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 Pardonne-moi - Partie I (+18)
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Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson
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MessageSujet: Pardonne-moi - Partie I (+18)   Pardonne-moi - Partie I (+18) 1387502757-horlogeMer 2 Déc 2015 - 21:43



S’il est impossible de ne pas penser à quelque chose, il reste encore possible de penser à autre chose.



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson
Résumé • Dernière semaine d’août 2014, Alouarn tombe dans les méandres de l’alcool, de la drogue et du sexe. Il semble revivre des scènes de son passé ou, du moins, fait entrer des personnages de son lointain passé pour excuser la quantité de drogue qu’il a ingéré. Suite à celui, il est intégré à l’hôpital central de Londres, après avoir fait un arrêt cardiaque. Il y retrouve sa famille et fait la connaissance de son petit frère, né durant son absence du nid familial.



Pardonne-moi


Assis à la terrasse d’un café, j’observais, d’un œil absent, les passants : un père qui portait sa petite fille sur les épaules, une vieil homme qui jouait de l’accordéon, les enfants qui s’envoyaient joyeusement un ballon. Toutes ces effusions de bonheur étaient toutes proches et pourtant, mon cœur n’arrivait pas à les attraper. Qui suis-je ? J’avais tout pour être heureux : un poste de professeur dans l’une des plus prestigieuses écoles de magie, des élèves que j’adorais, des collègues avec qui je m’entendais bien. Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas eu une minute à moi. Et c’était mieux ainsi. En ces heures où je gardais encore la tête hors de l’eau, je me mis à penser. Ou, je maudis le jour où mes parents m’avaient offert la vie : pourquoi ais-je perdu cette étincelle de confiance ? Ne sont-ils pas là pour protéger le fruit de leur chair ? Inconsciemment, je leur avait voulu de m’avoir abandonné dans les bras du vice sexuel, où alcool et drogue se mélangeaient avec d’autres substances qui, ma foi, pouvaient s’avérer être mortels. Je ne comptais plus les jours où mon corps avait affronté les tempêtes et les marées hautes.

❝ ▬  Monsieur, votre thé. ❞





Je clignais plusieurs fois des yeux avant de concrétiser que le server s’adressait à moi. Je bafouillais quelques mots inintelligibles. Il fallait que je me reprenne. Ma vie ne devait pas ressembler au flou artistique de ma jeunesse. Je…

❝ ▬  Monsieur, tout va bien ? ❞





Je lui souris, avant de répondre :

❝ ▬  Veuillez excuser mes silences, j’étais perdu dans les tortueux méandres de mon esprit… ❞



Je faillis ajouter « dérangé ». Le monde avait-il besoin de savoir que j’étais fou ? Non, je n’acceptais pas, je n’acceptais plus ma schizophrénie. Je devais à tout prix tuer cette monstruosité dans son berceau.

❝ ▬   Cela fera sept dollars. ❞





Je sursautais avant de murmurer :

❝ ▬  Oui, bien sûr ! ❞





Je fouillais dans mes poches, mes mains tremblaient légèrement. Je sortis mon portefeuille, maladroitement. Je voulus prendre les pièces dans l’une des poches mais, dans la confusion, elles se débattirent, tombèrent et roulèrent jusqu’à une bouche d’égout. Je devins rouge pivoine. Le serveur, compatissant, me lança :

❝ ▬   Aujourd’hui, c’est un jour sans, pas vrai ? ❞




Voyant que je ne réagissais pas, il me prit la trousse des mains, avant de continuer :

❝ ▬   Je vous prends un billet et vous rend la monnaie, m’sieur. Emparez-vous de l’instant présent et prenez le temps d’admirer la vue ! ❞


Je le remerciais, silencieux, d’un simple signe de la tête. Faible, je me sentais si faible. Pourtant, il aurait été si facile de composer le numéro de papa et maman, d’écrire une lettre à grand-père. C’était horriblement dur d’admettre qu’on a été accros, pendant cinq longues années, à l’alcool, aux drogues dures et au sexe. J’avais honte, tellement honte. Eric Babouin me tira de cet enfer. C’était un vieux monsieur : il était parti trop vite. Il était mort, paisiblement (du moins, je l’espérais), dans son sommeil. Il avait été mon confident, mon meilleur ami, une épaule sur qui pleurer et s’appuyer. C’était une main de fer dans un gant de velours. Et pourtant, il m’avait menti : il avait promis, oui, promis qu’il resterait toujours à mes côtés, et la faucheuse me l’avais pris. J’étais nerveux, un peu trop à mon goût. Je déchirais mon papier et libérais le sachet de thé ; je soulevais l’assiette qui protégeait ma tasse d’eau chaude, et laissais tomber les feuilles dans la liqueur : cela ne valait pas le thé en vrac, mais, peu m’importe. Cela faisait bien trop longtemps que je n’avais pas ouvert mon cœur à quelqu’un. Bien sûr, j’avais du monde autour de moi : le corps professoral était très gentil avec moi et acceptait mes excentricités. Mais, s’il apprenait que j’étais schizophrène ? Que j’avais des pulsions de kleptomanie ? Avais-je bien fait de révéler mon homosexualité à Cecil ? Il est vrai que j’avais apprécié notre petite escapade : j’avais eu, durant une soirée, l’attention d’un homme rien que pour moi. Il avait été le grand frère que j’avais toujours rêvé d’avoir. Et puis, il y eut Camille, le professeur de métamorphose. A dire vrai, j’étais jaloux, ou, jaloux de devoir partager Cecil. Je m’étais imaginé des choses, il fallait voir la vérité en face. Avec du recul, je voyais bien que j’étais habité d’illusions. Toujours. J’avais demandé la lune, et le soleil m’avait brûlé les ailes. Tout ce que je voulais, c’était un être humain qui voudrait bien m’écouter. En vérité, tout ce que je réclamais, c’était un peu d’amour, de joie, et de bonne humeur. Je savais m’occuper de moi mais, parfois, je redevenais ce petit garçon apeuré par ce monde. Et merde. Je sortis précipitamment le sachet de thé de ma tasse : au vue de la couleur, il avait beaucoup trop infusé. Je fis la grimace. Je portais le récipient à mes lèvres : le breuvage vint se jouer de ma langer avant de percuter avec force mon gosier. Je soupirais : si seulement j’avais été un peu plus entreprenant, je ne serais pas assis seul à cette table. J’aurais pu, par exemple, inviter Neph à boire le thé mais je n’avais pas eu le courage de frapper à sa porte. Je secouais la tête : il fallait que je me ressaisisses ! Je savais que j’étais dans une mauvaise passe et que j’étais donc facilement influençable. Pourtant, Eric me l’avait bien dit :

