Je m'étais levé ce matin dans le but d'aller cueillir quelques champignons. Je m'étais alors habillé banalement, jean et t-shirt. J'étais relativement tranquille, aucune pensée parasite dans la tête, comme si j'avais oublié tout les problèmes que j'avais. Comme si les papillons avaient remplacé les fourmis, ce monde n'étais pas plus gentil mais plus gracieux. Le soleil, déjà haut dans le ciel pour l'heure, éclairait les buissons verdoyants qui évoluaient de temps à autre sous les grands arbres de l'immense forêt. La maisonnette avait été construite dans une toute petite clairière, ce qui faisait que l'habitation était baignée dans un halo lumineux grâce auquel les plantes se développaient beaucoup mieux près de chez moi. La culture était alors assez simple et agréable.

Trêve de bavardages. J'avais besoin de champignons et d'autres ressources me permettant de manger à ma faim. J'empoignai alors mon sac et m'empressai de sortir de chez moi. La vive lumière submergea mon visage et je fus alors baigné dans une agréable sensation de chaud. Je restai planté ici quelques secondes avant de prendre la route vers l'endroit où les champignons étaient les meilleurs. J'avais déjà en bouche le délicieux goût d'une omelette lardons-champignons. 120 grammes de lardons, la même quantité de champignons, une demi-douzaine d’œufs et quelques herbes aromatiques pour relever le tout. Un délice quand la cuisson est bien réalisée. J'en salivait d'avance, il ne me restait plus qu'à cueillir des champignons et je rentrais chez moi pour me préparer et déguster ce délicieux met.

Seulement, il me restait à les trouver ces champignons. "Pas compliqué", me serais-je dit. Le temps était assez bon et l'hiver n'avait pas été rigoureux. Mais après plusieurs heures de recherches inutiles , je me laissai tomber sur un tronc brisé, exaspéré et déçu. Je n'avais jamais été très bon pour trouver des champignons mais de là à ne trouver que deux misérables champignons en plusieurs heures cela devenait grave. J'enlevai le sac de mon dos et y saisis une poignée de marrons grillés froids. J'aurais espéré pouvoir manger autre chose, m'avouais-je. Puis un déclic se produit dans ma tête, si je n'avais pas de champignons je ne pouvais faire mon omelette tant désirée. Une vague de déception de prît pendant de longues secondes puis, le regard perçant, je me levai, déterminé, et me mis en marche vers Pré-au-Lard.

Heureusement pour moi, je n'étais pas loin du village et au bout de quelques minutes de marche rapide, les maisons de Pré-au-Lard montrèrent le bout de leur toit. Satisfait, j'arpentais désormais les ruelles du village à la recherche de quelconque boutique vendant des champignons. Et ici aussi, les champignons avaient disparu. Soit les marchands n'en avaient plus, soit ils n'en vendaient pas, soit ils avaient fermé leur boutique. J'en étais dégoûté, cela ne pouvait pas être possible, il devait bien y avoir des champignons quelque part sur cette terre. Au bout de plusieurs minutes de recherches, ici aussi, je fus rapidement découragé.

Je vis alors une façade de magasin, sans doute un bar vu l'allure. J'y entrai, regardai les alentours à l'affût de la moindre trace de champignon, puis me dirigeai vers une table isolée. Je passai devant un jeune garçon... Mais pas un garçon normal, sa tête me rappela étrangement la forme d'un champignon, je ne pus alors m'empêcher de sourire à cette vue ridicule. Je m'assis puis le même garçon m'interpela :

-Excuse moi mais je crois bien que la place m'était destinée. Mais bon, aucun problème, ce n'est pas grave. Peut être pourrions nous taper la causette si cela n'est pas dérangeant !

Sur le coup le garçon me sembla fort sympathique et social... et je n'avais pas tort, pas tout à fait.

-Sinon ton nom c'quoi ? T'en a un au moins ? Qu'est ce que tu fais là... Tout seul, à piquer la place des autres ? Tu n'as pas d'amis ?

