Eileen s’était levée tôt ce matin-là. Trop tôt. Elle avait ramassé ses affaires dans sa petite salle, s’était levée et rhabillée tant bien que mal puis succombant aux restes de sa fatigue, était repartie dans les dortoirs finir sa nuit. L’aube montrait le bout de son nez crochu mais elle n’avait presque rien à faire ce jour-là. Un samedi de la seconde moitié de janvier, c’était une chance, elle pouvait se remettre de ces derniers jours. Elle avait du temps avant l’après-midi.

C’était sa troisième transformation et sa façon de l’appréhender n’avait pas changé. Ou si peu. C’était extrêmement désagréable. Douloureux et épuisant. Elle n’aurait plus à prendre la potion pour un peu moins d’un mois alors la fatigue qu’elle causait ne l’affecterait plus pour quelques temps. Mais c’était toujours une grande fatigue musculaire qui la saluait au lendemain de ces trois jours maudits. En tout cas ça l’avait été pour les seules périodes de transformations qu’elle avait connues.

A peine arrivée, elle ne perdit pas de temps et s’écroula toute habillée sur son lit sans même défaire les draps. Les heures s’écoulèrent et rien ne parvint à la faire se réveiller. C’est seulement sous le coup de quatorze heures et des poussières que la petite brune daigna enfin ouvrir les yeux. Ses muscles étaient encore plus figés qu’auparavant et ne serait-ce que jeter un coup d’œil à sa montre lui fit regretter d’être sortie de son joli monde de sommeil. Soufflant et râlant, elle prit un certain temps avant de se mettre sur ses pieds avant de réaliser l’heure qu’il était. Elle était en retard. De presque dix minutes déjà. Et elle avait loupé le déjeuner !

Elle garda ses habits de la veille désormais tous froissés, attrapa son sac et tenta de courir vers la salle commune retrouver le préfet de sa maison. Arrivée là-bas et ne voyant pas celui qui était censé l’aider à rattraper et comprendre les cours qu’elle avait ratés ou avait été trop dans les vapes pour suivre, elle dû se retenir de ne pas lancer un juron peu distingué. Bien sûr qu’il n’était pas là ! Il l’avait prévenue. Le préfet Poufsouffle ! C’était lui qui devait s’occuper d’elle. Eileen réfléchit un instant en se grattant la tête avant de se souvenir de l’endroit où ils devaient se retrouver puis partit les jambes toujours raides et douloureuses.

La Grande Salle n’était jamais vide. Bien sûr c’était aux heures des repas qu’elle était la plus pleine (comme l’estomac des chers petits élèves) mais les après-midi, elle accueillait souvent les élèves plus ou moins studieux désireux d’un nouveau point de rencontre pour changer de la bibliothèque ou de la salle commune. Endroit idéal pour travailler en groupe de maisons différentes en étant moins limité niveau bruit et  travaux pratiques. Grimaçant en sentant ses membres la tirailler, Eileen entra dans la salle et chercha des yeux celui qui devait l’aider pour les prochaines heures.

Un préfet… un préfet… Elle partit vers la table des Poufsouffles en observant les individus qui y étaient assis et finit enfin par apercevoir à quelques mètres un insigne brillant sur la poitrine d’un jeune homme.

- Ah !

Elle accéléra comme elle le pouvait pour se planter en face de lui et jeter plus que poser son sac sur la table. Un long soupir d’épuisement accompagna son mouvement alors qu’elle s’assit.

- Aaaaaaaaaaaaaah. La vache !

Elle plaça son front sur la table quelques temps pour se remettre de cet effort immense qu’est d’obliger son corps à effectuer des mouvements puis se redressa précipitamment.

- Ah ! Pardon ! Je suis en retard ! Désolée je… me suis perdue ?

Ah oui non là elle n’y avait vraiment pas réfléchit à son excuse.

- Enfin, trompée de salle et… bref ! Je suis là maintenant !

Sourire gêné.

