Elle détestait les cours de vol. De tout son corps et de toute son âme elle les abhorrait. Le principe était de forcer les élèves à s’élever à plusieurs centaines de pieds au-dessus du sol et les laisser valser là, sans équilibre ni connaissances. Eileen détestait ces cours. Pourtant elle devrait le suivre jusqu’à la fin de l’année et, idéalement, avoir une note correcte. Mais quelle andouille avait eu l’idée de les rendre obligatoires ? Et quel monstre avait décidé d’oublier tous ceux qui, comme elle, non seulement n’étaient pas particulièrement sportifs mais surtout souffrait de ce mal atroce et incurable qu’était le vertige ?

Chaque cours était une véritable torture. Les premières leçons avait été supportables puisque, ne parvenant même pas à décoller, Eileen ne pouvait craindre de tomber. Mais, finalement poussée par son professeur, elle avait bien dû s’y mettre. Elle s’efforçait de voler le plus bas possible et finissait régulièrement tête première dans l’herbe ne parvenant pas à contrôler l’engin maléfique. Mais aujourd’hui, elle avait dû aller plus haut, aller plus haut ! Pour oublier ses souvenirs ! Enfin, surtout pour satisfaire son professeur.

Elle avait tremblé tout du long puis était monté bien haut puis était restée coincée. On lui avait dit que c’était bon, qu’elle pouvait redescendre mais paniquée, elle s’en était trouvée bien incapable. « Non, je peux pas ! Je peux pas et je vais tomber ! » avait-elle répété en boucle. Elle se sentait complètement frigorifiée et sentait le balai s’agiter sous elle. Cela commençait très mal.

Finalement, la branche vivante se propulsa à une vitesse fulgurante (en vérité c’était une vitesse tout à fait dans la moyenne, pas de quoi la repérer pour en faire une attrapeuse extraordinaire comme un certain brun à lunettes) et Eileen se mit à crier. Elle s’agrippa au manche de toutes ses forces sans plus contrôler le véhicule diabolique. Désespérée, elle tenta d’appuyer ses mains le plus fort possible pour tenter de dévier la course vers le sol. Pendant les quelques secondes où il ne se passa rien, elle paniqua de plus belle puis, soudainement, le balai descendit.

Elle commençait à se dire que tout allait bien, finalement quand elle aperçut une jeune fille qui se rapprochait dangereusement d’elle, à pied. Le sol s’approchait aussi un peu trop rapidement, soit dit en passant. Elle tenta de relever le manche mais le balai continuait sa course folle. Ce démon en bois décida qu’un nouveau passager ne serait pas du luxe et visa l’autre fille avant de finalement redresser son vol vers le ciel. Finalement, il se dit qu’il voulait retourner à ses origines qui se trouvaient être un arbre immense droit devant eux. Eileen était donc désormais accompagnée d’une autre fille ramassée comme une récolte bien mûre sur les champs sur un balai qui allait droit vers un arbre. Vraiment, elle détestait les cours de vol.

Référence du titre :

C'était une belle journée pour se balader, de petits nuages moutonneux dérivaient paresseusement dans l'azur. La température, clémente pour le mois, avait fait sortir dehors un petit groupe Serdaigle, reconnaissables aux couleurs qui ornaient leurs uniformes, qui révisaient sur un des bancs de la petite cour. Cependant Angelina n'errait pas dehors pour profiter du beau temps mais parce qu'elle s'était encore une fois perdue en cherchant la bibliothèque. Elle devait bien être l'unique élève de troisième année à se perdre encore dans les méandres de Poudlard mais c'était plus fort qu'elle, Angelina se devait de rêvasser en permanence et ce n'était pas ainsi qu'elle allait pouvoir s'orienter. Cette fois-ci c'était la présence d'un petit papillon qui l'avait distraite et telle une Alice albinos elle l'avait suivi. Voilà que maintenant la jeune Poufsouffle était sortie de la petite cours, elle ne savait trop comment,  et se trouvait non loin du terrain des cours de vol.