Ce jeune garçon était sociable ça c'était sûr. Mais quelle impolitesse ! J'aurais dû lui casser quelques dents pour lui apprendre le respect lui. Heureusement je savais me retenir, mais ma trèèèèès longue et trèèèès dure journée m'avait mis à bout de nerf. Je ne pus alors pas empêcher de lui répondre de manière assez... vive :

-Alors écoute gamin. Quand on s'adresse à un aîné : -de un, on est poli, on ne se moque pas et on ne tutoie pas, du moins pas t'en que je te l'ai autorisé.
                                                                        -de deux, on commence toujours une conversation par un bonjour !

-Ma journée a été particulièrement rude pour ne pas dire autre chose alors si tu continue ton sale jeu de môme, je te fracasse la tête contre la table. Et si tu avais des champignons, je te serais reconnaissant de bien me les vendre.

Je détestais que l'on m'appelle monsieur, mais là, là il était de mon devoir de le remettre dans le droit chemin et de lui apprendre à respecter les autres.

Première réaction de James: Il arqua un sourcil.  Non mais pour qui il se prenait ? Ok, il est plus grand, ok il aurait peut être du lui parler d'une autre façon mais était ce vraiment obligé qu'il lui parle comme ça ? Le gryffondor était d'un naturel calme; il était contre la violence mais franchement il lui arrivait de vouloir en défoncer deux ou trois. Et celui là, s'il se retenait pas, il lui en aurait foutu deux ou trois en pleine face.
Il se pencha par-dessus la table, le fixa dans les yeux puis reposa son dos contre le dossier du siège. Bon, restons calme.
Et puis il a l'air plutôt cool ce mec. Ah oui, il est plus grand. En le fixant plus longtemps que la première fois, il le voyait bien.
" - Bon écoute, de un, je ne suis pas un gamin. De deux, sincèrement je ne t'ai pas mal parler:..." Dit il avec un petit sourire. " Puis ensuite je doute fortement que tu serais capable de me "fracasser la tête contre la table" comme tu dis. "
Il lui adressa un petit sourire qui n'était rien d'un sourire hypocrite et croisa ses doigts sur la table.
" - De toute façon, tu ne peux pas t'imaginer la claque tu risque de te prendre si tu me touches. " Ajouta -il précipitamment.

Il n'avait pas la moindre envie de créer une dispute ou qu'une simple discussion finisse en bain de sang. Bon alors. Le mec cherche des champignons. James fouilla dans ses poches à la recherche de ce qu'il cherchait mais ne tomba que sur de nombreux sachets de friandises en tous genres qu'il avait acheté quelques heures plus tôts. Il les sortit et les posa sur la table.

" -Nope, j'ai pas de champignons mais j'ai des chocogrenouilles, des fondants du chaudron, des patacitrouilles, des baguettes magiques à la réglisse et tout pleins de choses. J'peux te faire un prix d'ami, tu as l'air sympa comme mec. " Dit il en lui adressant un énorme sourire éclatant.

Pour une fois qu'il avait l'occasion de faire un peu de trafic de bonbons et confiseries, il n'allait surement pas s'en priver. Et puis franchement, le mec n'avait pas l'air si naïf et vulnérable que ça. Peut être qu'il allait se dévouer et se laisser tenter par quelques unes de ses merveilles.

" -Après pour les champignons, à mon avis, il y en a en cuisine. Si ca te tente d'aller en choper quelques uns en secret, j'te suis. Ou sinon je me dévoue pour le faire à ta place si tu tiens tant à tes p'tits champignons mais bien sûr..." -Il marqua un silence- " Tout ca avec un p'tit supplément. "

Il frotta son pouce et son index entre eux pour imiter le garçon qui cherche du fric et retrouva son merveilleux sourire qui influençait souvent les gens. Il n'y avait pas plus rusé ni plus heureux que James sur cette terre. Impossible.

Le jeune garçon arqua un sourcil puis se pencha sur la table :

-Bon écoute, de un, je ne suis pas un gamin. De deux, sincèrement je ne t'ai pas mal parler. Puis ensuite je doute fortement que tu serais capable de me "fracasser la tête contre la table" comme tu dis. De toute façon, tu ne peux pas t'imaginer la claque tu risque de te prendre si tu me touches.

