Du coin de l’œil, j’observe les premiers arrivants. Je les vois, habillé de leurs plus beaux vêtements, parader dans la grande salle, cherchant leurs amis. Je suis impatient. Le cœur à cent à l’heure, je n’arrive pas à apprécier la beauté de la salle, la décoration simple et jolie que les elfes de maison ont soigneusement préparée. Mes yeux ne sont attirés que par le buffet.

Les elfes n’ont gardé qu’une des grandes tables, poussé contre le mur de gauche, le reste de la salle est entièrement libre. Les gens dansent, jouent, rient. J’aperçois quelques personne près du buffet, mangeant des petits gâteaux en forme de cœur qui rappellent ceux qui volent librement autour de nous, munis de petites ailes comme des petits vifs d’or rosé.

Moi qui ne dédis mon art qu’a l’amour et la passion, je n’arrive même pas à m’attendrir sur les quelques couples qui se retrouvent. En fait, je ne vois que la jeune fille, près du buffet qui apporte le jus de citrouille à ses lèvres.

Je me tends. Discret, mais fébrile, je m’approche, impatient de voir les effets de ce petit tour sur cette charmante jeune fille. Je sais que ma potion n’est pas un filtre d’amour habituel, il aura des effets différents pour chaque personne qui l’ingérera. La plupart des effets seront en relation direct avec une caractéristique de son hôte. Un petit tour qui m’as pris plus d’une nuit dans les cachots à préparer mes potion, mais je pense que ça en vaut le coup.

Je m’approche encore un peu plus près, essayant de capter le moment exact ou la potion commence à agir. La jeune fille se retourne, elle semble avoir un coup de chaud. L’effet semble immédiat. Je lui souris sans même faire attention, tous marche parfaitement.

En fait, je suis tellement pris dans mon analyse que je ne me rends pas tout de suite compte de mon erreur. Je me suis trop avancé. Avancé à un point ou mon regard est le premier qui croise celui de la jeune fille.

Devant son regard soudainement affamé, je trébuche en arrière de quelques pas. Pris à mon propre piège ? Je crois bien. Affolé, je commence à partir alors que la jeune demoiselle, soudain transformé en chasseur, cours pour me rattraper. Sans aucun doute, je suis sa proie. Je bouscule quelques personne, j’admire encore une dernière fois la salle et j’ai le temps de jeter un coup d’œil près du buffet avant de disparaitre par la grande porte, poursuivit par une folle.

Je reviendrais constater les dégâts une fois ma tendre amour d’un soir semé.

La journée promet d’être mouvementée.

Spoiler:

Un visage fin et pâle. Une chevelure de lumière. Des lèvres de soie claires. Un regard vert vindicatif. Un sourire bien trop rare. Des larmes qui coulent comme des perles de cristal. Et tout d'un coup plus rien. Le noir complet. Juste lui au milieu du néant, comprimé par cette impression d'immensité et d'enfermement. Et puis un rire ; un rire cruel. Quelque chose qui résonne pour se ficher dans son âme comme un couteau bien aiguisé qui transperce la chair. Une douleur d'abord morale et puis physique, comme un fer à blanc qui chauffe le côté de son cou de plus en plus fort. Et puis un cri. Celui d'un enfant de onze ans qu'on a privé de quelque chose de précieux. Un cri silencieux.

Link se réveilla en sursaut et s'assit sur son lit alors que la douleur de son cauchemars était encore bien présente, quoique plus diffuse, et s'amusait à titiller les cicatrices qui serpentaient sur son cou. Si les adolescent normaux avaient besoin de cette invention moldu magiquement modifiée qu'était le réveil matin, le muet, lui, avait seulement ses cicatrices pour le réveiller. Il regarda le fameux réveil d'un de ses camarades de chambrée et soupira. Une autre journée qui commençait. Un autre journée qui débutait à cinq heure du matin, soit trois heures avant le petit déjeuner.

