Je fus un peu déçu qu'Allan rappelle Emi auprès de lui, mais mon regard s'illumina lorsqu'il accepta que je donne un churros à sa chienne. Je me précipitais vers papou et lui demandais :

"S'il te plait gentiment, papou, je peux avoir deux churros ?"

Il sourit et me donna ce que je lui avais demandé. Je courus vers Emi et m'accroupis face à elle : je lui donnais un de mes deux churros.

"Tu fais attention, Emi, c'est un peu chaud. Mais c'est trop bon. Attends, je vais souffler un peu dessus pour que ça soit moins chaud. Voilà, ça devrait être cool comme ça ! Faut pas manger trop vite pour pas s'étouffer, d'accord ?"

J'engloutis rapidement le mien.

"Vous savez, monsieur Wilkes, on pourrait chercher le cadeau de votre soeur ensemble. Qu'est ce qu'elle aime faire quand elle a du temps rien que pour elle ? Moi, il faut que je trouve le cadeau pour mon petit frère... Je ne sais pas trop... J'ai pleins d'idées mais ça se mélange tout dans ma tête... Et, dés fois, je ne sais pas si ça ferait plus plaisir à lui qu'à moi... Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?"

Je me grattais la tête avant de reprendre :

"Et un cadeau pour papou, mamou, et Linus, mais là, j'ai tout de suite moins d'idées, surtout pour mamou. Je ne sais pas trop ce que ça aime une fille comme cadeau."

"On trouvera bien en route, mon garçon. Ne t'inquiète pas pour ça. Et si on ne trouve pas aujourd'hui, on ira faire des magasins un autre jour. Est ce que cela vous dérange que l'on vous tienne compagnie, Gidéon ? Monsieur Taylor, souhaitez vous faire quelques pas avec nous ? Si vous acceptez, je crains que vous ayez à supporter le franc parler de mon fils."

Je souris en me redressant lentement, mes genoux craquèrent. Foutu charpente. Ce qu'aimait faire ma sœur de son temps libre ? Venir avec moi ? Non, lire, dessiner … Elle aimait bien aussi les fleurs, elle faisait de l'art floral avec ma mère. Mon père j'avais déjà son cadeau de noël. Pour ma mère, qui peignait et dessinai j'allais lui acheter avec Mély. Sans doute de l'aquarelle.

« Mély, elle aime bien la danse et les arts martiaux, mais elle a presque tout dans ce domaine. Même des coupes et des médailles. Sûrement un bijoux ou autre. Pour mon père je le fabrique … ET ma mère on a déjà quelques petites idées avec Mély. Monsieur en dehors de l'école vous pouvez m’appeler Gidéon vous savez ? »

Tous partirent sur les cadeaux de Noël. Mais pas Allan, il n'avait pas d'idée sur quoi offrir à ses parents. Déjà qu'il est de garde la nuit du 24. Il ne fêterait pas le Réveillon et passerai probablement le jour de Noël à dormir. Le désavantage de ne pas être père/mère de famille dirons nous. Même si Allan préfère ne pas s'engager là dedans pour le moment. Enfin... Emi semblait s'attacher à Alouarn. Le blond était tiraillé. Puis il décida d'abandonner. Aucun sorcier ici ne lui voulait du mal. Ils préparaient Noël...

J'accepte. Il y a un petit commerçant par là qui vend quelques bijoux sympas et pas trop cher.

"Un bijou ? Ce n'est pas un peu étrange comme cadeau de Noël ? Enfin, je veux dire, dans de nombreuses cultures et civilisations, porter un bijou signifie toujours quelque chose. Mais je doute que votre soeur soit au courant de toutes les coutumes existantes de part le monde, n'est ce pas ?"

"Et aujourd'hui, mon garçon, porter un bijou ne signifie plus grand chose, surtout en Europe. Hormis pour une femme, quelque soit son âge, à se faire belle."

"Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, c'était quand même un signe de richesse. Et..."

"Mon garçon, je suis sûr que tu sais plein de choses mais, pour une journée, tu ne voudrais pas lâcher un peu prise et laisser de coté l'Histoire ?"

