Alors qu'elle parlait, une chouette atterrit sur son visage. J'éclatai de rire alors que la jeune femme en faisait de même, enfouie sous les plumes de l'animal. Elle se tourna dans ma direction en demandant :

-Tu peux m'aider?

J'émis un petit claquement de langue pour attirer l'attention de l'oiseau et me mis à lui parler :

"Sais-tu qu'il est impoli de se poser sur la figure des gens ? Allez, viens ma jolie, on va te remettre correctement, te grattouiller un peu si le cœur t'en dit et..."

Je continuais à lui parler d'une voix calme et douce tandis que je libérais Paddy. Parler aux bêtes les apaisait toujours. Je la déposai doucement sur mon avant-bras et terminai de dégager quelques mèches de cheveux qui s'étaient emmêlées dans le plumage de l'oiseau.

Une fois libérée je ris un peu et écoute avec tendresse le garçon s'adresser à la chouette. A contre-coeur, je finis par l'interrompre.

- Arnaud, je te présente Elliot!

A l'entende de son nom, la chouette saute de façon plutôt aléatoire sur mon épaule et se niche contre ma tête, à la manière d'un chat qui quémande des câlins.

- Elliot est tout sauf une chouette, dans son for intérieur. Il adore les câlins et se musse comme un chat, dès qu'il le peut.

- Arnaud, je te présente Elliot!
-Enchanté Elliot ! Dis-je aussitôt avec le plus grand sérieux.

L'animal fit un petit bond un peu bizarre pour aller se blottir contre sa maîtresse, réclamant son attention à grand renfort de câlins.

- Elliot est tout sauf une chouette, dans son for intérieur. Il adore les câlins et se musse comme un chat, dès qu'il le peut.
-Je vois ça. C'est un petit bonhomme très affectueux, de toute évidence."

Je lui fis un sourire et farfouillai dans l'une de mes poches à la recherche d'une petite barre de friandise pour oiseaux. Lorsque j'eus mis la main sur la chose en question, je demandai poliment :

"Je peux lui en donner ? C'est 100% naturel, avec des graines, des nutriments et tout un tas de choses bonnes pour sa santé."

C'était la première chose qu'on apprenait en cours d'Alimentation. Et depuis que je savais en préparer, j'en avais toujours sur moi.

Je penche la tête pour répondre avec douceur au câlin de mon animal puis fait un grand sourire à Arnaud.

- Bien sur que tu peux lui donner. Je soupçonne ce goinfre d'être venu seulement pour ça! Je sais que ce n'est pas bien mais il déteste chasser donc je vais juste lui chercher de la viande dans les cuisines, habituellement.

Je lui souris gentiment en tendant la friandise au petit glouton qui s'y attaqua avec enthousiasme.

"Ce n'est pas non plus spécialement mal. Fais seulement attention à la viande que tu lui donnes, pour qu'il ne tombe pas malade. Quand j'étais petit, j'allais souvent voler des steaks en cuisine pour les donner à Kobrea, mon hippogriffe. Jusqu'au jour où j'en ai pris un trop gras et qu'elle est tombée malade. Ca m'a passé l'envie de lui faire manger n'importe quoi."

J'avais eu tellement peur pour elle à l'époque ! J'avais veillé sur elle pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement rétablie. J'avais manqué l'école pour cela et mon père n'avait rien trouvé à y redire.

Je hausse d'un sourcil, un air légèrement malicieux sur le visage et me rapproche de lui en souriant.

- Dis-moi, je dois m'étonner que tu as un hyppogriffe à toi? Bien que je n'échangerais Elliot contre aucun animal au monde. C'est encore une fois fantastique.

Je m'amusai de son commentaire et répondis aussitôt :

"Ca n'a rien d'étonnant quand on a été élevé dans un haras. Kob' est née à quelques jours d'intervalle avec moi et mon père a voulu qu'on soit tout le temps en contact depuis que je suis tout petit. Mais, elle n'est pas comme une chouette ou un chat. Je ne pourrai jamais vivre avec elle en tant qu'animal familier. Nous partageons seulement un lien très fort. Un peu comme les moldus avec leurs chevaux. D'ailleurs, elle est restée en France."

Je regardai le ciel en pensant à elle, le cœur un peu lourd. Ca n'était pas facile de se séparer de ses amis...

J'acquiesce et je regarde le ciel, moi aussi, balançant mes jambes.

- Je comprends. C'est peut-être bizarre de comparer mais je vis dans un orphelinat, à l'année, et les enfants me manquent énormément. Et moi non plus je ne pourrais jamais les amener avec moi.

Je lui fais ensuite un clin d'oeil. Après quelques minutes de silence calmes je me retourne vers lui, toute joyeuse.

- Et si nous allions faire une balade au dessus de la foret interdite?

- Je comprends. C'est peut-être bizarre de comparer mais je vis dans un orphelinat, à l'année, et les enfants me manquent énormément. Et moi non plus je ne pourrais jamais les amener avec moi.

La comparaison aurait pu être hasardeuse, mais comme je voyais Kob' comme une personne, elle tombait à point. Je me contentai de hocher la tête pour lui répondre alors qu'elle poursuivait.

- Et si nous allions faire une balade au dessus de la foret interdite?
-Pourquoi pas, répondis-je avec amusement. Je n'ai pas bien compris pourquoi elle est interdite, d'ailleurs... Tu veux venir avec moi sur mon balais ou on fait chacun le sien ?"

Avec une bête comme mon nimbus, inutile de chipoter, on pouvait facilement s'y mettre à deux ou trois.

Je souris tranquillement alors qu'Elliot se déloge de mon épaule et s'envole après un petit regard pour moi et pour Arnaud, étonnamment. Je sors ma baguette, la caresse avec douceur dans un étrange rituel et lance un accio d'un coup de poignet tranquille. Au loin on entend le bruit du verre qui se brise, ce qui met fait faire une énorme grimace. Puis le brossdur de l'école atterrit devant moi.

- Le prof de vol me permet d'emprunter un balais à l'année. Il est pas de la dernière fraîcheur mais je l'aime beaucoup.

Le bruit de verre brisé me fait grimacer : soit le balais qu'elle a appelé se trouvait dans une vitrine, soit il était à l'intérieur. Difficile à dire, mais en tout cas, cela nécessiterait un petit réparo.

"Alors en route !" m'exclamai-je en enfourchant mon nimbus.

Je donnai une impulsion afin de décoller et fis quelques vrilles avec une joie évidente avant de me retourner vers Paddy. Ah, le vent dans mes cheveux ! L'adrénaline dans mes veines ! J'aimais tellement cela ! Mon bonheur devait d'ailleurs se lire sur mon visage.

Voler est l'une des choses que je préfère faire. Mais voler en compagnie de quelqu'un d'autre, c'est encore mieux. Je donne une impulsion sèche à mon balais qui décolle prestement, enfin, il fait comme il peut le pauvre. Puis je joint mon camarade qui sourit comme un soleil. Un petit sourire en coin étire mes lèvres également, alors que je sens le vent passer tranquillement dans mes cheveux.

- Joli sourire, Mister Sunshine!

- Joli sourire, Mister Sunshine!

Réaction immédiate : rougissements incontrôlables et dissimulation de mon visage dans le col de mon manteau. Nom d'un pitiponk... Comment arrivait-elle à être aussi... Lumineuse ? Naturelle ? Expressive ? Je secouai la tête, bien incapable de déterminer un adjectif adapté. Je me contentai de lui proposer d'une voix un peu hésitante :

"Je te laisse prendre les devants, je ne connais pas bien les lieux."

J'assimile son rougissement à...je ne sais pas trop quoi en fait. Peut-être mon surnom l'a-t-il dérangé? Il aime peut-être pas le soleil. Enfin bon. J'acquiesce ensuite à sa phrase et redonne une impulsion à mon balais, cette fois-ci plus douce. Après un ou deux petits loopings je prends de la hauteur encore et encore et encore puis disparaît derrière l'une des tours de gradin.

Histoire de me la jouer un peu, puisque j'aimais terriblement voler. Et que j'avais quelques dispositions. En plus Paddy m'avait parlé d'une feinte de Wronski... C'était l'occasion. Je la rattrapai rapidement avant de me mettre à descendre en piqué à toute vitesse. Je rejoignis le sol à une vitesse grisante, puis remontai en chandelle au dernier instant, surgissant juste devant Paddy.

Il ne m'a pas suivie? Soudain quelque chose, ou plutôt quelqu'un surgit à côté de moi.

- Waaah!

Je sursaute et perd rapidement l'équilibre sur mon vieux balais.

Alarmé, je me rapprochai d'elle en un instant et posai les mains sur ses hanches pour lui rendre son équilibre. Je m'excusai aussitôt, sans retirer mes mains :

"Excuses-moi, je voulais... Pardon. Ca va aller ?"

J'étais réellement inquiet et cela pouvait se voir dans mon regard. Elle aurait pu tomber...

Je me rattrape du mieux que je peux avec l'aide d'Arnaud puis entend ses excuses et me mets à rire tranquillement.

- Tu sais, peu de gens arrivent à me surprendre quand je suis en vol. Mais là c'était du grand...

Puis je me rend compte de notre position en murmurant le dernier mot de ma phrase, à savoir "art". Je me met ensuite à rougir comme une écrevisse, ne quittant pas Arnaud des yeux. Je croyais qu'il était la personne timide ici?

Alors que je m'excusais, elle se mit à rire.

- Tu sais, peu de gens arrivent à me surprendre quand je suis en vol. Mais là c'était du grand...

Elle s'interrompit alors en regardant mes mains. Mes yeux s'agrandirent soudain et je retirai mes mains comme si elles me brûlaient. Mon visage tourna à un rouge vif tandis que je détournais les yeux. Par Merlin, quelle audace de ma part ! Je me mis à balbutier :

"Je... Je... Pardon..."

Je souris avec un peu de timidité et mets une de mes mèches derrière mon oreille de façon inutile puisqu'elle se replace normalement juste après.

- C'est pas grave. Je suis juste...euh... surprise? En plus je serais surement tombée, si tu ne m'avais pas aidée, alors merci beaucoup.

Je lui souris ensuite amicalement.

- C'est pas grave. Je suis juste...euh... surprise? En plus je serais surement tombée, si tu ne m'avais pas aidée, alors merci beaucoup.
-De rien", marmonnai-je en regardant ailleurs.

Je me décidai donc à voler de façon plus conventionnelle pour éviter tout désagrément.

"Alors, qu'y a-t'il de si intéressant dans cette fameuse forêt ?" Demandai-je en essayant de penser à autre chose qu'à ce qu'il venait de se passer.

Mon balais repart alors que nous nous dirigeons de façon plus calme vers la foret. Une fois à distance de l'entrée et au dessus du bois, je m'arrête de nouveau.

- Et bien... La foret est peuplée de créatures fantastiques ou non d'ailleurs. Il paraît qu'on peut même y croiser des centaures et des licornes.

Des centaures ? Des licornes ? Mon regard s'éclaira sensiblement à cette idée. Oh, il faudrait que j'aille y faire un tour un de ces jours. Rapidement, si possible. En jetant un œil en bas, j'aperçus une zone de forêt plus sombre. Quelques filets de toiles d'araignées pendaient aux branches.

"Laisses-moi deviner ? Des acromentules également, n'Est-ce pas ?"

Oh oui, je ferai un tour par là au plus vite...

Je frissonne rien qu'à la mention de ces araignées. Je déteste pas les araignées. Par exemple, j'irais jamais en tuer une juste parce qu'elle est dans une pièce et qu'elle est sensée gêner des gens. Mais là... Là on parle d'araignées géantes, pas d'un truc vraiment petit. J'acquiesce doucement.

- Tu veux qu'on descende? Ce balais est parfait pour les slaloms et j'ai jamais tenté entre des arbres.

"Si ça t'intéresse aussi, pourquoi pas. Sinon, j'irai plus tard. Je pense qu'après ce que tu viens de me dire, cette forêt mérite toute mon attention."

J'étais convaincu que cela me donnerait un avantage au niveau de mes examens : si j'avais un sujet sur l'une des créatures qui vivaient là, je pourrais y répondre en toute connaissance de cause. Et puis, j'étais terriblement curieux de découvrir ce qu'il se passait entre ces arbres. Cela dit, il n'y avait aucune urgence. Je jetai alors un œil vers le lac et demandai :

"Et dans ce lac, Est-ce qu'il y a des créatures particulières ? Autres que les êtres de l'eau et les petites créatures inévitables dans ce genre d'étendues d'eau douce, je veux dire."