Alors qu'elle réfléchissais à comment elle allait retrouver son chemin jusqu'à la bibliothèque -qu'est-ce qu'elle devait y faire d'ailleurs ? Cette question fut chassée d'un mouvement d'épaule, ce ne devait pas être important- elle crut entendre un cri. Relevant la tête, elle vit le plus étrange des oiseaux lui foncer dessus. Angelina n'eut que le temps de penser que les oiseaux n'avaient ni brindilles ni uniforme de collégien que l'oiseau bizarre l'embarquait. Elle regarda le sol s'éloignait d'un air distrait en secouant un peu ses pieds. Tiens elle volait... La collégienne leva un regard presque amorphe devant elle et vit un arbre se rapprochait dangereusement. D'après ses branches noueuses et épaisses se devait être un...comment cela s'appelait-il déjà ? Mole ? Taule ? Saule ? Saule ! Un saule oui ! Alors qu'elle cherchait de quel saule il s'agissait celui-ci sembla prendre la position d'un batteur de baseball avec ses branches, ce qu'elle, évidemment, ne remarqua absolument pas.

Le grincement du bois (ou le cri de la partie supérieure de l'oiseau) ainsi que le vent qui lui fouettait le visage lui fit remonter la tête. Elle observa son transporteur, l'arbre et son espèce lui sortant de l'esprit aussitôt. Plusieurs brindilles, un manche en bois, des jambes, des bras, un buste, une tête qui hurlait. Hum... Elevus terrifius on balaiboitus. Une espèce très courante (ou volante selon le point de vu) dans le ciel du parc de Poudlard. Elle prit conscience qu'une élève venait de la kidnapper et cela ne lui plaisait pas. On ne kidnappe pas les gens sans leur accord non mais ! La jeunesse d'aujourd'hui, ahlalala ! Angelina se démit le cou pour s'adresser à la tête hurlante.

"Aurais-tu l'amabilité de me reposer au sol ?"

Eileen hurlait encore et encore. Ses cris imploraient le balai de s’arrêter, demandaient à l’arbre de se déplacer, suppliaient l’autre fille de la sauver. L’autre fille semblait étrangement calme. Particulièrement agacée, certes, mais absolument pas paniquée par la situation.

- Mais je… !

Eileen n’eut pas réellement le temps d’établir des conclusions sur sa passagère puisqu’elle se trouva soudainement fascinée par l’arbre qui semblait bouger. Oh chic ! Il allait vraiment se déplacer alors ? Son sourire s’effaça soudain derrière une mine horrifiée. Le saule cogneur ! Elle tenta encore de redresser le manche du balai ou de le tourner pour modifier la trajectoire, n’importe quoi ! Mais le n’importe quoi ne marchait pas avec lui.

L’arbre avait regroupé un certain nombre de ces branches et parut vouloir s’exercer pour les qualifications des équipes de Quidditch en vue d’obtenir un poste de batteur. Eileen sentit la scène ralentir. L’arbre était gracieux, d’une certaine façon, et avait une cambrure excellente. L’air était frais et pas vraiment désagréable. Elle se sentait légère, mais cela était probablement dû au fait qu’elle ne touchait pas le sol. Elle fronça les sourcils. Sa vie n’avait vraiment pas été très longue. Elle n’avait pas eu le temps de devenir la meilleure des sorcières ou de découvrir des découvertes extraordinaires ou même d’expérimenter la télévision moldue. Elle avait seulement réussi à se faire mordre par un loup garou une fois et elle ne l’avait même pas fait exprès. Encore pire, c’était encore gardé secret alors qu’allait-on donc pouvoir dire à ses funérailles ? « Eileen nous a tous marqué par son incroyable… dentition ? ». Peut-être que sa fabuleuse personnalité inspirerait des gens. Pourvu qu’Aiden ne fasse pas une remarque sur une pilosité naissante qui ne ferait rire que lui ! Essentiellement parce qu'il serait le seul à comprendre sa référence...

En bon futur batteur, l’arbre frappa un coup sec et la petite Eileen, sa passagère et son balai furent envoyés loin dans le ciel disparaissant en un petit éclat lumineux dans l’horizon.

Spoiler:

Décidément ce que cette fille était bruyante ! Il n'y avait absolument aucune raison de hurler ainsi. Soit elle ne semblait pas savoir utiliser son balai et soit un arbre  -entre nous soit dit, plutôt laid- venait de les frapper et de les envoyer au milieu des nuages de brume flottant au dessus du lac, mais ce n'était pas suffisant ! La jeune fille grommela encore un peu tandis que le petit groupe, balai inclus, traçait une élégante courbe. Arrivés vers le sommet de leur trajectoire parabolique ils redescendirent de plus en plus vite.