J'aurais tellement voulu lui fracasser sa sale tête de mioche contre la table, juste pour lui montrer que je le pouvais. Le pire dans tout cela c'est qu'il était parfaitement sûr de lui. J'avais une douzaine d'année de plus que lui et à part si il savait se battre, il n'avait pas beaucoup de chance de me mettre une claque sans que je lui en relance une derrière. Il se mit alors à fouiller dans ses poches et en sortit des friandises :

-Nope, j'ai pas de champignons mais j'ai des chocogrenouilles, des fondants du chaudron, des patacitrouilles, des baguettes magiques à la réglisse et tout pleins de choses.

Je crois que ce gamin se foutait de moi, je voulais des champignons, juste ça, alors pas besoin de me dire que tu as des tas et des tas de bonbons ! J'étais juste un tout petit peu en colère, je le reconnais mais il fallait avouer qu'il ne m'aidait pas non plus le gosse.

-" -Après pour les champignons, à mon avis, il y en a en cuisine. Si ca te tente d'aller en choper quelques uns en secret, j'te suis. Ou sinon je me dévoue pour le faire à ta place si tu tiens tant à tes p'tits champignons mais bien sûr... Tout ça avec un p'tit supplément.

Des champignons ! Enfin il avait capté le message ! Mais l'information était pas vraiment lumineuse non plus, je savais qu'il y avait des champignons dans les cuisines, mais de là à aller les voler... nan. Voler c'est mal. Mais dans ce cas, comment j'allais faire une omelette lardons-champignons sans champignons ? Bien que ça puisse surprendre, le gamin avait raison. J'allais devoir chercher les champignons discrètement sans me faire voir. Et le gosse allait surtout me prendre de l'argent au passage.

-Merci de l'info mais je m'en doutais un peu. Et que tu me suives ou pas, j'irais chercher ces champignons. Et je te donnerais surtout pas d'argent, et encore moins pour ça. Compris ?

J'avais déjà voler, quand j'avais quoi ? 12 ans ? 13 peut-être. Mais j'étais jeune à l'époque, il y avait pas grands risques et puis je pouvais partir en courant si on me voyait, mais là c'était pas pareil. J'étais adulte désormais et si on me voyait pas moyen de s'échapper de cet endroit sans qu'on attrape. J'attendis alors que personne ne me voit et me dirigea le plus discrètement possible vers les cuisines.

Après plusieurs pas en direction des cuisines, je ne m'étais toujours pas fait voir. Je stressais, beaucoup, pourtant j'avais déjà volé. Je sentais mon cœur palpiter dans mon thorax à une vitesse ahurissante. J'étais enfin arrivé près de la porte menant aux cuisines quand une voix que je reconnu cria :

-Eh les gens regardez ! Le mec va essayer de voler dans les cuisines ! Il me l'a dit...Mais je n'ai pas pu réussir à l'arrêter!

A cet instant, toute la clientèle et le personnel se tourna vers moi. Je n'avais jamais eu autant envie d'étrangler un enfant de ma vie. Alors que j'imaginais déjà les 101 manières de torturer le sale gosse, plusieurs employés s'avancèrent vers moi, un air menaçant dans les yeux. Un air innocent commença à se dessiner sur mon visage, je cherchais quelque explication pouvant me sauver miraculeusement la vie lorsque le garçon essaya de se racheter :

-En fait non, c'est une blague ! Il allait juste demander la composition des merveilleux plats et boissons qui sont servis ici.

Les garçons tournèrent leur regard vers l'élève comme une seule personne, toujours l'air énervé. Puis ils reprirent leurs occupations, en gardant tout de même un œil sur moi. Le garçon s'avança vers moi et s'adossa au mur :

-Tu ne m'a toujours pas dit ton prénom. Tu n'en n'a véritablement pas donc. C'est bien dommage... Tu souhaites toujours aller voler tes précieux champignons ?

Alors là c'en était trop. Je l'attrapa par le col et le tira vers le haut, sans le soulever pour autant. J'approchai mon visage le près possible du sien pour bien lui faire comprendre :

-Ecoute moi bien sale petit merdeux, je te laisse le choix, soit tu arrêtes de te foutre de ma gueule et on devient de bons amis, soit tu continues comme ça et tu rentreras chez toi en pleurant ta mère.

