Papé commença à vouloir intervenir sûrement pour me ramener vite à la maison avec Mély. Quitte à s'arrêter en route dans un hôtel. Mais la tirade d'Alouarn l'en empêcha même si ce n’était pas l'envie qui lui manquait. Cela permis aussi à mon père de me ficher la paix. Je remerciait Alouarn avant de retourner à ma place contre le mur chaud pour écouter mon Papé reprendre sa discussion sur les livres avec le papa de Alouarn. Mon père monta prétextant voir si Mély dormait bien. Il avait quoi à vouloir nous séparer elle et moi ? J'échangeai un petit regards interrogateur avec Alouarn.

"Vous savez, Mortimer, je peux vous emmener voir la bibliothèque de mon fils, si celui-ci est d'accord. Je suis sûr que vous pourriez trouver votre bonheur en tant que relieur. Certains de ses livres sont tellement vieux et il les utilise tellement souvent, que certains sont abîmés... Surtout au niveau de la couverture."

Papou me regarda, attendant une réponse. Il finit par s'approcher de moi, et me demanda :

"Qu'est ce qui ne va pas, mon garçon ?"

"Je... je crois que je suis triste. Je n'aime pas quand Linus est comme ça... Ca ne lui est jamais arrivé depuis... très longtemps. Tu sais, je sais qu'il aime très fort Gidéon et Mély, il n'arrête pas de m'en parler... Mais... Non, rien ! Je... Je vais aller le voir..."

"Mon garçon, es-tu sûr que ça soit une bonne idée ?"

"Tu penses vraiment qu'il faut le laisser ainsi ? Qui de nous tous ici va aller le voir pour qu'il se calme ? Personne ? Vraiment ? Alors, pour une fois, foutez-moi tous la paix ! Je préfère encore m'en prendre une de sa part, même si je sais qu'il me touchera jamais, plutôt que de le laisser dans un état pareil."

Papou hocha la tête : il comprenait. Je lui souris, pris ma pizza et me dirigeais vers ma chambre.

"Il n'a pas pris cet escalier, mon grand."

"Je sais. Je pense qu'il est aller dire bonne nuit à Mély, mais qu'il ne sera pas resté très longtemps dans sa chambre. Et, tout le monde le sait, la maison est... magique ! Y'a pleins de passages partout qui relient les différentes parties de la maison ensemble."

"Est-ce que je peux montrer ta bibliothèque à Mortimer pendant que tu discutes avec Linus ?"

"Pourquoi la mienne ? Tu ne veux pas lui montrer la bibliothèque familiale ?"

"Disons, qu'elle est moins impressionnante que la tienne, et qu'elle n'est composée que de livres récents. Je pense que Mortimer préfèrerait, en tant que relieur, de voir des livres plus anciens, comme les tiens..."

"Hum... Vous me laissez un quart d'heure, et ensuite, vous venez quand vous voulez !"

Papou ne dit rien, mais il avait compris pourquoi. Je laissais mes parents s'occuper de Gidéon et Mortimer, et je montais les escaliers rapidement. J'entendis papou dire au jeune homme :

"Si tu veux venir avec nous, il n'y a pas de souci. Oh... Pardon, je suis peut-être un peu trop entreprenant, Mortimer. Vous êtes peut-être tous les deux fatigués et désiraient aller vous coucher. De toute façon, si vous voulez voir la bibliothèque à un moment, il n'y a aucun souci. Elle ne s'envolera pas."

Linus était assis dans le couloir, contre le mur près de la porte de ma chambre.

"Tu sais, ce n'est pas vraiment cool de rester assis dans le noir dans un couloir tout froid."

Je pris un trousseau de clés dans ma poche où étaient attachées de vieilles clés. J'en glissais une dans la serrure de la porte de ma chambre, et j'invitais Linus à entrer. Je refermais la porte derrière nous.

"Qu'est ce qui ne va pas, Linus ? Pourquoi es-tu aussi triste ?"

Je devais avouer que mon Papé était très content de voir la bibliothèque d'Alouarn et déclara qu'il ne dormait pas beaucoup. Contrairement à sa petite Mély. Je baillais discrètement en acceptant d'aller voir la bibliothèque mais bon … Ce n’était pas quelque chose qui me passionnai. Je demandai discrètement le chemin des toilettes. Le papa d'Alouarn me désigna la direction et le chemin. En grimpant les escalier j'attendis la voix d'Alouarn et le bruit d'une porte. Ils allaient faire l'amour ou quoi ? Je reviens tranquillement après quelques instants dans le salon avant d'aider la maman d'Alouarn à faire mon lit. Mély restait endormie même si on faisait du bruit. Elle avait un bleu juste sous le menton. Un coup que je n'avais pas. Vu. On redescendis dix minutes plus tard. Les deux n'étaient toujours pas là.

