J'avais senti quelque chose. J'avais ressenti quelque chose. Ca n'allait pas …. Mais c'était quoi ?  Je me sentais vidé. Je venais de quitter Mme Greengrass et son armée d'anti-détraqueurs. On avait vraiment géré mais l'euphorie m'avait quitté.

J'avais ressenti une étincelle, une belle et grande étincelle qui avait été soufflé. Pourquoi j'avais ce genre d'image en tête ?

Je marchais sans but dans le parc, je ne savais pas pourquoi j'étais retourné là. Mais j'y étais, quelque chose m'attirait. Je devait être là ! Tout de suite ! Je savais que ma présence était requise.

Plus j'avançais plus ce sentiment d'urgence montait en moi, il me prit à la gorge et fit monter mes larmes. Je courais maintenant dans l'herbe, la nuit avait tout engloutit. Je courait droit devant moi jusqu'à le voir.

Cet immonde créature qui s'acharnait ! J'en avais ma claque de ces Ombre de mort qui rodait dans tout le château !

Une silhouette féminine était à genoux devant elle. Je la connaissais. Je me sentais proche d'elle ! J'accélérai le pas et pointai ma baguette en avant.

Plus j'avançai plus ce sentiment se précisait. Bien sûr que je la connaissais ! Cette silhouette toute féminine, ses cheveux long et soyeux, ce visage doux.

CASSY !

J'invoquai mon patronus encore une fois ! Je devais l'aider, la protégé. La retrouver ! Ca fait des années que je voulais la voir ! Je repensai instinctivement à tout ces merveilleux moments vécus ensemble et mon Lycaon grandit, plus puissant que jamais !

Je hurlais son nom ! Je devais la rejoindre !

J'accélérais encore et arrivé à sa hauteur, j'envoyai valdinguer le détraqueur. Pourquoi ? Elle qui était si forte ! Elle qui me coiffait toujours au poteau en DCFM ! Elle était là, dans l'herbe. Du rouge à la commissure des lèvres, le regard éteint …

Qu'avez vous fait de mon amie ?

Je me penchai vers elle, abandonnant ma baguette et la prise dans mes bras. Doucement, comme si j'avais peur de la casser. Je me penchai sur elle, caressant ses cheveux :

-Cassy ? Cassy... C'est Seyn … Parles moi...

J'avais plein de chose à lui dire mais surtout là, je voulais lui faire comprendre à quel point elle m'avait manqué.

Des larmes me montèrent aux yeux.

J'avais peur.

Une voix. Je la connaissais, cette voix, non ? Je pris une inspiration qui me fit de nouveau tousser. Je sentis ce goût ferreux caractéristique dans ma bouche. Je déglutis. Je ne voulais pas qu'il voit ma souffrance, j'étais faible, tellement que j'avais du mal à ouvrir les yeux. Mais, je voulais je voir. Je savais qui il était, je voulais lui parler. Doucement, en me forçant un peu, j'ouvris les yeux et le regardant, dans la lueur de la nuit. Je plissais les yeux et eut un sourire en espérant cacher la souffrance que je ressentais. Ce visage... il semblait surgir tout droit du passé. Je souris.

« Seyn... Ça... Ça faisait … Longtemps... »

J'essayais de me redresser main je retombais immédiatement dans les bras de cet ami que je n'avais perdu de vu depuis trois ans. Je me laissais aller contre lui. Je sentais la faiblesse s'étendre à mon corps tout entier. Ce n'était pas désagréable... Pas forcément agréable non, vous me direz. Une langueur qui me vidait de plus en plus de mon énergie. C'était étrange. Je soupirai et regardais Seyn.

« Je... Je suis heureuse de te revoir, mon ami...Je... »

Je me crispais de douleur. Cette douleur lancinante à la poitrine, j'avais mal si mal ! Le cœur dans un étau. Je me crispai. Et je compris. Alors c'était ça, partir ? Je le sentais au plus profond de mon être. Je pensais à Eoten. Je l'aimais, oh oui je l'aimais ! Si fort. Et Seyn, Seyn qui était là. Le meilleur ami que j'avais jamais eu. J'étais si heureuse de l'avoir retrouvé même si... Une larme coula sur ma joue.

« Seyn.... »

Je fermais les yeux. La douleur commençait même à disparaître. Je ne pouvais me résoudre à pleurer, parce qu'au final, c'était houleux mais j'étais heureuse. J'ouvrais à nouveau les yeux et doucement levais la main et la posais sur la joue de Seyn.

« Tu... Tu as été le meilleur ami que j'ai eu... Je me souviens... Comme nous étions proche... »

Je toussais à nouveau, mais j'eus du mal à reprendre ma respiration. Je lui caressais la joue du pouce.

« Tu sais... Je t'ai toujours aimé comme un frère.... Un frère... Je.... Je …. »

J'eus un spasme... Je sentis comme une brisure en moi. Puis la sérénité.

Une lumière... Un étoile ? Non juste une lumière....

Qui frétille... Qui sursaute... Et qui s'éteint en silence dans la nuit.

J'observai le visage de mon amie. Ma meilleure amie. La seule. Celle qui m'avait offert la possibilité d'un espoir par rapport à la gente féminine, celle qui m'avait tenu la main dans les couloirs pour faire jaser le monde. Celle qui avait rit à mes conneries et qui m'avait accompagné dans d'autres. Ma Serpentard.

Quand je reçu son corps dans mes bras je ne pu m’empêcher de la serrer fort contre mon cœur et je l'écoutai. Mes larmes baignèrent mon visage. Je ne voulais pas que la suite arrive mais je le savais. Je savais ce qui allait ce passer.

Je buvais ses paroles. Je savais que je n'en aurai pas d'autres, je voulais toutes les garder. Je voulais pouvoir entendre sa douce voix encore et encore.

Quand je senti sa main sur ma joue je la saisi et la serra fort, je voulais lui transmettre tout ce que j'avais, toute la chaleur et la douceur que je pouvais lui offrir.

« Tu sais... Je t'ai toujours aimé comme un frère.... Un frère... Je.... Je …. »

Son corps se fit d'un coup plus lourd dans mes bras et sa main ne caressait plus ma joue. J'éclatai en sanglots amers. Pourquoi ? Pourquoi comme ça ? Cassy ! CASSY ! J'avais tellement de chose à faire avec toi ! Dans le monde moldu ou chez moi ! Qu'importe !

Je voulais juste être avec toi, encore longtemps. Cassy...

Je me recroquevillai sur elle, la serrant toujours plus fort contre moi, noyant mon visage de larmes.

Reviens, je t'en supplie. Ne me laisse pas ! Cassy … Ne me laisse pas...

Je sentis ma voix se briser tandis que mes larmes ne cessaient de couler. Elle ne pouvait pas me laisser comme ça …

J'avais envie de hurler ma rage et ma tristesse au monde entier, je voulais exposer mon malheur à cette lune trop ronde et à se ciel trop beau pour une soirée pareille.

Cassy, tu me manques … Reviens... Je t'en supplie, je t'en pris... Ne me laisse pas … J'ai besoin de toi.

Je hurlais un cris silencieux qui ne me fit pas le moindre effet. Je ne savais pas, je ne savais plus. J'étais complètement perdu.

Toujours penché sur le corps de mon amie, je pris conscience d'une chose. Ce soir …. Ce soir j'avais perdu mon Étincelle.