C'était une douce fin d'après-midi de février, les lampadaires s'étaient déjà allumés dans les rues bondées de monde, et l'air se rafraichissait lentement. Nelson, une écharpe de laine grise enroulée autour du cou, se mettait, une nouvelle fois, à regretter d'être resté en Angleterre, plutôt que d'être retourné dans son Brésil natal où la chaleur régnait toute l'année.

Pendant qu'il marchait, ses yeux balayaient les visages inconnus qui se présentait à lui, tantôt une femme surement mère de famille, tantôt des écoliers se baladant avec leur uniforme hideux. Il reconnaissait cet homme, en léger surpoids et saucissonné dans son costume cravate, qu'il voyait tout les soirs, qui devait, probablement, sortir de son travail de derrière un bureau, et continuer chaque soir sa routine habituelle. Le jeune homme tirait une bouffée sur la cigarette fixée entre ses lèvres, avant de penser, que, si lui même croisait cet homme tout les soirs à la même heure, il devait, lui aussi avoir une routine quotidienne.
Il secouait la tête, comme pour se répondre à lui même, avant d'expirer la fumée qu'il avait inhalé, non, comment pouvait-il avoir une routine ennuyante ? C'était tout de même un sorcier, pas très impliqué certes, mais un sorcier tout de même, puis il sortait et s'amusait souvent pour ne pas être catégorisé à la norme : "Métro, boulot, dodo".
Une simple sonnerie le fit sortir de ses pensées, Nelson sortit machinalement son téléphone portable de sa poche, et vérifiait le message qu'il venait de recevoir. C'était de la part d'un de ses ami moldu, qui lui disait qu'il l'attendait dans le bar où il s'était donné rendez-vous. Nelson lui répondit qu'il était en chemin, avant de jeter son téléphone dans son sac. Téléphone qui s'entrechoqua légèrement avec la baguette du jeune homme.
Pauvre baguette d'ailleurs, elle ne lui servait quasiment pas. Mis à part les cas d'extrême urgence, ou lorsqu'il allait travailler. Mais sa vie, hormis quand il était au Ministère, ressemblait plus à celle d'un moldu qu'à celle d'un sorcier. Effectivement, Ness avait tout de quelqu'un de "normal" comme il aimait le dire. Téléphone portable, télévision, cigarette, et surtout sa voiture garée dans le sous-sol de l'immeuble où vivait ses parents. Voler à balais n'étais rien comparé au rugissement de sa voiture de sport.

Le jeune homme, tout en continuant à tirer sur sa clope, pensait à l'affaire dont il s'était occupé aujourd'hui, au Ministère. Une drôle histoire de deux esprits qui s'amusaient dans une maison. Ils étaient d'ailleurs été un peu trop loin, et l'histoire de la Maison hantée d'Oxford avait la une du journal moldu local.
Nelson avait du rappeler certaines règles au deux non-vivants et il était sûr que tout rentrerait dans l'ordre rapidement, et que les moldus n'y penseraient bientôt plus.

Il tourna alors à l'angle de la rue qui donnait sur le pub où il avait rendez-vous. C'était un vendredi soir, et certaines personnes étaient déjà presque ivres à l'exterieur des bars qui se trouvaient dans cette rue. Nelson tira une dernière latte sur sa cigarette, avant de l'envoyer au sol, ne prenant pas soin de l'écraser du pied. Il s'engouffra dans le bar, et chercha du regard ses amis. Qui s'étaient déjà installés à une table ronde, près de la fenêtre opposée au bar. Il se dirigea alors vers eux, et s'installa sur une chaise après les avoir salué. Salutation à laquelle, les trois moldus qui lui faisait office d'amis répondirent par un grand sourire, et des remarques lui disant qu'il avait été long. Nelson ria et ne répondit pas aux vannes qu'on lui lançait. Et commanda un mojito au serveur qui était venu prendre sa commande.

Après deux/trois verres, et pas mal de sujets de conversations abordés, l'un des amis à Nelson lui donna un léger coup de coude, lui montrant par un mouvement de la tête un groupe de jeunes filles qui venaient de rentrer dans le bar. Le jeune homme s'empressa alors de les détailler du regard, et s'arrêta rapidement sur une jolie brune, au corps de rêve qui souriait à pleine dent à l'une de ses amie.

- «Allez Ness, vas-y, va les inviter à se joindre à nous !» dit James, l'un de ses ami moldu, après lui avoir donné une légère tape sur l'épaule.

Nelson ria tout en continuant de regarder la brune, et vis alors un bijoux, accroché au haut de la jeune femme, une broche, au couleur argent et verte. Le jeune homme fronça alors les sourcils, c'était des couleurs qu'il ne connaissait que trop bien pour penser que c'était une coïncidence. Il se leva alors son verre à la main, et fis mine de suivre les conseils de son ami. Il s'approcha de la très certaine adolescente, et au fur et à mesure qu'il s'approchait, il voyait se dessiner le serpent sur la broche. Arrivé près d'elle, il s'accouda au bar et se tourna vers la brune

- « C'est une très jolie broche...» lui souffla-t-il au creux de l'oreille, la regardant d'un regard presque complice.

La jeune fille dévisagea Nelson, ne lui prêtant pas plus attention que ça. Se contentant simplement de le remercier d'un ton glacial. Le jeune homme en profita alors pour d'avantage observer la brune, détaillant son bon gout vestimentaire, et le mal qu'elle avait du se donner pour se préparer.

- « C'est une broche en argent à laquelle je tiens énormément » elle ajouta.

Nelson lui souris alors en coin, secouant légèrement la tête. Il savais très bien qu'elle tenais à la broche de sa maison, lui même y tenait tout particulièrement et la gardait précieusement cachée dans ses affaires. A Poudlard, tout les élèves étaient fiers de représenter leurs couleurs et leur maison, pas étonnant que la jeune sorcière qui se trouvait devant lui avait choisi de porter cette broche. En y réfléchissant, Ness pensait que la brune avait eu de la chance de tomber sur lui et pas sur un autre sorcier beaucoup plus à cheval sur les principes de discrétion des sorciers.

Elle se tourna alors vers ses amies, l'une d'entre elles lui fit signe de la rejoindre. Mais il ne pouvait pas laissé filer cette Serpentard qui se baladait dans le monde moldu. Peut-être elle aussi se sentait plus à l'aise dans le monde "réel" ? Il n'en avait aucune idée. Mais Nelson avait très envie d'en découvrir plus sur la jeune femme, et ferait tout en son possible pour y parvenir.
Le jeune homme en profitait alors pour jeter un coup à ses amis à lui, toujours assis à la table. Ces derniers parlaient entre eux tout en regardant Nelson discuter avec la jeune fille. Surement, il pariait que le brésilien n'arriverait pas à ramener les filles jusqu'à leur table, ou choisissaient déjà lesquelles ils dragueraient si Nessy réussissait son coup. Bien que le but premier du jeune homme n'était pas celui auquel les trois garçon pensaient.

L'élève de Poudlard jeta à nouveau son regard sur lui, et esquissa un sourire qui dévoilait ses dents blanches, malheureusement, elle annonçait son départ pour rejoindre ses amies, et après avoir bu une gorgée de sa boisson, elle s'en allait.
Nelson la stoppa en lui retenant le bras doucement, puis plongea son regard dans le sien. A ce moment là, il eu un court moment d'absence. Il s'était perdu dans les iris de la jeune femme. C'était surement l'alcool qui lui montait déjà à la tête, il repris alors ses esprits et souffla alors, une fois encore, quelque chose à la brune, se rapprochant de son oreille, pour être sûr qu'elle l'entendrait malgré le brouhaha du pub :

- « Ecoute notre table a assez de place pour vous accueillir et tu pourrais en profiter pour me raconter ce que l'on vous a enseigné comme sortilège chez les Serpentard pour changer son âge aux yeux des Moldus »

Il se recula afin de pouvoir voir à nouveau le visage de la sublime brune, ôta la main de son bras, et attrapa son verre posé sur le bar, avant de faire un clin d'oeil à la jeune femme et de retourner à la table, laissant le choix à la jeune femme, lui disant cette dernière phrase :

- « À toi de voir.. »

En se rasseyant, ses amis lui posèrent des questions, ou riaient de voir qu'il était revenu bredouille. Mais il fixait la sorcière à l'autre bout de la pièce, gardant toujours ce regard complice, et peut-être un peu pris par l'alcool. Donnant comme simple réponse à ses amis, que si les jeunes femmes ne les rejoignaient pas, il paiera la prochaine tournée.