HRP : Désolé, j'ai coupé pas mal de trucs, mais la réponse reste très longue ! O_O Mais je pense que tout est nécessaire pour l'avancée des deux personnages. Je ferais plus court la prochaine fois, promis ! ^^

"Linus ! Qu'est ce qui te prends ?"

Silence.

"Ne fais pas comme si tu n'avais rien entendu, je sais très bien que ce n'est pas vrai."

"Alouarn, pourquoi as tu soutenu Gidéon ?"

"Pourquoi ne pas le faire ?"

"Enfin, il est bien trop grand pour dormir avec sa soeur. Il a passé l'âge."

"Et Mély, à ton avis, a t elle passé l'âge aussi ?"

"Je..."

"Tu sais, il n'y a pas d'âge pour dormir avec quelqu'un d'autre. Regarde Joshua, mon petit frère, dés qu'on est tous les deux à la maison, on dort ensemble. Et on est très heureux comme ça. Il n'en reste pas moins que j'ai 32 ans et que lui en a 11. Où est le problème ?"

"Mais tu n'as jamais aimé dormir tout seul."

"Gidéon et Mély n'aiment peut-être pas non plus dormir tout seul. Je ne comprends pas pourquoi tu fais tout un plat pour un évènement aussi simple et insignifiant. Quand j'avais l'âge de Gidéon, je ne dormais pas seul non plus. Je dois t'avouer que je dormais souvent... non, même tout le temps... dans le lit de mon meilleur ami... Bon, je ne dis pas que Gidéon fait de même, mais laisse le vivre un peu sa vie ! Il est jeune, et il a encore toute la vie devant lui."

"Je n'ai pas envie que Gidéon, ou Mély, devienne dépendant de quelqu'un... comme toi."

"Je ne suis pas dépendant, Linus. C'est toi qui voit un mal là où il y en a pas. Je dors avec quelqu'un parce que je trouve ça rassurant, que j'aime avoir quelqu'un à mes côtés. J'aime entendre la respiration de quelqu'un d'autre. J'aime sentir que je ne suis pas tout seul. Et non, je ne suis pas toujours dans la position du dominé que l'on doit toujours protéger. Avec Joshua, on est sur un même pied d'égalité, on est content d'être tous les deux, à discuter tard la nuit sous les couettes de plein de choses. Ca arrive que l'un prenne l'ascendant sur l'autre quand cet autre ne va pas très bien : ça arrive à tout le monde de ne pas avoir un bon jour. Je dois avouer qu'en ce moment, c'est très dur... J'ai du mal à m'en sortir, mais ce n'est pas une raison pour ne pas croire en moi, pour ne pas me pousser à me dépasser... Tu sais, si papou, mamou et toi arrêtiez de me traiter comme un demeuré, ça serait cool."

"Tu as l'impression qu'on te traite ainsi ?"

"Ce n'est pas le sujet de la conversation. Tout ça pour te dire que Gidéon a ses raisons de faire ce qu'il fait. Et s'il veut dormir avec sa soeur, qu'il dorme avec sa soeur, ce n'est pas grave. Ils sont heureux comme ça. Fais confiance à tes enfants... Arrête de les traiter comme des patients et de dire que ce qu'ils font c'est normal ou pas, bien ou pas... Ils ne sont pas malades. Ils sont en très bonne santé. Et ils sont heureux ensemble. Pourquoi cherches-tu des bizarreries là où il n'y en a pas ? Ne fais pas l'erreur de traiter les membres de ta famille comme des patients. Ta famille, c'est ta famille. C'est du privé. Ton travail et tes analyses psychologiques restent au service psychiatrique de Sainte-Mangouste. Détends-toi un peu."

"Je... J'aimerais tellement comprendre."

"Tu sais, si ta tête n'arrive pas à te donner une explication, c'est que ton coeur a la solution."

Linus finit par se lever et me poussa gentiment dans le canapé. Je m'affalais de tout mon long, et il vint passer une jambe de chaque côté de mon bassin.

"Crois-tu qu'il faille écouter son coeur ?"

"Pourquoi aurait-il été créé ?"

"Pour faire fonctionner correctement le corps."

"Oh, ce n'est pas poétique du tout, ça !"

"Est ce que tu me fais confiance ?"

"Cette question est stupide. Pourquoi la poses-tu ?"

"Et bien, il se pourrait que... en t'écoutant, j'ai laissé parler mon coeur et mes sentiments..."

Il se pencha vers moi et, instinctivement, je le pris par la taille. Il vint déposer un baiser sur mes lèvres. Il voulut se retirer presque aussitôt, mais je le retins.

"Pourquoi est ce que tu t'en vas ? Ca ne t'a pas plus ?"

Et nos lèvres s'unirent dans un fougueux baiser : je n'arrivais pas à expliquer ce sentiment, mais je savais que je le voulais lui, juste lui, rien que pour moi. On frappa à la porte.