[Fin Septembre ~ Seyn ~ 7° année]

Il faisait beau aujourd'hui, très beau. Pas un seul nuage dans ce ciel d'un magnifique bleu clair. Le soleil, éblouissant, éclairait le terrain de Quidditch vide. Enfin vide … J'étais là moi, à faire la gueule assis dans l'herbe, mon balais qui traînait à côté de moi.

Ca faisait même pas un mois que Karna m'avais annoncé la nouvelle et que Raig avait disparu. Ca faisait une semaine que je recevais des lettres pour le moins étranges et tellement désagréables … Ces lettres de menace et d'insultes … J'en frissonnais encore.

Je n'avais pas la force pour quoi que ce soit … Même le Quidditch … J'étais détruit, démonté, fatigué... Une épave.

C'est à ce moment là que je vis un gars de mon âge débarquer sur le terrain, un balais à la main. Il me regarda et je le regardais aussi. Il y avait quelque chose dans son regard... Une étincelle faible et bizarre... un éclat de verre … Je l'avais déjà vu quelque part mais où ? Impossible de savoir...

Il n'empêche que ce … gars... Avait l'air aussi heureux que moi en cet instant. Il marcha vers moi encore puis s’arrêta à quelques pas. Alors il me lança un petit coup d’œil, accompagné d'un très léger levé de sourcil. Je ne sais absolument pas comment je fis pour comprendre mais j'y parvins et je me levais.

Nous enfourchâmes nos balais et c'était parti. Une fois perchés dans les cieux nous commençâmes une petite course et quelques figures simples que nous avions apprit. Toujours sans un mot.

Quelques heures plus tard, nous nous séparâmes. Je ne connaissais pas son nom, il ne connaissait pas le mien.

Le lendemain, durant un cours de potion, je le revis … Et tout naturellement, je ne sais pas pourquoi, je m'assis à ses côtés. Nous passâmes le cours comme ça, mais encore une fois, nous n'avons rien dit.

J'appris juste qu'il était de ma maison … Nous avions tout nos cours en commun. Pourquoi ne l'avais je jamais calculé avant ?

On se retrouva sur le terrain de Quidditch le soir même et comme la veille, nous nous sommes occupé sans un mot.

C'est le soir que je compris ce qu'il n'allait pas avec son regard … Cet éclat … Je le vis, dans le miroir... J'avais le même … Nous avions quelque chose de brisé. Tout les deux. Deux épaves.

Le soir suivant, encore, nous volâmes ensemble et tout ce qui changea c'est que je lui dit mon nom... Il m'a dit le sien que le lendemain. Je ne sais pas pourquoi.

Lance.

La semaine se termina et une autre commença. Nous avions notre petit rituel. Notre rendez-vous sur le terrain.

Il rejoignit l'équipe de Quidditch en tant que batteur. Aucun de nous n'était plus bavard.

Puis vint la pluie... Ce jour de tempête. Trop dangereux pour voler. Alors on c'est assis sous les gradins, dans la boue... Comme deux clochards, et nous ouvrîmes les vannes.

Il était Danois, venait d'une famille d'animagi Aigle, ils l'étaient de génération en génération mais lui avait échoué... Il n'était qu'une belette … Alors il avait fuit le Danemark.

Je lui racontais Karna, Raig et les lettres qui n'avaient pas fini de pourrir mes journées.

Nous étions deux paumés qui ne croyaient plus en rien et que le sourire avait fuit. Oui, deux épaves.

J'avais fait une des plus belle rencontre de ma vie.