Le jeune homme sortit des pilules de sa table de nuit et les avala en deux gorgées d'eau magiquement invoquée. Ils avaient trouvé la solution des pilules des années auparavant. Il n'était pas aisé de prendre des potions tout les matins et il s'avérait que la texture de certaines d'entre-elles faisait vomir le jeune garçon. Ainsi le médicomage qui le suivait depuis des années avait fait en sorte de trouver cette solution. Ce qui était, il fallait le dire, très arrangeant pour Link à Poudlard. Au lieu d'aller prendre ses potions matin et soir à l'infirmerie ; il avait seulement droit à un shake-up une fois par semaine et devait se rendre à Sainte-Mangouste pour refaire le stock tous les mois.

Une fois ses pilules prises, il remis les autres comprimés dans sa table de nuit qu'il ferma à clés d'un sort qu'il maîtrisait, heureusement, plutôt bien. Il fit ensuite comme d'habitude. Pendant une heure il relut ses cours de la veille et prit des notes, Pendant une autre heure encore il s'enfonça dans un des livres qu'il avait emprunté à la bibliothèque. Celui-ci parlait de la légende du roi Arthur, légende qui l’obsédait légèrement en ce moment. Puis quand sept heure sonna au réveil de son camarade, il se leva de son pas silencieux et se jeta sous la douche, comme à son habitude.

Profitant des bienfaits de l'eau sur son corps, qu'il imaginait chassant les soucis en coulant ainsi jusque dans l'évacuation de la douche, il réfléchit à la journée qui allait arriver. Tout allait plutôt bien, depuis son levé ce matin. Cependant un étrange pressentiment lui attrapa l'estomac et une boule de stress étrange se forma dans sa gorge. Puis il se souvint de la date maudite de ce jour. Le 14 Février ou le-jour-où-tout-est-rose. Et Link détestait le rose.

Il sortit de la douche et finit de se préparer, sa bonne humeur en sourdine. Link ne faisait pas partit de ceux qui haïssaient la Saint-Valentin sous prétexte d'être seul. Il aimait plutôt bien cette journée, la plupart du temps. Pourtant un spectre blond au regard émeraude hantait encore ses souvenirs. Le brun ne savait pas trop où il en était encore par rapport à tout ceci, à sa presque peine de cœur. Mais il devait faire des efforts. Il le devait !

Alors, prit d'une envie soudaine de sourire à la vie, d'être aimable et de dessiner tous ces amoureux transis, Link se saisit de son carnet, de ses fusains, ses crayons et même un peu de peinture qu'il fourra dans son sac et se dirigea dans la Grande Salle pour déjeuner.

Quand il entra, son courage prit légèrement la fuite. Tout était vraiment trop rose. Est-ce que Link avait déjà mentionné qu'il détestait cette couleur ? Parce que là, la haine envers le rose venait de passer un cran supplémentaire. Heureusement les décorateurs aux goûts plus que douteux avaient pensé à rajouter des touches de rouge et de blanc, ce qui était pour l'artiste quelque chose de beaucoup plus élégant.

Les tables avaient été poussées au profit d'un buffet, mais on pouvait encore y accéder pour s'asseoir déjeuner. Les différents élèves semblaient faire fi des organisations par maisons en ce jour de l'amour. Le muet eut une pensée pensée pour l'ancien directeur, Albus Dumbledore, qui -il l'avait lu quelque part- n'avait eu de cesse de vouloir regrouper les maisons dans un joyeux ensemble d'amitié et d'amour, comme ça semblait être le cas aujourd'hui.

Le Poufsouffle décida d'avancer et prit une assiette et se servit un bon petit déjeuner tranquillement. Il était plutôt content, finalement, de ne pas déjeuner aux cuisines. Cela lui permettait de voir des camarades. Il aperçut Aiden, le petit bout-en-train des lions et lui fit un sourire et un geste amical puis partit s'asseoir dans son coin.