De naturel je n'étais pas quelqu'un de violent, mais je n'étais pas surpris d'avoir ce comportement non plus, en même temps avec un gosse comme celui-ci ça se comprenait. J'espèrais pour lui qu'il n'allait pas vouloir montrer sa virilité en me tenant tête.

-T'es sûr de ce que tu veux faire, mon pote ? Devant tout le monde ? Remarque tu as du public, ça doit te plaire ça...

Il a montré sa "virilité" en me tenant tête. Il croyait vraiment que je n'avais pas pensé aux gens autour de moi, quel crétin. Et à quoi pensait il lorsqu'il disait "Remarque tu as du public, ça doit te plaire ça" ? Que j'aimais me mettre en valeur ? Me mettre en valeur était complètement contraire à ma manière de vire étant donné que je passe ma vie dans une forêt à l'écart de tout depuis mes 16 ans.

-Allez sois gentil et lâche moi. En prime, j'irais te chercher des champignons si tu vas nous faire ton caca nerveux. Tu es d'accord ?

Et tentative de corruption avec ça. Désespérant. Il allait regretter l'insolent discours qu'il venait d'avoir. J'enlevai une main de son col, toujours mon regard au plus profond du sien, mon poing prît de l'élan au niveau de ma hanche et frappa vigoureusement le ventre de l'élève. Je vins lui glisser discrètement à l'oreille :

-Mon nom c'est Evan, Evan Wood.

Je le lâchai alors et parti tranquillement en marchant. Ce n'était pas très intelligent de me provoquer alors que nous étions dans un coin isolé tout les deux. Je n'avais aucun regret de ce que je venais de faire, absolument aucun. Je passai à côté d'un employé méfiant et lui adressai un grand sourire.

Avant que James n'ai put réagir, il se prit un magnifique coup dans le ventre de la part du jeune homme. Puis celui ci se pencha à son oreille et lui murmura son prénom tout bas. Le gryffondor entendit à peine son nom de famille à cause de la douleur. Il se plia en deux de douleur et lâcha un gémissement plaintif. Puis Evan s'éloigna.

James resta quelques instants immobile, le regardant partir, incapable de bouger. Il se força finalement à se redresser et serra les dents. le coup avait été vraiment très fort. Il se dit qu'il n'avait finalement aucune chance contre l'homme. Il était beaucoup trop costaud pour lui et il n'avait pas la moindre envie de se reprendre un coup. Il l'aperçut qui s'était rassis à la même place que tout à l'heure. Le gryffondor hésita mais le rejoint finalement et s'assit devant lui en premier lieu sans un mot.

Il n'était pas du genre à laisser apparaître sa faiblesse facilement. Il ne voulait pas pleurer non, mais Evan lui avait fait vraiment mal. En temps général, si un autre élève l'avait attaqué de cette façon, il lui aurait sans doute sauté dessus pour lui rendre la pareille. Mais là, c'était bien trop risqué surtout dans un lieu public. Il fixa ses mains un long moment avant de lever ses yeux sur Evan. Il avait moins mal mais quand il bougeait, la douleur le faisait grimacer tout de même un peu.
"  Pourquoi tu as fait ça ? " Demanda le gryffondor avec des minis larmes de rage et de douleur aux coins des yeux. "Purée t'es sérieux ? Tu m'as fait hyper mal ! "

Petit silence. Puis James poursuivit avec les dents serrées.
" - Ca te gène pas de t'en prendre à plus jeune que toi ? T'es lâche à ce point ? " - Il avait prononcé ses dernières paroles presque dans un murmure.-
Puis il jeta un coup d'œil autour de lui pour vérifier que personne n'avait été témoin de l'évènement.
" - Tu pourrais au moins t'excuser, c'est la moindre des choses."

