Il commençait à se faire tard, je m'en souviens parce que j'avais due allumer les 365 bougies de mon lustre tandis que la lumière extérieur déclinait peu à peu. L'éclat des bougies était alors venu se refléter sur les boules de cristal flottant au plafond, projetant sur mes murs blancs de longues estafilades colorées. Je me souvenais d'avoir accepté de superviser la retenue d'un jeune élève de gryffondor ayant fait l'école buissonnière dés le lundi matin.

La plupart des mes collègues pensaient que j'étais effrayante lors des retenues, principalement parce que les élèves ne recommençaient plus leurs méfaits, ou bien qu'ils s'arrangeaient pour ne plus l'être avec moi. En attendant l'arrivée de l'élève malchanceux, je tirais les rideaux blanc de mon bureau, et faisais chauffer de l'eau. Je ne comptais pas le faire travailler immédiatement, nous allions d'abord discuter un peu de sa faute, avant de se mettre au travail. Je le plaignais d'avance cependant, puisque l'hiver étant passé, il fallait ramoner la cheminée, et j'avais surpris des élèves de 7e années en train de jouer au poker avec mes cartes de tarots, certes, l'idée était amusante, mais ils les avaient totalement dérangées. J'étais perdue dans mes pensées, lorsqu'on toqua trois fois à ma porte.

"Entrez..." Dis-je tout en surveillant du coin de l'oeil l'eau de ma théière.

Un jeune garçon, probablement entre la quatrième et la sixième année, arriva alors, il était brun et sa chevelure en bataille ressemblait à un nid d'oiseaux. Il traina des pieds jusqu'à mon bureau, et laissa tomber son sac à ses pieds, avant de lever la tête vers moi. Il ne semblait pas du tout apprécier la retenue, mais dans un sens, il devait l'avoir cherché. Il semblait aussi très fatigué, c'était probablement pour cela qu'il n'était pas allé en classe. " Bonjour, m'dame. Comme prévu je suis là pour la retenue bien que je n'en n'ai pas forcément envie..." D'un coup de baguette, j'arrêtais le feu sous la théière, et fit venir celle-ci sur mon bureau, avant de faire apparaitre deux tasses, et un siège pour l'élève.

"Allons bon... Si tu ne voulais pas venir en retenue, tu aurais due aller en classe... Mais parlons-en devant un thé chaud d'abord, veux-tu?"

J'attendis qu'il s'installe à son tour, il devait surement être surpris, mais pour que la punition soit comprise, il fallait d'abord en discuter. Remplissant sa tasse d'un thé au jasmin, je fis ensuite de même avec la mienne, avant de reposer la théière, pour ensuite sortir d'un placard de mon bureau, une boite de cookies, que je disposais à coté de nos tasses. Je n'avais pas besoin de sortir mes feuillets pour savoir qui était le jeune homme en face de moi, il me suffisait de fermer les yeux, et d'écouter les bruits alentours, pour finir par percevoir la voix de ma guide, Vivianne.  

James Owell

Je portais à mes lèvres le thé brûlant et parfumé au jasmin, sans pour autant quitter le jeune homme de mes yeux clairs. Je reposais la tasse avant d'apposer mes coudes sur mon bureau et de croiser mes mains sous mon visage, le fixant de nouveau. Je comptais bien avoir le fin mot de l'histoire, avant de le faire travailler, selon ses motivations, j'allègerais la dose de travail, ou l'augmenterais. Un mince sourire se dessina sur mes lèvres peintes, alors que je lui faisais signe pour qu'il se saisisse d'un cookie. Il n'avait pas à avoir peur de moi, en tant qu'oracle, j'avais appris à toujours entendre les deux histoires pour me faire un avis impartial, personne ne pouvait être parfaitement ce que les autres décrivait de lui.  

"Alors, monsieur Owell, pourquoi avez vous séché vos cours du lundi?"

Je savais déjà, finalement, la vérité à ce sujet. Cela se voyait, la manière dont il se tenait, les cernes sous ses yeux, c'était le manque de sommeil qui l'avait poussé à rester au lit, mais je voulais voir ce qu'il allait me dire. Allait-il admettre sa faiblesse, ou bien inventer une histoire à dormir debout?

