Oula oula oula ! Je voulais pas le faire pleurer moi ! Mais alors pas du tout ! Embarrassé, j eme mit à faire de grands gestes :

-Ah je euh ... Je disais pas ça pour te faire pleurer hein ! Je non quoi ! ...

Puis je réfléchis plus en profondeur :

-... T'en .... Sortir ?

"Je sais, et tu n'y ais pour rien, mon grand !"

Je penchais la tête sur le côté. Bien sûr qu'il ne voulait pas. On se connaissait à peine. Comment aurait-il pu savoir ?

"Je... Je ne sais pas si... Enfin... Je devrais..."

J'étais mal. Pourquoi étais-je en train de replonger ?

"Disons que je suis malade, et que cette maladie est de nouveau en train de gagner du terrain."

Je déglutis difficilement.

"Je crois que mon parrain ne me le pardonnera jamais si j'abandonne maintenant !"

Je toussais.

"Mais il n'est plus là, maintenant. Je suis dans un flou artistique total. Je... Je peux te demander un service ?"

Quitte à tenter le tout pour le tout !

Le voir comme ça me bouffait quelque peu, il est où le prof déluré qui fait exploser des oeufs dans la boutique ?

Pourtant, je dégluti et lui dis :

-Euh, oui bien sûr

Je me ravisais au dernier moment : non, je ne lui demanderais pas de m'accompagner à l'hôpital. Qu'irait-il raconter aux autres, après ? Qui me dit que je pouvais lui faire confiance ? Et s'il était envoyé par les services secrets pour m'espionner ?

Non, non, non. Je serrais les poings. Il fallait que je me ressaisisse !

"Peux-tu m'aider à rendre cette journée inoubliable ? Je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort. La vie est bien trop courte pour ça !"

Mon air malicieux reprit le dessus, et je lançais :

"Et si nous allions faire un spectacle de magie chez madame Pieddodu ? Quelque chose de bien niais pour les amoureux du rose et de Cupidon ?"

Wow, le changement d'humeur me surprit ! Complétement même... Mais, bizarrement, je ne cherchais pas plus loin et eus un sourire malicieux :

- Il nous faudra plus de paillettes !

J'éclatais de rire !

"Passons d'abord chez Gaichiffon pour trouver de quoi nous déguiser, histoire que nous ne nous fassions pas prendre par le commerçant du magasin de farces et attrapes !"

Je me levais précipitamment, fis une petite danse du ventre, et me mis à marcher en direction de Gaichiffon en sifflotant. Je demandais :

"Qui voudrais-tu être ?"

Je réfléchis quelques secondes avant de lancer :

"Moi, j'aimerais bien être une princesse !"

Oui, oui, il avait bien entendu ! Une princesse ! J'adorais les robes bouffantes et autres tenues de l'époque des rois !

Une princesse ! UNE PRINCESSE ?... Pourquoi pas jouer le jeu tiens, oui !

-Alors hum ... Je serais ton chevalier ?

"Quoi ? C'est vrai ? Ca ne te dérange pas que je porte une robe bouffante ?"

Je sautillais tel un petit enfant !

"Et tu crois qu'ils ont des perruques ! Quoi que..."

Je lâchais mes cheveux qui tombèrent en cascade dans mon dos...

"Pas besoin... Quoi que... Pour toi, ça pourrait être pas mal ! Tu sais, l'une de ces perruques blanches que les marquis portaient au temps de Louis XIV !"

Je me mis à le taquiner :

"Je suis sûr que ça t'irait bien, en plus !"

Louis XIV ... Louis ... Euh ... Si papa me voyait là maintenant, il s'arracherait les cheveux ! Mais les indication d'Alouarn m'aidèrent :

-Aaah ! Lui ! Ah .. bah ouai pourquoi pas ! Faut tenter !

Je me dirigeais d'un bon pas vers la boutique qui ferait notre bonheur, relativement content.

Nous rentrâmes dans la boutique !

"Messieurs, bienvenue à Gaichiffon, puis-je vous aider ?"

Je sursautais et portais mon attention sur... Marilyn, le nain. Il était déjà là lors de ma dernière visite. Je m'approchais de lui, sans hésiter, et le saluais :

"Bonjour, Marilyn, mon ami et moi-même aimerions des vêtements... Ou plutôt des déguisements devrais-je dire ! C'est pour une mission d'infiltration !"

"Monsieur, dois-je vous rappeler que Marilyn n'en a que faire de l'utilisation que vous ferez des vêtements que vous achetez dans la boutique. Suivez-moi, c'est par ici !"

Marilyn nous conduit dans un coin de la boutique. Je poussais des petits "oh", et des petits "ah" devant chaque vêtement un peu osé. Mon sourire s'agrandit lorsque nous arrivâmes vers les costumes. Je me mis à fouiller parmi eux...