Y'a pas à dire, ça détend. Déjà plusieurs minutes qu'il me les brisait et il si il n'était pas trop stupide il aurait dû savoir qu'un moment j'aurais relâché toute le pression accumulée en moi. C'était le même effet qu'une cocotte minute, la pression montait peu à peu et si on ne la relâchait pas, elle explose. A ce moment précis, la pression était bien redescendue en moi. Je retournai m'assoir à ma précédente place espérant que le garçon ai enfin compris le message. J'interpelai un membre du personnel pour lui demander un café. Il revînt ma commande dans les mains mais, hélas, sans le sucre. Je lui fis alors la remarque, il s'en alla puis, quelques secondes après, il réapparût avec mon sucre et un chaleureux regard noir à mon attention. Je payai l'addition et lui donnai, en guise de pourboire, un grand sourire. J'étais particulièrement bien et je regardai avec amusement le garçon continuer de servir des gens aigris et méchants. J'étais tranquillement posé sur ma chaise, une cuillère dans une main, une tasse de café dans l'autre... Jusqu'à ce que l'autre mioche se ramène :

-Pourquoi tu as fait ça ? Purée t'es sérieux ? Tu m'as fait hyper mal !

Je détournai mon regard vers le jeune, d'un air supérieur et incrédule à la fois.

-Ça te gène pas de t'en prendre à plus jeune que toi ? T'es lâche à ce point ? Tu pourrais au moins t'excuser, c'est la moindre des choses.

Frapper un enfant m'aurait gêner effectivement. Sauf que l'élève n'était pas un enfant, certes il était plus jeune que moi mais il m'avait cherché. Je l'avais prévenu plusieurs fois déjà et il avait récidiver alors ça ne me troublait pas plus que ça. J'en avais connu des gamins comme lui étant jeune, malheureusement pour eux d'ailleurs, alors je savais que la parole ne marcherait pas, il fallait des actes. Et il n'était pas question de m'excuser.

-Tu m'as cherché, alors tu m'as trouvé. Il n'est pas question de lâcheté et je n'ai pas l'envie ni le devoir de m'excuser. Alors si cela ne te dérange pas... nan, même si cela te dérange, j'aimerais finir mon café tranquille. Et avec cela, ton nom ne serait pas de refus.

C'est vrai, je ne savais même pas comment il s'appelait. La politesse de nos jours, c'est plus ce que c'était.

James ne protesta pas et baissa les yeux sur ses mains. Evan était déjà assez énervé comme ça; valait mieux ne pas aggraver la situation. Il serra les dents et lui jeta un rapide coup d'œil. Pourquoi lui dirait il son nom ? Après tout, il l'avait frappé. Cependant il répondit avec méfiance.
"- Moi c'est James. James Owell. " Marmonna t-il en fixant une nouvelle fois ses mains. "Je suis à Poudlard, bientôt en cinquième année. "

Il remarqua la bierraubeurre qu'il avait commander pour Evan et la seconde pour lui. Aucune des deux n'avaient été entamées. James en tira une devant lui et fusilla le jeune homme du regard.
" - Sinon merci. Je t'avais commander une bierraubeurre au cas ou t'as pas remarquer. Je vais devoir payer pour rien. " -Evan l'agaçait. Rien que de le voir avec son café, à faire comme si de rien n'était, il avait juste envie de le frapper. - Mais il s'abstint. Il lâcha un long soupir.
" - Sinon toi tu as l'air plutôt grand... Tu bosses ou ? " Lui demanda t-il comme pour essayer d'apaiser la situation. Il doutait fortement que Evan veuille engager la conversation après ce qu'il venait de se passer. Il décida donc de prendre l'addition dès maintenant au cas ou son interlocuteur le rejetait une fois de plus et lui demanderait de partir.

Le gryffondor plongea ses mains dans ses poches à la recherche de quelques gallions. Mais il faillit s'étrangler. Mis à part des friandises et autres babioles, il n'avait aucun argent. Il se leva, fouilla dans absolument dans toutes ses poches mais elles étaient vides. Il se rassit lentement en fixant Evan et se cala bien au fond de son siège.
" - Euh...Evan ? Tu veux bien me rendre un service ? " Marmonna James en croisant les doigts intérieurement. " En fait, j'ai oublié mon argent...Est ce que tu pourrais me payer les deux bierraubeurre plus ton café..? "
Il eut un petit silence pour laisser à Evan le temps d'enregistrer la pesée de ses mots. Puis il ajouta rapidement/
"- Oh mais bien sûr je te rembourserais dès que je le pourrais ! Et..Enfin, c'est ca ou je vais avoir des problèmes..."