❝ ▬  Le passé finit tôt ou tard par te rattraper. La vie ne te permet pas de renier qui tu es, simplement de t’accepter tel que tu es. Malgré tout ce que tu as traversé, tu n’es pas un mauvais bougre, Alouarn. Tu as une famille qui t’aime, un réseau qui compte sur tes excentricités pour les divertir. Tu as repris tes études. Tu t’es battu pour te sortir de cette mauvaise passe. Tu es dans beaucoup d’associations pour aider les plus démunis d’entre nous. Tu fais beaucoup de choses, mais tu oublies trop souvent d’avoir confiance en toi. Le monde t’aime pour ce que tu es, et pas pour d’autres élucubrations que ton esprit malade pourrait te faire croire. Sois fort dans tes choix ; sois juste dans tes discernements ; sois toi-même en toutes circonstances. ❞

Tandis que je sirotais tranquillement mon thé, un homme vint s’asseoir à ma table. Je me tournais vers lui et voulus protester : je devins blanc comme un linge lorsque je le reconnus. Lui. Ici. N’avait-il pas compris le message ?

❝ ▬   Tu en fais, une tête ! Tu n’es pas heureux de me revoir ? Tu m’as manqué, toi qui étais, à l’époque, mon meilleur client. Tu m’as fait beaucoup de peine, tu sais ! ❞


Je répondis, dans un souffle :

❝ ▬  Marcus, que fais-tu là ? ❞





Il attrapa le carré de chocolat qui se trouvait sur ma soucoupe, et le mangea. Un large sourire s’affichait sur son visage :

❝ ▬  Je suis venu en souvenir du bon vieux temps. Je suis même prêt à te faire un geste sur la marchandise. Oh, ne me regarde pas comme ça, je sais que tu es en train de replonger et que tu es tout seul dans cette épreuve. Laisse-moi soulager ta conscience et t’envoyer au septième ciel. Après tout, l’argent que tu as retiré ce matin au distributeur, c’était pour ça, n’est ce pas ? Allez, tu peux tout m’avouer ! ❞

Je m’étais mis à jouer avec une mèche de cheveux. J’étais très mal à l’aise :

❝ ▬  Comment sais-tu tout ça ? Tu me fais suivre ? Tu… ❞




❝ ▬  Oh, calme-toi. Ne me fais pas le numéro de l’enfant effrayé. Eric et moi avions un accord te concernant : si tu retombais dans les spirales du vice, tu m’appartiendrais ! ❞


❝ ▬  Mon parrain n’aurait jamais fait ça ! Tu ne cherches qu’à me faire basculer du mauvais côté ! Je…❞



❝ ▬  Tu ne feras rien du tout. Lorsqu’Eric était en vie, il te protégeait plus que de raison. Tu n’aurais jamais du quitter la vie que tu menais. Tu es à moi. Tu m’appartiens. Tu n’es rien sans moi. ❞

C’était un cauchemar. Ca ne pouvait être que ça. Je voulais me réveiller. Le serveur s’était approché de notre duo et me demanda :

❝ ▬  Monsieur, tout va bien ? ❞





Je me mis à balbutiais, en implorant l’homme de venir m’aider :

❝ ▬ Je… Je vous en p… prie ! Aid… Aidez-moi ! Il v… veut ma peau ! ❞




Je m’étais levé et tentais de m’éloigner le plus possible de Marcus. C’est alors qu’on m’agrippa par derrière : je me retournais vivement et reconnus les deux caïds de mon ancien dealeur. Ils empêchaient toute retraite de ma part. Les autres clients du bar nous regardaient. Je détestais être le centre d’attention d’autant de monde, quoi que, là, ça pouvait me sauver la mise. Marcus se leva et lança à notre public :

❝ ▬ Ne vous inquiétez pas, je suis son frère. Il est en pleine crise de paranoïa. Allez, viens, on rentre à la maison. ❞



Je me mis à hurler, en tentant d’échapper à mes geôliers :

❝ ▬  NON ! AU SECOURS ! NE ME LAISSEZ PAS PARTIR AVEC EUX ! ILS VEULENT ME TUER ! ❞




L’un des deux gorilles m’immobilisa tandis que l’autre sortait une seringue. Seringue. Je les avais toujours évité ces dernières années. Je me débattais comme un beau diable : je ne voulais pas me faire piquer.