Le sourire d’Eileen se décrispa un peu alors que le garçon aux cheveux blancs excusait son retard et lui demandait de le prévenir si elle était trop fatiguée pour suivre ce petit rattrapage (information à garder en mémoire, cela pouvait toujours s’avérer utile). Eileen ne l’écouta que d’une oreille distraite cependant notant enfin l’apparence étrange de son vis-à-vis. Elle se souvenait l’avoir vu à la rentrée, guidant les premières années tout nouvellement répartis à Poufsouffle vers leur terrier. Sa mémoire avait simplement retenu une certaine pâleur et des cheveux étranges vites oubliés au milieu de toutes les découvertes Poudlardiennes incluant magies inédites, cours, festivités, looks autrement aussi bizarres de certains autres élèves, etc.

Prises une à une, les caractéristiques physiques du garçon avaient été rencontrées au moins une fois ailleurs par la brunette. Cheveux excessivement clairs et colorés ? Déjà vu. Peau extrêmement blanche ? Déjà vu (peut-être pas à ce point-là, quoique… elle ne se rendait plus compte). Yeux rouges ? Déjà vu. Mais ensemble comme ça ? C’était étonnant. Et là, était-ce le bout pointu d’une oreille qu’elle entrapercevait ? L’observant de près, c’était à se demander d’où le jeune homme sortait. Il avait dû se modifier magiquement très fortement pour en arriver à cet effet. Drôle d’idée. Ce n’était pas très joli. Enfin, ce n’était pas moche non plus mais c’était… bizarre.

Il dit s’appeler Araekin. Ça aussi c’était un peu bizarre. Ce n’était pas anglais comme non si ? Peut-être était-il étranger et dans sa culture son apparence et son nom étaient parfaitement normaux. Lui apparaissait-elle étrange dans ce cas ? Eileen était probablement un prénom curieux pour un étranger. Et peut-être était-elle moche selon ses critères. La première année se vit parmi une foule d’Araekin l’observant d’un air intrigué et vaguement dégouté alors qu’elle expliquait que parmi les siens elle était tout à fait banale et qu’elle leur apprenait à dire son prénom. Là, ils lui demandaient ce qu’il signifiait ce qui la fit réfléchir. Ca signifiait quelque chose Eileen ? Qu’est-ce que ça pourrait signifier ? Oh, ça devrait signifier quelque chose comme Esprit Fin ou Fierté Maligne ! Ou…

D’un claquement de doigts, la sacoche du préfet s’ouvrit, sortant Eileen de sa rêverie. Un nouveau claquement de doigts et son contenu s’étala sur la table. Brusquement réveillée, au moins pour le moment, les yeux de la brune s’écarquillèrent.

- De la magie informulée sans baguette…

Elle plongea son regard intrigué dans les yeux rouges de son interlocuteur.

- On apprend ça quand ? Ça fait longtemps que tu en fais ? C’est difficile ? Comment tu fais ? C’est comme la magie avec baguette ? Faut penser le sort très fort ? J’ai vu mes parents en faire parfois, enfin surtout de l’informulé, ils utilisent leur baguette presque tout le temps.

Réalisation.

- Oh ! Mais ma sœur elle fait ça aussi !

Ne voulant pas que le préfet pense qu’elle n’avait pas également réussi ces prodiges enfantins, elle ajouta :

- Enfin, comme tout le monde avant Poudlard quoi... Bref, c’est la même chose que tu fais mais en contrôlant ? Pourquoi tous les sorciers ne font pas ça alors ? Si c’est si facile hein ? Puisque c’est pareil, on devrait juste nous apprendre à faire ça plutôt que de devoir passer par les baguettes.

Oublié son objectif principal. Pour l’instant c’était ce sujet qui demandait tout l’intérêt du monde.

HRP:

Elle n'eut de cesse de me dévisagé, elle ne devait pas se rendre compte de son insistance sur mon visage, j'avais l'habitude, mais j'étais là pour l'aider et dans ce genre de cas c'était beaucoup plus gênant que pratique.

- De la magie informulée sans baguette…

Ça y est, je sentais le vent tourné tout de suite ça n'allais pas parler cours, enfin, si ça pouvait la détendre soit, mais j'allais la faire bosser coûte que coûte donc le temps qu'elle perdait là, je le rattraperais plus tard, pas envie qu'elle ne perde du temps dans son année pour si peu !

