On peut pas dire que je suis le genre de nana qui ait eu la vie difficile. Même, en surface, on pourrait même dire qu'elle a été relativement facile, et ça a pu être le cas quelques fois. Mais seules les personnes qui n'ont jamais souffert, qui n'ont jamais chuté au court de leur existence ne savent pas ce que véritablement dire avancer dans la vie, car ils n'ont jamais eu à se battre contre. Aujourd'hui, je suis assise dans le parc de Poudlard, cette école qui a su m'enseigner pendant sept années les préceptes du monde magique dans lequel nous sommes plongé. J'ai tant de souvenirs, ici, tellement de vécus... Je ne saurais l'expliquer en une seule page, ni même en une seule journée. Ce serait purement impossible. Ce serait bien trop long.

J'ai conscience bien entendu que je suis jeune, j'ai encore toute la vie devant moi. Mais j'ai l'impression quelques fois d'être à un tournant de ma vie où il faut que je me pose les bonnes questions, où certaines choses du passé me hantent et je dois, bien entendu, m'en débarrasser. Mais croyez-moi, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Alors j'ai décidé d'écrire. Vous savez ce que c'est d'avoir une réputation de Serpy manipulatrice, calculatrice, froide, sans aucun sentiments humains, prête à tout pour arriver à ses fins... C'est cette réputation que j'ai. Je n'ai jamais cherché à la briser parce qu'elle me protégeait, et elle fait encore aujourd'hui. Je sais que je suis manipulatrice... Seulement quand je le souhaite, ambitieuse aussi, c'est selon moi ma plus grande qualité. Mais, je reste humaine, je reste surtout une femme, qui sait pleurer quand elle va mal, même si elle doit se cacher pour le faire... Ce que je fais depuis des années maintenant... Je ne tiens plus parfois, et le toit de Poudlard, ou le parc, y sont des endroits parfait pour y laisser couler ma tristesse et mon amertume.

Un jour ma grand-mère m'a dit : « Peut importe ce que tu feras et même comment tu le feras, si tu n'es plus toi-même, si tu as perdu ton âme, tout cela sera vain. » Et cette phrase, je la savais véridique. Je m'assume au quotidien et aujourd'hui que ma grand-mère est partie dans le Royaume des Morts, j'essaie de suivre ce qu'elle me disait. Mais mes larmes me prouvent que je stagne, que je n'y arrive plus, que le passé me retient inlassablement et que je ne m'étais même pas aperçue d'être tombée. Et pour me relever il faut que je comprenne le pourquoi de cette chute, sinon, je ne pourrais jamais me relever et, pas après pas, avancer vers mon avenir, vers ce que je veux être d'ici quelques années... Et pour y arriver, il n'y a que l'écriture qui peut me permettre de me libérer.

5. Poudlard, troisième année... Le Quidditch, enfin !

Ma troisième année fut à marquer d'une pierre blanche ! Mais vraiment blanche. Ce fut une des meilleures années que je passais à Poudlard. En Juillet, nulle surprise, vive la France ! Etant fragile de peau, ma mère décida de changer de destination, préférant la Bretagne. Ce qui m'arrangeait franchement. Il ne serait pas venu à l'esprit de ma mère de changer d'endroit pour la sécurité de sa fille qui devient une écrevisse au soleil... Nan... Elle l'a fait pour elle et pour une fois, j'étais plus qu'heureuse. Il faisait beau, mais j'avais le vent et l'ombre des arbres du camping où nous étions... Et c'était magique !!! Dois-je aussi rappeler que comme toutes les années, Alexander et moi recevions nos lettres en France ?

Le mois d'Aout fut remplis d'entraînement de Quidditch. Notre père était un grand adepte de ce sport... Ma mère aussi, mais elle n'en disait rien. James connaissait parfaitement notre envie de faire parti de l'équipe de nos maisons respectives, Alex en tant que batteur, moi en tant qu'attrapeur. Et il prenait une heure chaque soir pour nous entraîner. Durant l'année, et grâce à Bryan, l'ancien attrapeur, j'avais gagné en vitesse et en précision sur un balai. J'espérais fortement être retenue cette année. Benoit et moi nous écrivions toujours et le Quidditch était devenu notre grand rêve à lui et moi, lui en tant que poursuiveur, moi en tant qu'attrapeur. Et on croisait tous les deux les doigts pour les sélections de cette années à Serpentard.

Dans le Poudlard express, les discussions ne tournaient qu'autour de ça dans notre wagon, que nous partagions toujours à trois. Jonathan ne participerait pas à cause de son vertige mais il nous soutiendrait, pour sûr. Les cours commencèrent sans même que je ne les vis venir. Je me faisais toujours coller en Histoire de la magie... Et avec les nouvelles matière, cela n'allait certainement pas s'arranger. Mais, durant les cours d'études des moldus, que j'avais choisi par pure curiosité à la base, je me fis une nouvelle amie. Genna, une fille de la maison de mon cher frère... En fait, je la connaissais déjà, elle avait les mêmes prédispositions que moi pour les sortilèges et les défenses contre les forces du mal. On s'était assez souvent retrouvée l'une contre l'autre pendant les cours, mais jamais on ne s'était vraiment parlé... Mais là, j'appris à la connaître, et je m'entendais très bien avec elle.

Enfin les sélections de Quidditch eurent lieu... Et bien entendu j'intégrais cette année l'équipe de Serpentard en tant qu'attrapeur. Un poste que j'occupais tous le restant de mes études chez les Serpy d'ailleurs. Benoit fut également pris en tant que batteur. Dans le même temps, j'appris que mon frère également était pris comme batteur chez les Serdaigles ! Normal ! Il commençait à se bâtir musculairement parlant, à cette époque.

Aaaah, un autre truc classe aussi : Pré-au-lard ! Nous avions enfin l'autorisation d'y aller. C'était génial... Et je découvris alors le péché ultime... Les bonbons et sucreries de chez Honeydukes. Je n'avais encore jamais réellement révélé mon amour du sucre... Et ce fut cette année-ci que je devins... comment dire ?... Addict... Oui, c'est le mot. Je trouvais dans le sucre le réconfort que j'appelais depuis mes dix ans. Au moins, ça me donnait un minimum le sourire. Mais je le garde secret. Je m'étais trouvé un petit coin discret dans le parc ou j'allais dévorer mes bonbons... Je vous explique même pas le nombre de gallions que j'ai dépensé là bas. Les patrons doivent m'adorer !

L'année passa à une vitesse hallucinante. Mon caractère froid se renforçait de jour en jour. Ce fut la première année où il fallut limite me traîner hors de Poudlard pour que je retourne chez moi à Noel et en été. Mais l'espoir de revenir à cette école et de me retrouver loin de ma mère me rassurait un peu. Et nous repartîmes une nouvelle fois vers Londres....