Rowena se baladait dans la bibliothèque à la recherche d'un livre. Enfin au début elle se baladait, mais maintenant elle commençait franchement à s'énerver toute seule. Cela faisait vingt minutes qu'elle cherchait ce livre, et elle en avait absolument besoin pour un devoir en astronomie. Déjà qu'elle était mauvaise dans cette matière alors si en plus elle devait faire ce devoir avec ses propres connaissances, elle n'était pas prête d'être sortie d'affaires. Elle était sûre pourtant que ce livre se trouvait dans cette partie là de la bibliothèque. En fait elle se sentait franchement stupide car elle l'avait vu la veille mais ne l'avait pas pris. Elle chercha encore, puis commença à se diriger vers une autre section de la bibliothèque, au cas où ce livre aurait été mal range, même si elle était presque sûre que c'était impossible. Non, mais il ne pouvait pas avoir disparu ce livre quand même ! La jeune fille se dirigeait vers un autre rayon quand elle vit le livre sur une table occupée par un garçon qui avait l'air d'avoir son âge. Elle eut un moment de panique passager. Elle n'était pas douée avec les gens et voilà qu'elle devait aller demander un livre à UN élève ? Car la jeune fille était néanmoins mal à l'aise avec la gente masculine. Allez savoir pourquoi. Cependant, elle respiration un grand coup, et se dirigea vers le garçon.

« -Euh…salut ?

Et la, elle crut qu'elle allait se liquéfier sur place. Ce garçon était juste le plus beau qu'elle ait pu voir. Quand il releva la tête vers elle, elle se perdit dans ses yeux. En fait, elle était sans voix. Mais elle se reprit très vite. Après tout, elle devait lui demander son livre et non le regarder comme une folle.

« -Heu je…  j'aurais besoin de ton livre… est-ce que tu veux bien me le prêter le temps que j'essaye de faire mon devoir ?

Elle décida tout de même de se présenter, au cas où.

« - Au fait, je m'appelle Rowena, et comme tu peux le voir je suis chez les gryffondors. Et toi ? Serdaigle ?

En réalité elle ne se reconnaissait pas pour l’instant. Jamais elle ne s'était présentée que pour récupérer quelque chose. Aussi, elle décréta que si il acceptait de lui passer son livre, elle partirait de suite. Même si il refusait d'ailleurs.

Cela allait faire deux heures que j'étais à la bibliothèque. Je lisais un livre d'astrologie qui me taquinait depuis le début d'année et avais fini un devoir assez compliqué. L'astrologie était un cours que j'appréciais beaucoup, certes pas autant qu'un cours de vol ou d'histoire de la magie mais j'avais pour habitude d'avoir la tête dans les étoiles. Tous ces astres à des centaines de millions de kilomètres m'intriguaient, on savait tellement peu de choses dessus. Tellement de mystères entouraient ces boules de magma.

Je m'appliquais à retenir le nom des constellations les plus simples. C'était une matière que j'aimais, mais je n'avais jamais étudié les étoiles avant cette année alors autant dire qu'il valait mieux que j'y travaille un peu. Les appellations plus étranges les unes que les autres tournaient dans ma tête depuis deux heures.

Je finis par faire une petite pause de quelques minutes pour reposer mes neurones en surchauffe. Un léger mal de crâne commençait à me monter à la tête et je préférais que cela n'empire pas. Je m'étirai de tout mon long avant de remarquer une élève marcher dans les rayonnages de la bibliothèque. Elle marchait tranquillement, sans doute à la recherche d'un livre pour s'occuper, puis peu à peu, son pas semblait s'accélérer et son visage se durcir. Peut-être ne trouvait-elle pas son livre. Cela arrivait fréquemment, la bibliothèque avait beau contenir un nombre incalculable de livres, de très nombreux élèves ou même professeurs y passait pour obtenir les renseignements qu'ils voulaient. Je suivais toujours la fille des yeux quand elle disparut derrière un rayonnage de veux livres poussiéreux. Je profitai de cette disparition pour m'étirer une seconde fois avant de me replonger dans mon livre.

Je commençai à peine à me remettre dans le bain qu'une voix m'interpella :

« -Euh…salut ?

Je relevai la tête pour découvrir mon interlocuteur quand je fus presque étonné de tomber sur la jeune élève qui vagabondait dans les rayonnages depuis tout à l'heure. J'allais la saluer quand son visage passa de timide à un mélange entre l'étonnement, encore plus de timidité et... de la fascination ?

« -Heu je… j'aurais besoin de ton livre… est-ce que tu veux bien me le prêter le temps que j'essaye de faire mon devoir ?

Ah, c'était donc mon livre qu'elle cherchait, elle ne risquait pas de la trouver entre les autres ouvrages. Cette élève avait donc besoin de mon livre pour un devoir d'astrologie. Et bien je n'allais pas faire mon enfant gâté. J'allais lui répondre quand elle me prit une fois de plus de court, me mettant encore plus mal à l'aise :

« - Au fait, je m'appelle Rowena, et comme tu peux le voir je suis chez les gryffondors. Et toi ? Serdaigle ?

Une Gryffondor ? Qui bégaye ? Je croyais pourtant que leur principal qualité était le courage. Mais bon, tous les Serpentards n'étaient pas vicieux, presque mais pas tous. Le peu de confiance que j'avais naturellement s'était envolé après le regard inquiétant de l'élève et le coupage de parole à deux reprises. Je m'assurai donc qu'elle ne dise pas quelque chose d'autre avant d'enfin lui répondre :

- Bonjour euh... Rowena. Je suis chez les Serdaigles oui et... euh je m'appelle Tom.

Je n'étais pas un Gryffondor, j'avais le droit de bégayer. Et puis c'était de sa faute, elle m'avait mis mal à l'aise avec son regard que je n'avais jamais encore "reçu". Maintenant que je m'étais présenté, je n'osais plus regarder l'élève dans les yeux, gardant le regard sur mon livre, qu'elle convoitait. Ah d'ailleurs il fallait peut-être que je lui réponde.

- Ah... en fait j'étais en train de réviser mais euh... oui tiens il te sera plus utile qu'à moi.

A ces mots, je fermai le livre à regret. Mon regard resta bloqué sur la couverture quelques secondes avant de tendre de la main droite à la fille. J'avais toujours le regard baissé, ce qui faisait que je ne voyais la main de l'élève. Le livre était assez grand, donc ce qui se passa n'aurait pas dû arriver. Ma main rencontra celle de la Gryffondor. Ma réaction fût immédiate, je lâchai le livre qui tomba sur la table et retirai vivement ma main, retenant de peu un petit cri. Je fus alors pris de la plus grande gêne que j'ai connu. Mon regard était bloqué sur le livre que je venais de faire tomber. Je n'osais plus lever les yeux jusqu'à ceux de la fille, et n'oserais sans doute plus jamais la regarder.

- ... Désolé.

C'était la moindre des choses de s'excuser dans ce genre de cas. J'avais désormais les deux mains sous la table, l'une jouant avec l'autre pour déstresser. J'attendais que l'élève prenne le livre, je ne voulais pas risquer de la toucher une seconde fois. J'étais déjà passer pour je ne sais trop quoi alors je ne voulais pas faire pire.

Elle finit par prendre le livre, comprenant sans doute que je n'avais pas envie de la toucher. J'espérais seulement qu'elle ne le prendrait pas contre elle, ce n'en était pas le  but.

Et voilà qu'elle désirait partir. Ça ne m'étonnait pas, qui voudrait rester plus longtemps avec un Trelawney, qui voudrait voir sa réputation tomber en ruine pour avoir demander un livre au petit Serdaigle. D'habitude je me moquais de ce que les autres mais je ne sais pas, peut-être ne voulais-je pas passer pour un abruti devant cette Rowena, peut-être étais-je las de recevoir des taquineries à longueur de journée sur mon nom. Une mine désespérée voila mon visage, lui ôtant toute joie, toute gêne ou toute envie de sourire.

Et pourtant, les paroles de mes parents me revinrent en tête. D'abord celles de ma mère, douces, agréables, pleines d'amour : "Soit gentil avec les filles Tom, ce sont elles qui décident de l'avenir d'un homme". Puis suivaient celle de mon père, pas violentes, mais dures, difficiles à accepter : "Tom, tu es encore un enfant. Fais donc apparaître l'homme qui sommeille au fond de toi. Affirme toi Tom". Mes parents m'aimaient, et rien que cette pensée me rendit le sourire. Mon esprit tira un trait sur ce qu'il venait de ce passer puis je levai des yeux dans lesquels montaient de larmes de tristesse, de joie et de nostalgie vers Rowena :

- Tu peux rester si tu veux. De toute façon les autres tables sont prises, et je pourrais toujours essayer de t'aider si tu veux.

Je crois que je n'avais jamais eu autant de facilité à formuler une phrase en face d'un étranger, et tout simplement d'une fille. Elle risquait sûrement de refuser, préférant sans doute rester seule ou rejoindre ses amis mais rien ne me coutait d'essayer. Les larmes continuaient à monter dans mes yeux, me brouillant la vue. Je finis par les essuyer avant de trouver une excuse bidon :

- Désolé j'avais une poussière dans l'œil.

J'étais ridicule. C'était la première fois que je faisais attention à ce que l'on pouvait penser de moi. C'était aussi la première fois que je pleurais à Poudlard. Mais c'était la première fois qu'on me regardait de cette manière. Le première fois que quelqu'un me portait de l'intérêt.

Rowena, après avoir décidé que ce garçon était le plus beau au monde, décréta aussi presque immédiatement que c’était le plus bizarre. En effet, l’élève, Tom selon ses dires, l’avait regardée puis avait baissé les yeux pendant presque tous le long de leur échange, avait paniqué quand il avait frôlé sa main, et avait relevé les yeux en pleurant. Elle ne savait pas trop ce qu’il avait, mais elle ne croyait absolument pas à son excuse de poussière dans l’œil. Aussi le regarda-t-elle aussi sceptiquement que possible, vu sa réaction. Elle regarda ses mains, se détailla rapidement : elle ne semblait pas avoir la lèpre, n’était pas sale, non, en plus ce matin elle avait fait un effort en essayant de faire une coiffure assez potable –enfin ce n’était pas très réussi pour autant.
Elle avait néanmoins récupéré le livre, et était restée quelques secondes sur place, ne sachant pas trop quoi faire. Visiblement, cet élève ne semblait pas prêt à lui adresser la parole. Il se comportait plutôt bizarrement. Elle s’apprêtait à la remercier et à partir, quand il la  prit de court, en lui proposant de rester, et c’est là qu’elle avait remarqué ses larmes. Cependant, elle n’était toujours pas décidée. Rester à sa table, ou rester sur son idée première et repartir ?
Les deux solutions avaient leurs avantages : si elle suivait son idée de base, elle pourrait éviter ce gars pas mal bizarre, tout en ayant son livre. Mais si elle restait à la bibliothèque, elle pourrait travailler au calme. Et ça, c’était vraiment important pour elle. Elle décida alors de rester, en disant :

« - Merci. De toute façon j’avais rien de mieux à faire. Et nul part où aller non plus d'ailleurs.

Elle commença alors à se pencher sur son devoir, en veillant à ne pas déranger Tom pour autant. Cependant, elle ne faisait que tourner et retourner les pages, cherchant désespérément des réponses, qu’elle ne trouvait pas. Elle ne comprenait rien à cette matière. Elle soupira, puis tourna les yeux vers les devoirs de Tom- qui faisait la même chose qu’elle. Elle hésita, puis demanda :

« - désolée de te déranger encore une fois, mais je vois que t’as fini et moi je galère complétement. Est-ce que ça te dérangerait de m’aider ? S’il te plait ?

L’élève n’avait pas l’air bavard, mais peut-être était-il généreux ?

Je fus surpris. Très surpris. Agréablement surpris.

- Merci. De toute façon j’avais rien de mieux à faire. Et nul part où aller non plus d'ailleurs.

Rowena... venait vraisemblablement d'accepter mon offre. C'était assez inattendu. Je m'attendais déjà à ce qu'elle sorte une excuse des plus banales pour échapper à ma présence quand elle se contenta de dire "J'avais rien de mieux à faire". C'était surprenant de voir à quel point Poudlard (et le monde en général) était empli de personnes complétement différentes. Des personnes méchantes, gentilles, irritantes ou agréables. Cela allait d'un extrême à un autre. C'était d'ailleurs cela qui formait les groupes d'amis. A croire que j'étais dans la neutralité la plus exacte pour qu'aucun groupe d'amis ne m'accepte.

Il fallait avouer que je n'étais pas très... sociable. Et les rares fois où des gens m'abordaient, soit c'était pour dire des méchancetés basées sur un nom de famille et un don, soit je paniquais comme je venais de le faire avec la Gryffondor. Il était d'ailleurs trop tôt pour que je la considère comme une personne bien. Combien de gens s'étaient faites passées pour gentilles simplement pour me ridiculiser plus fort derrière ? Sans doute plus que je n'aurais d'amis à Poudlard en sept ans.

Rowena n'avait pas l'air méchante, elle avait même l'air différente mais... quelque chose me poussait à ne pas trop lui faire confiance. Et mes intuitions me trahissaient rarement, comparées aux gens. Je n'avais pas eu de vision, mais l'expérience était telle que les visions ne servaient à rien. Déjà cette petite voix résonnait pour m'annoncer une déception proche. Oui voilà, j'allais être déçu. Bientôt. Et j'assimilais logiquement cela à la trahison de Rowena.

- Désolée de te déranger encore une fois, mais je vois que t’as fini et moi je galère complétement. Est-ce que ça te dérangerait de m’aider ? S’il te plait ?

Elle me demandait... de l'aide ? Je n'étais pas nul en astronomie, certes. Mais de là à me demander de l'aide, il fallait être sacrément mauvais. Je ne faisais pas confiance à Rowena mais je lui avais proposé mon aide, et je suis un "homme" de parole. Alors j'allais l'aider. Surtout que j'avais fini ce devoir sans trop de mal, alors le refaire ne devrait pas être trop compliqué. En revanche je n'étais pas un très bon éducateur, alors expliquer toutes les constellations à la Gryffondor ne serait pas une partie de plaisir.

- Bien sûr que oui... Enfin je veux dire, oui je veux bien t'aider.

Même pour accepter une demande j'arrivais à m'emmêler les pinceaux. Autant dire que je n'étais pas très à l'aise avec les premières fois. Je ne savais pas si je devais être ouvert et détendu ou si je devais rester poli et contenu. De toute façon, même si je le voulais je n'arriverais pas à être ouvert et détendu avec un inconnu. Plus je connaissais la personne, plus j'étais à l'aise. Chose logique pour certains, incompréhensible pour d'autres.

J'étais généralement incompris par les autres personnes qui y voyaient un moyen de moquerie. C'était très faible de leur part de s'attaquer à quelqu'un par sa différence, d'autant qu'il n'y peut rien. Mais beaucoup de gens étaient restreints mentalement, à Poudlard aussi. Etre un sorcier ne veut pas dire être un surdoué. Hélas d'ailleurs, sinon la vie à l'école me serait tellement plus agréable. Je n'avais pas encore fait la connaissance des personnes intelligentes de Poudlard qui sauraient voir au-delà de mon nom et qui chercheraient à me connaître avant de me juger. Si bien que je commençais à désespérer qu'un élève soit comme cela dans l'école de sorcier. Oui élève, car du côté des professeurs tout ce passait bien. A quelques exceptions près où mes visions me prenaient en plein cours de potion ou de défense contre les forces du mal.

Enfin je m'éloignais du sujet. Sujet qui était à présent la jeune Gryffondor et ses problèmes d'astrologie.

- Pour ce devoir tu ferais mieux de te reporter au livre qu'à quelqu'un. Tout est expliqué à partir de la page 90 mais si tu as besoin qu'une personne t'aide à comprendre ce que tu ne comprends pas, je suis là.

J'étais d'une grande gêne, mais Rowena semblait vraiment en peine, et, étrangement, je ne voulais pas qu'elle reste bloqué sur l'image d'un Tom timide et qui ne supporte pas le contact avec une fille, même si c'était fatalement ce que j''étais.

J'avais envie que cette discussion dure, et non pas qu'elle plonge dans la lecture d'un livre d'astrologie dont je connaissais presque par cœur les cinquante premières pages.

Tom lui avait conseillé de lire la page 90 et il semblait sur de lui alors elle suivit son conseil. Néanmoins, quelques minutes après, elle ne comprenait toujours pas ce qui était écrit et comment elle devait répondre aux questions du devoir. Elle n’aimait pas passer pour une fille stupide, mais elle savait que si elle ratait ça, elle ne pourrait pas remonter sa moyenne en astronomie – qui en avait pourtant grandement besoin. Elle fit un effort, se concentra, retourna même le livre (on sait jamais), mais après un temps, elle abandonna tant elle devait avoir l’air stupide et demanda :

-désolée de te déranger, c’est surement très simple mais je ne comprends absolument pas ce qui est écrit, et j’ai vraiment besoin de réussir ce devoir. Sauf que pour moi ça ressemble à un langage autre.

Ce faisant, elle en profita pour regarder son attitude. Il semblait très mal à l’aide. Comme si il ne parlait pas souvent aux gens. Evidemment, elle le connaissait de nom – qui ne connaissait pas Tom, le descendant de Sybille Trelawney ? Elle avait même entendu dire que lui aussi avait un don – mais elle ne savait pas si c’était vrai ou faux.
Elle retourna sur son devoir pendant que l’élève de Serdaigle essayait de lui expliquer des choses qu’elle ne comprenait pas du tout. Néanmoins, une question la taraudait, et bien qu’elle sut que c’était impoli, elle ne put s’en empêcher, il bouderait si il voulait.

- Dis, t’es bien de la famille de Sybille Trelawney n’est-ce pas ? On raconte que tu as aussi des visions, c’est vrai ? Désolée si c’est impoli ou je sais pas, mais je me demandais…

Comme l’élève n’eut aucune réaction, ou en tous cas, aucune réaction qu’elle put interpréter, elle ajouta :

- Evidemment, si tu ne veux pas me répondre, je comprendrais, je ne voulais pas te vexer, ni quoi que ce soit…

La jeune fille se tût quelque secondes, puis repartit sur un autre sujet, sans attendre la réponse du jeune homme.

- Tu sais, je te demande ton aide en astronomie parce que je suis mauvaise mais j’aimerais bien être plus douée. C’est tellement intéressant d’apprendre les étoiles, leur fonctionnement, les comprendre. J’aime bien les regarder le soir dans le dortoir quand j’arrive pas à dormir. Elles sont tranquilles, paisibles, elles sont reposantes et surtout, on dirait qu’elles t’écoutent. J’ai pris l’habitude de parler au ciel quand ma mère est morte, mais je ne l’ai pas refait depuis que je suis rentrée à Poudlard. C’est pour ça que je suis pas très douée en astronomie, parce que pour l’instant je crois que je les vois encore trop comme des confidentes et pas assez comme des sujets d’étude.

Elle soupira puis se tut, et eut un petit sourire en repensant au temps où sa mère la prenait sur ses genoux pour lui décrire les étoiles. Evidemment, elle était trop jeune pour comprendre quoi que ce soit, mais un soir son père avait immortalisé ce souvenir. C’était une nuit en France dont Rowena n’avait plus de souvenirs mais cette photo la ramenait toujours à ce temps où sa famille était encore complète.
La jeune fille tourna ensuite la tête vers Tom, puis lui dit :

- Désolée. Je sais pas pourquoi je t’ai dit ça, mais je viens de me rendre compte que ce souvenir me rend heureuse. Et toi, qu’est-ce qui t’intéresse dans l’astronomie ?

Après l'avoir conseillé sur la page à étudier, la Gryffondor se concentra du mieux qu'elle pût pour apprendre les constellations. Au bout de quelques minutes, je compris qu'elle ne comprenait pas ce qu'elle lisait :

- Désolée de te déranger, c’est sûrement très simple mais je ne comprends absolument pas ce qui est écrit, et j’ai vraiment besoin de réussir ce devoir. Sauf que pour moi ça ressemble à un langage autre.

Apparemment Rowena avait quelques lacunes dans cette matière. Cela arrivait à tout le monde d'avoir des matières dans lesquelles on excelle et d'autres où l'on patine. J'étais de nature timide, mais l'élève me le demandait trop gentillement pour que je la laisse comme ça. Je décidai donc de l'aider à son devoir ; je venais de le faire, ce serait rapide à expliquer. Je commençai alors à résumer le cours avant de m'apercevoir qu'elle avait des lacunes... conséquentes. Je dû reprendre les explications depuis le début, depuis le début du programme scolaire. Bien sûr, j'étais quelqu'un de timide. Moi qui avait du mal à m'intégrer, je n'allais pas être à l'aise pour cela. Je récitai donc quelques principes de base en bégayant à chaque phrase quand la jeune fille finit par m'interrompre :

- Dis, t’es bien de la famille de Sybille Trelawney n’est-ce pas ? On raconte que tu as aussi des visions, c’est vrai ? Désolée si c’est impoli ou je sais pas, mais je me demandais…

Elle venait finalement à ce sujet... En réalité je m'étais préparé à cela dès le moment où elle s'est assise à côté de moi. Je l'avais vu venir de loin, pensant qu'elle ferait peut-être abstraction à la règle. La règle étant que chaque élève qui me parle pour la première fois me parlait de mes liens sanguins avec Sybille Trelawney, aka la prof folle. Au moins la Gryffondor s'excusait de son impolitesse, j'appréciais ce geste, tout le monde ne le faisait pas.

- Evidemment, si tu ne veux pas me répondre, je comprendrais, je ne voulais pas te vexer, ni quoi que ce soit…

Je souris légèrement face à ses excuses et mes pomettes rosirent un peu. Je gardais une lueur d'espoir, elle n'était peut-être pas comme les autres. Peut-être pas.

Le silence prît place quelques secondes dans la bibliothèque avant que Rowena prenne la parole :

- Tu sais, je te demande ton aide en astronomie parce que je suis mauvaise mais j’aimerais bien être plus douée. C’est tellement intéressant d’apprendre les étoiles, leur fonctionnement, les comprendre. J’aime bien les regarder le soir dans le dortoir quand j’arrive pas à dormir. Elles sont tranquilles, paisibles, elles sont reposantes et surtout, on dirait qu’elles t’écoutent. J’ai pris l’habitude de parler au ciel quand ma mère est morte, mais je ne l’ai pas refait depuis que je suis rentrée à Poudlard. C’est pour ça que je suis pas très douée en astronomie, parce que pour l’instant je crois que je les vois encore trop comme des confidentes et pas assez comme des sujets d’étude.

Cette déclaration était tout du moins assez inattendue. J'étais bouche bée face à ce que venait de m'avouer l'élève. Je n'avais pas, mais alors pas du tout l'habitude de cela. Quelques personnes mal attentionnées m'avaient parfois fait des blagues relativement recherchées, mais personne n'était aller jusqu'à dire ce genre de chose. De toute façon, qui parlerait de tout ça à Tom Trelawney ? Je n'étais ni un ami de Rowena, ni un confident réputé.

- Désolée. Je sais pas pourquoi je t’ai dit ça, mais je viens de me rendre compte que ce souvenir me rend heureuse. Et toi, qu’est-ce qui t’intéresse dans l’astronomie ?

Je la sentais venir, la chute "humoristique". Je m'y attendais, alors pour une fois, je n'allais pas attendre que quelqu'un se paye ma tête. Pour une fois, je n'allais pas me laisser marcher sur les pieds.

- Tu trouves ça drôle peut-être ? Ça te faire rire de te moquer de moi parce que je suis un Trelawney ? Qu'est ce que tu comptes faire après t'être attiré ma sympathie ? Hein ? Toi aussi tu vas prendre mes chaussures et les cacher quelque part dans Poudlard ? Ou tu vas sans doute trafiquer ma potion en cours ? Ou peut-être seras-tu un peu plus créative et tu enlèveras les ressorts de mon lit pour que je ne puisse pas dormir ? Trouve une seule chose que l'on ne m'a jamais faite, juste une seule, et je te respecterais Rowena.

J'étais énervé, et cela m'arrivait vraiment très rarement mais j'en avais marre que l'on me prenne pour un imbécile qui ne voit rien venir.  Mes nerfs étaient dans un piteux état et la Gryffondor venait de l'entendre. Je ne voulais pas être violent, je voulais juste me détendre, être tranquille. L'intérieur de mon crâne était dans le même état qu'une marmite remplie d'une potion faite par Alistine : autrement dit c'était rarement bon signe. Beaucoup de choses fusaient à toute allure dans ma tête quand une pensée me traversa l'esprit : et si Rowena était gentille ? Il y avait peu de chance que ce soit le cas donc je ne regrettais pas, mais si... Nan elle ne pouvait pas être différente. Je tenais quand même à m'excuser. Pourquoi ? Parce que je suis comme ça j'imagine...

- Désolé, je suis juste lassé de ne pas pouvoir passer une semaine sans avoir une personne qui vient se payer ma tête.

Un petit voyant s'alluma dans ma tête, je ne bégayais pas. Ou du moins pas pendant le temps de temps où colère qui m'avait traversé. Si bien que lorsque que je voulus reprendre la parole, je redevins le Tom Trelawney habituel :

- Et euh... pour répondre à ta question baah, je dirais que l'astronomie est l'une des seules matières qui me passionnent et dans laquelle je me sens plus ou moins tranquille.

Je n'avais pas répondu à son autre question, je pense qu'elle avait eu sa réponse. Je suis bien un Trelawney.

La jeune fille resta silencieuses quelques secondes. Minutes même. Tom venait de s’enerver et elle ne savait vraiment pas comment réagir. Le pire était qu’elle ne venait même pas dans le but de se moquer de lui. Elle savait ce que ça faisait d’être moqué – bien qu’elle ne le soit pas réellement, mais les serpentards s’étaient bien amusés à son propos. Mais ça ne devait même pas être la moitié de ce que Tom devait endurer. Donc au fond elle le comprenait. Elle lui fit un petit sourire timide – il ne fallait pas qu’il pense qu’elle se moquait de lui et dit doucement :

- Je comprends. Je suis désolée si tu penses que je suis venue me moquer de toi. C’est pas mon but, je ne suis pas du tout ce genre de personne. Je suis peut-être maladroite, mais pas méchante. Alors je te présente mes plus sincères excuses. Et le coup des chaussures, c’est vraiment bas et ridicule. C’est stupide de cacher les chaussures des autres. Et de saboter les potions. Et je ne peux pas avoir accès à ton dortoir. Tu n’as rien à risquer de moi.

Elle ponctua ses paroles calmes par un petit sourire. Elle n’était pas douée pour se faire des amis visiblement. Cependant, il avait présenter des excuses. Ca ne lui était pas vraiment destiné, il avait juste besoin de passer ses nerfs. Elle lui dit :

- Je peux pas te le prouver maintenant mais je te jure que je suis pas méchante. Donc je comprends que tu aies envie de crier sur tout le monde, mais attends d’être sur de la nature des gens avant de t’énerver contre eux. On n’est pas tous foncièrement mauvais ou tous contre toi.

Elle espérait avoir été rassurante. Elle continua :

- Et pour l’astronomie… Je comprends. C’est vrai que ça rend calme, en fait, d’étudier le cycle lent des étoiles.

Elle ne fit aucune remarque sur le fait qu’il n’avait pas répondu à sa question – en soi, elle n’avait pas vraiment besoin de le savoir, elle voulait juste assouvir sa curiosité. Bon, c’est vrai qu’elle était un peu dégoûtée. Mais bon.

- Bon, on fait l’exercice ? Si tu es toujours ok pour m’aider évidemment.

Elle s’était sortie de la crise sans s’énerver et était restée calme tout le long. Cela l’étonnait beaucoup. Mais la présence de Tom la rendait calme. Il dégageait de lui une tranquillité qu’elle ne comprenait pas, mais qui l’avait touchée.
Mordillant le bout de sa plume, la jeune fille recommençait à se perdre dans ses pensées. Ces derniers temps, elle était vraiment plus calme et c’était assez surprenant pour elle. Même chez elle, elle était plus patiente, plus calme. Elle ne savait pas du tout d’où cela venait. Surement du fait d’être à Poudlard, car entre les cours avec les serpentards et les dortoirs où elle s’entendait le plus possible avec les gens, elle avait du finir par apprendre à prendre sur elle.
Elle fut tirée de ses pensées en se souvenant rapidement de la présence de Tom à côté d’elle pour l’aider. Il était vraiment gentil –en tous cas, il en avait vraiment l’air. Elle se demanda soudain combien de temps elle avait passé dans ses pensées, puis murmura, avec la peur d’être blessante:

- Tu m’as parlé ?

En espérant qu’il ne soit pas vexé.

J'étais honteux, j'avais insulté la pauvre Rowena alors que celle-ci n'avait rien fait. Je ne pouvais qu'avoir honte et regarder la table. Heureusement, la Gryffondor était compatissante, ce qui me rassura légèrement. Je crois qu'hormis ma famille, je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi raisonné et qui ne me jugeait pas pour ce que j'étais. Ceci me réchauffa le cœur, c'était rare que ça m'arrive à moi. D'habitude je tombais sur les gros balourds sans cervelle qui cherchait un passe-temps et que je devenais finalement.

J'aimais bien Rowena... pour l'instant du moins. J'espérais que la flamme de l'espoir qui brulait en moi ne s'éteindrait pas de sitôt. Une fille si timide qui parlait de bien et de mal et qui utilisait le mot "foncièrement" ne pouvait pas être méchante. Je croyais en elle, et j'espérais ne pas me tromper, pas comme les autres fois. De plus, la Gryffondor pensait la même chose que moi sur l'astronomie. Une personne avec un grand ego ne dirait pas ce genre de chose de peur de paraître trop sensible, trop "fragile". Je trouvais ça complètement stupide, on est pas fragile parce qu'on ressent des choses comme cela. Les gens confondent parfois avoir un cœur et être "fragile", même si il était vrai que j'étais un peu des deux.

Nous finissames finalement par se pencher sur ledit exercice d'astronomie. Ce que nous demandait le professeur n'était pas bien compliqué en soi, ce qui rendait la tâche plus simple pour aider Rowena. Ce n'était qu'une question d'ordre, de logique et d'observation, rien de bien difficile.

Cela allait faire quelques minutes que nous travaillons sur ce devoir et je me sentais bien. J'étais utile. Utile pour quelqu'un d'autre que moi. C'était souvent l'inverse, que des adultes me viennent en aide — aucun élève ne m'a jamais aidé pour quoique ce soit. Une chaleur apaisante m'habitait. Moi. Utile. Enfin.

- Tu m'as parlé ?

Moment de solitude...

Elle... Elle se moquait de moi. Elle me demandait de l'aider pour son astronomie et elle ne m'écoutait même pas... Je ris légèrement dans ma tête face à cette situation.

- Oui je t'expliquais juste pourquoi est ce que tu bloquais, mais pas grave.

Je continuai donc mes explications puis après trente secondes je ne pus m'empêcher d'être curieux. Après tout, quand on a un pouvoir de divination c'est frustrant de ne pas savoir certaines choses.

- Euh... A quoi tu pensais ? Enfin tu n'es pas obligée de me le dire bien sûr, si c'est personnel je comprends.

A vrai dire, je m'étonnais moi-même d'être autant... intéressé par Rowena. Je ne parlais jamais aux autres élèves et me voilà en train de demander ce que l'une d'elles pense. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais Rowena me semblait différente. Elle était gentille. Et rencontrer une personne de la sorte était quelque chose d'unique pour moi. Je n'allais pas cacher que ça me faisait du bien.

Je souriais doucement en même temps que mes pensées vagabondaient entre désir et espoir. Le désir d'avoir quelqu'un à qui parler, avec qui partager ce que je pense, et l'espoir d'enfin briser cette solitude qui m'habite depuis le début de l'année.

Mon visage redevint sérieux lorsque je me souvins que j'avais posé une question. Une question un peu personnelle qui plus est, et je ne m'attendais pas forcément à une réponse de la part de Rowena. Je comprendrais si celle-ci voulait garder ses pensées secrètes.

La question de Tom étonna fortement Rowena. A quoi pensait-elle ? De façon évidente, elle pensait aux changements qu'elle remarquait en elle depuis quelques temps. Mais elle pensait à tellement de choses en même temps, si elle commençait à faire une liste elle ne s'en sortirait plus. Fixant inconsciemment le vide mais retombant volontairement dans un mutisme signifiant qu'elle reflechissait, la jeune fille se posait aussi beaucoup de questions sur Tom. Elle décida d'ailleurs de répondre à la question de Tom, et ce, sans complètement omettre la vérité:

-Et bien, en réalité, et j'espère vraiment que tu ne prendras pas ce que je vais dire d'une mauvaise façon, je me demande comment ça se fait que tu sois si... seul. Je suis désolée je n'ai honnetement aucune idée de comment dire ça, et je te jure que je veux pas du tout te vexer parce que t'as quand même l'air très gen...

Et voilà qu'elle recommencait à bafouiller comme au début de l'année. Se rendant compte qu'elle se laissait dépasser par ses paroles, elle s'arrêta, se reprit et dit, plus calmement:

- T'es quelqu'un qui semble vraiment fiable. Et ce n'est pas ce que je dis souvent.
T'as l'air vraiment digne de confiance. Je ne comprends pas pourquoi tu es laissé de côté.

Voilà, en souriant, et sans partir en digressions. Calme, posée, presque mature.

- En tous cas, moi, je ne compte pas te laisser de côté, Tom. Tu m'es d'une aide très précieuse pour l'astronomie, alors je t'aiderais si tu as besoin de moi dans une matière en particulier.

Un sentiment de chaleur germa en moi. Personne en dehors du cercle familiale ne m'avait jamais parlé aussi gentillement. Rowena semblait si sincère, il fallait se l'avouer. Même si elle se moquait de moi, je m'en fichais, cela me faisait plaisir d'entendre ce genre de choses.

Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'elle se mît à bafouiller. Il fallait lui accorder que ce côté timide qu'elle possédait la rendait assez mignonne. Loin de moi l'idée d'amour. Je n'avais jamais ressenti d'amour pour une personne, aussi ne pouvais-je en parler. J'avais une idée de ce que cela pouvait être mais ce n'est pas comme aimer un proche, on parlait ici d'aimer une personne en amour passionnel. Je ne savais pas si le mot était correct mais j'avais entendu ma maman en parler de cette manière.

A quoi étais-je en train de penser moi ? Le sujet me fît rougir et je baissai la tête comme pour me protéger du regard de la Gryffondor, toujours le sourire aux lèvres.

Son questionnement était compréhensible, j'étais toujours seul alors que je ne faisais de mal à personne. Un rejet constant sans raison particulière. Sans raison particulière, bien-sûr à part :

- Je suis un Trelawney. Voilà pourquoi.

Si les gens n'associaient pas constamment le don de vision avec la folie, peut-être que je serais moi seul. Peut-être que les gens pourraient me juger à ma juste valeur. Hélas, ce n'était pas grand monde qui pourrait s'approcher de quelqu'un de rejeté et lui demander cela. Pourtant je me trouvais bien aux côtés de Rowena et elle venait de me poser la fameuse question que certains se posaient.

- En tous cas, moi, je ne compte pas te laisser de côté, Tom. Tu m'es d'une aide très précieuse pour l'astronomie, alors je t'aiderais si tu as besoin de moi dans une matière en particulier.

Cette fille apparaissait comme un miracle. Je n'étais pas au plus mal de ma forme mais Rowena avait su m'apporter le sourire et faire ce que personne n'avait fait. Je n'aurais jamais pensé participer à quelque chose d'aussi... niais ? Bien-sûr je n'allais pas me plaindre mais je dois avouer que j'avais imaginer cela autrement.

- Merci Rowena.

Je ne savais pas si je devais montrer ma joie en souriant ou si je devais plutôt montrer que je prenais cela au sérieux en gardant un air sobre. Aussi me contentais-je de regarder Rowena mais ce que je n'avais pas prévu c'est qu'elle me regarderait à ce moment. Nos yeux se rencontrèrent alors et je ne pus m'empêcher de rougir de plus belle. Je voulais dire quelque chose mais rien ne me venait à l'esprit et puis je savais très bien que si je parlais j'allais ruiner ce moment. Rowena finit par détourner le regard, aussi gênée que moi je l'imaginais.

- J'espère que tu ne me laisseras pas de côté pour autre chose que l'astronomie.

Il était vrai que si le premier ami que je me faisais était mon ami pour exploiter mes qualités scolaires, cela ne saurait plus s'appeler un ami.

En tout cas, une chose était sûr. Ce devoir d'astronomie n'allait jamais avancer.

Rowena releva les yeux vers Tom. Elle ne voulait plus faire d'astronomie. Elle en avait marre d'être enfermée là, dans cette bibliothèque qu'elle chérissait pourtant. Non, aujourd'hui elle avait envie d'être dehors, à l'air libre, et Tom lui semblait être une personne de bonne compagnie pour ça. Elle récupéra donc le livre qui traînait entre eux deux, le ferma d'un coup sec, et dit:

- Bon. Cette bibliothèque est très cosy, mais ce devoir n'avance pas. Et je commence à avoir des fourmis dans les fesses à force d'être assise. Alors je te propose qu'on sorte prendre un peu l'air. Enfin, si ça te dérange pas, bien évidemment.

Elle lui fit un sourire, qu'elle ne saurait qualifier - encourageant, gentil? Il n'en restait pas moins que c'était un sourire comme elle n'en faisait pas souvent. Elle n'avait peut-être pas beaucoup parlé avec Tom (en tout et pour tout, cela ne devait faire que deux ou trois heures qu'elle le "connaissait") mais elle voulait vraiment passer du temps avec lui. Elle avait vraiment besoin d'un ami.
Elle se leva, décidant que même si Tom ne voulait pas la suivre, elle avait vraiment besoin de sortir d'ici. Elle alla reposer le livre, et retourna rassembler ses affaires éparpillées un peu partout sur les tables. Tout en posant son sac sur son épaule, et après avoir replissé sa jupe, elle dit quand même doucement:

- Personnellement, je n'en ai rien à faire que tu sois un Trelawney. Tu aurais pu avoir n'importe quel autre nom de famille que je t'apprécierais quand même. Et pas seulement pour l'astronomie.

Oui, Tom était définitivement un coup de coeur amical comme elle n'en avait pas souvent eu. Elle replaça son sac, et sortit de la bibliothèque; et il lui semblait bien que Tom en avait fait de même.