❝ ▬ PITIÉ ! NON ! LAISSEZ-MOI PARTIR ! ❞





Plusieurs clients s’étaient levés pour me venir en aide mais Marcus avait toujours un temps d’avance sur ses adversaires : une rafale de balles canarda la terra. Le tir ne blessa personne. Je profitais de la confusion totale pour fausser compagnie à mes deux geôliers. Marcus m’attendait néanmoins au tournant et m’accueillit avec une droite dans le ventre. J’en eus le souffle coupé. Je tombais à terre, tentant de faire entrer de l’air dans mes poumons. Il s’accroupit, face à moi, m’agrippa par les cheveux pour m’obliger à relever la tête ; nos regards se croisèrent : il put lire dans le mien toute la détresse qui m’animait. Il eut un sourire sadique avant de venir me murmurer à l’oreille :

❝ ▬  Eric était un adversaire coriace mais il n’a pas pu survivre à la montée des gangs. Pendant des années, il nous a fait la guerre, nous enlevant des soupirants tel que toi. Trois ans qu’il est mort : le destin a bien fait les choses, n’est ce pas ? Maintenant, j’ai pu conquérir de nouveaux marchés. Et toi, tu es l’un de mes plus grands fantasmes : je veux te faire payer pour tout ce que j’ai enduré, pendant toutes ces années, par ta faute. ❞

Et il me planta la seringue dans le cou, injectant ainsi dans mon corps, son contenu. Les effets furent quasi instantanés : ma vue se troubla, ma tête se mit à tourner, mes paupières devinrent lourdes, et je perdis connaissance.




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Alouarn Grimgorson
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MessageSujet: Re: Pardonne-moi - Partie I (+18)   Pardonne-moi - Partie I (+18) 1387502757-horlogeMer 2 Déc 2015 - 22:16



S’il est impossible de ne pas penser à quelque chose, il reste encore possible de penser à autre chose.



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson
Résumé • Dernière semaine d’août 2014, Alouarn tombe dans les méandres de l’alcool, de la drogue et du sexe. Il semble revivre des scènes de son passé ou, du moins, fait entrer des personnages de son lointain passé pour excuser la quantité de drogue qu’il a ingéré. Suite à celui, il est intégré à l’hôpital central de Londres, après avoir fait un arrêt cardiaque. Il y retrouve sa famille et fait la connaissance de son petit frère, né durant son absence du nid familial.



Pardonne-moi


Je ne sus combien de temps je restais inconscient. J’avais perdu toute notion de l’heure. Je sortais doucement du brouillard artificiel dans lequel on m’avait plongé. J’avais mal de partout. Je tentais de bouger. Je n’arrivais pas à me mouvoir. Je pris rapidement conscience que je me trouvais menotter à une fauteuil : mes bras épousaient les accoudoirs, mes épaules étaient fixées à l’aide d’une ceinture au dossier, et mes jambes étaient attachées aux pieds. Ma cheville droite me faisait mal et j’avais un arrière-goût de sang dans la bouche. J’avais froid : c’est alors que je remarquais ma petite tenue. J’étais seulement habillé d’un caleçon : mes vêtements avaient été jetés dans une fosse commune avec d’autres habits. Je constatais alors que je n’étais pas seul. D’autres personnes, cinq en plus de moi, si j’avais bien compté, et toutes de sexe masculin, se trouvaient dans la même position que moi. Nous avions été placés en duo, dos à dos pour être exact, chacun face à un mur. Nous étions tous plus ou moins réveillés. Le silence qui régnait dans la pièce me rendait fou.

❝ ▬   Alouarn, c’est toi ?  ❞





Je sursautais lorsque j’entendis la voix tendue de mon partenaire. Je tentais de parler mais un étrange gazouillis sortit de ma gorge.

❝ ▬    C’est Ludovic, Ludovic Labranche, tu te rappelles ? On était en cours ensemble !  ❞




Bien sûr que je me rappelais : c’était mon meilleur ami, celui avec qui j’avais fait les quatre cent coups. Il reprit dans un murmure que j’eus du mal à comprendre :

❝ ▬    Tu connais aussi les quatre autres… Il nous a tous retrouvé. Et il va nous faire payer très cher l’affront qu’on lui a fait il y a dix ans de cela…  ❞


Je déglutis difficilement :

❝ ▬   Comment a-t-il fait ? Je croyais que nous étions dans le programme de protection des témoins ?  ❞



❝ ▬    Il faut croire qu’il ait repris beaucoup de pouvoir et d’influence depuis la mort d’Eric !  ❞




❝ ▬   Qu’est ce qu’Eric vint faire dans cette histoire ?  ❞




❝ ▬    C’est lui qui a dissolu, du moins, en grande partie, le gang de Marcus. Ce dernier a perdu sa femme et son fils durant l’assaut du raid contre le quartier général de la bande. Notre dealeur a toujours tenu Eric comme seul responsable de ses échecs. Maintenant que notre parrain est mort et qu’il veut assouvir à tout prix sa vengeance, il va l’exercer sur les seules personnes qui comptaient vraiment aux yeux d’Eric.  ❞

❝ ▬   Que compte-t-il faire ? Nous tuer ?  ❞





Une voix nasillarde vint narguer nos oreilles, apportant avec elles son lot de douloureuses solutions :

❝ ▬  La mort serait une bien trop douce punition. Si votre route n’avait pas croisé celle de cette vieille branche, vous seriez encore sous ma coupe. Je veux vous voir ramper à mes pieds, me supplier d’arrêter, je vais vous défoncer dans tous les sens du terme ; vous n’aurez plus rien, plus d’intimité, plus d’honneur, plus d’orgueil. Et lorsqu’on vous retrouvera, personne ne pourra plus rien faire pour vous. Je vous aurais détruit, anéanti. Et le plus drôle, dans tout ça, c’est que je ne vous toucherais même pas. Vous allez vous infliger vous-même les sévices corporels et les punitions.  ❞

