J'avais pris rendez-vous avec Araekin sur le chemin de traverse, près de Gringott's. Il voulait m'emmener sur son île afin de me faire essayer des baguettes créées par son père. Il pensait pouvoir m'en trouver une adaptée et je n'avais aucun doute quant à sa capacité à le faire. Je n'étais pas encore très à l'aise avec mon "nouveau" corps mais je m'étais habillée de façon à ne pas trop cacher mes formes. En ce mois d'août, j'avais simplement revêtu un jean bleu ciel, une paire de baskets blanches et noires et un haut cintré en coton beige, dont les manches m'arrivaient aux coudes. J'avais relevé mes cheveux en chignon et avais seulement fait un mince effort technique d'un point de vue capillaire et cosmétique. Je n'étais pas vraiment d'humeur à cela, mais j'étais tout de même présentable. Pas vraiment aussi jolie que d'accoutumée, mais très correcte.

Je venais d'arriver au point de rendez vous et me tins debout près de l'entrée de la banque, bien droite. Malgré ma jambe mécanique toute neuve, j'avais rapidement repris l'habitude de me tenir d'une façon aristocratique : le dos bien droit, le menton levé, les jambes serrées mais pas trop et les bras le long du corps. Pas un cheveu ne dépassait... Fichue habitude ! J'essayai de me détendre et de me tenir d'une façon plus naturelle, moins carrée.

Je pris ma montre en main, un coup d'œil sur l'heure … Bon, on avait encore le temps ! Aujourd'hui, rendez-vous avec Lizzie, je devais l'emmener sur l'île. Pour se faire, je pensais plus adéquat de venir la chercher moi-même : le voyage de Londres jusqu'à mon île est relativement long. Enfin, pour moi c'est ce que je crois. Je n'en suis pas sur car je n'ai jamais chronométré. Au moins cela nous permettra de bavarder un peu en attendant.
J'avais déjà tout prévu. Comme vu avec Gazleu, notre invitée serait traitée en conséquence et comme le veulent les normes de la famille Michaelis ! Qui plus est elle faisait partie d'une famille noble. C'était donc une raison de plus, même si j'éviterais de le lui mentionner, elle-même ne se voyant pas comme telle.

Le manoir était rutilant. Comme à son habitude, certes, mais au moins la salle à manger avait été arrangée pour accueillir un convive de plus. En temps normal, elle est prévue pour que les serviteurs de la famille et moi-même puissions manger tous ensemble. Cela est tout de même plus convivial qu'un repas en solitaire, et puis on s'amuse beaucoup plus ! Quand à Lizzie, je doute que cela ne la gêne outre-mesure. Du moins je l'espérais !

-Bien, Gazleu, peux-tu t'occuper du reste, j'ai confiance en toi et puis de toute façon tu as l'habitude. Je vais chercher notre invitée, à tout à l'heure !

Je fis un signe de main à Gazleu qui me répondit de même accompagné d'un sourire. Sacré Gazleu ! Pour beaucoup, un maitre d'hôtel gobelin serait la pire des choses. Pour moi, c'était devenu tout à fait naturel ! Je tapai ensuite dans les mains en criant :

-Silil ! Dépêche toi on y va !

Aussitôt un elfe apparut devant moi, Silil était un majordome de la famille déjà à l'époque ou mon père avait mon âge. Comme tous les elfes de notre maison il était rudement bien habillé. Etrangement, j'ai toujours trouvé que les elfes de notre famille semblaient beaucoup plus beaux et en meilleure santé que ceux de l'extérieur. J'avais déjà théorisé que les mauvais traitement influaient sur l'apparence elfique. Autrement que par des bleus, bien sûr.

Silil et moi montâmes alors dans le train. Ce véhicule était un vieil héritage de mon ancêtre le plus … farfelu, dirais-je ! C'était en apparence un train à vapeur, du moins c'était la chose la plus ressemblante, mon ancêtre l'ayant richement décorée, aussi bien en extérieur qu'en extérieur. Je me sentais toujours très à l'aise ici, surtout que depuis ce dernier, des modifications on surgis, tout comme de nouveau compartiment accessoirement. Pour ma part j'avais ajouté une seule chose à ce véhicule déjà bien fournis, c'était une protection fait "d'Hex-a-gone", depuis que j'avais réussi à obtenir de son créateur l'exclusivité commerciale j'ai beaucoup utilisé cette protection contre les sorciers néfastes. Même si en soit, cette dernière pouvait sembler superflue face au générateur d'invisibilité du train utilisé pour pouvoir voler au dessus de ville, tel que Londres notamment. Si je n'usais pas de tels artifices, je pourrais être sévèrement réprimander par le ministère locale ce qui ne serait pas DU TOUT, utile à mon commerce.