-Moi c'est James. James Owell. Je suis à Poudlard, bientôt en cinquième année.

James avait la tête baissé, le regard vers ses mains. Je n'en attendais pas moins de la part de quelqu'un qui venait de se faire frapper.

-Sinon merci. Je t'avais commandé une bierraubeurre au cas où t'as pas remarquer. Je vais devoir payer pour rien. Sinon toi tu as l'air plutôt grand... Tu bosses où ?

James n'était pas méchant, juste un peu trop ouvert, et ça ne fonctionne pas trop avec moi cette technique. Ça ne venait pas de lui, plutôt de moi, je n'étais pas le genre de personne qui aimait déblatérer ma vie à chaque inconnu qui me passe sous le nez. D'un autre côté, c'est James qui m'a abordé, sans que je lui dise quoi que ce soit... et je l'avais frappé. Il m'avait cherché aussi, je l'avais prévenu. Mais ça n'expliquait en rien ma réaction, je n'étais pas du tout du genre violent. Alors pourquoi l'avais-je frappé ainsi ? Le fait que je l'envoie paître ne m'étonnait pas, mais je n'avais jamais frappé quelqu'un plus jeune que moi. Je m'en voulais d'avoir fait ça, même si James m'avait poussé à bout, je n'avais pas à faire cela. Il regardait la bierraubeurre qui était de mon côté et, bien que cela puisse sembler bizarre après ce qu'il venait de ce passer, je m'excusai froidement :

-Désolé, je ne bois pas d'alcool. Je ne t'avais pas demandé de me payer une pinte. Et pour ce qui est de mon travail et bien... Je ne travaille pas, je suis ermite dans une forêt non loin de là. Ce qui peut expliquer mon côté... rustre.

A ces mots, je ne pus m'empêcher de sourire, c'était rarement ce que je disais aux gens, mais après l'avoir frappé j'étais obligé de me rattraper comme je le pouvais. Et l'humour pouvait m'y aider... même si l'humour était loin d'être mon fort. L'élève demanda alors l'addition à un garçon qui passait non loin de là (je vous laisse deviner lequel). James fouilla alors dans ses poches et son visage s'effondra d'un coup. Puis, à mon grand étonnement, il tourna un regard tendre vers moi :

-Euh...Evan ? Tu veux bien me rendre un service ? En fait, j'ai oublié mon argent... Est ce que tu pourrais me payer les deux bierraubeurres plus ton café... ?Oh mais bien sûr je te rembourserais dès que je le pourrais ! Et..Enfin, c'est ça ou je vais avoir des problèmes...

Décidément, il avait tout pour énerver ce gamin. Tout, sauf son argent. Je le regardai d'abord avec pitié, puis avec malice :

-Hmmmm... je pourrais te laisser te débrouiller tout seul, comme un grand. Ou je pourrais t'aider en payant l'addition. J'ai souvent tiré ce genre d'hésitation à pile ou face. Disons face, je paye et pile, je te laisse t'en occuper.

A ces mots, je mis ma main dans une de mes poches et en sortis une pièce brillante. Je la posai sur ma main pour la lancer en l'air. Mon pouce eut un mouvement rapide, la pièce vola à un mètre de hauteur et vînt se caler dans ma paume, décidant ainsi du sort de James. Je posai ma main à plat sur la table, sans découvrir la pièce et dit et enlevant ma main :

-Face. Tu peux t'estimer heureux. Et tu peux aussi compter sur moi pour réclamer mon argent la prochaine fois que je te vois.

Je lui adressai un grand sourire puis je me tournai vers le garçon d'un air sobre et lui tendis la pièce. Une fois seul avec James, je le regardai fixement dans les yeux :

-Désolé pour tout à l'heure, je n'avais pas à te faire du mal ainsi, ce n'est pas digne de moi et de mon enseignement.