J'allais grignoter un cookie, lorsque je vis l'enfant repousser avec un certain dédain la tasse de thé que je lui avais proposé. "Sans vous offensez, vous et votre précieux thé, n'auriez vous pas un peu de whisky pur feu à la place ? " l'ironie dans sa voix me déplu... Fortement " Je ne suis pas trop trop fan de ce genre de choses...C'est trop fade. " J'eus l'impression d'être revenue à cette époque ou les cornichons qui me servaient d'élèves me servaient la même insolence, avant de pleurer leur mère en récurant les chaudrons de ma classe. Priant pour que leur prochaine retenue soit avec le stupide garde-chasse et... Une minute, ce ne sont pas mes souvenirs ça encore... Pourquoi alors m'ennuient-ils? Probablement à cause de l'insolence de ce jeune homme, un gryffondor, tous des langues bien pendues... Au léger rire que l'enfant émit, et au regard qu'il détourna ensuite, je sus immédiatement que la vérité ne serait pas de mise ce soir. Soit, si l'histoire qu'il me sort l'amuse, sa punition ne bougera pas, mais si dans le cas contraire, elle m'énerve, j'augmenterai les travaux.

"  Eh bien à vrai dire vous savez, je me sentais plutôt mal ce matin là. Voyez vous je me suis fait attaquer par une goule hier soir qui s'est introduite dans ma chambre et elle s'est mise à me lancer toutes sortes de choses. Des casseroles, des chaussures, des livres... Je ne sais pas si vous avez déjà eu à faire à une goule madame, mais c'est vraiment très embêtant. "

J'haussais un sourcil, qui vint se perdre dans ma frange brune, elle-même recouverte par le voile de soie blanche sur mes cheveux. C'était probablement l'excuse la plus stupide du monde Poudlardien. Et pourtant, avec le panel de vision qui me hantent depuis mon arrivée dans cet école en tant qu'élève puis professeur, je dois admettre que j'en ai entendue, des excuses. La plus intéressante étant celle du cerbère ayant mangé un devoir, je suis sure et certaine qu'elle était quasiment vraie. Cependant, bien plus qu'un insolent de gryffondor comme tant d'autres, il avait surtout conscience que son excuse était purement fausse, et très peu logique, il y avait de nombreuses incohérences, si une goule avait attaquée les chambres, on s'en serait rendu compte rapidement. Le jeune garçon finit par hausser les épaules, avant de reprendre son discours, une expression penaude sur le visage, mais c'était trop tard...

"  Oh et j'étais surtout très fatigué. J'ai préféré donc rester au fond de mon lit, je ne pense pas que le professeur aurait été très heureux de me voir avachi sur ma table de classe en train de dormir. Autant lui épargner mes ronflements et rester là ou j'étais..."

Avant de donner mon verdict, je repris une gorgée de thé au jasmin, et croquais même dans le biscuit dont je m'étais emparée avant son discours. Il du donc attendre, quand j'y pense, faire attendre quelqu'un pour une réponse est toujours délicieux. J'aime voir sur leur visage l'impatience, et parfois l’inquiétude qui s'y dessine. Alors que bon, mes réponses sont toujours calme, je n'aime pas hausser la voix pour rien, surtout que je subis déjà des crises de ce genre à cause de certaines visions, alors pas besoin de le faire de moi-même. Finalement, je reposais ma tasse sur son socle, et plantais mon regard dans celui de l'élève fautif.

"Vous avez commis deux erreurs en rentrant, jeune homme. La première, était votre insolence qui me rappelle fortement celles de certains gryffondors des temps passés dont les erreurs sont connues aujourd'hui comme leur ayant été fatales. La seconde, et non pas la moindre, c'est d'avoir cru pouvoir embobiner votre professeur de divination avec une histoire pensée à l'instant." Je repoussais légèrement mon fauteuil, et me relevais alors, toisant l'élève qui avait séchés les cours d'un regard neutre mais pourtant légèrement sévère. "Si vous étiez venu à moi avec un histoire plus intéressante que votre goule, peut-être aurais-je concédé à réduire vos taches, mais il est trop tard à présent. J'attendais juste la vérité de votre bouche, monsieur Owell, vérité étant que vous vous êtes couché tard la veille, et que vous avez passé la journée dans votre lit."

Je fis le tour du bureau, et me dirigeais vers la cheminée de la pièce, que je montrais du doigt. Il était clair qu'elle avait servie tout l'hiver, et qu'il fallait maintenant la nettoyer afin de ne pas avoir d'ennui ou de surplus de fumée.