Pour une fois, mue par une quelconque intuition, Angelina baissa les yeux. A ce moment les lambeaux de brume qui les enveloppaient s'écartèrent presque au ralenti pour dévoiler l'étendue humide et sombre du Lac Noir. Ah ben voyons ! Il ne lui suffisait pas d'être kidnappée mais il fallait aussi qu'on lui fasse faire un plongeon forcé ! Quelle journée abominable et en plus elle s'était du coup encore éloignée de la bibliothèque. Levant les yeux au ciel en soupirant, la poufsouffle pensa à son amie Alistine, que ferait-elle dans leur situation ? Ah mais oui ! Elle sourit, elle se souvenait enfin de pourquoi elle devait se rendre dans cette fichue bibliothèque ! Sa meilleure amie voulait qu'elle l'aide dans ses recherches sur ... euh... quelque chose dont elle ne se souvenait pas. Un mystère de résolu et un autre d'apparu, son sourire s'effaça aussi vite qu'il était venu et son humeur chuta de nouveau. Si ça continuait elle n'empêcherait pas l'Autre de refaire surface, enfin pas qu'elle n'en avait pas besoin maintenant mais c'est qu'Angelina détestait être obligée d'observer Angelina-bis utiliser son corps comme bon lui semblait. D'ailleurs celle-ci trépignait dans un coin de sa tête, se réveillant de plus en plus et menaçant de prendre le contrôle.

Le contact de la surface du lac fut assez violent et la jeune fille eut l'impression que ses os allait se disloquer, elle perdit connaissance. Quand la tête de l'albinos refit surface, l'air entra avidement dans les poumons de la jeune sorcière qui s’éveillât soudainement. Un sourire presque cruel étira ses lèvres, enfin libre ! C'était à son tour de s'amuser...après qu'elle se soit sortie de ce lac glacial et vite. Quelle idée de faire un lac non-chauffé ! Elle tourna la tête dans tout les sens à la recherche de...de quoi ? Elle fronça les sourcils, c'était sûr qu'elle oubliait un truc mais pourquoi diable elle avait l'image d'un oiseau à brindilles en tête ? Pataugeant un peu elle réfléchit aussi intensément qu'elle le pouvait quand un bout de bois flottant se cogna contre son bras. Bien sûr ! Sa ravisseuse ! Angelina-bis tourna la tête en tout sens à la recherche de la fille pour lui faire sa fête -on la kidnappe pas impunément, non mais ! Soudain inquiète elle plongea sous l'eau. Le liquide sombre lui brûla les yeux, elle n'y voyait rien. Pourvu qu'elle ne se soit pas noyée...

Eileen se lança dans un retentissant « whouawhouawhouawhouawhouaaaa ! » tandis que le balai tournoyait dans les airs. Finalement, le bout de bois se décida pour un arc de cercle plus ou moins glorieux dont la courbe s’acheva dans le lac glacé.

Les mains fermement serrées sur le manche de son balai, Eileen ferma les yeux et serra les dents en attendant le choc. Fronçant les sourcils, elle réalisa que c’était finalement pire d’imaginer quand l’impact allait se produire que de le voir de ses propres yeux. Elle les rouvrit donc, pile au bon moment puisque l’eau si froide et sombre entra directement en contact avec eux brûlant tout sur son passage. Elle laissa s’échapper un hoquet qui laissa filer quelques bulles. Saisie par le froid, elle lâcha le balai qui s’enfonça lentement dans le lac, décidant probablement de rendre une petite visite au légendaire calmar géant roi de ces eaux.

Son cerveau complètement embrumé, Eileen se sentit couler sans pour autant rien faire pour empêcher sa trajectoire quelque peu funeste. C’était intéressant comme de la salle commune les profondeurs du lac semblaient si apaisantes mais ici elles étaient assez effrayantes. Eileen fronça les sourcils en se disant qu’elle donnerait beaucoup pour se retrouver près de la cheminée, le regard attiré par la fenêtre, sa jolie pile de devoirs attendant patiemment sur une table basse à côté d’elle. Bon, peut-être pas avec la pile de devoirs mais l’idée de base y était.