Je me grattais la tête et finis par acquiescer silencieusement. Mon père me tendit un churros que j'engloutis rapidement. Allan proposa que nous allions vers l'étalage d'un commerçant qui se trouvait non loin de là...

"Mais... C'est devenu si populaire que ça les bijoux ?"

"Il va falloir que tu descendes de ton petit nuage, mon garçon. Les bijoux, il y en a dans pas mal de magasins, pour toutes les bourses, de toutes les tailles et de toutes les formes."

"Hum... Mais c'est bizarre !"

Le silence flotta quelques secondes avant que mon père me demande :

"Est ce que tu as entendu que Gidéon te proposait de l'appeler par son prénom en dehors des cours ?"

Je me tournais vers mon père, avec de grands yeux :

"C'est qui Gidéon ?"

"Celui que tu appelles monsieur Wilkes depuis le début de la conversation."

"Ah... Mais pourquoi je l'appellerais Gidéon s'il s'appelle monsieur Wilkes ?"

"Bonne question : qu'est ce que tu en penses, Gidéon ?"

"Et vous, monsieur l'inspecteur de Police, vous avez quelqu'un dans votre entourage qui aime les bijoux ?"

Je souris en écoutant Alouarn se questionner sur les bijoux. Personnellement je n'y connaissait rien je ne pouvais juger. Je jeter un regard et vis ma petite sœur plus ou moins avec mon père entrain de se pencher sur un stand de gravure. Ça, ça sentait le cadeau de mon père pour ma mère. Je sursautai quand le père de monsieur Grimgorson me parla. Hein ? Que quoi ? Je paniquai un peu avant de comprendre … Mon prénom ! Euh … Euh …

« Que Monsieur Grimgorson m'appelle monsieur Wilkes ne me dérange pas … Mais j'ai l'impression que ça impose une distance alors qu'on est dans le «civile» À l'école c'est normale … Mais si on doit se côtoyer plus au quotidien, j'aimerais qu'il m'appelle Gidéon, ou par un surnom comme il le souhaite. »

UN groupe de fille s'approcha soudain de moi comme une nuée d'oiseau en me réclamant une photo. Mais … À l'aide ! Quelqu'un ! Et visiblement, non ne faisait pas partie de leur vocabulaire … Et elles avaient très envie de la photo puisqu'elles s’agrippaient à mes manches comme des zombies. Mais vous avez jamais vu un type rand ou quoi ?

Et le voilà partis sur la question des bijoux. Allan mangea un churros pour cacher son sourire. Alouarn lui posa une question. Son regard se fit fuyant. Depuis combien de temps n'avait-il pas vu ses parents ? Il soupira.

Je dirais ma mère, probablement. Mais je travaille pour les fêtes.

Allan mâchouilla distraitement un churros avant de voir débarquer un groupe qui, il le sentait, allait être agaçant. Et ce fut le cas, il avala son churros et posa le reste devant le stand du vendeur. Le blond s'interposa entre les filles et le géant. D'un regard sévère et glacial il les calma. Il aime se dire qu'il en impose, même si Gidéon en imposerait plus que lui, s'il le voulait.

Jeunes demoiselles, n'avez vous pas l'impression d'importuner tout le monde. Vous bloquez le passage des passants, vous obstruez leur vue vers les stands. Et ce jeune homme vous a dit "Non". Donc, veuillez vous disperser. Si vous voulez prendre des photos allez voir le Père Noël au centre du Marché. Il sera content de vous prendre sur ses genoux et d'être photographié avec vous.

"Oh... Ca veut dire que vous ne verrez pas votre papa et votre maman pour Noël ? C'est triste ! Vous allez le passer tout seul au poste de police ? Vous faites au moins quelque chose entre collègues ?"

C'est alors qu'une bande de jeunes filles arriva de nul part. Je me raidis. Ca n'allait pas du tout. En plus, elles agressaient Gidéon alors qu'il n'avait rien demandé. Je restais comme tétanisé face à cette foule de gente féminine. Je voulais l'aider... mais je restais sur place, recroquevillais sur moi-même. Allan intervint, papa n'était pas loin, bien que je doute que l'inspecteur ait besoin d'aide sur ce coup là. Je finis par m'adosser contre le mur d'une maisonnette, je voulais qu'elles s'en aillent. En plus, elles n'avaient pas eu ma permission pour me piquer Gidéon... Les larmes se mirent à couler, faute de ne pas s'avoir exprimer autrement mes pensées et mes sentiments sur l'instant.