"Ah, Seyn, si je m'écoutais, je dévaliserais le magasin ! C'est un peu comme si nous étions dans les coulisses d'un grand théâtre et que nous nous préparions pour la plus grande représentation de notre vie !"

Wow, il avait de grandes phrases la prof ... J'aimais bien ! Et, encore une fois, je me pris au jeu et me mis à parler comme un bourge :

-Monsieur... Oh excusez moi... Madame serait elle intéressée par ces dentelles ?

Dis-je en désignant quelques jupons

"Appelez-moi Cunégonde, très cher ! Après tout, ce n'est pas comme si nous étions de parfaits inconnus !"

Je me penchais vers les dentelles en question, et, après les avoir inspecté minutieusement, je me mis à réfléchir avant de déclarer :

"Pas assez de froufrous, Jean-Eudes ! Il faut que nous passions pour de véritables gens de la haute ! Pour se faire, nous allons avoir le droit à une transformation complète !"

Je me mis à farfouiller dans les vestons, et en proposais un à Seyn :

"Que pensez-vous de cette couleur ? Je trouve qu'elle vous met en valeur ! Quoi que, cela fait ressortir votre pâleur ! Non, il vous faudrait quelque chose de plus vivant ! Marilyn ? Marilyn, où êtes-vous passé, très cher ?"

"Que puis-je faire pour vous ?"

"Nous recherchons quelque chose de bouffant et de coloré, qui aille avec les yeux verts de Jean-Eudes ! Mais, voyez-vous, il faut que les couleurs soient à la mode ! Oh, mais que pensez-vous de ce rouge pourpre ?"

Entrant completement dans le personnage, je me mis à faire quelques mimiques complétement ridicules comme me dandiner et lever mon petit doigt en l'air.

-Oh, ce rouge est meeeerveuilleux Cunégonde très chère ! Pour vous, en revanche je verrais bien quelque chose de Jaune, Le canari et le soleil vous vont teeeeeellement bien !!

Et je farfouillais à mon tour dans les costumes.

Marilyn nous regardait avec de grands yeux ! Il osa demander :

"Mais, vous n'êtes pas un homme ?"

Je lui répondis, un grand sourire illuminant mon visage :

"En tant normal, si ! Mais Jean-Eudes et moi-même devons nous rendre à un spectacle !"

Je m'approchais du nain, et lui fis une confidence :

"Entre nous, nous avons une mission d'infiltration à effectuer ! Et nous devons prendre nos nouvelles identités ! Mais... Chut... C'est un secret !"

"Mais, monsieur, jouer une femme est assez délicat !"

"Oh, ne vous inquiétez pas, Marilyn ! Lorsque j'étais jeune, on me confiait souvent les rôles féminins lorsque j'étais au théâtre, parce que j'étais très efféminé !"

"Et ça fait combien de temps que monsieur n'est pas remonté sur les planches ?"

Je me mis à compter sur mes doigts, avant de répondre :

"Ca fait au moins quinze ans que je n'ai pas joué le rôle d'une femme !"

"Et vous espérez tromper votre monde avec ces piètres accoutrements ?"

J'éclatais de rire, avant de répondre :

"Vous sous-estimez mes capacités d'adaptation ! Je ne joue peut-être plus de rôle féminin, mais je n'ai pas pour autant quitté les planches !"

Puis à l'adresse de Seyn :

"Alors, très cher, ce jaune canari, vous l'avez ?"

J'écoutais Alouarn jouer en souriant tout en continuant à fouiller dans les robes. Puis, lorsque ma chère Cunégonde me demanda si j'avais sa robe, je mis la main dessus et en sortit une robe jaune qui ressemblait fortement à celle de Belle dans le disney "La Belle et la Bête"

-Qu'en dites vous chère amie ?

J'applaudis !

"Magnifique, Jean-Eudes, MA-GNI-FI-QUE !"

Je m'approchais, et j'examinais de près la robe.

"Dites-moi, Marilyn, n'y aurait-il pas une taille au dessus ? J'ai peur de ne pas rentrer dans celle-ci !"

"J'ai bien peur que non, monsieur ! Et puis, sans vouloir vous offenser, vous n'êtes pas bien épais !"

Il est vrai que j'avais perdu quelques kilos ces derniers temps. Je décidais de ne pas tenir compte de la remarque, parce que je la trouvais vexante. J'avais un poids idéal, et, je ne sais par quel miracle, il avait disparu. Pouf. Envolé !

"Très cher, je vais me changer !"

Je tendis une bourse à Marilyn :

"Voilà de quoi payer vos frais, mon brave !"

"Mais, il y a beaucoup trop, monsieur !"

"C'est pour le temps que vous prendrez pour faire les arrangements !"

Et je disparu dans une cabine d'essayage !

Je souris en voyant le professeur s'éclipser avec la robe et jetai un oeil au nain qui paraissait surprit, je lui souris

-Marilyn... Marilyn, c'est ça ? Désolé pour tout le dérangement mais on passe un tellement bon moment que je crois pas avoir envie de partir tout de suite...