Link regarda pensivement son verre de lait et fut surpris de voir que la plupart des résidents de Poudlard avait pris du jus de citrouille pour accompagner les divers mets du petit déjeuner. Il ne comprenait réellement pas l'engouement qu'avait la population sorcière pour cette boisson. Elle était pour lui aussi hideuse à avaler que ses potions autrefois. De plus, celui-ci semblait étrange et un éclat doré non naturel se reflétait parfois à la surface du grand chaudron en forme de cœur qui contenait le précieux breuvage.

Peu importait, les goûts et les couleurs étaient différents pour chacun. Il se reconcentra sur son déjeuner qu'il mangea avec précaution, savourant chaque bouchée sucrée qu'il avalait, accompagnée de son verre de lait.

Si les jumelles paraissaient tellement joviales, c'était bien parce qu'elles détestaient ce genre de fêtes. Pourtant, un grand sourire accroché aux lèvres, elles adoraient embêter leurs semblables. C'était une occasion rêvée pour jouer et faire tourner autrui en bourrique. Grâce à du maquillage moldu, elles avaient effacé les tatouages qui tonnaient sur leurs joues et avaient enfilé la même robe : une robe cocktail gothic lolita blanches, en dentelle et coton - plutôt courtes, d'ailleurs – avec des chaussures à talon noires, un grand ruban en guise de serre-tête et un ras de cou blanc. Par ailleurs, elles avaient décidé de porter des petites ailes blanches, enchantées – qui bougeaient de temps à autres, selon leur volonté – et des arcs avec des flèches dont la pointe était en forme de cœur : elles étaient déguisées en chérubins.

Habillées et coiffées de la même façon, elles étaient prêtes pour emmerder le monde. Ceci dit, alors que les deux préfètes se dirigeaient vers la Grande  salle, Althea s'est arrêtée, serrant la main de son aînée qui était pensive et pratiquement absente, malgré tout : son sourire s'était peu à peu effacé.

— Quelque chose ne va pas, sœurette ? demanda la benjamine, haussant un sourcil.

— Hum ? Ce n'est rien, je réfléchissais. répondit l'aînée, regardant sa jumelle avant de lui adresser un sourire – cherchant à la rassurer.

Tout comme elle, sa cadette avait eu un mauvais pressentiment, la veille et, un cauchemar l'avait fait réfléchir trop et inutilement : elles avaient rêvé qu'elles s'éloignaient l'une de l'autre et que, sans raison apparente, elles commençaient à se détester mutuellement. Althea rendit le sourire à sa sœur, venant l'embrasser au coin des lèvres, comme d'habitude. Ensemble et un peu plus tranquilles, elles pénétrèrent dans la Grande salle. Main dans la main, elle saluèrent les gens, comme elles avaient l'habitude faire avant de se mêler aux autres individus présents. La décoration était amusante mais trop kitch, selon les jumelles. Et n'en parlons pas du banquet. Les rares personnes qui tentaient de les aborder ne savaient pas comment le faire, ignorant qui était qui. Alors qu'elles buvaient tranquillement leurs jus de citrouilles, elles se tournèrent vers les pauvres élèves qui étaient tentés de leur parler. Avec un large sourire aux lèvres, elles prirent la parole, invitant leurs interlocuteurs à participer dans leur jeux préféré :

— Qui est Althea~♫ ?

Le repas ne faisait que commencer et elles étaient loin de se douter de ce que le destin leur réservait : tout allait être beaucoup moins amusant.

Je déteste les fêtes et la St. Valentin est l'une des pires.
À la base, je ne comptais pas aller à la Grande salle. J'avais envie d'être tranquille, dans mon coin, de lire un peu, comme d'habitude, loin du boucan que les autres abrutis auraient fait, loin de la musique et des rires, des petits couples qui se bécotaient dans les couloirs et j'en passe. Éventuellement, Raphaël et moi aurions été nous planquer dans une des salles de cours désaffectées du cinquième étage, là où personne ne serait susceptible de nous voir. Je m'étais dit que je n'allais plus participer à ce genre de... festivités ou de repas mais ce n'est pas évident ; la plupart du temps on nous oblige à nous y rendre, comme lors de la soirée d'Halloween ou le bal de Noël.