- On apprend ça quand ? Ça fait longtemps que tu en fais ? C’est difficile ? Comment tu fais ? C’est comme la magie avec baguette ? Faut penser le sort très fort ? J’ai vu mes parents en faire parfois, enfin surtout de l’informulé, ils utilisent leur baguette presque tout le temps.

C'était une sacrée pipellette en tout cas, je la regardais passif, attendant qu'elle eut finis pour parler afin de ne pas être coupé dans mes paroles et aussi car je voulais voir tout ce qu'elle aurait à demander, je conçois que ce soit incroyable pour elle en tout cas, si seulement elle connaissait la vérité.

- Oh ! Mais ma sœur elle fait ça aussi !

- Enfin, comme tout le monde avant Poudlard quoi... Bref, c’est la même chose que tu fais mais en contrôlant ? Pourquoi tous les sorciers ne font pas ça alors ? Si c’est si facile hein ? Puisque c’est pareil, on devrait juste nous apprendre à faire ça plutôt que de devoir passer par les baguettes.

Je la regardais toujours calme, légèrement souriant, hochant la tête, puis m'installant bien sur ma chaise je prit une légère inspiration avant de prendre la parole :

-Très bien, donc je vais procéder dans l'ordre. On n'apprend jamais la magie sans baguette, on la développe seul, il faut être autodidacte pour la développer, la magie informulé elle, se développer en sixième et septième année notamment pour le passage de ASPICs dont tu as peut-être déjà entendus parler, ci ce n'est pas le cas, je t'expliquerais ça peut-être si tu veux. Ensuite je ne te dirais pas combien de temps je la pratique, c'est un secret, à toi d'essayer de savoir, est-ce comme la magie avec baguette ? Pas du tout, les baguettes sont un canal magique, pour faire simple, toi tu es comme une source d'eau qui se diffuse partout, pour lancer un sort, il faudrait que tu arrive à te diffuser au moins comme un ruisseau pour lancer un sort, faible certes et raté, mais un sort. Le rôle de la baguette et de te permettre de canaliser ta puissance, ainsi au lieu de te diffuser partout, tu « coule » à l'instar d'une rivière ou d'un fleuve, tu me suis ?

Je marquais un certain temps de pause, j'aimais expliquer ce que je savais et surtout rendre des choses complexes simples de compréhension pour les autres, j'espère au moins ne pas l'avoir déjà perdus avec si peu sinon je suis mal partit pour lui faire reprendre ses cours !

-Ensuite donc, lancé un sort sans baguette c'est comme lancé un sort avec une baguette, sauf que la, tu n'as plus de canalisateur, en fait, pour reprendre ma précédente explication, ici c'est toi seule qui canalise ta puissance pour « couler » telle une rivière, pour cette raison, peu tente de l'apprendre car on a presque toujours une baguette sur soit et aussi car beaucoup n'y parviennent pas, car, justement, ce n'est pas facile ! Sur ce dis-moi, par quoi commence-t-on ? Ce n'est pas que ces explications m'ennuis mais j'aimerais que tu rattrapes tes cours moi, après, rien ne m'empêchera de continuer lorsque nous aurons finis tu sais.

Toutes ces références aux cours d’eau… Maintenant elle avait une vague envie d’aller aux toilettes. Vague. Très drôle. Elle aurait préféré s’entendre dire que c’était plus facile. Ou mieux, que lui avait une technique particulière qu’il pourrait lui enseigner et elle deviendrait ainsi meilleure que tout le monde. Ça, ça aurait été une excellente nouvelle. Tout ça n’était pas très amusant.

Et puis, c’était quoi cette histoire de secret ? Et pourquoi garder ce secret là ? Ce n’était pas grand-chose de dire depuis combien de temps on pratiquait quelque chose, si ? Un secret sur une si petite chose… Elle avait envie de savoir maintenant ! S’il avait dit « secret » peut-être que ça englobait quelque chose d’autre… Il aurait commencé très jeune parce que… Il avait été élevé par des animaux magiques dans une forêt magique et pour survivre il aurait dû apprendre des techniques… magiques. Sans baguette, forcément. Ou alors, il avait appris ce tour là la veille et ne savait rien faire d’autre mais voulait crâner un peu. Oui, ça c’était une bonne raison pour garder le temps de sa pratique secret. Ah mais elle n’avait pas envie de simplement deviner, elle voulait savoir !

