Deuxième semaine après la rentrée 2014 à Poudlard, moment tant attendu de l'ouverture des différents clubs scolaires. Etant donné l'abondance des différents clubs proposés aux élèves, l'ouverture de la période permettait de se mettre d'accord entre participants au sujet des modalités de ces fameux clubs. Horaires et jours de rencontre, sujets des premières réunions, tour de table afin d'apprendre à se connaître et à cerner les différents besoins/atouts de chacun... Cette entrevue serait essentielle au bon déroulement de l'année à venir.

Les élèves avaient été prévenus des différentes activités proposées et des lieux et dates de rendez vous prévus, à l'aide de charmantes petites notes chantantes épinglées sur les tableaux d'affichage des maisons. En l'occurrence, le journal de Poudlard avait beaucoup à faire afin de fonctionner au mieux de ses capacités. Ils devaient notamment prévoir l'espacement des publications, l'attribution des différentes rubriques et une liste du matériel nécessaire au bon fonctionnement de leur club (plumes à papote comprises !).

(Pas d'ordre de passage. Vous avez une limite de trois semaines pour terminer le rp, que je clôturerai le 13 mars. A vous de voir comment vous vous organisez tout ça )

J'avais passé presque deux heures debout, droit comme un i, à fixer le tableau d'affichage de l'aile des ADEMs. En général, je passais là environs une fois par semaine, histoire de vérifier s'il y avait du nouveau pour nous. Il serait dommage de rater un événement à cause d'un manque d'attention pour ces annonces. Or, cette semaine, il y avait bel et bien "du nouveau". J'étais resté longtemps planté là avant de me décider à noter deux informations : l'ouverture du club des amoureux des livres, et l'ouverture du club du journal de Poudlard.

J'adorais écrire, c'était l'une des grandes passions de ma vie. Peut être aimais-je même cela d'avantage que le Quidditch, ce qui n'était pas peu dire. Si j'avais pensé avoir le talent nécessaire, je me serais probablement lancé dans l'écriture. Professionnelle, pas seulement amateur. J'aurais aimé être assez talentueux pour espérer gagner honnêtement ma vie grâce à ma plume... Mais je ne me faisais aucune illusion : j'en serais incapable. Le monde regorgeait de talents dont les rêves ne se réaliseraient jamais. Je me refusais à en faire partie. Je préférais écrire pour le plaisir plutôt que de courir après une gloire hypothétique que j'étais incapable d'atteindre. Plutôt ne jamais voler que me brûler les ailes et resté cloué au sol ensuite !

En tous les cas, j'étais décidé : j'allais écrire. Même si cela ne me rapporterait rien de plus que le plaisir d'être lu, je le ferais. A l'heure prévue pour la rencontre du club journal, je me présentai à la porte, que j'ouvris doucement. Celle-ci grinça terriblement et je pris une teinte rouge vif en tombant nez à nez avec la gamine que j'avais déjà vue au club des amoureux des livres. Elle avait l'air gênée et déblatéra à toute vitesse :

« Bonjourmoic'estAlistineBlank, enquatrièmeannéeàSerdaigle, jevoudraisfairepartagermesidées, hypothèses, expériencesdansleDaily. J'aidéjàécritdesarticles, maispascommemembredelarédaction. »

Ma première réaction fut de laisser planer un très lourd silence. Trop de mots. Trop. De. Mots. Par la barbe de Merlin, elle parlait plus vite que Paddy elle-même ! Et ça n'était pas peu dire ! Sentant le malaise du silence s'intensifier, je levai lentement la main pour un petit salut avant d'aller m'assoir sur l'une des chaises disposées autour de la table. Je m'étais placé de façon à bien voir le tableau, lisant tout ce qui y était déjà inscrit. Une fois arrivé au but, je saisis ma baguette et la dirigeai vers le tableau. Je soulevai une craie à l'aide d'un wingardium leviosa informulé et écrivis de ma belle écriture penchée, typique de la noblesse française de la belle époque - et que je tenais de mon père :

"Article sur les créatures magiques, nouvelles ou chapitres de romans."

L'intérêt avec la pédagogie très stricte de Beauxbâtons était que nous apprenions dès le départ à maîtriser et varier les sortilèges de base. En deuxième année, nous apprenions justement à écrire à l'aide du sort que je venais d'utiliser. Je ne savais pas si cela se faisait à poudlard ou s'ils avaient d'autre méthodes, mais cette façon de faire m'était venue tout naturellement. J'inscrivis ensuite dans la colonne matériel tout ce qui était nécessaire pour que les photos soient animées. J'ajoutai également du parchemin et des feuillets auto-nettoyants, qui étaient des pages de parchemins qui s'effaçaient d'elles-mêmes en prononçant la formule adéquate. Ma tâche achevée, je m'enfonçai un peu plus dans mon siège. Sans un mot.

Poussée par ses parents à entrer dans un clubs, apparemment il lui fallait s’élargir au monde et après tout cela ne pouvait pas faire de mal et pourquoi ne pas essayer de nouvelles choses et la curiosité devait toujours être entretenue et rencontrer de nouvelles personnes et trouver des nouveaux modèles, Eileen s’était retrouvée à la rentrée devant le tableau d’affichage pour choisir quel club serait le plus disposé à mériter ses talents. Elle avait fixé un long moment l'annonce du club de duel avant de s’imaginer baguette à la main devant une salle pleine de duellistes professionnels riant devant ses maladresses. Le rire sonore de Robin s’approchant avait fait écho à ses rêveries et, rougissant, Eileen avait détourné le regard vers l’annonce la plus proche se disant qu’elle ferait l’affaire. De toute façon, elle n’avait pas d’idée et n’avait pas l’intention de rester là pour accueillir l’arrivée du garçon.

Ainsi, la nouvellement deuxième année se ficha devant la porte qui la séparait de ses camarades de club. Elle toqua, ouvrit, et ne fit qu’un pas dans la pièce soudainement arrêtée par le silence pesant qui y régnait. Un jeune homme dont elle n’arrivait à définir l’âge finissait de s’asseoir avec presque aucun bruit et une jeune fille blonde se tenait devant un tableau noir. Eileen se dit qu’elle ferait peut-être bien de reculer et fermer la porte avant de repartir en tentant d’oublier cette étrange atmosphère et tandis que l’idée se précisait dans sa tête, elle reconnut les traits de la jeune fille et oublia de partir.

- Hé ! Mais c’est… euh… toi !

Elle voulut en dire plus, son doigt pointé vers la blonde, et se tourna vers le jeune homme pour savoir s’il la reconnaissait aussi de la retenue qu’elle avait partagée seule avec elle. Comme c’était impossible, Eileen réalisa qu’elle était censée être là pour une raison et se sentit soudainement coupable d’avoir interrompu ce qui semblait être un moment intense de… méditation ?

- Euh… Bonjour ? C’est… c’est le club du journal ? Enfin, c’est un club ici non ?

Le silence ne lui donnait qu’une envie. Il fallait qu’elle parle.

- Non, parce que moi je cherche le club du journal de l’école pour… ben je sais pas… Aider ? Si on peut faire des articles ? Peut-être ? Sur… sur les gens de l’école ou les histoires ou les complots ou… Enfin, j’ai jamais écrit mais il faut que je m’inscrive à un club alors je suis là mais je lis pas trop le journal alors…

Sur le coup, elle n’avait pas vraiment d’idée. Et l’atmosphère restait trop lourde pour qu’elle en ait plus.