Je voulais me laver de ce sentiment de culpabilité qui me rongeait depuis que je m'étais rassis à cette table. Et je me sentais désormais propre et un peu plus digne que si je ne l'avait pas fait. Etre humain et accepté de tout le monde pouvait s'avérer compliqué parfois.

Un sourire s'imprima sur la face de l'élève lorsque j'enlevai ma main pour révéler le destin de James, hélas celui-ci s'effaça au moment où je présentai mes excuses :

-Non, ton comportement était normal... C'est moi, je n'aurais pas dû te faire un coup pareil. J'ai l'habitude de toujours faire des blagues à tout le monde et pas toujours des blagues très sympas. J'avoue c'était pas cool.

Je notai cette prise de conscience de la part de James dans un coin de ma tête, il venait de faire preuve sagesse, et vu l'image qu'il m'avait montré de lui avant, cela devait être rare. Je lui répondis d'un bref sourire au coin de la bouche. A mon étonnement, l'élève appela un garçon, il n'allait quand même pas provoquer la fureur du serviteur un seconde fois ? Une fois le serveur arrivé auprès de James, ce dernier posa une main sur l'épaule du garçon. S'il te plaît James, ne fais pas de connerie, je ne voulais pas m'attirer les foudres du personnel de cet endroit. James appuya sur sa main de sorte à rabaisser le serveur pour venir lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Après quelques secondes, le serviteur de releva et fixa l'élève d'un air plein d'incompréhension avant de partir en direction des cuisines.

-Le serveur va être gentil , je lui ai demander si il pouvait généreusement te donner quelques champignons gratuitement. Il a accepter pour moi parce que je viens souvent, il me connaît de vue.

Deux choses à dire : d'une, je détestais que l'on parle comme ça d'un être humain, "le serveur va être gentil" ce sont des paroles pleines de prétention. Je ne dis pas que l'élève était prétentieux... même si il l'était un peu en effet. Je n'avais pas déceler la moindre intonation de méchanceté dans la voix de James, alors je doutais qu'il ai fait exprès. Et de deux, le fait que James me donne des champignons me surprit, je ne m'attendais pas à ce geste plein de générosité de sa part, le coup des excuses c'était déjà beaucoup alors là, j'étais épaté. Cependant ce qui me choque le plus ce fût le serveur, James venait de recevoir gratuitement une boîte champignons et cela parce que le serveur le "connaissait de vue". En même temps, après plusieurs années isolé du monde extérieur, j'avais perdu quelques notions de la vie notamment celles des liens tissés avec les autres personnes. Mais bon, si cet acte venait de se passer sous mes yeux, j'imagine que c'était normal.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, le serviteur entra dans mon champ de vision, me sortant ainsi de ma bulle. Il portait dans ses mains une petite boîte qu'il tendit à James avant de repartir à son travail. James posa la boîte devant lui puis la fit doucement glisser vers moi.

-Voilà, j'espère que je suis pardonné à mon tour de ce que je t'ai fait.

Je pris la boîte et l'ouvris délicatement, son contenu était bien celui auquel je m'attendais. Le serveur n'y était pas allé de main-morte, une bonne dose de champignons. Je reconnus des agarics, des cèpes et d'autres espèces encore. Ils n'étaient pas aussi beaux que ceux que je cueillais moi-même mais je n'allais pas faire le rabat-joie pour si peu.Je refermai alors la boîte et souris à James.

-Cela va de soi, tes excuses suffisaient mais je ne vais pas refuser cet appétissant cadeau pour autant.

Malgré l'état du présent, j'avais l'eau à la bouche. Ces champignons signifiaient omelette, qui signifiait repas de ce soir, qui signifiait soir. Ce raisonnement m'amena alors à savoir l'heure, une pendule accrochée non loin de là indiquait dix-neuf heures trente. C'était tard et je ne devais pas tarder à rentrer. Aussi, je me levai de ma chaise, me tournai vers James et le saluai :

-Il se fait tard et je me dois de rentrer chez moi. Merci pour cette soirée James, j'espère qu'on se reverra vite (pour que tu me rembourses). Ce fût une rencontre... intéressante.