"Justement, il est temps d'y remédier. Je suis sure qu'on peut faire quelque chose de bien, si tu y mets du tien. Tu as une belle épaisseur, la couleur est plus que jolie et je pense qu'avec les sortilèges adéquats, ce sera génial. "

J'avais un talent indéniable pour les sortilèges cosmétique, qui relèvent pour la plupart de la métamorphose. Même si je m'étais laissée aller lors de mon accident, j'avais depuis repris du poil de la bête.

"Viens à la salle de bain, je vais essayer d'arranger ça. Tu n'auras qu'à mémoriser les sorts que j'utilise, si tu ne les as jamais pratiqués. Rien de bien complexe."

"Ce n'est pas parce que tu connais la base que tu feras quelque chose de bien sans essayer vraiment. L'erreur des débutants c'est d'oublier derrière. Ça fait idiot, d'avoir oublié derrière."

Une fois devant mon miroir j'illustrai mes paroles en agitant ma baguette. Sur moi, pas sur elle : ça aurait été trop facile. J'ajoutai une douzaine de centimètres de longueur et redessinai mes boucles avec le plus grand soin.

"À toi de voir si tu préfères lisses ou bouclés, mais à mon avis lisse ce serait... trop fade. Un peu de volume ça ne te ferait pas de mal."

Malgré sa tentative honorable, Camille manqua son coup, se retrouvant dotée d'une coiffure digne de la plus belle brebis de Grande Bretagne.

"Euh... Y'a un souci, je crois."

Elle eut un petit rire, que je rejoignis bien vite. En effet c'était ridicule.

"C'est le moins qu'on puisse dire. Est ce que un as essayé de visualiser ce que tu voulais ? Visualiser, c'est important. Et fais un mouvement plus large, sinon les boucles seront forcément minuscules. "

J'illustrai mon propos d'un minuscule geste, obtenant une coiffure similaire à la sienne.

"C'est meme très bien. Mais si tu veux être sûre que personne ne te reconnaisse, un petit peu de maquillage s'impose également. Les élèves sont loin d'être stupides. Oh et... il va falloir faire quelque chose pour... Ça."

Tout en prononçant ce dernier mot, je désignais ses vêtements dans leur globalité. Ça n'allait pas. PAs du tout.

J'esquissai un petit sourire amusé. C'était plus qu'évident qu'elle avait omis toute une partie de nos cours sur le sujet...

"On a étudié ça en sixième année. En même temps que les cours de potion contraceptive... mais j'imagine que comme c'était optionnel, tu as du bailler aux corneilles pendant les explications, PAS vrai ?"

D'un coup de baguette nonchalant, je me maquillait rapidement. Rien d'extravagant, je tablais plutôt sur la discrétion et des couleurs chaudes pour mettre mes yeux bleus en valeur.

"Parce que tu crois que ça m'a toujours intéressée ? Moi, si j'avais trouvé un petit ami, à l'époque... on se serait probablement mariés. J'aurais déjà une myriade de bambins roux et je n'aurais jamais eu besoin d'utiliser ces sortilèges de ma vie."

Mais j'avais assisté à ces cours tout de même. Par soif d'apprendre, comme pour la plupart des choses. J'aimais apprendre. J'adorais nourrir mon savoir de toutes les façons possibles...

"De toute façon, je ne crois pas en avoir un usage intensif a l'avenir non plus."

Puisque je finirais probablement seule et malheureuse. Enfin, malheureuse... tout est relatif.

Je ne répondais pas à son affirmation : je me savais séduisante, mais surtout habillée. Elle n'avait pas davantage connaissance de mes cicatrices que n'importe qui d'autre. Elle devait s'en douter vu mon emploi, mais enfin... je me perdais dans mes pensées jusqu'à ce qu'elle semble satisfaite par son maquillage.

"Bien joué. Ça évitera de leur faciliter la tâche. Maintenant... les vêtements. Viens avec moi, on va te trouver quelque chose."

En bonne coquette, je disposais en effet d'une quantité astronomique de vêtements... auxquels elle dit rapidement faire face une fois arrivées dans ma chambre.

"Tu voudrais quel genre de vêtements ?"

Je secouais la à tête avec une moue désapprobatrice.

"Tu ne risques pas d'être une baleine à ce stade ma belle. Tu à le temps de voir venir. Cela dit, SI tu me laisses carte blanche..."

Je me mis à farfouiller dans mes affaires afin de dégotter une première tenue : un pantalon noir élastique et un haut en coton avec col bénitier couleur champagne. J'étais convaincue que cela lui irait à merveille, y compris le décolleté.

"Là par contre je ne peux rien pour toi. Les miens vont être immenses pour toi. On ira faire les boutiques ensemble, si tu veux. C'est toujours un peu compliqué au niveau des tailles, la première fois."

J'esquissai un sourire en me rappelant de mon premier achat de soutien gorge... à douze ans, avec ma cousine Ginny : hors de question pour moi d'en parler avec ma mère.

Je sentis la peine dans sa voix et tentai un trait d'humour afin de lui faire penser à autre chose. D'après ce que j'en savais, les femmes enceintes étaient souvent sujettes à l'hypersensibilité...

"Je suppose que tu aurais tenté de te draper dans un vieux rideau à fleurs. Ou un sac poubelle."

Je retournai alors à la pêche aux vêtements, dénichant quelques tenues, certes sobres, mais indéniablement féminines.

"Je suppose que ça fera l'affaire. Je vais te les enchanter pour qu'ils s'adaptent à ton tour de taille, mais si tu veux mon avis tu vas avoir besoin d'en racheter. Tu vas vite tourner en rond avec ça."

Enfin, moi je tournerais rond avec si peu de changes. Je portais rarement la meme tenue deux jours d'affilée et il était miraculeux qu'un meme vêtement me serve deux fois dans le même mois...

A la mention de celles ci, j'examinai ses rangers d'un air critique.

"Je ne te le pardonnerai jamais si tu gardes ces choses avec mes jolies tenues. C'est... Indécent."

Je secouai la tête avec désapprobation et allai fouiller dans la commode contenant mes chaussures. Elle ne mettrait probablement pas de talons, mais il ne serait probablement pas trop difficile de la convaincre d'enfiler une paire de ballerines ou... Des bottes. Ca, ça lui conviendrait peut être. Je lui tendis donc une paire de bottes en cuir, bien plates et parfaites pour marcher des heures.

"Celles là vont avec tout. Et elles sont noires, en plus. Ca ne te dépayseras pas trop. Et ça fait féminin."

A ces mots, mes yeux se mirent à briller. Tels deux étoiles illuminant le firmament.

"Tu es sérieuse ou tu me fais une plaisanterie ? Parce que si c'est le cas, c'est terrible comme blague, tu sais ?"

Je n'osais trop y croire. C'était noel avant noel.

Mes yeux-étoiles se mirent à scintiller encore d'avantage et je fouillai plus attentivement dans mes affaires. J'en sortis religieusement une paire d'escarpins à talons de 6 cm -il ne fallait pas exagérer non plus sur la hauteur de talons pour une femme enceinte- en cuir rouge et très, très sexy.

"Essaies moi ça. Ca va être ma.gni.fique."