L’inspecteur de police vient à mon secoure je le remerciai avec plaisir avant de me masser la nuque gêné avant de sentir des petites griffes dans ma jambe. Hein ? Oh ! Un chat ! Je me penchai et soulevai la petite bête dans mes bras. Elle poussa un miaulement ravi et se mit à ronronner. Je me sentis mal en voyant Alouarn pleurer. Timidement je m'approchai de lui en lui tendant le chat qui ronronnait comme un moteur. C'était une petit chat tout roux aux yeux bleus. C'était mignon. Je lui donnait avant de m'avancer un peu et d'entendre des pleurs. Une petite fille entre deux chalets pleurait à chaud de larme. Je me penchai vers elle et compris la situation : elle avait perdue ses parents. Je lui proposai de grimper sur mes épaules pour regarder et voir si elle trouvait sa maman. Elle accepta et grimpa immédiatement. Elle émit un cris de surprise en étant sur mes épaules. Je souris à Alouarn

« Je suis un aimant à enfants et à petits ennuis dans ce genre.  Le chat vous plaît ? »

Les filles partirent. Allan poussa un soupir et se retourna. Il vit les larmes rouler sur les joues d'Alouarn alors qu'il était recroquevillé dans un coin. Mais Gidéon lui tendait déjà un petit chat. Le blond dû retenir Emi qui voulait jouer avec le chat. Enfin, ça risquait de ne pas être un jeu pour le chat. Pendant ce temps là, Gidéon ramena un enfant perdu. Enfin, Allan considéra qu'ils attiraient pas mal l'attention. On ne pouvait pas dire que ce groupe de quatre hommes (dont un ado, mais chut), passait inaperçu. Mais l'attroupement avait gêné et donc eux, qui les avaient attirées gênent donc aussi.

Et bien, allons au centre. Les parents de la jeune demoiselle devraient passer par là.

Mes larmes disparurent instantanément dés que Gidéon me présenta un petit chaton. Je le pris dans mes bras et lui fis un gros câlin.

"Petit minou ! Pourquoi tu es tout seul ? Elle est où ta maman ?"

Je me levais lentement en serrant le petit chaton contre moi.

"Papou, papou ! On peut garder le petit chaton, s'il te plait ? Géralt, il sera content d'avoir un copain pour s'amuser ! Et puis, regarde comme il est mignon, on ne peut pas le laisser tout seul ! Et puis, comme ça, la nuit, j'aurais de la compagnie quand Géralt et Radis ne seront pas au château !"

C'est alors que Gidéon prit une petite fille sur ses épaules, et qu'Allan suggéra qu'on aille au centre du marché pour tenter de retrouver ses parents. Je suivis le mouvement tout en discutant avec le petit chaton. On arriva au centre de la place, et je m'assis à côté d'Emi.

"Emi, je te présente petit chaton. Petit chaton, je te présente Emi. Ca vous dit qu'on soit des copains tous les trois ? Moi, je pense, qu'on devrait trouver un nom à petit chaton. Tu en penses quoé, Emi ?"

Je me grattais la tête avant de reprendre (je dois avouer qu'il pouvait y avoir la révolution sur la place, je n'en aurais rien eu à faire, bien trop occupé à discuter avec Emi et petit chaton) :

"On pourrait l'appeler... Caramel ? Non... Ca ne va pas avec le roux..."

Je souris en voyant Alouarn tout content avec le chaton. Il avait l'air abandonné. Je suivis Allan et la petite fille fit bientôt des grands signes. Je m'approchai des parents qui me remercièrent avant de partirent avec leur petites fille. Je retournai près de Alouarn pour caresser un peu le chaton qui tendit la tête vers moi. Je demandai la permission de le prendre dans les bras avant de regarder rapidement sous sa queue. Une petite femelle ! Je le dis à Alouarn avant de m'approcher d'un stand tout rose tout mignon avec des colliers et des boucles d'oreilles en verre coloré.