Elle sortit de sa réflexion pour chercher dans ses affaires ce qu’elle avait à faire. Elle ouvrit son sac et contempla les livres qui y avaient été enfermé. Oh, elle avait oublié son livre d’Histoire de la Magie. Mmmmh, quelle tragédie. Pas d’histoire des gobelins aujourd’hui, c’était vraiment dommage. Elle ne put empêcher un léger sourire de s’afficher sur ses lèvres. Restaient ses livres de métamorphose, potions, et défense contre les forces du mal. Elle prit celui des potions avec les cours qu’elle avait récupéré de Moira.

- Mmmmh… J’ai ça…

Elle lut une ligne sur deux pour savoir de quoi il s’agissait. L’aconit. Non, ça ne lui disait rien du tout. Elle avait vraiment bien dormi pendant ce cours. C’en était affligeant. Elle se redressa, déçue.

- Ah non, c’est juste une plante. C’est quoi ça… ? « On la trouve dans… »… pffff. Mais y’a une dissertation à faire… L’Aconit, ses propriétés et son utilisation. Ah, faut que je sorte mon livre de Botanique du coup !

Regard dans le sac.

- Mince, je l’ai oublié aussi ! C’est malin…

Regard vers le préfet.

- Tu connais bien l’aconit, toi ?

- Oh !

Quelle jolie coïncidence ! Ou en était-ce une réellement ? C’était presque comme si un individu avait prévu le sujet de ce devoir en fonction de sa petite caractéristique. Comme si une force contrôlait tout ce qui se passait autour d’elle pour faire des liens entre des choses qui ne sont pas censées être liées. Etrange, très étrange. Un quatrième mur ? Quel quatrième mur ? Hum… Bref.

Eileen fit une petite grimace en pensant à la potion Tue-Loup. Berk. Elle nota « toxine pétales/racine/tue-loup » dans la marge de sa feuille. Donc voilà l’utilisation que le professeur voulait que les élèves mentionnent.

Le préfet partit ensuite dans un court exposé de la magie sans baguette. Eileen se perdit un peu alors qu’il revenait rapidement sur les loups-garous en mentionnant un certain Lupin qui ne lui disait trop rien. Elle eut un petit rire nasal. Lupin. C’était fait exprès, obligé.

Il conclut en revenant sur la potion Tue-Loup. Même quand il changeait de sujet il arrivait à revenir sur l’idée de base. Eileen eut une moue sceptique et murmura dans sa barbe :

- Ouais, si on passe pas son temps à ronfler…

Peut-être qu’avec le temps la potion ne la fatiguerait pas autant mais pour l’instant elle avait du mal à croire qu’elle serait capable de faire quoique ce soit d’autre si ce n’était dormir ses nuits de transformation. Et ses semaines… En y pensant, elle bailla.

Araekin prit un air vaguement gêné avant de s’excuser et de sortir le livre dont elle avait besoin, par magie sans baguette encore une fois. Qu’il était prévoyant ! Trop prévoyant au goût de la jeune fille. Ça n’allait pas le faire s’il sortait les livres qu’elle avait oubliés. Bien. Ne pas mentionner l’Histoire de la Magie.

Eileen ouvrit le livre et chercha la page sans réfléchir tandis que le jeune homme sortait un encas. Le bruit du papier lui fit relever la tête. Des sucreries ? Oh oui ! Elle fronça les sourcils. C’était bien ce qu’elle pensait ? Mais… Il n’était pas un vampire, si ? Elle lui jeta un regard suspicieux.

- Tu es un vamp…

Deux minutes ! Il avait dit quelque chose au milieu de son exposé…

- Attends ! Tu es un métamorphomage ? Un vrai ? Tu peux tout changer ? Tu peux… ressembler à…

Elle réfléchit quelques instants pour trouver un vrai challenge.

- Madame Dubois ! Ou non ! Rusard !

« Prouve-le ! Prouve-le ! » criait son esprit. La sucette était toujours là.

- Mais c’est pas logique… pourquoi tu manges des sucettes goût sang alors ? C’est un truc de métamorphomage ?

C’était intriguant et un sujet définitivement plus intéressant que l’aconit.