Je lui fis un clin d'oeil :

-Pas avant que Cunégonde ne soit parfaite.

"Jean-Eudes ! Jean-Eudes !"

Je ressortis précipitamment de la cabine d'essayage !

"Auriez-vous l'amabilité de bien vouloir me lasser mon corset ?"

Je me retournais et lui offris mon dos complètement nu. On pouvait voir les tatouages qui y débutaient (ou finissaient, tout dépendait du point de vue). La plupart du temps, ces derniers étaient cachés par mes vêtements : bien que les trouvant à mon avantage, j'en avais un peu honte.

Quand j'entendis Cunégonde m'appeler, je le rejoignis et commençais à serrer le corsage tout en regardant les grandes marques sur son dos.

Je ne put m’empêcher de siffler :

-Woaw ! Ils sont impressionnant ! Et super classes !

Je sentis mes joues rosir un instant quand je pensais à Robin.. Décidément, entre le dragon de Michaël et le tatouage d'Alourn, j'avais vraiment pas fière allure !

Je virais au rouge pivoine.

"Je... Je n'aime pas trop les montrer !"

Mais, en même temps, je ne voulais pas les effacer.

"M... Merci du compliment !"

Parfois, je voulais les arracher. D'autres fois, je les acceptais... plus ou moins. Personne ne m'avait jamais dit que j'étais beau avec... Et qu'il les acceptait ainsi ! J'attendis qu'il ait fini de lacer mon corset, avant de lancer joyeusement :

"A ton tour, maintenant !"

Je farfouillais quelques instants avant de lui confier un ensemble complet pourpre !

"Tenez, très cher, essayez-donc ceci. Marilyn, n'y aurait il pas des gants qui iraient avec ma tenue ? Il me faudrait aussi un genre de cape, histoire de cacher tous mes tatouages ! Je me sens... Disons... Trop exposé dans cette robe !"

"B... Bien, madame ! Je vais vous chercher ça !"

Je finis de lacer le corset en silence quelque peu gêné d'avoir embarrasser Alouarn.. C'était dommage, ils étaient vraiment beaux ces tatouages... Enfin à mon goût...

Mais voila qu'il me tendait un ensemble pourpre bien chatoyant... Le genre qui fait mal aux yeux. J'éclatais de rire et me dirigeais à mon tour vers les cabines.

J'ajustais le costume et sorti, un sourire charmeur sur les lèvres.

Je devais avouer que le costume allait très bien à Seyn. Je lui offris mon plus beau sourire avant de lancer :

"Jean-Eudes, allez-vous me faire languir de la sorte encore longtemps ou puis-je espérer que vous m'offriez votre bras ?"

Je me tournais vers Marilyn, et lui demandais joyeusement :

"Si vous voulez bien nous appelez la styliste pour qu'elle ajuste nos vêtements, je vous en serais fort reconnaissant !"

Alors que le nain acquiessait et partait chercher mademoiselle Edna, j'agrippais le bras de Seyn, et lançais, tout guilleret :

"Cela va être maaaaaaagnifique, Jean-Eudes ! Magnifique !"

Puis, plus sérieusement :

"Avez-vous le nom de notre contact au sein du magasin de farces et attrapes ?"

Je sursautai quand il me parla de son bras à prendre et répondis :

-Oh dieu, quel malotru je fais !

Et je lui présentais en souriant. Puis quand il me parla d'un contact, une idée me vint. Je me penchais discretement vers Marilyn qui revenait avec une jeune femme :

-Excusez moi encore Marilyn ... Auriez vous un hiboux ? Si oui, pouvez vous envoyer à Lance Jones un message disant qu'il doit me retrouver dans 30minutes au magasin de Farces et attrapes ?

"Lance Jones ? Est-ce un nom de code ? Oh... Jean-Eudes, cela va être fascinant !"

Je me tournais vers mademoiselle Edna, et continuais :

"Mais avant de le rejoindre, nous devons finir de nous préparer ! Alors, il me faudrait du maquillage, de quoi attacher jolimment... Euh... Je ne suis pas sûr que cela se dise, mais, qu'importe ! Donc, attacher mes cheveux de façon à ce que cela fasse un truc oula hop ! Ah... Et des chaussures à talons !"

Mademoiselle Edna resta sans voix quelques secondes, avant de partir après avoir lancé un :

"Bien, madame !"

Je me tournais vers Seyn, et demandais :

"Dites-moi, mon ami, avons-nous des gadgets pour cette mission ?"

Des talons ? DES TALONS ? Par merlin ! Je regardais de haut en bas Cunégonde et blanchis ... Il était déjà plus grand que moi alors des talons ... Mais quel couple bizarre on allait faire !

Pour répondre à la question d'Alouarn, je tapotai ma cuisse, là où reposait ma baguette, sous la tonne de tissus.

-Ne craignez rien ma Dame, je suis paré.