❝ ▬    Arrête tes conneries, veux-tu. Tu ne pourras pas résister à l’idée de descendre dans la fosse et d’infliger toi-même les coups et les blessures. Tu as toujours été un homme violent, Marcus, et je doute que ton caractère colérique lutte contre l’envie de massacrer ceux que tu considères comme les responsables de ta déchéance.  ❞

❝ ▬  Toujours un caractère bien trempé, Emeric, mais cela ne te servira à rien dans ce trou à rats. Comment va ta jambe ?  ❞



❝ ▬  Enfoiré ! Si…  ❞





❝ ▬  Encore un si ! Décidemment, tu ne t’en sors qu’avec des suppositions. C’est pathétique.  ❞



Ludovic prit la parole :

❝ ▬   Tu ne t’en tireras pas comme ça, Marcus. Tu nous as enlevé sous les yeux de plusieurs témoins. On te retrouvera, et tu seras jugé pour tes crimes.  ❞


Le dealer éclata de rire :

❝ ▬  Tout a été planifié, dans les moindres détails, et les indices que nous avons laissé derrière nous ne mènera les forces de l’ordre vers cet entrepôt que dans une semaine… Peut-être deux. D’ici là, nous avons largement le temps de faire connaissance…  ❞

Je serrais les dents : je ne voyais pas où il voulait en venir.

❝ ▬  Comme vous avez pu le constater, nous avons un nouveau pensionnaire ! Dites bonjour à Alouarn. Et, comme c’est votre jour de chance, il commencera les préliminaires !  ❞

Je devins blanc comme un linge. Ça voulait tout dire. J’osais demander :

❝ ▬   Que… Qu’est ce que c’est ?  ❞





La clé tourna dans la serrure : je tournais la tête vers la porte, et pus voir la poignée qui s’abaissait lentement. Ludovic voulut prendre ma défense :

❝ ▬   Ne t’avis pas de poser la main sur lui, Marcus. Tu sais très bien qu’il a eu beaucoup de mal à s’en sortir et…  ❞



❝ ▬  … Et le voir retourner en enfer sera un délice. Le programme que je lui ai si brillamment conçu va être des plus exaltants ! Ça sera douloureux, je m’en assurerais personnellement !  ❞

Je tentais de me dégager, mais rien à faire. Deux colosses firent leur apparition dans l’embouchure : ils étaient tout de noir vêtus, un feutre de la même couleur vissé sur la tête, et une paire de lunettes qu’ils rangèrent rapidement dans l’une des poches intérieures de leur veston. Ils me détachèrent et, lorsque je fus libre, ils m’ordonnèrent de me lever. Je refusais silencieusement. L’un des deux m’attrapa par le cou et m’obligea, à l’aide de points de pression, à me mettre debout. Je lui crachais à la figure : il me donna un violent coup au visage. Du sang se mit à couler de mon nez.

❝ ▬  Voilà ce qui arrive quand on essaie de jouer au petit malin. Encore un coup de ce genre, et je te brise autant physiquement que moralement devant tes petits camarades !  ❞


Je n’en demandais pas plus : mon genoux prit de la vitesse et vint se loger dans les parties de mon assaillant, qui se plia immédiatement en deux. Mon second geôlier anticipa mes coups et les para sans trop de difficulté. Je me précipitais vers ma baguette et la brandis devant mes adversaires, qui rirent de bon cœur. L’un d’eux attrapa cette dernière et la brisa comme si ce n’était qu’une vulgaire brindille :

❝ ▬  Tu te prends pour un magicien, maintenant ! Tu sais que tu te couvres de ridicule en agissant de la sorte !  ❞



Je déglutis difficilement : je n’avais plus rien pour me défendre. Pourquoi n’avais-je pas lancé un sortilège ? Je me rendis compte que j’en étais bien incapable. J’étais attiré par une force invisible qui me disait de tout abandonner. Non, non, non, il fallait que je me défende, que je sorte de cet enfer. Je ne voulais plus vivre dans ce monde de fous. Que penseraient le corps professoral et mes élèves si je me laissais aller de la sorte ? Je ne voulais pas décevoir ma famille. L’image. Elle était si importante dans notre société. Je n’arrivais pas à m’en défaire. Papa, maman, grand-père, pardonnez-moi. J’ai été un fils indigne de votre confiance, de votre héritage.


***

❝ ▬   Alouarn, réveille-toi ! Tu ne comptes tout de même pas nous quitter déjà ! Ça serait fort dommage : on commence à peine à s’amuser !  ❞


Je tentais plusieurs fois d’ouvrir les yeux. Je n’étais vraiment pas bien. Je demandais :

❝ ▬   Que… Qu’est ce qui c’est passé ?  ❞





C’est Emeric qui répondit :

❝ ▬    Ces salauds essaient de nous faire plonger. Ils nous ont injecté différentes doses de cocaïne dans le corps.  ❞



Je regardais mes bras : un élastique assez épais était encre attaché à ces derniers. Il faisait très certainement office de garrot. J’essuyais une larme qui s’était mise à rouler sur ma joue.