Elle ouvrit la bouche pour tenter de reprendre sa respiration mais l’eau qui s’engouffra dans ses poumons lui rappela son erreur. Quelques bulles partirent encore à la surface et la première année porta les mains à sa gorge soudainement extrêmement douloureuse. Son nez la brûlait et elle se mit à souffler tout en sentant l’air dangereusement lui manquer. Instinctivement, enfin, elle battit frénétiquement les pieds pour remonter à la surface.

Alors que tout son corps se préparait à abandonner, l’air salvateur s’écrasa sur son visage et elle prit une inspiration forte avant de tousser et de s’enfoncer à nouveau. Le petit manège dura un peu avant que, dos à elle, elle ne remarque l’autre fille qu’elle avait embarquée avec elle. Elle-même semblait avoir tout juste sortit la tête hors de l’eau et la tournait comme à la recherche de quelque chose. Sans réfléchir, Eileen lui attrapa les épaules pour s’aider à flotter.

- Aaah ! Je sais pas nager !

…
Euh… Une minute… La jeune fille lâcha soudainement sa bouée humaine et se stabilisa dans l’eau.

- Attends, euh, ben si je sais !

Elle lança un sourire victorieux à sa camarade d’infortune avant de jeter un œil à la rive.

- Hééé ! On est pas si loin en fait ! Aaaaah, mon nez me fait trop mal !

Elle souffla un coup pour expulser ce qu’il y avait à expulser.

- Berk…

Elle s’essuya d’un revers de main. Une espèce de cri sourd retentit du fond de l’eau faisant frémir toute la zone. Eileen eut un frisson. Le lac n’était pas réputé pour ses habitants accueillants.

- Eum… ça te dit qu’on nage vite ?

Avant même de pouvoir esquisser un mouvement, elle sentit une prise ferme de faire sur sa cheville et sa tête passa une fois de plus sous l’eau. Elle parvint à apercevoir une main aux doigts fins agrippée à son pied. Un strangulot, ou plutôt une petite troupe de ces sales bêtes, venait se mêler à la fête aquatique improvisée. Chouette. On faisait quoi contre les strangulots ?

Spoiler:

Le soulagement de voir que la fille ne s'était pas noyée fut de courte durée. Il disparut en fait à l'instant même où on la prit pour une bouée, elle ressemblait à un machin plastique gonflable peut être ?! Angelina lui lança un regard méprisant. Que cette fille était gourde ! Elle avait oublier qu'elle savait nager, non mais vous y croyez ? Et puis par Merlin que fichait-elle dans ce lac ? Et accompagnée qui plus est ! Encore un coup de l'autre cruche qui monopolisait leur corps. A chaque fois c'était pareil, elle s'éveillait dans des situations improbables et qui devait tout faire pour les en tirer ? Bibi ! Evidemment...
Tandis qu'elle pensait à une solution pour garder en permanence le contrôle de SON corps et virer l'autre pimbêche, sa compagne d'infortune lui fit justement remarquer que la rive était proche. Etape une : sortir de là, après on avisera. Avec une moue dégoûtée quand l'autre expulsa de son nez des choses peu ragoûtantes -majoritairement de l'eau- elle entreprit de nager, patauger dans son cas, vers la terre ferme et moins humide que le lac, enfin l'espérait-elle. Un cri résonna alors, assez fort pour que des vaguelettes se forment à la surface de l'eau ou alors était-ce son imagination. Elle déglutit, Angelina n'avait aucune mais vraiment aucune envie de finir en carpaccio d'humain pour un calmar géant ou autre bestiole des profondeurs.

"Très bonne idée, j'allais justement te le proposer."

Elle regarda encore une fois la rive puis se retourna vers la jeune fille qui avait disparue. A sa place on voyait des remous dans l'eau et à travers, la serpentarde dont le pied était agrippé par un strangulot. Vous savez cette sale bête qui avait la fâcheuse manie de vous chopper et de vous noyer. Que faire déjà dans cette situation ? Ah oui ! Angelina prit sa baguette et clama en direction de l'horrible petite chose :

"Lashlabask !"

Aussitôt la créature repartit dans les profondeurs. La petite poufsouffle grimaça, d'après ses cours, les strangulots se déplaçaient en groupe donc il n'était pas seul. De plus, ils avaient été apprivoisés par les créatures de l'eau, d'autres bestioles qu'elle n'avait aucune envie de rencontrer. Ah vraiment quelle formidable journée...

