Azalem s'était encore perdue dans les couloirs. Enfin, perdue était un bien grand mot. La jeune fille savait parfaitement où elle était, et au bout de six ans dans l'établissement, c'était normal, seulement, elle se laissait porter par ses pieds. Elle redécouvrait chacun des couloirs avec une joie calme. Elle saluait les portraits avec politesse et et certains la reconnaissaient et lui rendaient son salut en souriant. Elle finit par arriver dans les escaliers. Elle aimait particulièrement cet endroit vertigineux où s'agitaient avec indolence ces grands serpents à marches. Elle s'assit au milieu de l'un d'eux, observant les élèves qui passaient avec détachement. Elle aimait se sentir spectatrice de toute cette agitation. Elle avait posé sa sacoche devant elle mais un pied mesquin vint la pousser vers le bas. Elle bondit sur ses pieds et foudroya le fautif du regard avant de s'élancer à la poursuite de ses affaires qui dévalaient les marches. Elle parvint à tout récupérer sauf un livre qui ne semblait pas décidé à s'arrêter. C'était son livre d'alchimie, il était corné un peu partout et ce voyage dans les escaliers n'allait pas l'arranger du tout.

- Je sais que je prends pas spécialement soin de toi, maugréa-t-elle, mais c'est pas une raison pour t'en aller comme ça !

Elle avait ce réflexe plutôt amusant de marmonner toutes sortes d'imprécations dans sa barbe quand quelque chose l'agaçait.

Le livre poursuivit sa course dans les marches jusqu'à heurter les jambes d'un jeune homme qui montait en sens inverse. Il se pencha pour le tendre à Azalem qui arrivait en courant.

- Ça doit être à toi ?

Elle dut lever la tête pour fixer le garçon dans les yeux. Il le dépassait de plusieurs têtes. Une couronne de cheveux blonds en bataille auréolait son crane. Azalem se demanda brièvement quelle texture ils avaient. Elle attrapa son livre et sourit, rassurée. L'ouvrage avait quelque peu souffert de sa chute dans les escaliers. La couverture pendait misérablement et nombre de pages étaient cornées et abimées. Azalem grimaça avant de relever la tête et sourit au jeune homme.

- C'était bien à moi, merci beaucoup.

Elle jeta un coup d’œil derrière elle et vit toutes ses affaires maladroitement entassées sur les marches, quelques crayons roulant sur le côtés. Elle se sentit obligée de fournir une explication.

- J'aime bien m'asseoir ici pour observer les gens mais, eux n'aiment pas forcément ça et me le font comprendre de façon assez explicite.

Ne cessant de sourire, il laissa la jeune femme reprendre son livre qui était bien amoché dans ce qu'il pouvait voir. Le livre semblait avoir du vécus. Camille suivit le regard de la Serdeigle et vit le reste de ses affaires entassés au sol dont des crayons roulaient encore.

- J'aime bien m'asseoir ici pour observer les gens mais, eux n'aiment pas forcément ça et me le font comprendre de façon assez explicite.
- Les gens sont parfois d'une stupidité... Dit-il d'un soupir, perdant un peu de son sourire face à la stupidité de certains.

Il ne comprendrait jamais la réaction de certaines personnes, surtout qu'elle ne semblait pas gênée si elle c'était bien mise sur le coter. Son regard se posa sur un crayon qui roulait vers eux et qu'il s'empressait de ramasser avant qu'il ne finissait sa course tout en bas. Camille le lui rendit tout en se présentant :

- Je suis Camille au faite !

Le pouffy' retrouva son sourire éclatant et il remit bien son sac sur ses épaules. Ce dernier commençait à glisser et ça devenait inconfortable. Il détailla un peu la jeune femme devant lui. Elle semblait être en 6ème année ou peut être 5ème, c'était la première fois qu'il la voyait et qu'il lui adressait la parole. Elle avait des cheveux noirs et il devait avouer qu'elle avait une bouille adorable. Enfin, si on écoutait Camille, tout le monde avait une bouille adorable ! Son visage fait même un peu garçonne quand on regardait bien. Ok, Camille la trouve officiellement cute.

- Les gens sont parfois d'une stupidité..., soupira le jeune homme dont Azalem ne connaissait toujours pas le nom.

Elle acquiesça, soupirant discrètement avec lui. D'autant plus que ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait. Dans le tas d'affaires de la jeune fille, un crayon s'était donnée des envies de liberté et roulait tranquillement sur les marches. Le jeune homme se pencha pour le ramasser et le tendit à Azalem en se présentant.

- Je suis Camille au faite !

Il lui offrit un sourire éclatant auquel elle répondit avec franchise. Elle récupéra son crayon dans la main de Camille.

- Azalem, enchantée.

Il avait l'air si innocent avec ses grands yeux bleus et son air heureux.

- Tu es en quelle année ? demanda-t-elle avec  curiosité.

Il était à la fois si grand mais avec cette étincelle innocente, elle avait du mal à déterminer son âge réel.

Camille ne répondit pas tout de suite à sa question, l'invitant à s'asseoir sur les marches avant. Le blond prit donc place à côté des affaires de la jeune Serdaigle. Il n'était pas du genre à rester debout trop longtemps. Souriant toujours, il attendit que Azalem fasse de même et il fit par prendre la parole :

- Je suis en septième année, et toi ? Tu parait jeune, je dirais sixième ou bien cinquième.

Puis son regard se posait sur le petit tas d'affaire qui traînait encore sur les marches. Fallait mieux ranger tout ceci avant qu'un surveillant ou autre ne passe par ici et les engueule. Il remporta son regard vers Azalem qui lui avait donner sa classe. Il hocha alors la tête, ne perdant pas son sourire éternel.

- Tu as besoin d'aide pour ranger tes affaires ? On est un peu mal si un adulte passe par là...

joignant ses mots à ses gestes, il se leva alors tout en s'étirant et soupirant d'aise. Il grimaça tout de fois en entendant son dos craqué. Camille était si fatigué...

Camille préféra s'asseoir dans les marches avant de répondre, Azalem le suivit, ravie de retrouver sa place sur le sol. Elle aimait bien s'asseoir un peu partout.

- Je suis en septième année, et toi ? Tu parait jeune, je dirais sixième ou bien cinquième.

Azalem sourit. Il était donc plus vieux qu'elle. Elle ne put s'empêcher de lâcher un petit rire et répondit.

- Je suis en sixième année en effet.

Azalem suivit le regard de Camille qui se posa sur ses affaires encore entassées sur les escaliers. Ils durent avoir la même réflexion à propos de l'éventuel passage d'un professeur ou d'un surveillant car Camille lui proposa son aide pour ranger. Il se leva et s'étira. Azalem entendit son dos craquer avec un grimace. Elle posa aussitôt ses mains sur les épaules du jeune homme et le força à se rasseoir.

- Je vais m'en charger, merci quand même.

Il avait l'air épuisé et il était hors de question qu'il aide Azalem, surtout dans cet état. Elle lui jeta un regard inquiet.

- Ça va ?

Le jeune blond c'était levé pour l'aider à ranger ses affaires, mais aussitôt la jeune femme l'avait obligé à se rasseoir en disant qu'elle allait s'en charger. Camille soupir et regarde le petit tas d'affaire avant de se lever à nouveau. Non, il ne pouvait pas la laisser tout ranger alors qu'il regardait tout simplement. Il se baissa, ignorant ce qu'elle avait dit un peu plus tôt et il commença à l'aider tout en répondant à sa question :

- Oui, ne t'inquiète pas. Je suis simplement un peu fatigué mais rien de très grave.

Pour appuyer ses propos, Camille lui offrait un grand sourire, voulant la rassurer sur son état de santé. Bon, biens-sûr qu'il était très fatigué. Le blond avait même mal au dos et quelques blessures dût au Quidditch. Il faut dire que le jeune pouffy' était plutôt maladroit et même s'il se débrouillait très bien -il était même fort-, ça lui arrivait de tomber de son balais ou de se prendre quelques balles. De plus, les cours l'épuisait également, il restait éveillé tard pour complété ses devoirs et ses leçons. Il finit d'aider Azalem à ranger ses affaires et se redressa en lui souriant toujours.

Azalem s'accroupit pour ranger ses affaires, entassant avec soin livres et parchemins. Elle en profita pour vérifier qu'il ne lui manquait rien. Camille, apparemment peu décidé à rester assis, se redressa pour l'aider, répondant calmement à sa question.

- Oui, ne t'inquiète pas. Je suis simplement un peu fatigué mais rien de très grave.

Il lui sourit se voulant sûrement rassurant. Ils finirent de ranger les affaires d'Azalem qui surveillait par réflexe, le jeune homme à côté d'elle. Elle ne le connaissait pas encore assez pour l'envoyer paître comme elle le faisait quand ses amis essayaient de l'aider, mais ce n'était pas l'envie qui manquait. Elle se releva, son sac refermé sur l'épaule.

- Merci beaucoup, fit-elle avec un sourire.

Elle le scruta quelques instants, comme avec son père lorsqu'il tentait de la convaincre qu'il n'était pas épuisé.

- T'es sûr que tu dors bien le soir ? T'as l'air quand même bien crevé ...