HRP:

Alors ça… Ça c’était vraiment intéressant ! Araekin commençait à changer la couleur de ses yeux et celle de ses cheveux. Cela semblait si facile ! Eileen avait entendu parler des métamorphomages et des métamorphoses physiques en générale. Concernant la métamorphose, c’était vaguement un de ses sujets de cours alors forcément, ça ne lui était pas étranger. Mais voir Araekin en user si facilement était fascinant. Elle attendait tout de même son Rusard.

Finalement, ce ne fut pas le concierge qui fit son apparition devant ses yeux, ce fut quelque chose de bien plus étrange. Eileen découvrit qu’il y avait quelque chose qui mettait bien plus mal à l’aise que de se retrouver devant le damné Rusard. Elle se fit face.

C’était une expérience qui différait énormément de se retrouver en face d’un miroir. C’était elle. Mais ce n’était pas elle. Elle se reconnaissait tout en refusant que ce soit elle. Comme si son cerveau ne pouvait pas admettre le processus. Pourtant la simple reconnaissance de l’existence de la magie aurait dû la préparer à accepter à peu près tout mais là… il ne s’agissait pas d’accepter l’étonnant mais de douter de son unicité. Etait-ce la même expérience de vivre avec un jumeau identique ? Etait-ce simplement sa volonté d’être la seule et l’unique en son genre qui lui faisait se sentir comme elle se sentait en se voyant en face d’elle ?

Quoique fut la réelle raison de son malaise, Eileen n’aimait pas ça. Mais alors pas du tout. Araekin eut un petit rire et Eileen fit la grimace. Non, non, non ! C’était trop bizarre ça ! En plus du petit rire qui était le sien sans l’être, il y avait ce qu’il avait dit. Et puis… non sa voix n’était pas comme ça ! Elle ne s’entendait pas comme ça ! Sa voix à elle était bien mieux ! Eileen eut un énorme frisson et Araekin retrouva son apparence initiale. Elle pointa son doigt vers lui en revêtant un air indigné.

- Tu n’as pas le droit de faire ça ! C’est, c’est… c’est bizarre ! Et… c’est du vol !

Elle eut un nouveau frisson.

- Brrrr… Trop bizarre…

Elle sortit tous les livres de son sac cette fois, elle ne pouvait pas toujours se contenter de leur jeter un œil en les laissant cacher, mais ne quitta pas Araekin du regard. Interdiction de refaire une transformation bizarre.

HRP:

PS :

Spoiler:

Eileen fixa Araekin quelques instants encore. Alors il faisait vraiment le coup à tout le monde ? Ça n’enlevait pas le sentiment étrange qu’elle avait ressenti mais ça la rassurait un peu d’une certaine manière. Ce n’était tout de même pas très gentil. Certes, l’idée était excellente et si elle avait eu la capacité, elle s’en serait donnée à cœur joie, probablement, mais là, c’était sur elle. Alors c’était tout de suite franchement moins drôle.

Elle leva un sourcil à la mention de jouer avec ses amis. Quel âge pensait-il qu’elle avait ? Certes, si elle en avait eu l’opportunité, elle aurait probablement joué mais là… Bref ! Elle avait décidé de faire sa mauvaise tête encore quelques instants. De toute façon, Moira et Lucie ne jouaient pas. Et elle n’avait pas assez côtoyé Aiden pour beaucoup jouer (bien que leur partie de devine-qui-est-sous-le-masque lors du bal de Noël ait été très amusante).

Le temps de la curiosité divertissante était terminé. Venait celui plus sérieux des vrais devoirs. Avec une petite moue, Eileen sortit un autre de ses cours. Elle espérait en avoir fini suffisamment rapidement.

Araekin était bon professeur et toujours prêt à expliquer ce qu’il fallait. Au fur et à mesure de la leçon, Eileen sentait son énergie s’enfuir tout en reprenant ses notes et exercices. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus folichon, mais le préfet savait faire retourner son attention quand elle se sentait partir un peu trop loin. Elle eut quelques soupirs et au bout d’un peu plus d’une heure un long bâillement interrompit son écriture. La métamorphose était un sujet difficile. Heureusement, c’était le dernier cours qu’elle avait à revoir.

HRP: