être plus serein. Mais il m'avait fallu beaucoup de temps pour que ces cauchemars ne cessent. Du temps et du courage pour les surmonter, et je savais mieux que quiconque à quel point un entourage pouvait être bénéfique à la guérison d'un traumatisme. Si Jasper pouvait l'aider à surmonter cette épreuve...

- En attendant je vais te préparer un chocolat chaud et nourrir ce pauvre animal… D’ailleurs faudrait lui trouver un nom… T’as une idée ?

Avant que je ne puisse répondre, elle se précipita sur moi et passa ses bras autour de ma taille pour m’enlacer, comme elle avait prit l'habitude de le faire depuis quelques temps. Elle repartit ensuite dans la cuisine. Je me tournais vers Jasper qui était assis et dont j'entendais la queue faire des allers-retours fréquents en respirant la gueule ouverte. Sans un mot, je lui fit signe de me suivre d'un mouvement de tête et décroisa les bras pour me diriger vers ma chambre. Je me suis assis sur le lit et avait passé ma main dans les cheveux, légèrement perplexe face à la situation actuelle, et surtout face à la requête de Kathie. J'enlevais alors ma main de mes cheveux et reporta mon attention sur Jasper qui s'était mit en face de moi.

- Bon, écoutes Jasper..., lui murmurais-je pour éviter que Kathleen ne m'entende. Si c'est aussi ce que tu veux, alors je veux bien que tu restes ici quelques temps. Mais je ne fais pas ça pour toi ou pour moi. Je fais ça pour Kathie, d'accord ? Elle... Elle fait des cauchemars depuis quelques temps... Et si tu peux l'aider à guérir, alors...

Je ne termina pas cette phrase, ne sachant pas vraiment comment la tourner.

- Mais à plusieurs conditions : Je ne veux pas que tu te transforme en humain en sa présence. Je veux qu'elle continue de croire que tu n'es qu'un simple chien, d'accord ? Et tu n'as pas intérêt de lui faire du mal. Elle a déjà assez souffert comme ça. C'est compris ?

J'entendis Kathie s'approcher, je coupas donc court à la discussion -même si elle avait plus l'air d'un monologue-. Elle s'était dirigée dans la salle de bain puis était revenue jusqu'à ma chambre, ayant vu que nous n'y étions plus.

- Damien, tu fais quoi avec le chien ? En tout cas ton chocolat et son repas sont prêt. D’ailleurs, t’es rentré avec pas mal d’avance, ça s’est mal passé au Ministère ?
- Hein ?, disais-je en me saisissant de mon bol de chocolat chaud. Je suis rentré si tôt que ça ? Je n'ai pas vraiment fait attention à l'heure... Il faut dire que j'ai connu plus passionnant comme sujet... Enfin, ce n'était pas vraiment le sujet le problème, mais plutôt l'enseignant...

Je pris une gorgée de son chocolat chaud, comme pour me redonner de l'énergie pour repenser à cet homme qui m'avait froid dans le dos, et une autre gorgée pour avoir le courage d'en parler.

- Un certain Ryan D. Walker... Il avait des papiers à remplir apparemment, c'est sans doute pour ça que je suis rentré plus tôt. Il fait parti de l'Unité de Capture des Loups-Garous, et c'était le sujet d'aujourd'hui. Autant dire qu'il n'avait pas vraiment beaucoup de considération pour eux...

J'avalais une autre gorgée, et passa ma langue sur ma lèvre supérieure, une moustache de chantilly s'y étant formée.

- Alors que ce sont des humains...

Je me rendit compte que je commençais à penser à voix haute, je décida alors de prendre une nouvelle gorgée de chocolat chaud pour me faire taire. Il fallait que je change de sujet, d'autant qu'il y avait une oreille attentive au pied du lit.

- Excuses-moi, je m'égare. Bon écoutes, à propos du chien... Je veux bien qu'on le garde. Mais il ne restera pas ici indéfiniment, d'accord ? Seulement le temps que le temps devienne meilleur dehors.

Ma dernière phrase n'était que ce que j’appelais une demi-vérité : Je comptais effectivement le "relâcher" une fois qu'il fera un peu moins froid dehors, mais je comptais surtout le faire une fois que Kathie sera guérie de ses cauchemars. Si effectivement il pouvait la guérir. Dans ce cas, il ne partira pas avant. Peu importait son avis.

- En attendant je vais te préparer un chocolat chaud et nourrir ce pauvre animal… D’ailleurs faudrait lui trouver un nom… T’as une idée ?


Avant même de pouvoir répondre Kathie l’enlaça et  disparue dans la cuisine pour nous faire à manger. Damien se retourna ensuite pour me faire signe de le suivre dans sa chambre, je le suivais tranquillement, il avait sans doute beaucoup de chose à mettre au point. A en juger par son visage crispé par la perplexité cette situation n’avait pas l’air de le plaire.

- Bon, écoutes Jasper..., me murmura-t-il pour éviter que quelqu’un entende. Si c'est aussi ce que tu veux, alors je veux bien que tu restes ici quelques temps. Mais je ne fais pas ça pour toi ou pour moi. Je fais ça pour Kathie, d'accord ? Elle... Elle fait des cauchemars depuis quelques temps... Et si tu peux l'aider à guérir, alors... Mais à plusieurs conditions : Je ne veux pas que tu te transforme en humain en sa présence. Je veux qu'elle continue de croire que tu n'es qu'un simple chien, d'accord ? Et tu n'as pas intérêt de lui faire du mal. Elle a déjà assez souffert comme ça. C'est compris ?


Alors j’étais donc là pour servir de doudou réparateur… Intéressant. Je ne pensais pas que je pouvais détenir un si grand pouvoir sachant que je ne sais pas vraiment comment il fallait s’y prendre avec les enfants, même s’ils apprécient particulièrement les caresses. Jongler entre mes deux apparences ne me poserais pas le moindre problème, il suffirait juste que je ne boive pas trop pour avoir le temps d’entendre son arrivé et de me transformé à temps. Je n’avais agressé qu’une fois un enfant et ce petit avorton l’avait bien cherché ! Vu que Kathie arrivait je ne m’embêtais pas à répondre et la suivais dans la cuisine, l’appartement de l’aveugle était très coquet.

- Damien, tu fais quoi avec le chien ? En tout cas ton chocolat et son repas sont prêt. D’ailleurs, t’es rentré avec pas mal d’avance, ça s’est mal passé au Ministère ?


J’écoutais attentivement ce que racontait Damien, peut être apprendrais-je quelques détails sur le ministère et son fonctionnement, après tout j’étais concerné à présent que j’étais lié avec Alyzea. Pendant qu’il prenait une bonne gorgée de chocolat chaud, je me concentrais sur les deux appétissants biftecks qui avaient l’air d’être aussi enivrant que la poitrine d’une femme.

- Un certain Ryan D. Walker... Il avait des papiers à remplir apparemment, c'est sans doute pour ça que je suis rentré plus tôt. Il fait parti de l'Unité de Capture des Loups-Garous, et c'était le sujet d'aujourd'hui. Autant dire qu'il n'avait pas vraiment beaucoup de considération pour eux…………... Alors que ce sont des humains...

Loup-garou, ça je savais déjà, mais il c’était accepté, il n’avait pas l’air très heureux d’en être un lorsque que je l’avais rencontré. En plus de s’être accepté, à ce qu’il racontait il avait de la sympathie pour son espèce, plus que ce certain Walker. Il y avait donc vraiment une Unité de Capture des Loups-Garous, comme pour ma moitié avec sa traque aux animagi, ils étaient assez bien organisés au Ministère, finalement.  

- Excuses-moi, je m'égare. Bon écoutes, à propos du chien... Je veux bien qu'on le garde. Mais il ne restera pas ici indéfiniment, d'accord ? Seulement le temps que le temps devienne meilleur dehors.


Quand le temps sera meilleur, c'est-à-dire dans plusieurs semaines s’il le faut ! Oh je n’allais certainement pas rester à moisir ici tout l’hiver, j’avais un rendez-vous à Londres dans deux semaines environs et je ne comptais pas lui faussé compagnie. Quoiqu’il en soit j’étais très content d’avoir trouvé un foyer pour les rudes températures, en plus cette petite fille était adorable, voila pourquoi je posais mes pattes avant sur la table pour aller lui lécher le visage en guise de remerciement. Sans elle, je n’aurais jamais mangé quelque chose d’aussi bon que ses deux bons gros biftecks ! Je m’attaquais au premier, une patte dans l’assiette les crocs à découvert en train de déchiqueter mon repas ; la viande fondait sous ma gueule, le sang m’enveloppait les narines c’était vraiment un morceau exquis. Ma queue remuait dans tout les sens pour montrer à mon public mon enthousiasme.