Poussant un long soupir, je me suis habillé, enfilant des vêtements que j'aurais pu porter en dehors de l'école en temps normal : un jean foncé, un haut noir, une veste de la même couleur – à capuche – et des rangers marrons – presque noires, elles aussi. Il aurait éventuellement fallu que je porte un costard, un déguisement ou une connerie du genre mais je n'étais pas d'humeur et ce n'était point mon genre. Les sourcils froncés, comme d'habitude, j'avais quitté la salle commune, en compagnie de mon petit copain. Il tenait à ce qu'on nous nous rendions ensemble à la Grande Salle et avait même prévu quelque chose à dire au cas où on nous demandait pourquoi est-ce qu'on était venus en même temps alors qu'on est sensés se haïr – ou, du moins JE suis sensé ne pas pouvoir l'encadrer.

Bref. Il fallait quand même qu'on déjeune et, je ne veux pas le dire, j'avais un peu faim puisque je n'avais rien avalé depuis la veille, au matin. Raphaël et moi avions passé toute la journée à nous cacher des autres et à étudier dans la salle sur demande. Je me fiche un peu de ce qu'il peut penser mais, après l'incident d'hier, je croyais qu'il n'allait pas me parler avant un moment. Mais, ce fut plutôt lui qui pensa que je n'allais plus lui parler... On a préféré ne plus en parler, depuis. Quel incident ? Plutôt deux, et c'est fort irrelevant, pour vous. Pourquoi ? En quoi pourrait-ce vous concerner, d'abord ?

Une fois devant la Grande salle, on a croisé un groupe d'amis de mon amoureux – si puis-je dire. Je n'avais pas envie de leur parler ni d'entendre leurs questions idiotes. Raphaël s'en changea à contrecœur pendant que je me faufilais, seul, à l'intérieur. J'aurais aimé ressortir juste après et partir en courant : tout était rose, trop l-cul-praline et me rappelait la photo d'un certain salon de thé – dont je ne mentionnerais point le nom – qu'on m'avait montré il y a quelques jours. Un nouveau soupir se fraya chemin entre mes lèvres. Soudainement, je n'avais plus faim, j'avais juste envie de disparaître. Par ailleurs, lorsque j'ai songé à me servir un verre de jus de citrouille, j'ai plutôt opté pour du lait : mon ventre n'allait pas tenir le jus de citrouille, ce matin. J'avais besoin de quelque chose de plus léger.

Je n'ai pas touché non plus au banquet, j'ai juste pris un cupcake et j'ai retiré tous les petits morceaux de sucre en forme de cœur, les rangeant discrètement à l'intérieur d'un mouchoir en papier. Je ne me sentais pas à l'aise parmi tout ce monde alors je me suis éloigné le plus possible, cherchant à m’éclipser dans un des coins de la salle. J'avais un mauvais pressentiment mais je serais incapable de vous dire ce qui n'allait pas... hormis le fait qu'il y avait des gens qui agissaient étrangement, comme cette gonzesse qui courrait après un type – comme si elle l'avait pris en chasse. Les fêtes rendent encore plus fous les gens, ma foi. Sans prêter vraiment attention à ce qui m'entourait, j'ai entamé mon verre de lait et ma douceur.

Vivement la fin du repas...

Tu détestais voler sur le balais mais, aujourd'hui, tu avais décidé de faire une exception puisque tu n'avais pas beaucoup de temps. Portant une de tes tenues habituelles mais élégantes, tu avais foncé en direction Poudlard : tu avais une livraison à faire et tu ne pouvais pas te permettre de transplaner illégalement jusqu'au château. Tu pensais même qu'il y aurait quelque chose qui empercherait ce genre d'intrusions, connaissant certains membres du personnel de Poudlard... De toutes façons, et par logique, si n'importe qui pouvait transplaner à l'enceinte de l'école, ça serait un risque pour les élèves.

Il était trop tôt pour Néfer, alors, il dormait toujours à la maison ; tu t'étais déplacée seule, ton sac et une bandoulière accrochés à ton balais. À l'intérieur de la bandoulière, tu portais la commande que Wallace t'avait récemment passé : du polynitrure de plomb et du sulfure de manganèse, puisqu'il n'en avait plus ou peu, visiblement. La dernière fois que tu t'étais servie de ton balais, ce fut il y a une quarantaine d'années, quand tu étais en dernière année, à Durmstrang et ce fut pour t'éloigner plus que d'habitude de l'école suite à un problème avec des amis de ton frère. Tu avais encastré leurs têtes dans les parterres au moment que ton jumeau était arrivé parce qu'ils t'avaient provoquée et insultée. M'enfin, revenons à nos moutons.

Tu eus besoin de plusieurs minutes de vol depuis l'endroit où tu te trouvais avant d'arriver au château : il te restait une demie heure pour faire la livraison à temps et retourner à tes affaires. Tu avais laissé tes fils dans la boutique et il y avait pas mal de boulot. D'autant plus que tu devais étudier ta nouvelle cible avant de mettre ton plan en exécution : tu tenais à avoir une nouvelle poupée, un peu plus... fantaisiste. Même si le concerné était un humain, il ne te sera pas difficile d'en faire autre chose, surtout si tu devais uniquement le couvrir de porcelaine après l'avoir disséqué – ou viviséquer, tout dépendra de lui.

Une fois devant la porte principale du château, tu t'y es engouffrée, optant pour continuer le chemin à pied – laissant ton balais partir car, pour l'instant, tu n'en avais pas besoin et il t'encombrait plus que tout. Tu as arpenté les couloirs, suivant les gens qui semblaient se diriger vers ce qu'ils appelaient la Grande Salle. Tu avais demandé où est-ce que tu pouvais trouver le Wallace D. Swörl et il ne fut pas difficile de le savoir puisqu'il était le professeur d'Alchimie de cette école. Les premières années ne le connaissaient pas vraiment mais les sixième et les septième année oui. Sans même y réfléchir deux fois, tu es entrée dans la Grande salle, un grand sourire aux lèvres mais... beurk, tout était rose. Trop rose. La décoration te rappela le malheureux jour qu'on était : la St. Valentin. La déco manquait de rouge, c'était plus mieux bien selon toi, plus passionné, plus vif, plus... adapté à cette fête mais osef. La dernière fois que tu l'avais fêtée, ce fut avant de fuir l'Autriche, quand tu étais toujours avec ta première copine. Les mauvais souvenirs et le bruit ne surent te ôter le sourire ni ton petit air hautain. De tes prunelles rougeoyantes, tu observais et détaillais tout et tous ceux qui entraient dans ton champ de vision tandis que tu t'avançais, à la recherche de ton cadet : si tu avais su qu'il y avait une fête, quand même, tu aurais choisi une robe pour l'occasion.

Lorsque tu as trouvé ton client et connaissance, tu t'es approché de lui : il était en train de manger dans un coin, non loin d'une rouquine bien mignonne qui te faisait un peu penser à toi, quand tu étais enfant. Tu as contourné la table et les gens, discrètement, avant de te faufiler derrière lui – ignorant les regards étonnés de certains. Ton sourire s'est élargi quand tu as eu la brillante idée de te pencher pour lui murmurer au creux de l'oreille :

— Je ne t'ai pas trop fait attendre, hu~ ? soufflais-tu, d'une voix suave, presque charmeuse. Tu t'es redressée et tu t'es installée, sans gênes à côté de lui, à l'opposé de la rouquine.Tu aurais pu me dire qu'il y avait une fête, je t'aurais apporté avant la commande. Bon appétit, accessoirement.