Eileen passa la tête hors de l’eau en se débattant juste au moment où l’autre jeune fille prononça son sort salvateur : Lashlabask. Immédiatement, le sort expulsé de la baguette fit lâcher prise à la créature marine et Eileen put remonter pour de bon. Elle prit quelques secondes pour reprendre une respiration posée, encore essoufflée. Avant de réfléchir plus à ce qu’il pourrait se passer, elle commença à nager vers la rive. Tentant d’enregistrer ce qu’il s’était passé, elle jeta un regard sérieux à sa sauveuse.

- Lashlabask, hein ?

Tout en continuant de battre des pieds, elle murmurait « Lashlabask, Lashlabask, Lashlabask… ». Oh ! Lâche la basket ! Sérieux ? Le type qui avait trouvé le sort n’avait pas eut de meilleure idée d’intitulé ? Ce n’était franchement pas classe ! Au moins ça avait le mérite d’être simple à retenir. Ca changeait de toutes ces inspirations latines qui, certes, sonnaient très… magiques mais n’était pas franchement explicites. Mouais… Ce n’était pas si mal en fait Lashlabask.

Eileen jeta un œil à l’autre élève. Ses cheveux blancs tombaient sur son visage et avait l’air passablement agacée. Eileen grimaça, ennuyée. Elle s’en voulait un peu du coup. Mais elle avait bien dit au professeur qu’elle ne voulait pas voler et ce à maintes reprises. Mais non, il fallait vaincre ses peurs, se surpasser, oublier le vertige, être léger… Quel ramassis de conn… bêtises !

- Au fait, merci pour le sort. Et désolée pour le balai… J’avais prévenu le professeur et j’ai essayé de toujours rester au sol mais il m’a obligée et du coup, je t’ai attrapée. Mais, je le voulais pas, hein ? C’est complètement irresponsable ces cours de vols ! Quelle idée d’envoyer des élèves innocents à cent mille pieds au-dessus du sol ! Enfin bref, désolée…

Derrière les deux filles, l’eau se mit à frémir. Se retournant, Eileen vit des bulles apparaitre et éclater en surface. Apparemment, le Strangulot qui avait essayé de l’attraper était revenu avec tous ses petits copains.

- Ah ! Mais pourquoi on n’est pas tombée sur le Strangulot mal aimé et sans ami !

Elle prépara sa baguette en murmurant encore une fois « Lashlabask » en continuant à battre des pieds. La rive était si proche ! Avec un peu de chance, les Strangulots ne nageaient pas vite. Heureusement que… Ah euh sa sauveuse dont elle ne connaissait pas le nom semblait savoir se débrouiller contre les bestioles. Eileen pourrait toujours compter sur elle pour être sauvée. Au cas où. Elle n’avait vu que la main de la créature et n’avait vraiment pas envie de rencontrer les autres.

Mais les Strangulots étaient des créatures aquatiques et donc douées à la nage et donc largement capables de rattraper deux humaines aussi rapides furent-elles. Des mains aux doigts longs et fins se rapprochaient une fois encore d’elles tentant de les emporter avec elle au fond de l’eau pour… au choix : les manger, utiliser comme jouets, faire danser…

Ne désirant pas manquer de maitrise dans la situation, Eileen décida de plonger d’elle-même sous l’eau pour tenter le sort. Elle ne réfléchit pas, elle se lança. Et elle fit bien car plusieurs bestioles étaient déjà prêtes à les attraper, bras tendus. Merlin, qu’elles étaient laides ! Berk, berk, berk !

- Lashlabask !

Apparemment, le fait que le cri était quelque peu assourdi par l’eau ne comptait pas et un jet fin et bouillant partit en direction du Strangulot le plus proche d’elle. Expulsé par le sort, il embarqua avec lui, deux de ses pairs. Eileen remonta et finit de rejoindre le sol bien sec. Fatiguée par ses efforts, elle tomba à quatre pattes sur le sable et observa le lac agité en plissant les yeux.

- Hé ! Mais t’es où ?