Je transplanais ensuite au commande, actionnant les leviers pour que le train prennent sa route vers Londres, tout à fait automatiquement et heureusement, je ne sais pas du tout conduire manuellement un tel engin, Gazleu surement mais moi je risquerais de le faire s'écraser alors qu'il est encore au sol !
Je transplanais à nouveau dans le seul wagon que j'avais placer, un wagon utilisé souvent pour les affaires et les rencontres professionnel, mais tout aussi utile pour une rencontre en petit comité. Je m'assis alors sur l'un des sièges, Silil en face de moi calme et souriant comme à son habitude, il claqua des doigts et alors une bouteilles flotta dans les airs remplissant deux coupes. A leurs tours elles volèrent vers nous, nous levions alors nous coupe l'un vers l'autre, un voyage calme et tranquille, comme je les aimais.

Nous sommes donc arriver à Londres … Quelques minutes en avances ! Je suis content de moi, heureusement que j'arrive toujours à l'heure ou un peu en avance et jamais en retard !

-Bien Silil, tu sais ce qu'il te reste à faire !

-Oui monsieur.

Silil se leva, posant sa main ganté sur mon épaule puis de l'autre claqua des doigts afin de nous faire transplaner. Pourquoi ne l'ai-je pas fait moi-même ? Pourquoi avais-je besoin de Silil pour cela ? Car j'étais encore trop jeune pour transplaner ! Je ne voulais donc pas trahir ce fait qui lui-même pourrait entrainer la trahison de mon ascendance elfique. Et puis c'est beaucoup plus charmant de faire route avec un ami que tout seul, même si après j'allais rejoindre Lizzie et donc faire route accompagné, enfin bref !

Nous étions donc là, devant Gringott's, lieu de rendez-vous, quelques regards c'était dirigé vers nous, surement à cause de Silil et de ses vêtements. Peu de gens était habitué à voir des elfes de maison habillé et encore moins habillé avec des vêtements aussi riche que ceux des serviteurs de la famille Michaelis.
Je jetais des coups d'œil alentours, tentant de voir si Lizzie était en avance et … c'était le cas, qu'elle chance ! Je me dirigeais vers elle Silil me suivant, bras croisé dans son dos alors que j'apostrophais mon amie !

-Ah Lizzie heureux de te revoir, tu as l'air en forme ! Du moins relativement, si tu veux bien, j'ai un endroit plus adapté à nos retrouvailles.

Je lui tendais la main, l'incitant à me la prendre, quelques peu hésitante, enfin je pense, elle accepta tout de même. Elle devait peut-être trouver bizarre mon arrivé, surtout Silil je pense.
Aussitôt que celle-ci eut attrapé ma main, Silil posa sa main sur mon épaule avant de transplaner avec nous deux, jusque dans mon train actuellement invisible et survolant Londres.

-Voila cela est beaucoup mieux ! Lizzie, bienvenue dans le transport principale de la famille Michaelis et laisse-moi aussi te présenter Silil, l'un de mes majordomes et accessoirement celui qui s'occupera de nous pour la durer du voyage ! Fais comme à ton aise bien sûr et n'hésite pas si tu as besoin de quelques choses ! * je fis une légère pause puis reprit * Bien sinon, comment vas-tu ? Y a-t-il eut de nouvelles choses dans ta vie depuis notre dernière fois ? Des problèmes avec ta jambe peut-être ?

Je n'aurais pu manquer l'arrivée d'Araekin, même si j'avais voulu. Il n'avait pas fait une arrivée en fanfare, pourtant nombre de gens s'étaient retournés sur son passage... Certains le suivaient d'ailleurs du regard avec la plus grande curiosité. En réalité, ils ne le regardaient pas lui, mais l'elfe qui l'accompagnait. Ce dernier était vêtu de façon... Humaine, si l'on peut dire.

Au contraire de la majorité de ses compatriotes elfiques, il n'était guère habillé de haillons ou d'une vieille taie d'oreillers. Non, cet elfe là portait un costume à la coupe élégante. De plus, il me suffisait d'y attarder le regard pour constater que le tissus était d'excellente qualité. Une tenue que la plupart des sorciers présents enviaient probablement.

