J'avais envie de baffer Lance. Encore. Les « sang-ours » avaient vraiment des goûts musicaux douteux quand ca concernait les moldus. On va dire que la diversité niveaux musique chez les sorciers était un poil limité. Mais quand même … Jean Jacque Goldman. Je sais même pas si il comprend les paroles de ce français d'un autre temps. J'ai vraiment tout à refaire … Ou à faire dans son cas.

Les écouteurs sur les oreilles, je descend de mon balais au milieu d'un champ vide loin de la ville de mes parents. J'avais décidé de rentrer. De me ressourcer un petit peu. De penser à autre chose ? Non... Juste ne pas être seul. Je sais que Lance aurait été là pour moi. Il est toujours là pour moi mais je ne comprend pas comment est ce qu'il fait pour me supporter encore. Je passe me temps à me plaindre et à pleurer. Le marchand de sourires... Mon cul oui ! Il est bien loin derrière moi celui-là. Depuis que Link est parti … Il est parti avec ce qui me caractérise le mieux. Sans me vanter bien sûr... Aaah... Et Glodman qui me pleure encore dans les oreilles. Mais pourquoi je l'écoute, moi-même je comprend pas les paroles, y'en a que quelques unes que je comprend.

Je prend un bus moldu pas loin qui devrait me rapprocher de la maison. C'est vraiment pratique les transports en commun, vraiment... Même si je préfère mon balais forcement mais bon, ca reste merveilleux. Je m'assoie près de la fenêtre et je m'appuie dessus comme tout les autres passagers. Je regarde dehors et là... Là c'est le drame. Une des seules chansons que je comprend de l'homme Or..


Triste ironie. Indéniablement mes pensées vont vers mon Fiancé bien trop loin. Je me concentre sur les paroles et je sens les larmes s'accumuler aux coins de mes yeux. Je vais quand même pas me remettre à pleurer hein ?


Bah oui, forcement... Non... Non, je ne veux pas me résoudre à penser que Link voulait juste s'éloigner de moi, je ne dirais pas que c'est impossible. Je ne veux juste pas l'envisager. Ce serait beaucoup trop douloureux. Je sais que je ne suis pas grand chose, que je manque d'assurance mais tu m'as aimé Link, je le sais, tu as fait de moi quelqu'un de meilleur et je n'ai jamais comprit comment. Comment tu as fait pour m'aimer ? Je ne suis pas grand chose.

Je suis tellement rien sans toi.

Une loque qui pleure dans un bus en écoutant une musique française dont je connais juste le sens.


L'amour est un sentiment extrêmement égoïste. Je sais que ton voyage sera une révélation, j'en ai une certitude inébranlable. Et pourtant... Je ferai n'importe quoi pour sentir ton parfum là, tout de suite. Je suis un être égoïste. Tu as bien fait de partir mon Ange, pas forcement pour t'éloigner de moi, juste pour avancer, progresser. Te surmonter. Je sais que tu peux le faire, je sais que tu vas le faire et quand je t'embrasserai à nouveau j'aurai en face de moi un homme nouveau mais qui sera le même. Un homme mieux dans sa peau, qui s'accepte. Un homme encore plus parfait qu'il ne l'est déjà.

Je descend du bus et remonte la petite rue du quartier résidentielle de mes parents. Le quartier de mon enfance. Comme un gros naze, je j'appuie une nouvelle fois sur le bouton « lecture » de cette chanson qui me fait pleurer comme un enfant.

Je suis un enfant.

Un enfant qui retourne chez sa mère pour pouvoir pleurer dans ses bras. Pour voir son père lui préparer un lait chaud qui me donnera encore plus envie de pleurer parce que je repenserai aux marshmallow que Link met toujours dedans. Une petite touche sucrée... La petite touche sucrée qu'il met dans ma vie.

Je pousse le portail du jardin et je finis par enlever mes écouteurs. Je vois la voiture de Papa, une rouge un peu vieillissante qu'il adore. Je souris en la voyant. Il faudrait vraiment que j’emmène Link ici, que je le présente à mes parents. Ce sera le premier sorcier, en dehors de ma mère et nous, que mon père rencontrera en personne. Je toque trois petits coup à la porte. Et elle se met à grincer.

Ma mère me regarde avec ses grands yeux noyés d'intelligence. Et elle me sourit, heureuse de me voir. Je lui souris en retour. Je sais que le mien est un petit peu moins enthousiaste. Un peu moche. Mais elle est au courant, elle sait tout maintenant. Elle me prend dans ses bras et je lui rend son étreinte en enfouissant mon nez dans son cou. Je la serre fort contre moi, presque désespérément. J'ai encore en vie de pleurer. Mais non. Non, pas devant eux.

Je n'ai pas le droit de pleurer devant mes parents, je dois être heureux pour eux, je dois aller bien ! Il le faut.

Nous entrons et je prend une grande inspiration, cette odeur me manquait terriblement, l'odeur de son chez soi. J'enlève mes chaussure, un franc sourire aux lèvres cette fois et je me dirige dans le salon. Il est là, comme prévu, la tête plongés dans des copies d'histoire.

Alors, quand est ce que tu leurs parle du monde sorcier à tes petits moldus ?

Mon père relève la tête et me jette un regard un brin fatigué mais heureux. Clairement heureux. Un sourire nait sur ses lèvres :

Quand ils seront près Fiston. Et c'est pas près d'arriver.

Toujours la même question, toujours la même réponse. Ca doit faire dix ans qu'on à ce petit rituel. Enfin, il se lève et vient me rendre dans ses bras. Oui, j'ai une famille à câlin... Sauf Nim... On a dû la rater quelque part cette gamine. Ma propre connerie me fait sourire franchement. Je me détache de mon père alors que ma mère entre à son tour. Elle m'annonce avoir ranger mon balais et nous propose un jeu de carte et un goûter que mon père et moi nous empressons d'accepter. L'après midi se déroule comme ça, comme une famille normale, comme on bon vieux temps. Je ne parle pas de Link, je sais que je me mettrais à pleurer sinon. Ils ne me posent pas de questions non plus. Ils savent que quand j'en parlerai, c'est que je serai près. J'ai une famille merveilleuse. La douleur est toujours là, cette sensation d'être à peu près seul au monde m'envahis toujours mais elle est plus surmontable quand je suis entouré de ces personnes qui m'offre un amour sans limites. Nim, mes parents, Lance et Link. Je soupir intérieurement. Link.

Je regarde l'heure et annonce qu'il est temps d'aller me coucher parce que le trajet m'a épuisé. Mon père m'offre un signe de tête et un merveilleux sourire, ma mère m'embrasse sur la joue et je monte à l'étage. Je retrouve ma chambre d'enfant, d'ado. Cette chambre avec Victor Krum sur le mur et les couleurs de mon équipe partout autour. Un vrai cliché.

Je ferme doucement la porte derrière moi et je n'ai le temps de rien faire d'autre que je fond en larme encore. C'est insupportable d'être comme ça. Je ressors mon MP3 et je relance Goldman.

Je suis un gros masochiste. Je m'écrase sur mon lit et me roule en boule sur la couette. Encore, oui encore je pleure. Il me manque tellement. C'est tellement moins beau sans sa présence.

Il me manque.

Je me met à chanter avec un mon français bancale à l'accent sûrement impossible. Link rirait affreusement s'il m'entendait. Mais il était pas là mon beau muet.

Je chante encore et encore, mon visage est inondé et je continu de faire mon yahourt. Et au file du temps, à force de la passer en boucle, je saisi une phrase, une qui revient et qui me blesse d'un peu d'Espoir à chaque fois qu'elle passe.