Quelques bulles s'échappèrent de son nez. Sales traîtresses ! Angelina lança plusieurs Lashlabask dans la direction des horribles petits lutins aquatiques. Récapitulons ce qui lui était arrivé pour l'emmener dans cette situation : un balai, une élève, le lac. Pas mal comme résumé mais peu précis.
Quand la jeune brune s'était libérée de l'emprise du strangulot, la jeune albinos l'avait suivie à la nage. Tentant d'assurer ses arrières comme elle le pouvait à grand coups de baguette magique. Hélas l'une des créatures l'avait attrapée, cela n'aurait pas été grave si les gentils petits copains de la-dite bestiole ne l'avaient pas rejointe. Et voilà notre poufsouffle en train de tenter de se libérer de la masse grouillante des petits machins. Ils avaient des yeux aussi grands que leurs crocs. Ange se demanda un instant comment était leur squelette. Il devait sûrement être intéressant à observer, Alistine aimerait-elle en disséquer un ? Peut-être devait-elle lui en rapporter un ? L'un des strangulots coupa court à sa réflexion en lui mordant dans le mollet. Enervée, elle lui lança un coup de pied. Est-ce qu'elle avait une tête de steak tartare ?!

"Lashlabask !"

Enfin une trouée, elle nagea vers la surface, son mollet la faisait souffrir. L'air frais emplit ses poumons mais pas pour longtemps car les petits monstres eurent tôt fait de la ré-attirée sous l'eau.

"Lashlabask !"

L'air libre de nouveau, elle nagea sur à peine un mètre quand l'eau repassa au dessus de sa tête. On lui en voulait drôlement. La peur commençait à entourer de ses bras glacés  la jeune fille, ou peut être était-ce le froid du lac en plein hiver. Le sang s'échappait de sa plaie en fins nuages rouges.

"Lashlabask !"

Encore un effort, la berge n'était plus très loin. Elle rampa à quatre pattes sur le sable. Enfin en sécurité. Le grondement qu'elles avaient entendu se fit alors de nouveau entendre. Enjointe par un soudain sentiment d'urgence, enfin plus urgent qu'avant, Ange se releva en grimaçant. Bon, elle était bonne pour une visite à Sainte-Mangouste.

"Je vais faire vite. Moi c'est Angelina, enchantée enfin je le serais si on s'éloignait genre très vite. Ah et pour ton balais... Moi aussi j'étais nulle, je le suis toujours mais pas à ce point. T'embarques souvent les gens comme ça ? Et ton prof il est dangereux ! C'est sa faute, la tienne aussi mais moins. Mes parents lui enverront la note de Sainte-Mangouste pour la peine."

Eileen resta quelques secondes à guetter le moindre mouvement qui pouvait provenir du lac, inquiète. Non vraiment, où était-elle passée ? Finalement, un forme vivante émergea des eaux et en sortit, à quatre pattes elle aussi sur le sable.

- Aaaaah, ouf !

Elle était vraiment étrange cette fille quand on y regardait bien. Et c’était sûr qu’avant de se retrouver à l’abri sur du sol bien dur et sec, Eileen n’avait pas eu le loisir de l’observer. Elle avait noté ses cheveux blancs, étranges en eux-mêmes mais examinant plus attentivement la jeune fille elle remarqua deux choses intéressantes : elle n’avait pas tellement l’air plus vieille qu’elle et ses yeux avaient un éclat écarlate. Songeant à l’œil semblable d’Aelita, Eileen se demanda si c’était une mode.

La fille se releva et Eileen secoua la tête pour penser à l’instant présent. Ou passé très proche. Mais… Elle avait réussi un sort ! Sans même y penser ou s’entraîner, elle était dans l’urgence et avait réussi son sort ! Un grand sourire illumina son visage. Avant de pouvoir se féliciter plus amplement, sa partenaire de vol (bien que pas volontaire ou consentante) lui fit un petit discours. Eileen se releva en vacillant encore un peu à cause de la fatigue et fronça les sourcils.

- J’ai fait mon possible pour le contrôler le balai. J’y peux rien si le prof fait pas son boulot comme il faut et… Ok, je suis probablement plus nulle que tout le monde mais, c’est justement pour ça que je me suis excusée ! Et puis… zut c’est vraiment ce principe de faire voler les gens qui est insensé aussi !

Elle souffla un peu, avant de baisser les yeux, agacée à la fois par elle-même et par ladite Angelina qui ne lui avait même pas laissé le temps de s’extasier sur ses capacités. Même temporaires. Elle écarquilla les yeux en voyant son mollet plutôt assez mal en point. Juste à peine abîmé quoi. Elle grimaça en sentant son cœur la pincer.