Pour ma part, cela ne m'impressionnait pas vraiment : j'avais depuis longtemps compris que le jeune homme cachait probablement beaucoup de choses, à commencer par sa richesse. Ce qui m'étonnait d'avantage était l'air digne de l'elfe lui-même. Non pas que je sois outrée ou quoi que ce fût de cet acabit -j'avais le plus grand respect pour les elfes-, mais il était rare d'en rencontrer qui portent aussi fièrement leur propre vie aux yeux de tous. J'appréciais cela.

-Ah Lizzie heureux de te revoir, tu as l'air en forme ! Du moins relativement. Si tu veux bien, j'ai un endroit plus adapté à nos retrouvailles.

Je le saluai à mon tour, un léger sourire au coin des lèvres. Il était toujours si... Energique. C'était bien là une caractéristique de Poufsouffle : toujours de bonne humeur. Il me tendit la main, à la manière aristocratique. Je la pris après une courte hésitation. Je n'eus pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que nous transplanions. Pas à la façon sorcière, une espèce de détonation m'apprit qu'il s'agissait d'un acte elfique. J'avais l'habitude de ce genre de magies : Flamby, mon elfe attitrée au ministère, appréciait particulièrement de venir m'envahir dans mon bureau.

Une étrange sensation s'empara de mon estomac dès que nous nous retrouvâmes à destination. Cela bougeait, mais pas de façon "normale". Un coup d'œil alentours m'apprit que nous nous trouvions dans un véhicule moldu magiquement modifié. Un train, probablement. Sauf... Qu'il volait. A en juger par les nuages qui défilaient à la fenêtre, il volait même VITE. Je déglutis avec une légère difficulté, le corps parcouru de frissons. Je n'aimais guère me retrouver dans un véhicule inconnu, en hauteur, pour une destination presque aussi mystérieuse.  

Je n'avais rien contre le vol en soi, j'étais même plutôt à l'aise sur un balais. Mais j'étais quelque peut refroidie par l'idée d'être à la merci de la "conduite" d'une autre personne. J'avais d'ailleurs été tout aussi terrifiée lorsque mon oncle Arthur m'avait emmenée faire un tour en "voiture". J'étais convaincue que j'aurais eu moins peur si j'avais "conduit" moi même. Je détestais que ma sécurité dépende d'une autre personne... Non pas que je n'aie pas confiance, mais... On n'est jamais mieux servi que par soi même.

-Voila cela est beaucoup mieux ! Lizzie, bienvenue dans le transport principale de la famille Michaelis et laisse-moi aussi te présenter Silil, l'un de mes majordomes et accessoirement celui qui s'occupera de nous pour la durer du voyage ! Fais comme à ton aise bien sûr et n'hésite pas si tu as besoin de quelques choses !

Je me contentai de hocher la tête, pour l'instant trop terrifiée pour parler. Je préférais ne rien dire, de peur que mes mots ne laissent transparaître ma peur. J'étais douée pour donner le change, mais parfois le timbre de ma voix me trahissait. Je m'inclinai gracieusement en direction du fameux Silil, aussi polie qu'à mon habitude avec les étrangers.

Bien sinon, comment vas-tu ? Y a-t-il eut de nouvelles choses dans ta vie depuis notre dernière fois ? Des problèmes avec ta jambe peut-être ?

Je haussai les épaules et inspirai profondément pour répondre d'une voix suffisamment calme :

"Rien de particulier. Je reprendrai bientôt le travail."

Je n'allais pas spécialement bien, mais je ne voyais pas l'intérêt de le lui dire. Je lui devais déjà beaucoup, inutile de lui donner une quelconque inquiétude à mon sujet. J'étais adulte, après tout, je devais apprendre à composer seule avec mes problèmes. Heureusement, depuis que j'avais revu mon amie Camille, j'allais mieux. C'était toujours cela de gagné. J'ajoutai ensuite :

"La jambe est parfaite. Je m'y fais, petit à petit. Parfois je n'ai même plus l'impression qu'il s'agisse d'un... Elément étranger."

En effet, elle était suffisamment bien conçue pour réagir tout comme une vraie. Même si j'avais parfois la sensation de fourmillements là où aurait du se trouver ma jambe -le mienne, la vraie-, celle-ci faisait l'affaire. J'avais mis quelques temps à m'habituer à marcher avec, mais je m'améliorais à vue d'œil. Mon médicomage attitré avait même ajouté quelques exercices de course à ma rééducation. Peut-être pourrais-je bientôt retrouver mon ancien poste, et pas seulement ce travail de bureau que l'on m'avait confié à la place de mon emploi habituel.

Dire qu'on avait osé me dire que je ne serais pas au meilleur de mes capacités avant des mois... Et qu'il fallait donc que j'attende avant de reprendre comme avant. En somme : j'étais malade et malheureuse, donc on me traitait comme une malade en m'empêchant de faire ce qui me rendait vraiment heureuse. Logique... Ou pas. Je soupirai presque imperceptiblement, puis finis par demander :

"Et toi ? Du nouveau ?"

Araekin m'adressa un sourire chaleureux suivi d'un court temps de réflexion. J'imagine que tout comme moi il ne répondait pas à ce genre de question à la légère. Au contraire de la plupart des gens, je préférais éviter de dire "oui" si je n'étais pas sincère. L'hypocrisie n'était pas mon truc. Évidemment, en mission, je pouvais mentir et jouer mon rôle aussi bien - voir mieux - que n'importe qui d'autre... Sauf que là, nous n'étions pas en mission.

-Tout d’abord, de ce qu’on m’a dit, c’est normal et ça passera avec le temps ! Sinon donc … et bien que dire … tout d’abord j’ai revu Yohanna, je l’avais invitée avec moi voir de ma famille au Japon, ce fut une semaine assez plaisante, déjà car j’ai pu revoir un peu de ma famille et ensuite car Yoh’ s’est réellement plut là-bas et ça m’a fait réellement plaisir à voir !

Oh ? Dans sa famille au Japon. Voilà qui était amusant. J'appréciais beaucoup ce pays, l'un des seuls dont le service animagus était en lien avec moi directement, la plupart des autres nations dépendant de mon collègue James. J'avais toujours pensé que mon apparence de Kitsune avait beaucoup joué dans cette affectation. J'étais un peu jalouse : quand j'étais à Poudlard, à l'époque, je n'avais pas eu d'amis à inviter chez moi, pour ma part. J'étais bien trop solitaire pour ça, et pas franchement très commode.

-Sinon les affaires tourne de mon côté, l’entreprise familiale continus de grandir et je cherche de « nouveaux talents » dans Poudlard, un point fort d’y être en tant qu’élève c’est que je vois tous comme si personne ne me connaissait, pratique pour voir qui a des compétences et qui se vantent alors qu’ils n’ont pour seule compétence que de savoir pêter dans la soie … Bref quelqu’uns m’intéressent, je verrais si je peux les recruter ! Les autres membres de ma famille ne font de même dans les autres grandes écoles magiques !

J'esquissai un large sourire, amusée. J'en faisais de même à chaque fois que je me présentais à Poudlard. On pouvait y repérer des éléments intéressants, aussi bien pour le service animagie que pour les service créatures magiques en général. Quoi de mieux qu'une école pour aller a la recherche de sang neuf ?

-Je pense que c’est tout, sinon au fait, pas trop déranger du moyen de transport ? L’île de ma famille est secrète et incartable en réalité, personne ne peut y aller sans ce moyen de transport, un héritage d’un ancien oncle de l’époque victorienne un brin loufoque. Mais c’est très utile et personnellement, j’apprécie beaucoup ce train !
-Ne te fais pas de souci pour ça. Les trains, j'en ai l'habitude. Et celui ci est particulièrement agréable, sans compter qu'il a un style que j'apprécie beaucoup. Tu sais, j'ai un oncle qui tuerait pour avoir la chance d'en étudier le mécanisme."

Je souris à l'idée de laisser mon oncle Arthur grimper là dedans. Il n'aurait de cesse de chercher le fonctionnement pour le comparer à ce qu'il bricolait lui même de façon totalement illicite dans son garage.

"Je ne devrais pas en parler, mais mon oncle a justement la terrible habitude de modifier magiquement des véhicules moldus. Il paraît même qu'une de ses voitures a acquis une conscience et hante maintenant la forêt interdite, à Poudlard."

Mon sourire s'élargit à ce rappel d'une presque légende urbaine, que je savais être vraie puisque mon propre cousin Ron se plaisait à raconter le jour où il avait rejoint Poudlard en voiture volante avec son meilleur ami. Je ne comprenais pas pourquoi ils avaient fait cela, du reste... A leur place, je pense que j'aurais tout bonnement attendu le retour de mes parents pour demander qu'ils contactent l'école. Jamais je n'aurais fait une chose aussi insensée à leur âge. Surtout avec un véhicule modifié par mon oncle. Ses créations avaient une fâcheuse tendance à faire tout et n'importe quoi, excepté ce qu'on attendait d'elles...

"Intéressant, de vivre sur une île incartable. Tant qu'il n'y a pas de quintapedes à proximité, pour ma part, ça me convient parfaitement. En général, ce genre de territoires dispose d'une faune remarquable. De quoi intéresser une renarde, en tout cas."