"Puisque vous avez refusé le thé, réclamant du whisky pur feu alors que ce n'est définitivement pas de votre âge, vous n'aurez donc pas le réconfort que j’espérais vous apporter avant votre travail. Vous allez me ramoner cette cheminée, et vider les cendres dans le fut que vous voyez à coté... Oh, et n’espérez même pas piquer quelque chose sur mes étagères, tout est ensorcelé, et le voleur se verra souffrir de longues heures... Je vous conseilles donc de vous mettre à votre tache sans plus tarder, je n'aimerais pas vous retenir plus que necessaire, sachant qu'après, vous devrez trier les cartes de tarots, et nettoyer les théières... Bon courage, Monsieur Owell..." Dis-je dans un dernier sourire aimable.

Depuis longtemps, du moins depuis mon arrivée à l'école de magie en tant qu'élève, j'avais constaté qu'il était généralement dangereux d'utiliser la magie dans la salle de Divination du moins sur le mobilier de la salle. Était-ce à cause de l'ambiance mystique? Ou bien parce que le conduit de cheminée était la chambre de Peeves? Je l'ignorais. Toutefois, mon instinct me disait que la catastrophe n'allait pas tarder à arriver, lorsque l'élève s'indigna du travail que je réclamais de sa part, et lança un simple récurvite sur la cheminée.

Par principe, je commençais à reculer légèrement, continuant de garder mon sourire neutre. Il ne semblait vraiment pas comprendre la position dans laquelle il était et ne cessait de défier mon autorité, peut-être était-ce non volontaire et avait-il été éduqué ainsi, mais malgré moi, je ne pouvais point apprécier ce genre de comportement. Même si je comprenais que l'enfant ait peur de louper un repas, ce n'était pas une raison pour être aussi irrespectueux.

Toujours très lentement, je m'écartais des lieux, alors qu'il disait pouvoir facilement trier mes cartes. Il quitta le fauteuil que j'avais conjuré pour lui, et vint chercher le paquet que j'avais disposé sur une étagère du fond, entre deux cercles de bougies blanche parfumées, et vint l'étaler sur la table en arc de cercle. " V'là madame ! C'est trié ! Vous v'nez, on fait une partie. " Il avait dit cela tout en me resservant un peu de thé, mais l'inévitable était sur le point de se produire.

Et je finis par me coller au mur en priant pour que ce soit là mon salut. Et j'eus à la fois beaucoup de chance, et très peu finalement. En quelques secondes, cinq évènement se succédèrent avec une rapidité inouïe, causant un chaos innommable.  Un grand bruit retentit dans le conduit, l'enfant hurla, un torrent de suie se déversa brutalement dans la cheminée, et un nuage noir envahit la pièce tandis que la silhouette fantomatique de Peeves s'éloignait en ricanant.

"J't'ai eu gamin! Mouahaha!" Et l'esprit frappeur vint se fondre dans le mur Ouest, entre deux boules de cristal accrochées au plafond.

Peu à peu, le nuage noir se dissipa. Si mon bureau était habituellement très lumineux et blanc, il était à présent recouvert d'une lourde couche de suie grasse, que ce soit pour les étagères, les fauteuils ou la table. Tout était devenu noir et crasseux. Je faisais d'ailleurs surement tâche, avec ma longue robe encore blanche et mon voile de soie sur mes cheveux. Je fis quelques pas en direction de mon bureau, observant l'élève puni avec un mince sourire. Son insolence lui avait couté de toute évidence.

"Peut-être aurais-je due vous prévenir... Mais tout acte de magie touchant le mobilier de cette pièce, à tendance à créer une catastrophe... Je compte donc sur vous pour nettoyer les lieux, sans baguette cette fois-ci..."

Un mince sourire amusé se dessina sur mes lèvres, le dos de l'enfant était couvert de suie, sa chevelure aussi, et il avait des traces sur les joues. Heureusement que la catastrophe était survenue lorsqu'il était dos à la cheminée. je n'ose imaginer l'état dans lequel il aurait été si Peeves avait attaqué alors qu'il était en face. Il aurait eut beaucoup de mal à respirer je pense. Je retournais alors m'asseoir, faisant attention à la suie qui recouvrait les alentours.