❝ ▬     Arrête de pleurer, Alouarn. Tu vaux mieux que cette image de mauviette et de soumis.  ❞



❝ ▬    Emeric ! Tu ne devrais pas dire ce genre de choses ! On est tous dans la même galère !  ❞



❝ ▬ Justement ! Je suis pour que les plus faibles d’entre nous subissent les châtiments pour les autres ! Ceux qui seront parmi l’élite pourront ainsi mieux se préparer !  ❞


❝ ▬    Tu as toujours été un véritable connard, mais je ne pensais pas que tu irais jusqu’à trahir tes anciens camarades de classe. Tu sais très bien qu’Alouarn est très fragile émotionnellement.  ❞

❝ ▬ Il sera donc le premier à partir avec nos geôliers ! Pour le bien de notre communauté ! Surtout si Marcus nous fait revivre notre passé, il y aura certainement les séances de domination !  ❞

❝ ▬    En fait, tu as aussi peur que nous et tu espères échapper à ça car tu ne pourras plus te regarder dans la glace ! Avoue-le !  ❞



❝ ▬ Ne raconte pas n’importe quoi ! Je…  ❞





Un son aigu sortit des haut-parleurs, signe qu’ils venaient d’être allumés. La voix de Marcus lança seulement :

❝ ▬  Demande acceptée !  ❞





Je me reculais contre le mur alors que les deux gros bras du dealeur s’approchaient de moi. Ludovic tenta de s’interposer mais il fut balayé comme une vulgaire mouche. Je fus emmené dans des couloirs froids ; mes pieds nus heurtèrent plusieurs fois des objets non identifiés, un morceau de verre vint me blesser à la racine : je me mordis les lèvres pour ne pas hurler. On me fit entrer dans une pièce. Marcus se tenait debout, près de la fenêtre. Il fumait. On me força à m’asseoir sur la chaise qui se trouvait au centre de la salle. J’avais mal. Les couleurs dansaient autour de moi. J’avais cette étrange impression de voler entre deux mondes, comme si ce que je vivais n’était qu’un horrible rêve. On m’attacha fermement et on nous laissa seuls. Je déglutis difficilement. Marcus se retourna, sourire aux lèvres. Il vint s’asseoir tranquillement sur mes genoux, encadrant mon bassin de ses deux puissantes jambes. Il me caressa le torse :

❝ ▬ Tu n’as pas tellement changer, Alouarn. Tu es toujours aussi charmeur. Tu sais, tu pourrais gagner bien plus en travaillant pour moi. Je suis sûr que tu aurais une carrière très prometteuse en tant que gigolo.  ❞

Et il écrasa son cigare sur mon épaule. J’étouffais un hurlement de douleur.

❝ ▬  Dommage que tu sois si faible.  ❞





Il alluma un nouveau cigare, et passa sa langue sur ses lèvres. Il reprit :

❝ ▬  Tu ne sais pas à quel point c’est jouissif que de te voir souffrir. Je veux te voir hurler devant mes actes de barbarie, me supplier d’arrêter tout ça ; je prendrais un malin plaisir à te faire tomber dans la vice : tu seras tellement imbibé de substances illicites que tu ne pourras plus t’en passer !  ❞

❝ ▬   Je… Je ne veux pas ! Laisse-m… moi p… p… partir !  ❞




Il éclata de rire. Il vint murmurer à mon oreille :

❝ ▬  Mais tu as toujours été là de ton plein grès, Alouarn. Tu étais déjà bien défoncé quand tu es arrivé ici. Nous t’avons juste aidé à planer, à te sentir mieux !  ❞


❝ ▬   Je ne c… comprends p… pas ! C’est toi qui m’as emmené de force ici ! Tu…  ❞




Il attrapa un grand sceau d’eau et m’envoya son contenu au visage. Je pris une véritable douche froide, dans tous les sens du terme. Je secouais la tête, tentant de retrouver mes esprits. Je me trouvais dans un grand hangar. Je me rappelais avoir acheté de quoi m’envoyer en l’air à un certain Dimitri. Mon corps n’étant plus habitué à recevoir de telles doses de cocaïne, je m’étais mis à délirer, déformant la réalité. Un visage vint se mettre à la hauteur du mien :

❝ ▬     Alors, mon vieux, on se rappelle ?  ❞





Il se mit à rire, une grimace des plus sadiques sur le visage. Je balbutiais :

❝ ▬   Je… P… Pourriez-vous m… me laisser p… p… partir maintenant ? Je n… ne raconterais r… rien à p… personne !  ❞



❝ ▬      Que voudrais-tu dire ? Personne ne croira un drogué tel que toi. Et puis, tu as payé pour avoir le maximum… Et ce n’est ni remboursable ni négociable. Tu nous l’as toi-même dis : quoi qu’il arrive, on ne devait pas t’écouter, que tu étais là pour t’éclater… Tu ne nous as pas précisé la définition de ce terme. Et comme tu as réglé en liquide, il n’y aura aucune trace de notre transaction. Est-ce que tu piges dans quel merdier tu t’es mis.  ❞

Je voulus courir, partir chercher de l’aider. Je n’avais néanmoins pas rêvé le fait que j’étais attaché. J’avais un garrot au bras droit, de nombreuses traces de piqûres, plusieurs empreintes de cigarettes, et même quelques suçons.

❝ ▬     C’est l’heure de ton injection !  ❞





❝ ▬   N… Non, s’il vous p… plat !  ❞





N’écoutant pas mes plaintes, il mit la dose dans une vieille seringue.

❝ ▬      Comme tu es réveillé et un peu près conscient de ce qui se passe, j’ai un peu corsé la ration. Voyons voir jusqu’où tu serais capable d’aller.  ❞


La suite fut assez floue, mon esprit fut embrumé par les différentes substances illicites que l’on me donnait. Plus j’en avais plus j’en demandais. Les premières doses avaient été assez fortes pour réveiller en moi les besoins primaires d’il y a dix ans. Je ne me sentis pas partir. J’avais complètement perdu pied. J’en avais même oublié mon prénom. Puis, plus rien.