Ils rejoignirent le centre et Allan put entendre Alouarn parler avec le petit chat et Emi qui semblait avoir une conversation agréable. Le blond observait Gideon qui rendait la fille perdue à ses parents. Maintenant ils pouvaient rejoindre un stand vendant des bijoux pour faire des cadeaux. Mais Allan ne se sentait pas impliqué. Il s'éloigna et s'alluma une cigarette. Emi, resta assise à ses côtés. Il hésitait à rentrer. Il pouvait aisément disparaître dans la foule sans que les autres s'en aperçoivent...

Je rechignais un peu à donner le petit chaton à Gidéon, mais papa me convint de lui passer quelques instants.

"Mais pas longtemps, hein ! Après, c'est moi qui m'occupe du petit chaton !"

"Ne t'inquiète, mon garçon, Gidéon te le rendra !"

Je fus scandalisé quand il regarda sous sa queue. Mais, ce n'était pas du tout civilisé. Il m'annonça que c'était une femelle.

"Bah... Comment tu sais ? C'est parque que petit chaton n'a pas de monsieur kiki sous la queue ? Ah oui... En effet... Mais... Ca ne se fait pas... On aurait du attendre l'avis du vétérinaire... T'inquiète pas, petit chaton ! Je vais prendre bien soin de toi. Tu verras, personne il ne te laissera plus jamais tout seul."

Gidéon se dirigea vers un stand de bijoux. Je préférais aller continuer ma discussion avec Emi et petit chaton. Je m'assis aux pieds d'Allan et commença un débat des plus intéressants pour savoir si la petite mamie qui vendait des figurines de chats un peu moche était un alien ou pas.

"Dites, monsieur l'inspecteur, vous n'allez pas regarder les bijoux pour en acheter un à votre maman ?"

Papa me fit signe de venir voir : il semblait avoir fait une trouvaille pour maman.

"Non, mais papou, je ne peux pas là ! On discute de trucs super importants pour la sécurité nationale !"

J'ai regardé avec soin tout les bijoux en fouillant un peu avant de trouver un petit collier en forme de fleur avec plusieurs couleurs. Cela plairait à Mély ! Je le pris et demandais un paquet cadeaux. Je le rangeai dans ma poche avant de retourner vers Alouarn, Emy et petit chat.

« Pourquoi pas Chouquette comme nom ? C'est jolie nom ? »

Alouarn suivit Allan ou plutôt il suivait Emi pour continuer sa discussion. Et lui parler aussi apparemment. Le blond fut surpris, mais il prit une bouffée de fumée avant de la souffler sur le côté.

Et toi, pourquoi restes tu assis sur le sol froid et humide ?

Oui, il n'avait pas répondu. De toute manière le rouquin passera vite sur autre chose. Le père d'Alouarn lui fit signe tandis que Gidéon payait le commerçant, avant de venir.

Alouarn, la sécurité nationale a ses propres équipes. Tu peux donc sans crainte rejoindre ton père. Et en attendant, tu laisses Chouquette ou quelque soit le nom de ce chat à Gidéon.

"Monsieur l'inspecteur, vous savez, j'ai beau paraitre fou, je suis une rigoureuse logique... Que je suis tout seul à connaître, je crois ! Mais ce n'est pas très grave. Je suis heureux en étant juste moi comme ça !"

Je me grattais la tête avant de reprendre :

"Et bien, est ce que vous voyez un endroit plus accueillant que le sol avec des chaises, une table et un chocolat chaud ? Et puis, de toute façon, si c'était vraiment le cas, le commerçant qui tiendrait cet endroit ne voudra pas qu'Emi monte sur une chaise ! Alors, oui, je suis assis par terre sur le sol froid et humide pour rester discuter avec Emi. Et puis, tout à fait entre nous, vous me posez la question, et Emi dans tout ça ? Peut-être que ça la dérange plus que moi d'être assise par terre sur le sol froid et humide... Aucun de nous trois ne se plaint, même pas petit chaton. Il n'y a que vous qui vous posez une question ayant aussi peu de sens dans le contexte présent !"

Gidéon finit par s'approcher et proposait un nom pour petit chaton.

"Mais... Chouquette, c'est un nom de princesse ou pas ? Parce que petit chaton, il mérite un prénom ayant au moins le rang de princesse des chats !"

Je fus scandalisé par les paroles d'Allan :

"Mais... Comment sait-on que la sécurité nationale à ses propres équipes ? On ne les voit jamais. On ne sait pas ce qu'ils font. Peut-être qu'ils sont trop occupés avec d'autres menaces pour voir celle dont on est en train de discuter avec Emi et petit chaton !"

Je serrais petit chaton contre moi :

"Et pourquoi je laisserais petit chaton à quelqu'un d'autre ? Vous pensez que je m'en occupe mal ? D'un autre côté, ça vexerait papou que je ne vienne pas faire des recherches pour les cadeaux de la famille. Que c'est compliqué tout ça !"

Je me levais, et finis par donner, à contre coeur, petit chaton à Gidéon, avant de me diriger vers l'étalage où se trouvait papa. Je n'avais pas très envie de regarder les colliers et autres bijoux... Je trouvais ça bizarre d'en offrir à maman.

Je devais avouer ne pas toujours suivre ce que disais mon prof. Cela allait beaucoup trop vite pour mon cerveau. Je pris quand même le chaton dans mes bras et la miss décida de grimper, en plantant ses griffes, jusqu'à mon épaule qui pouvait en contenir trois comme elle. Où elle s'y logea avant de ronronner. Je le grattai d'une main en attendant un peu. Mon père me donna une tape sur l'épaule en souriant et Mély se hissa sur la pointe des pieds pendant que je me baissai pour caresser le chat. Elle sourit et ronronna presque comme le chat. Papa disparut retrouver Alouarn et son père. Mély avait l'air plus détendue mais …  Elle s'installa contre moi pendant que je me redressai.

« Ils vont faire de la musique pour qu'on danse ! Tu voudras ?
- … Euh … Mély … Moi et la danse … »

Elle rit et je lui caressai les cheveux en souriant.

Allan soupira en observant Alouarn rejoindre son père après avoir donner le chaton à Gidéon. Il regarda Emi avec un air interrogateur, elle aboya en signe d'assentiment. Le flic se baissa pour lui grattouiller le crâne avec un sourire. Bon, il était peut être temps de rentrer chez soi. Il alla jeter sa cigarette dans un cendrier avant de commencer à partir en silence.

Je jetais de petits coups d'oeil furtifs vers Gidéon, pour être sur que petit chat allait bien. Mély et Linus arrivèrent peu après. La jeune fille resta avec son frère et ils commencèrent à discuter.

"Mon garçon, tu n'es pas du tout dans notre conversation."

Je tournais vivement la tête vers mon père alors que Linus passait un bras autour de ma taille. Il était plus détendu que tout à l'heure, mais il avait du sentir que quelque chose n'allait pas vraiment.

"Mon grand, tout va bien ?"

"Mais... Mais... Petit chaton, il est tout seul avec monsieur Wilkes et sa soeur, et j'ai peur qu'ils s'attachent trop à lui et que je ne puisse pas le ramener à la maison. Et Géralt et moi, on n'aura pas de nouveau copain."

"Alou', ton petit chaton n'ira pas bien loin. Fais leur un peu confiance. Ils ne te le prendront pas. En attendant, qu'est ce que tu penses de ce collier pour ta maman ?"

Je le regardais rapidement, avant de reporter mon attention, une nouvelle fois, sur petit chaton.

"Si tu l'aimes bien, prends le. De toute façon, je trouve ça nul comme cadeau. Enfin... Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais, maman, elle en a plein des colliers et y'en a plein qu'elle ne met jamais. Ca sert à quoi d'agrandir sa collection si elle ne le mettra jamais ? Et puis, pourquoi tout le monde il veut offrir des bijoux à une fille ? Moi, je trouve ça pas cool comme cadeau."

"Tu sais, mon grand, une fille aime bien être coquette."

"Ah... Mais elles peuvent être jolies sans collier ! Maman, elle est très jolie quand elle met des foulards ou des barrettes dans ses cheveux. Ou alors, elle aime bien mettre des masques pour ses spectacles... De très jolis masques en bois tout décorés ! C'est cool ça ! Mais un collier, vraiment, je ne vois vraiment pas l'utilité de lui en prendre un !"

"Pourquoi ne l'as tu pas dit plus tôt ?"

"Parce que je sais que toi, tu aimes bien quand elle porte un collier et des bijoux. Maman, elle en met toujours quand vous sortez prendre un diner en amoureux. Mais, tu sais, je ne suis pas de très bon conseil pour ce genre de choses... Pourquoi tu ne demanderais pas à Linus ?"

"Non, mon grand, ce n'est pas à moi de donner mon avis sur les cadeaux pour ta famille. C'est très bien que tu discutes avec ton papa de tout ça !"

"Hum... Je peux rejoindre petit chaton, maintenant ? Et puis, je crois que monsieur l'inspecteur, il est en train de s'en aller."

Je fis la moue et dis, les larmes aux yeux :

"Et même pas petit chaton et moi on a pu dire aurevoir à Emi ! C'est triste !"

Je suivais d'un regard lointain la discutions entre Alouarn et mon père Mély me montra tranquillement ce que papa avait trouvé pour maman : un joli carnet tout en cuir souple. Elle allait adorer. Je touchai la manche de l'homme, le policier je crois, qui allait partir.

« Veillez m'excuser, mais je crois que Alouarn voudrait vous dire au revoir. À vous ainsi qu'à votre chienne. »

Le petit chaton avait cessé de ronronner et il dormait maintenant complètement détendu ce qui fit rire ma sœur. Je lui frottai les oreilles en souriant.

Allan se retourna lorsqu'il fut interpellé par Gidéon. Il soupira. Il regarda Emi. Il finit par la laisser rejoindre Alouarn et se frotter à sa jambe. Il resta éloigner des sorciers. Mais il restait bien près. Aussi proche qu'il est possible pour lui.

Je vais rentrer chez moi. Bonne continuation à vous. Au revoir.

Et voilà, avec ça, Alouarn devrait être content. Pourquoi est-ce qu'il s'en préoccupait autant ? Il soupira à nouveau.

Mes larmes partirent aussitôt qu'Emi vient me dire un petit aurevoir. Je me baissais à sa hauteur et la caressais derrière les oreilles.

"Attends, Emi, petit chaton, il va être triste si vous ne vous dites pas aurevoir."

Je courus vers Gidéon et constatais que le petit chaton était endormi. Et Emi était certainement trop lourde pour moi pour que je la porte jusqu'au niveau de petit chaton.

"Bon, Emi, petit chaton te dit aurevoir de ses rêves. Il fait dodo, là."

Je me baissais à nouveau et déposais un petit baiser sur la tête d'Emy :

"De la part de petit chaton et moi. A la prochaine fois ! Aurevoir monsieur l'inspecteur !"

Et puis je demandais à Gidéon :

"Monsieur Wilkes, est ce que je peux récupérer petit chaton s'il vous plait gentiment ?"

Je souris en saluant le policier avant de soulever le petit chat qui poussa un miaulement endormis avant de se blottir contre Alouarn. Linus caressa la tête du petit chat avant de se remettre à marcher avec Alouarn et son père. Mély me prit la main e je souris avec elle. Bon ! La journée n'était pas si mauvaise que ça !

Allan observa Alouarn dire au revoir à Emi. Il soupira. Il salua le groupe de sorciers et quitta les lieux. Il regagna sa maison où il rangea ses rares achats. Il rempli la gamelle d'eau de sa chienne avant d'aller s'effondrer dans son lit. Il alla chercher un livre de son frère et commença à la feuilleter.

J'avais complètement oublié Allan, mais un peu moins Emy. J'étais heureux d'avoir pu lui dire aurevoir. Petit chaton dans les bras, je continuais à déambuler dans les allées, évitant les petites cabanes où il y avait beaucoup de monde. Je finis par m'arrêter devant un chalet qui vendait des automates. Un sourire se figea sur mon visage et mes yeux s'illuminèrent. Je me retournais vers Gidéon et Mély, le regard soucieux :

"Vous croyez que je peux appeler petit chaton, Princesse Chouquette ?"