A peine James avait il reposé la théière sur le bureau qu'un énorme nuage noir épais envahit la pièce. Le gryffondor n'avait rien vu venir et n'en fut pas plus étonné quand celui ci disparut quelques instants après, en compagnie de Peeves. Il resta quelques instants immobiles, incapable de bouger, bien trop choqué pour ca. Son dos et son visage étaient recouverts de suie. Il s'essuya la joue d'un revers de main. La professeure fit le tour du bureau pour se poster de nouveau devant lui. Elle souriait; et ce sourire exaspérait James plus qu'autre chose. Il baissa les yeux sur les poings qu'il avait serrés sur ses cuisses. Il détestait vraiment être pris pour un con; mais il ne dit rien tandis que Mms Beauchamp lui annonçait qu'il allait devoir nettoyer la pièce sans magie.

Il grommela des injures à voix basses et se releva. Un balai était posé contre le mur, ainsi qu'une serpillère. Il l'empoigna et parcourut la pièce du regard. Là c'était sûr il en avait pour la nuit. Sans plus attendre, il s'agenouilla par terre, plongea la serpillère dans le sceau d'eau déjà rempli et se mit à frotter énergétiquement le sol. Il fusilla une nouvelle fois la professeure du regard alors qu'elle était tranquillement assise dans son fauteuil. Puis sans faire attention à ce qu'il faisait alors qu'il comptait contourner le sceau pour aller nettoyer de l'autre côté, il le renversa et de l'eau se répandit partout dans la pièce en se faufilant sous les tapis. James grimaça et jura à voix haute.
"- Bordel mais c'est pas vrai ca ! " Hurla t-il en jetant violemment la serpillère sur le sol. "Quel crétin ! " -Puis se tournant vers Mrs Beauchamp- " 'Scusez moi m'dame. J'crois qu'on a un ptit problème..."

Le gryffondor désigna le sceau renversé avec un petit sourire gêné.
" - Pourriez vous nettoyer s'il vous plaît...? Comme je n'ai pas le droit à la magie, ca risque d'être un peu difficile à réparer..." Demanda t-il avec un petit gémissement.

Puis se rendant compte que l'eau se faufilait tout particulièrement sous un seul tapis en particulier, il se leva, souleva le tapis en question et vint le placer à l'autre bout de la pièce pour qu'il ne soit pas plus mouiller.
" - Oh la la..." Gémit le garçon. " Quel crétin..." -Il posa son regard sur l'armoire devant lui et vers qui l'eau se dirigeait à présent. -"Faudrait déplacer cette armoire maintenant! "

Sur ces mots, il alla placer ses mains sur l'uns des côtés de l'armoire et s'apprêtait à pousser mais il fixa avant ses yeux clairs sur la professeure pour avoir l'autorisation.
" - Je peux ? " Demanda t-il le plus innocemment du monde.

Tout en nettoyant ma tasse afin de profiter encore un peu de mon thé au jasmin, je parcourais la pièce du regard. L'enfant rouspétait dans la barbe qu'il n'aurait probablement pas avant longtemps, tout en se dirigeant vers le balais et la serpillère que j'avais fait amener plus tôt pour sa retenue. Il n'était clairement pas emballé, mais en un sens, tout était purement de sa faute. Il se lança donc dans sa tache ardue, me fusillant parfois du regard, tout en frottant le sol avec force. Il est vrai que mes taches peuvent paraître ingrate, mais ce jeune homme doit comprendre que les cours lui permettront d'éviter de devenir un vulgaire nettoyeur, et le faire accéder à de plus hauts métiers. Cependant, alors que je dégustais de nouveau une tasse de thé bien chaude, un mauvais pressentiment s'empara de moi, comme si quelque chose d'autre allait survenir dans mon bureau. J'espère que ce n'est pas une nouvelle crise d'insolence de la part de l'enfant, je ne sais pas si je serais aussi indulgente que précédemment. Je déteste l'insolence.

Un bruit de ferraille et d'eau s'écoulant rapidement résonna alors dans mon bureau.

Bordel mais c'est pas vrai ca ! " Hurla l'enfant, avant de jeter avec une certaine violence, la serpillère avec laquelle il travaillait plus tôt sur le sol, créant de fines éclaboussures autour de lui. "Quel crétin ! " Il se tourna alors vers moi, gêné" 'Scusez moi m'dame. J'crois qu'on a un ptit problème..." Il désigna ensuite le sceau "Pourriez vous nettoyer s'il vous plaît...? Comme je n'ai pas le droit à la magie, ca risque d'être un peu difficile à réparer..." Demanda t-il avec un petit gémissement. Mais de toute évidence, il ne l'avait réellement pas fait exprés, puisqu'il se jeta sur mon tapis de lin brodé pour lui éviter l'eau, et le plaça à l'autre bout de la pièce contre une étagère. " Oh la la...Quel crétin..." -Il posa son regard sur l'armoire devant lui et vers qui l'eau se dirigeait à présent. "Faudrait déplacer cette armoire maintenant! " Il plaça alors ses mains sur l'un des cotés du meuble, avant de se tourner vers moi de nouveau, un sourire innocent sur le visage. " Je peux ? "

"Je vous en prie, faites" Dis-je en me levant de nouveau.