- Ah berk ! Oh ça doit faire trop, trop mal !

Eileen ravala sa grimace. Ce n'était pas la pire blessure qu'elle avait vu. Elle releva les yeux vers le visage d’Angelina, en comprenant pourquoi elle avait mentionné Sainte-Mangouste.

- Ben du coup, avant Sainte-Mangouste il va falloir aller à l’infirmerie.

Elle hésita un peu.

- Tu veux te tenir à moi pour le chemin ? Comme une canne ?

Elle commençait à reprendre un appui à peu près stable sur le sol, elle pourrait peut-être tenir un temps. Elle n’avait pas noté l’urgence dans la voix de son interlocutrice, après tout maintenant qu’elles étaient hors de l’eau, elles avaient tout leur temps.

Une cane ? Pourquoi parlait-elle d'un oiseau dans un moment comme celui-là ? Angelina imagina alors sa camarade d'infortune dans un costume improbable de canard colvert. Hochant la tête avec un air appréciateur elle décida que les plumes brunes et le bec lui irait comme un gant. Puis elle y réfléchit un peu plus, les canards ne sont pas censés savoir voler ? Finalement, non. Le métier de canard n'était pas fait pour elle, la police aérienne n'apprécierait pas de voir un canard voler n'importe comment dans le ciel anglais -cela dit voler dans l'eau c'est pas très pratique, quoique avec un peu de bonne volonté et un brin d'entraînement cela pourrait être super utile contre les attaques de strangulots et autres joyeusetés aquatiques. Revenons à nos moutons, enfin à notre albinos, ça a la même couleur mais ce n'est ni frisé ni un mouton, Angie était donc en train de se perdre comme d'habitude dans ses pensées qui avaient cette fois dérivées vers un début de réflexion sur la grande question du monde et de tout ce qui est -ne me demandez pas comment elle a dérivé jusqu'à penser à ça, je ne suis pas dans sa tête constamment et heureusement, vu le bazar qu'il y règne- quand, enfin, elle retrouva ses esprits. L'auteure de ce texte tient à préciser que la demoiselle a trouvé le moyen de réfléchir pendant une bonne grosse minute, sans bouger, oui elle est forte la Angelina.
Après s'être ébrouée et avoir fait un tour sur elle-même à cloche-pied, la jeune albinos se souvint de ce qu'elle fichait là.

"Bon on va pas rester ici plantées comme des poireaux vietnamiens pendant 107 ans ! Retournons à Poudlard, Truc...Machin ? Peu importe ton nom en fait, Machin c'est bien. Allez go !"

Et elle sautilla fièrement sur le chemin, s'éloignant assez vite du rebord de l'eau. Sa cheville ne la lançait presque plus, après tout ce n'était qu'une égratignure qui saignait beaucoup, mais sautiller comme ça lui plaisait. Ange aimait bien sautiller à cloche-pied, ça lui rappelait ce jeu où on doit lancer un caillou sur un dessin... la marelle non ? Elle se retourna pour voir où en était l'autre.

"Dis voir Miss Canard, il est où ton balais ?"

HRP:

Si Eileen avait eu connaissance du fonctionnement des ordinateurs et autres consoles électroniques, elle aurait imaginé un petit cercle ou sablier avec la mention « chargement en cours » tournoyant autour de la fille aux cheveux blancs. Elle ne bougeait pas d’un cil et ne disait rien. Eileen leva un sourcil en attendant une réponse. Alors, canne ou pas canne ? Elle n’était pas contre laisser l’autre fille marcher seule, ça serait plus facile pour elle mais il lui fallait tout de même une réponse histoire de pas juste s’échapper toute seule sur le chemin du retour en abandonnant sa camarade de mésaventures. La question était-elle compliquée ? Remettait-elle en cause ses principes ? Peut-être qu’elle n’avait pas le droit de toucher d’autres personnes et que ça la faisait hésiter. Oh c’était peut-être pour ça qu’elle l’avait mal pris quand Eileen s’était accroché à elle dans l’eau ! Quoiqu’elle avait beaucoup d’autres choses à ma prendre à cet instant-là.

Eileen toussota pour rappeler sa présence et Angelina s’agita soudainement, faisant un tour sur elle-même avant de se décider à faire bouger les troupes en maltraitant son nom au passage. Oui, une maltraitance par négligence de son nom. Alors qu’Eileen ouvrait la bouche pour lui répondre, mécontente, Angelina la doubla en sautant à cloche-pied et se retourna pour l’interpeler.