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Alouarn Grimgorson
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MessageSujet: Re: Pardonne-moi - Partie I (+18)   Pardonne-moi - Partie I (+18) 1387502757-horlogeMer 2 Déc 2015 - 23:35



S’il est impossible de ne pas penser à quelque chose, il reste encore possible de penser à autre chose.



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson
Résumé • Dernière semaine d’août 2014, Alouarn tombe dans les méandres de l’alcool, de la drogue et du sexe. Il semble revivre des scènes de son passé ou, du moins, fait entrer des personnages de son lointain passé pour excuser la quantité de drogue qu’il a ingéré. Suite à celui, il est intégré à l’hôpital central de Londres, après avoir fait un arrêt cardiaque. Il y retrouve sa famille et fait la connaissance de son petit frère, né durant son absence du nid familial.



Pardonne-moi


❝ ▬  Monsieur et madame Grimgorson, votre fils vient de se réveiller. Ses jours ne sont plus en danger. ❞



Maman poussa un cri de soulagement lorsque l’infirmière lui annonça la nouvelle. Papa la prit même dans ses bras, comme pour la remercier d’être porteuse de si bonnes annonces. Grand-père, appuyé sur sa canne, laissa libre court à ses émotions.

❝ ▬ On va le transférer dans une chambre du troisième étage. Le médecin va venir faire quelques examens complémentaires et vous pourrez aller le voir. Je vais vous conduire à sa chambre. Vous attendez devant, le temps que l’interne finisse de discuter avec votre fils. ❞


***

Lorsque j’ouvris les yeux, j’eus du mal à reconnaître les murs blancs de l’hôpital. J’étais allongé dans un lit, solidement attaché. Depuis combien de temps étais-je là ? Je fus pris d’une quinte de toux : mon cœur s’affola quelque peu. Une infirmière entra immédiatement dans la pièce. Elle m’enleva le masque à oxygène et m’aide à m’asseoir.

❝ ▬ Prenez de grandes inspirations, monsieur Grimgorson. Ne paniquez pas. Nous sommes là pour vous aider. ❞



Le docteur Baxter entra au moment où l’infirmière m’aider à boire un verre d’eau. Linus Baxter était le médecin qui me suivait depuis des années : il connaissait mon histoire, mon passé, mon homosexualité. Il me sourit et lança joyeusement, détendant quelque peu l’atmosphère :

❝ ▬    Et bien, mon grand, on peut dire que tu nous reviens de loin ! Tu as eu une chance incroyable ! ❞



Puis, avec une mine beaucoup plus sérieuse, alors qu’il attrapait l’appareil pour prendre ma tension :

❝ ▬    Néanmoins, il va falloir que l’on mette les choses au point. Ca fait bientôt deux mois et demi que je ne t’ai pas vu, et regarde l’état dans lequel je te retrouve. Notre thérapie est à reprendre. Pourquoi n’es-tu pas venu me voir lorsque ça a commencé à dégringoler ? ❞

Je n’osais le regarder dans les yeux.

❝ ▬     Alouarn, parles-moi, je t’en prie. J’aurais beau faire toutes les analyses médicales existantes, je ne pourrais pas comprendre ce qui se passe dans ta tête si tu ne me dis rien. ❞

On frappa à la porte, et une infirmière entra :

❝ ▬ Docteur, voilà les résultats des analyses que vous aviez demandé ! ❞




❝ ▬    Merci Martha. Pouvez-vous les poser au bout du lit s’il vous plait ? ❞




❝ ▬ Qu’est ce qui c’est passé ? Pourquoi je suis ici ? Papa et maman sont au courant ? ❞




❝ ▬    Calme-toi, mon grand. Une seule question à la fois. La police, alors qu’elle organisait une descente dans un hangar, t’a retrouvé complètement nu, salement amoché, et complètement shooté par diverses substances illicites. Ils ont appelé les pompiers, et tu as fait un arrêt cardiaque sur le chemin de l’hôpital. Quand à tes parents, c’est moi qui les ai prévenu. Il est hors de question que ta famille ne soit plus dans la confidence. Alouarn, c’est fini le temps où tu pouvais vivre tout seul. Tu es accroc à l’alcool, aux drogues, et très probablement au sexe. Eric est mort et tu n’as pas réglé tes problèmes. Il faut te battre ! ❞

Je serrais les poings. J’avais honte, tellement honte.

❝ ▬  Je crois que j’aurais préféré mourir au moment de l’overdose. Que vont penser papa et maman ? Ils ont beaucoup de travail et pensaient avoir un fils parfait. Comment pourrais-je les regarder en face après ce qui c’est passé ? Ils sont très à cheval sur les traditions. Que diront-ils lorsqu’ils verront que leur fils est un schizophrène en puissance, couvert de tatouages, homosexuel, et accroc à des substances plus mortelles les unes que les autres ? Je ne les ai pas revu depuis les ASPICS ! ❞

❝ ▬  Tu sais, Eric et ton grand-père ont beaucoup parlé de toi à tes parents. Ils ne souhaitent qu’une chose : te venir en aide. Tu devrais leur laisser une chance. Tu étais sur la bonne voie, qu’est ce qui a bien pu se passer pour que tu en arrives là ? ❞

❝ ▬    Je… Je… ❞





❝ ▬ Je pense que nous allons en discuter avec tes parents. Martha, pouvez-vous emmener monsieur Grimgorson dans la chambre trois cent quarante sept s’il vous plait. ❞


❝ ▬ Bien, docteur ! ❞





Linus attrapa les analyses, me fit un clin d’œil et me dit :

❝ ▬  Je te retrouve d’ici une vingtaine de minutes dans ta chambre. Profite des ces instants pour faire connaissance, au maximum, avec ta famille. Et puis, il me semble qu’ils ont quelqu’un à te présenter. ❞

Je fermais les yeux : combien de personnes allait me voir dans cet état ? Moi qui avais voulu être un modèle pour les plus jeunes, c’était raté. J’étais un moins que rien.

❝ ▬ Alouarn, c’est toi ? ❞





Une voix de femme me sortit de ma rêverie. Un sourire vint fendre mon visage. Je murmurais :

❝ ▬    Maman… ❞





Elle se précipita vers moi et vint me caresser le visage.

❝ ▬ Madame, excusez-moi. Je dois installer monsieur Grimgorson dans sa chambre. ❞




«
❝ ▬Veuillez me pardonner ! ❞





Alors qu’elle s’écartait de mon lit, je lui attrapais la main et lançais d’une toute petite voix :

❝ ▬    Je t’en supplie, maman, ne me laisse pas tout seul ! ❞




❝ ▬ Ne t’en fais pas, mon chéri, on est là maintenant ! ❞




On m’installa dans la chambre. Maman fut la première à entrer. Elle fut suivi par grand-père, papa et d’un petit garçon d’une dizaine d’années. Il se cachait derrière papa : je lui offris mon plus beau sourire. Papa s’approcha et vint me faire la bise : j’en fus le premier surpris.

❝ ▬    Bonjour, papa ! ❞





❝ ▬ Et bien, mon fils, s’il faut que tu fasses des conneries pour qu’on se voit, n’hésite pas à en faire plus souvent ! ❞



❝ ▬ Enfin, Conan, Alouarn aurait pu y laisser la vie. ❞




❝ ▬ Je sais bien, ma chérie, mais il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Dis-moi, mon grand, est ce que tes tatouages sont aussi impressionnants que sur les photos que ton grand-père nous a envoyé ? J’ai parié avec Joshua que tu ne pouvais pas être un dragon. ❞

Je rougis devant le compliment, avant de me ressaisir, et de demander, curieux :

❝ ▬    Qui est Joshua ? ❞





Une voix d’enfant me répondit :

❝ ▬ Le petit frère que tu n’as jamais voulu rencontrer ! ❞




Je restais sans voix quelques secondes avant de lancer :

❝ ▬    Que… Quel p… petit f… frère ? ❞





Papa attrapa Joshua et vint le déposer sur le lit. Nos regards se croisèrent et nous restâmes ainsi à nous contempler. Puis, sans crier gare, il se jeta à mon cou, et vint enfouir sa tête entre mon épaule et mon crâne. Je vins doucement le serrer dans mes bras : j’avais oublié ce que pouvait représenter l’amour familial. Il me murmura à l’oreille :

❝ ▬Tu es comme je l’imaginais. Maintenant qu’on est réuni, je ne veux plus qu’on se quitte. J’ai attendu ce moment toute ma vie ! ❞


Je ne pus empêcher mes larmes de couler : je ne pensais pas être aussi important aux yeux d’un petit bout de choux comme Joshua. Maman prit la parole :

❝ ▬ Grand-père nous a dit que tu étais propriétaire d’une charmante petite maison dans la banlieue de Londres. Après discussion avec toute la famille, nous nous sommes mis d’accord pour venir habiter avec toi. Taratata, la décision est prise. Ton père s’est fait transférer au ministère de Londres, ma candidature a été acceptée dans l’un des plus grands cabarets de la ville, et ton frère ira à Poudlard à la rentrée. Ne t’inquiète pas, nous avons tout prévu ! ❞

On frappa trois petits coups secs à la porte, et Linus Baxter entre dans la chambre, accompagné d’une infirmière et de médicaments :

❝ ▬ J’ai bien peur d’être porteur de mauvaises nouvelles ! ❞




Joshua demanda :

❝ ▬ Vous allez me piquer mon grand frère ? ❞





Le médecin éclata de rire :

❝ ▬ Non, Joshua, je te laisse volontiers Alouarn ! ❞




Il reprit son sérieux :

❝ ▬ Alouarn va avoir besoin de votre soutien à tous. Il va falloir que tu veilles sur ton grand frère, Joshua ! ❞



Le petit garçon l’interrompit :

❝ ▬ Pour qu’il ne fasse plus de bêtises ? ❞





Le docteur sourit, avant de reprendre :

❝ ▬ C’est le premier point que je voulais aborder avec vous tous. Les prochains mois risquent d’être très compliqués. Cette rechute n’est pas des plus anodine. Alouarn va être en manque : il faudra, à tout prix, éviter qu’il ait accès aux drogues et à l’alcool. De ce fait, je vais vous demander de garder toutes vos potions ainsi que vos médicaments sous clé, même les traitements de notre cher professeur. Nous devons tout faire pour qu’il s’en sorte. Je sais pertinemment bien que la solitude te pèse. Tu n’es pas fait pour vivre seul, Alouarn. C’est pour ça que je pense que c’est une très bonne idée que ta famille vienne habiter avec toi. De plus, il serait temps que tu te fasses des amis. ❞

Je détournais le regard. Linus continua :

❝ ▬ Je sais que c’est compliqué pour toi, que tu as une piètre image de toi-même, mais tu es quelqu’un de profondément bon, mon grand. Disons que tu as eu un instant de faiblesse. Où est passé le jeune homme qui croquait la vie à pleines dents ? Tu sais, Joshua, tu as un grand frère remarquable. ❞

❝ ▬ Dis, maman, est ce que je pourrais faire dodo avec Alouarn quand il sera rentré à la maison ? ❞



❝ ▬ Tu verras ça avec lui, mon petit bout ! ❞





❝ ▬ Maman, arrête de m’appeler comme ça, c’est vraiment trop la honte ! ❞




Je ne pus m’empêcher de rire. Joshua me le reprocha :

❝ ▬ Ne rigole pas, grand frère. Ce surnom est vraiment complexant. Toi, tu es un géant, moi, je suis un nain, et resterais un nain. J’aimerais bien que l’on me considère autrement que par ma taille. ❞

❝ ▬   Dis donc, petit frère, tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ! ❞




❝ ▬ Pas du tout ! Quand tu fais la taille d’un elfe de maison, tu réfléchis à deux fois avant de te lancer dans une extraordinaire aventure. ❞


❝ ▬  Je trouve ça mignon les personnes de petite taille ! ❞




Il se mit debout sur le lit : c’est vrai qu’il était vraiment petit. Il n’était pas plus grand que mon torse ! Il m’agrippa par le col et me lança :

❝ ▬ Répète un peu ce que tu as dit ! Je ne suis pas mignon ! ❞




❝ ▬ Roh, ne te vexe pas, Joshua ! C’était un compliment. Et puis, sans vouloir te paraître grossier, tu n’es pas très convaincant en caïd ! ❞


❝ ▬ Tu dis ça parce que tu es jaloux de ma performance. Papa et maman n’arrêtent pas de me dire que je suis très doué pour le théâtre. Je suis même déçu  qu’il n’y ait pas cette option à l’école. ❞

Je vins lui ébouriffer les cheveux. J’aimais déjà ce petit frère que je connaissais à peine. Il avait du caractère et de l’amour à revendre.

❝ ▬ On trouvera bien un moyen pour que tu en fasses, quitte à en faire juste toi et moi. ❞




❝ ▬ Tu ferais ça pour moi ? ❞





Le regard de Joshua s’était mis à pétiller. Et nous nous serrâmes l’un contre l’autre. Je fermais les yeux, humant l’odeur de celui que je tenais dans les bras.

❝ ▬ Je me permets de jouer les trouble-fêtes mais je crains que le lot de mauvaises nouvelles ne s’arrête pas à quelques prescriptions médicales. ❞


❝ ▬ De toute façon, ensemble, on est très fort. Rien ne pourra nous abattre ! Hein que c’est vrai, grand frère ? ❞



Je souris.

❝ ▬  Alouarn est séropositif. ❞





Le silence se fit dans la pièce. Je fermais les yeux et serrais les poings. Et merde.

❝ ▬ C’est quoi séropositif ? ❞





❝ ▬ Ca veut dire que ton grand frère est atteint d’une maladie qui touche ses défenses immunitaires. ❞



Je remerciais intérieurement le docteur de s’arrêter là dans ses explications.

❝ ▬ Mais vous allez le soigner, n’est ce pas ? ❞





Joshua avait les larmes aux yeux.

❝ ▬ C’est l’une des rares maladies qu’on ne peut pas guérir, mon garçon, je suis désolé. ❞




❝ ▬ Mais… ca veut dire que tu vas mourir ? ❞





❝ ▬ Non, du moins, pas tout de suite. Ton grand frère a encore de belles années devant lui. On va devoir faire des analyses complémentaires. ❞


❝ ▬ Je ne veux pas être tout seul. ❞





Mon petit frère prit un air sérieux :

❝ ▬ Ne vous inquiétez pas, monsieur, je suis l’assistant du docteur. Ca va bien se passer ? ❞




Il vint doucement me caresser le visage. Linus s’approcha de moi, avec une infirmière.

❝ ▬ Alouarn, on va devoir t’attacher pour éviter tout mouvement brusque. ❞




Je fis oui de la tête. Mes muscles se tendirent lorsqu’ils sentirent les sangles se serrer. Une peur bleue naquit au creux de mon ventre lorsqu’ils sortirent une aiguille pour une prise de sang : je commençais à paniquer ! Linus demanda à Joshua :

❝ ▬  Il va falloir que tu descendes le temps que nous fassions les prélèvements. ❞




Mais le petit garçon répondit fermement :

❝ ▬ Non, je reste avec mon grand frère ! ❞





Je pris de grandes inspirations : je ne voulais pas que l’on me voit dans cet état. C’est alors que mon frère vint se loger contre moi. Je pouvais sentir son cœur : il battait à l’unisson avec le mien. Doucement, tranquillement, je me calmais. Je restais concentré sur cette présence fraternelle.

❝ ▬  Et voilà, c’est fini. On te rend ton frère, Joshua. ❞




On me libéra.

❝ ▬ Dis, grand frère, est ce qu’il y a des jeux vidéos à la maison ? ❞




Je lui souris et répondis :

❝ ▬  Il y en a pleins ! ❞





❝ ▬ Trop cool ! On pourra jouer ensemble ? ❞





❝ ▬ Si tu es prêt à te prendre la pâtée du siècle ! ❞




❝ ▬ Tu rigoles. Je suis super fort ! ❞





❝ ▬  Monsieur et madame Grimgorson, est ce que je peux vous parler… en privé ! ❞




Papa et maman sortirent de la pièce, accompagnés du médecin. Joshua et moi continuâmes à discuter de jeux de toutes sortes, sous l’œil attentif et bienveillant de grand-père.




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