La magie était prohibée sur le mobilier et les murs, mais pas sur les objets extérieurs. Je lançais donc un amplificatum sur la serpillère, et l'étirait à présent sur l'eau, essayant d'en récupérer le plus possible tout en l’essorant ensuite dans le sceau remit debout. Même si je n'étais que peu habituée au ménage physique dans cette vie, les quelques souvenirs d'un passé lointain me permette de ne pas faire de bêtise. Ceux d'une bohémienne, engagée pour faire le ménage dans une maison de sorciers à la place d'elfes de maison.

Pendant longtemps, elle avait agit sagement, était restée invisible aux yeux de ses maitres, et avait toujours effectuée son travail correctement. Mais un jour, elle avait vu l'agression de sa jeune maitresse, la fille de dix ans de ses employeurs, et s'était précipitée sur les lieux de l'agression... Trop tard. Retrouvée sur place, le corps de l'enfant dans ses bras, elle avait été immédiatement considérée comme la meurtrière, et incapable de plaider pour sa défense, trop horrifiée de ce qu'elle avait vue, elle s'était laissée abattre sans ménagement. C'était dans l'eau nettoyante de son sceau qu'elle avait vu l'agression. Ce n'était peut-être pas une sorcière à proprement parlé pour l'époque, une simple née de moldue, sans attache, sans foyer, mais son don était véritable. Faisant comme elle, j'essorais alors la longue serpillière, essayant d'éviter de salir ma robe, avant de reprendre mes tentatives veines pour récupérer l'eau. Je me redressais finalement, appelant à moi un elfe de maison.

La petite créature apparue, les armoiries de Poudlard sur le corps en guise de vêtement, et me fixa, prêt à se jeter sur ma serpillère de fortune pour me remplacer, mais je l'arrêtais d'un geste, et commandais un repas pour l'élève et moi-même, sachant que nous en aurions pour encore un long moment. Il s'inclina une fois de plus, avant de disparaitre dans un pop sonore. je me remis donc au travail tout en évitant de trop regarder l'eau qui remplissait le sceau, se serait dommage de sombrer en pleine vision maintenant, je ne voudrais pas effrayer le jeune Owell pour rien. Je pouvais entendre derrière moi les grondements provoqués par les pieds de l'armoire sur le sol, alors que l'élève en retenue la poussait pour éviter qu'elle ne prenne à son tour l'eau.  Mais le mauvais pressentiment était toujours là, et j'ignorais pourquoi.

Qu'il ne s'approche pas de l'armoire, elle pourrait l'écraser...

La voix, cette voix venait encore une fois de me mettre en garde. J'entendis un grincement, un peu trop fort pour être normal, venant de derrière moi, et fis volte face. L’armoire vacillait d'avant en arrière, poussée par une main transparente de l'autre coté de l'enfant. Instinctivement, j'attrapais le col de l'uniforme de l'enfant, et le tirais vers moi avec le plus de force possible, - pas grand chose en soit - mais cela eut pour effet de faire reculer le garçon assez rapidement pour éviter l'armoire. Et dans un nouveau bruit sourd, celle-ci vint s'écraser au sol juste à nos pieds, soulevant un nouveau nuage de suie et créant de nombreuses éclaboussures. Je fermais les yeux par réflexes, sous les ricanements aigus de Peeves. Si celui-ci n'était pas déjà un esprit frappeur, j'aurais fais en sorte qu'il meurent rapidement.

"Peeves, je vais faire appel au baron sanglant si vous continuez ainsi... Alors fichez le camp... IMMÉDIATEMENT!" Hurlais-je à mon tour, faire peur aux élèves, et aggraver leurs punitions, je peux comprendre, mais risquer leur vie, non. Je me tournais alors vers le jeune gryffondor, relâchant la pression exercée sur son uniforme, et demandais doucement "Vous allez bien?".