"Dis voir Miss Canard, il est où ton balais ?"

Eileen se raidit. Non mais oh, c’était bon là !

- Je m’appelle Eileen ! Pas Machin ou Miss Canard ! Et pourquoi Miss Canard d’abord ? Je ne ressemble même pas à un canard, je ne porte même pas de vert !

Oui, Eileen se concentrait là sur le cliché canard à col vert. Elle baissa les yeux sur son uniforme qui démentait ses propos.

- Enfin, je n’en porte pas d’habitude ! En tout cas, pas suffisamment pour ressembler à un canard. Et de toute façon tu ne pourrais même pas le savoir parce que c’est la première fois que tu me vois alors tu n’as vraiment aucune raison de m’appeler Canard.

Une autre hypothèse lui vint en tête.

- Et si tu disais juste ça parce que c’était censé ressembler à mon prénom et que tu voulais faire un jeu de mot, ce n’était même pas proche. Eileen, canard,  ça n’a strictement rien à voir !

Elle continua à la fusiller du regard quelques seconde avant que le reste de sa phrase ne s’imprime dans son cerveau. Elle écarquilla alors les yeux en se tournant vers le lac.

- Oh.

Eileen se retourna vers Angelina.

- Ils font pas payer les balais perdus accidentellement ici, hein ?

Ça serait la malencontreuse occasion pour ses parents d’apprendre qu’elle avait atterrit dans le lac et donc qu’elle s’était mise en danger alors qu’elle avait promis de faire extrêmement attention sinon, au revoir Poudlard !

Eileen fronça les sourcils en vissant ses mains sur ses hanches.

- Rho et puis tant pis pour eux, il était moche ce balai en plus. Et c’est de la faute du prof alors c’est lui qui devrait rembourser les balais perdus.

Elle regarda le château au loin en soupirant avant de s’épousseter (assez inutilement). Un dernier regard à Angelina et Eileen décida qu’elle était toujours vexée. Elle se mit à son niveau pour se mettre à marcher ensemble (ou sautiller pour l’une) le nez en l’air, histoire de bien montrer qu’elle n’était pas contente. Elle ferait bien attention à ne pas aller plus vite qu’Angelina, sinon la fille aux cheveux blancs ne verrait pas son mécontentement.

HRP:

ATTENTION ! Ce post n'a ABSOLUMENT AUCUN sens !

Lorsque Robert était parti ce jour là, il ne s'attendait sûrement pas à passer une telle journée. Tout d'abord Yvonne lui avait sérieusement cassé les gonades. Nan mais c'est vrai quoi ? On s'en fiche royalement de comment sa sœur jumelle, Brenda, voyait ses fréquentations ! Blablabla dealer blablabla salades blablabla idiots. Stéréotypes à la mord-moi-le-nœud oui ! Est-ce qu'il bavait sur les amies débiles et niaises de sa dulcinée ? Non. Et pourtant il en aurait des choses à dire sur elles. Cruches et superficielles, ouais ça les définissait bien. Tiens un exemple, hier encore il était rentré et avait vu sa femme devant une belle salade entrain de parler avec les trucs qui lui sert d'amies. Ces dernières gloussaient comme quoi Jhonny Doup était ZE plus beau mâle de l'univers et que le brun lui allait si bien au teint et patati patata. Et lui ? Il était pas un beau mâle ? Quoiqu'un peu pâle mais tout de même, Yvonne aurait pu le soutenir au lieu de ricaner comme une gourde en regardant sa silhouette peu élancée.
Tsss, mieux valait pour lui prendre l'air un moment, il reviendrait quand il n'aurait plus envie d'encastrer les deux débiles dans la première surface dure venue. Alors qu'il grommelait, une ombre apparue au dessus de lui. Robert ne vit jamais ce qui le tua ce jour-ci, laissant Yvonne veuve et mère célibataire.

Angelina glissa alors sur un escargot qui traînait par là. CRACK ! SBAM !

"Raaah mais qu'est-ce qu'il fiche là ce truc ! Fichue journée !"

Et elle rentra à Poudlard sans aucun autre incident (heureusement parce que pinaise elle en a bavé elle et sa compagne d'infortune).

HRP: