Yohana Dwight
 Fleur SerdaigleAfficher infos Messages : 320 Date d'inscription : 10/09/2014 Âge : 32 Dossier  Statut: 5ème année, Serdaigle Argent: 6 365 gallions Points: 1349  |  Sujet: Pensées envolées | RP Solo |  Jeu 7 Mai 2015 - 21:07 | | | | Ce matin-là, je me réveillai de mauvais poil. J’avais mal dormi parce que ma poitrine me faisait mal, les aléas de la vie d’une adolescente en plein développement hormonal, je me sentais un peu perdue dans mes propres réflexions et j'avais eu envie de faire du balai.
La légende qui dit que pour ceux qui aiment voler, le ciel est un très bon moyen de faire le point, fonctionnait plutôt bien avec moi.
Je filai sous la douche pour profiter de l’eau chaude, seul moyen que j’avais trouvé pour apaiser les douleurs et une fois sèche, j’enfilai une tenue ample typiquement moldu, un épais jogging et sa veste en sweat assortie, ainsi que mon manteau le plus chaud.
Je saluai rapidement Alistine et Kathleen qui avait dormi ici, fait très rare pour le noter mais je n'étais pas d'humeur à en profiter. Elles étaient en train de se lever pour déjeuner, et je pris mon balai pour rejoindre le terrain de Quidditch. Je jetais un coup d’œil au tableau d'affichage les réservations pour le terrain, et je vis qu'il était censé n’y avoir personne avant le début de l'après-midi, de quoi m'assurer une certaine tranquillité. Il y aurait sûrement d'autres élèves qui auraient penser de la même façon que moi, mais en général, chacun restait dans son coin.
Je saluai rapidement sans m’arrêter les autres Serdaigles déjà debout dans la salle commune et sortis rapidement pour rejoindre le parc. Je ne pus éviter de me prendre une table basse dans les pieds et je pris un coup de balai dans le torse qui me fit gémir de douleur. Je priai pour que mes seins se mettent à pousser vite pour ne plus avoir mal ainsi.
Les couloirs étaient encore assez calmes, la plupart des élèves se levaient à peine et je pus sans aucun problème rejoindre l'immense porte d'entrée du château.
Une fois dehors, je pris une grande bouffée d'air froid qui me fit du bien. Je sortais rarement à cette époque de l'année. Il faisait trop froid pour mon pauvre corps. Mais ce jour-là j'avais prévu le coup et avait enfilé une tenue bien chaude et mon écharpe aux couleurs de ma maison entourait chaudement mon cou.
Je chantonnais un air traditionnel japonais sur le chemin, profitant d'être seule et j'arrivai au terrain. Je posai ma sacoche près d'un des anneaux et rangeai ma baguette dans la poche intérieure de mon manteau.
Pour me réchauffer encore un peu, je m'étirai un peu avant de monter sur mon balai et de donner un coup sur le sol pour décoller.
La montée d'adrénaline qui arriva suite au décollage me fit du bien et mon premier vrai sourire de la semaine apparu sur mes lèvres.
Je fis quelques figures simples, simplement pour le plaisir de ressentir de nouveau les sensations du vol sur balai. Une fois satisfaite, je ralentis un peu et laissai mon cerveau fonctionner tout seul. J'avais besoin de faire le point sur les événements qui m'étaient arrivés. Déjà, la rencontre avec Raven.
C'était marrant de voir quel lien pouvait se tisser entre un élève de seize ans et moi. Nous étions très différents, mais en même temps si semblables que cela m'avais perturbé et c'est à cause de ça que j'avais commencé à trop réfléchir. Sa façon d'éloigner les gens étaient particulière, mais la mienne l'était sûrement plus. Je me rendais compte que le décalage avec les autres élèves serait sûrement toujours là, et cela me rendais un peu triste.
Je ne pouvais être moi-même et cela commençais à me peser, alors que cela ne m'avais jamais gêné jusqu'à présent.
J'avais fait semblant de ne pas le voir jusqu’à présent, pensant que cela ne me dérangeais pas tant que cela, mais la discussion qui avait suivi avec Lizzie-senpai avait de nouveau ébranlé mes certitudes déjà plus très stables.
Déjà parce qu’elle avait pris une importance dans ma vie encore plus rapidement que Raven, ce qui ne me ressemblais pas. Déjà que j'avais trouvé un peu flippant qu'il devienne aussi important dans ma vie aussi vite, le cas Lizzie-senpai me mettais dans tout mes états.
Je m’étais toujours arrangée pour ne dépendre de personne et ne pas faire trop confiance aux autres. Et voilà qu’à présent, je me retrouvais avec une grande sœur et un ami, un vrai.
Non pas que cela me dérangeais, mais je ne comprenais pas vraiment ce qui m’arrivais. J’étais devenue aussi naïve qu’un agneau, bon d’accord peut être pas, mais ce changement radical dans mon comportement me faisait un peu peur. J’avais eu de la chance de tomber sur deux personnes incroyablement gentilles, mais ça n’allait peut être pas duré.
Je savais bien que certains élèves, qui me jugeaient sans même me connaître, étaient à l’affût de la moindre raison pour me faire souffrir. Et je ne voulais absolument pas revivre ce que j’avais vécu avec mes anciennes camarades de chambre.
Je ne le montrais pas, trop fière que j’étais, mais cela me rendais triste de voir que je n’arriverais jamais à m’intégrer véritablement au sein de mes camarades. J’étais foncièrement trop différente des gens de mon âge. Cela me fit penser à mon ami moldu Glenn. Je réalisais que cela faisait longtemps que je ne lui avais pas écrit. Il n’était pas au courant pour le monde sorcier et allait penser que je le boudais parce que je m’amusais trop dans mon internat perdu au fin fond de l’Écosse. Je n’y pensais pas souvent, mais il était mon tout premier ami anglais et il me manquait, surtout quand je déprimai.
Penser ainsi me rendis encore un peu plus morose, et j’accélérai pour ne plus y penser.
Une fois calmée, je m’arrêtai un instant et observai les alentours. J’étais à plus de quinze mètres, et j’avais une vue imprenable sur le parc. Il n’y avait pratiquement personne, mis à part deux ou trois élèves en train de courir en groupe le long du lac. Ce devait être les membres d’une des équipes de Quidditch.
Perchée ainsi sur mon balai, je repensai au travail que m’avais donné Lizzie-senpai. Je pris un oiseau un peu au hasard, le faucon, et essayai de voir quels points communs j’avais avec lui.
Déjà, j’aimais l’altitude et voler très haut dans le ciel, j’étais très observatrice et plutôt solitaire. Mais en contrepartie, je n’étais pas une chasseuse, je n’étais pas une grande fan des plumes et encore moins des serpents.
Je sortis ma baguette et lançai, un accio pour récupérer mon carnet de notes sur l’animagie, et j'y écris mes observations sur l’aigle. Je maîtrisai ce sort depuis peu, grâce à Ara, et je ne pouvais déjà plus m’en passer.
Dès que j’avais un peu de temps, je notai mes points communs et mes différences avec les animaux que je croisai. Étant une baroudeuse dans l’âme, j’avais passé de longs après-midis dans un coin calme de la Foret Interdite pour y observer le comportement des espèces inoffensives peuplant les bois. J’’étais encore loin de trouver en quel animal j’avais le plus de chance de me transformer, mais je commençais à avoir quelques pistes plutôt intéressantes.
Repenser à Ara me fit penser à mon coup de cœur pour lui. Nous étions amis, c’était certain, mais je commençais à réaliser que cela n’irait sûrement jamais plus loin. Il y avait de moins en moins de chance pour qu’il me considère autrement que comme une petite fille ou pire, une petite sœur.
Cela me faisait du mal de l’admettre, mais cela finirait sûrement exactement comme je l’avais prédit, un premier amour à sens unique sans aucun espoir de changement. Je devais donc me faire une raison, et accepter que malgré mon intelligence et ma maturité, je ne pouvais pas avoir ce que je voulais.
J’avais l’impression de passer pour une gamine capricieuse, pas capable de comprendre que dans la vie elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait, et cela me mettait en colère contre moi-même. Était-ce ça l’adolescence ? Passer d’un état normal à un état pratiquement dépressif en moins de temps qu’il n’en faut pour dire willgardium leviosa ?
Si c’était ça être ado, je n’en voulais pas. Je n’étais pas du genre à me lamenter sur mon sort habituellement, et cela me rendais extrêmement confuse.
Mon ventre se mis à gargouiller, et en regardant ma montre, je constatai que le petit déjeuner ne serait bientôt plus servi dans la grande salle. Mais je n’avais pas envie de retourner dans un lieu où j’allais être entourée de gens dont je ne voulais pas la compagnie. Je décidai que j'irai manger en cuisine. Je redescendis près de la terre ferme et récupérai mes affaires, sans quitter mon balai et je me dirigeai vers les gradins.
Je m’installai dans un coin et repris mon carnet de recherche ainsi qu’un livre sur l’étude de la magie spontanée chez les enfants, que Steevenson avait emprunté pour moi, voir s'il y avait des informations intéressantes pour mes propres recherches. |
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