Tenue angie:

Le réveil sonne. Sa sonnerie est tellement insupportable que je le fais taire d'un coup de poing rageur. Je grogne dans ma barbe et finis par me lever. J'avais pas envie de me lever ce matin. On était Samedi... J'avais encore oublié de désactiver mon réveil pour me laisser dormir tranquille. Oh et puis tant pis ! Je repousse mes draps et me lève de mon lit en titubant légèrement. Mon corps était étonnamment lourd et courbaturé. Je crois que j'avais un peu trop forcé sur l'entrainement de la veille. J'enfile des vêtements touts simples : T-shirt blanc, jean et baskets noires. Je me dirige alors vers la salle à manger pour allumer la télévision, sur la chaine des infos et je file dans la cuisine pour me préparer mon petit déjeuner. Je commence à mettre des céréales dans un bol lorsque j'entends "Nous sommes le 14 février, et c'est aujourd'hui la fameuse fête de la Saint Valentin !" à la télévision, ce qui me coupe dans mon élan. La St Valentin ? Par la barbe de Galadriel ! J'avais complètement oublié ! Je remet alors les céréales dans sa boite, sachant que Poudlard aurait organisé un petit-déjeuner spécial pour l'occasion. Ça me laissait l'opportunité d'aller voir Liz ! Et peut-être de trouver enfin Paddy, éventuellement. J'enfile ma veste marron, j'y range ma baguette dans sa poche intérieure et je quitte l'appartement.

L'air était légèrement frais, mais pas plus que d'habitude. Les retardataires se pressaient dans les magasins de Pré-au-Lard pour acheter un cadeau à leur moitié, ce qui me tira un sourire moqueur sur mon visage. Je continue ma petite marche, les mains dans les poches, jusqu'au château de Poudlard. Il semblait vide de l'éxterieur. C'était plutôt rare, même à cette heure-là de la matinée. Je hausse les épaules et pousse les portes du Château. Je suis le chemin, que je connaissais par cœur désormais, jusqu'à la Grande Salle. J'entends des discussions en masse, ce qui révélait un nombre important d'élèves présents dans la salle. Rien d'étonnant, en soi. Je m'apprête à y pénétrer, lorsque soudain quelqu'un me percute de plein fouet, et me fait tomber à la renverse. Il semblait paniqué et n'avait même pas pris la peine de s'excuser avant de filer comme un voleur, une fille à ses trousses.

- Non-mais-oh-mais-euh-hein ! Tu pourrais regarder où tu marches !, hurlais-je à son intention, même si je savais pertinemment qu'il ne m'écoutait pas.

Non mais c'est vrai quoi, y'avait déjà bien assez d'un aveugle ! Eux ils avaient la chance de pouvoir voir alors qu'ils en profitent, bordel ! Bref... Je me redresse en me dépoussiérant le jean au passage, et je rentre dans la Grande Salle. Une bonne odeur de nourriture y régnait, légèrement différente des petits-déjeuner habituels. Je sentais même un très subtil parfum planer dans l'air, mais je devais bien être le seul à le sentir tellement il était faible. Je m'avance alors, écoutant quelques conversations en prenant en même temps quelques mets dans une assiette. Je tente de localiser Liz, mais elle ne semblait pas y être. Peut-être arriverait-elle plus tard. Je tente avec Paddy cette fois, mais je ne la trouve pas non plus. Je soupire. Bon... Je cherche à l'odeur le jus de citrouille, et il se trouve que cette fois il y en avait une grande quantité entassée dans une marmite. Curieux. Je me sers un vers, et alors que je commence à le porter à ma bouche, une étrange odeur me titille le nez. Interloqué, je plonge le nez dans mon verre pour tenter de déceler cet intrus qui s'était glissé dans mon jus, mais encore une fois, l'odeur était très faible, et je n'arrivais pas à déceler de quoi il s'agissait. Je hausse les épaules. Ils ont dû changer la recette, ou quelque-chose comme ça. Je bois mon verre.

Hum... Étrange, le gout n'avait pourtant pas changé d'un chouïa. Pourquoi est-ce qu'ils s'étaient embêtés à changer la recette alors ? Bah... Au pire ce n'était pas bien grave. Je me retourne et commence à entamer mon assiette, en écoutant les conversations. Tout le monde ne semblait pas exactement de bonne humeur, et j'entendais d'autres élèves débatre sur la nouvelle décoration aménagée pour ce jour particulier. Je souris. Moi, je n'avais jamais ce genre de problème.

- Qui est Althea~♫ ?

Je tends l'oreille, et je comprends alors que les jumelles Valetrson jouent encore à leur jeu favori qui consiste à deviner qui est qui. Très peu ont réussi jusqu'ici, il parait. Même moi je n'arriverais pas à les différencier, car même leurs odeurs étaient très similaires. Et je n'avais rien d'autre pour pouvoir m'aider à la différencier. Mais bon, si ça les amuses, pourquoi pas ? Je m'écarte de ce coin pour aller ailleurs, posant mon assiette vide sur la table du buffet au passage. Soudain, quelqu'un passe devant lui en courant -encore-, mais cette fois je ne la percuta pas.

- ANGE !, hurlait la jeune fille qui courrait.

Un ange ? Où ça ? Ma parole, cette fille délirait... M'enfin bon. Je m'apprête à continuer mon chemin vers la sortie de la Grande Salle pour me poser dans un coin tranquille, lorsque mon œil droit me pique soudainement. Raah, foutue poussière ! Elle est obligée d'aller embêter les gens qui sont même pas capable de voir ?! Sans déconner... Je me frotte l’œil frénétiquement jusqu'à enlever cette saleté. Au bout de longues secondes de bataille intense, je finis par m'en débarrasser dans un geste rageur. J'en abandonne même l'idée d'aller dehors. Je finis alors par juste me poser contre un mur, et à attendre Liz ou Paddy. La journée commençait bien : Une bousculade et une poussière dans l’œil en moins de dix minutes. Bah, au moins ça ne pouvait pas être pire.

Contrairement à son habitude, Aiden se leva avant son réveil. En fait, les yeux grands ouverts dans son lit, il attendait avec impatience que celui-ci sonne pour pouvoir l’éteindre d’un coup violent et se jeter sous la douche. Ce qu’il fit, quelques secondes plus tard.

Aujourd’hui, c’était la saint valentin. Vous me direz, quel intérêt pour un garçon de 11ans qui ne se souciait que de jouer ? Justement : jouer.

Impatient, il sorti de la douche en courant presque, se jeta sur ses affaires et se changea sous les yeux encore endormis de John qui ne pigeait vraiment pas l’engouement de son ami.

-Mais qu’est-ce que…non, mais c’est une blague ? Demanda le-dit John devant la tenue d’Aiden.

-J’ai pas un style d’enfer ?! Demanda le concerné, extatique.

Il s’admira quelques secondes dans le miroir. Honnêtement, il n’y avait pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais il avait quand même voulu marquer le coup. A la place du fameux blason des lions, un petit cœur percé d’une flèche trônait. Quant à la cravate caractéristique de sa maison, elle était maintenant blanche agrémenté de petit cœur rose. On ne pouvait plus deviner de quelle maison venait le jeune homme.

Et surtout, surtout, derrière lui, sanglé en travers de sa poitrine, un carquois. Dans le carquois trônait de nombreuses flèches ventouse se terminant par un petit cœur. Fin près, il partit sous le regard éberlué de John, son arc à la main (Parce que des flèches sans arcs, et bien ça ne servait à rien !).

Tout content, il descendit dans la grande salle. Ouah, c’était rose. Emballé par la couleur (Ça changeait au moins !) Il sautilla gaiement à travers la foule, cherchant des visages familiers. Et il y en avait un bon paquet. C’était d’ailleurs intéressant de voir la différence d’humeur, soit les gens étaient aux combles du bonheur, soit au bord de la syncope. Il chercha des yeux Nim ou Eileen histoire de les initier à l’art de l’archerie mais ne trouva rien.

En revanche, il vit son garde de chasse, pas vraiment dans l’ambiance. Il allait changer ça ! Ça n’était pas un jour à faire la tête, enfin ! Souriant, il se cacha derrière une personne, sorti une flèche de son carquois et visa le jeune homme. Il plissa un œil, sorti un bout de langue et, avec toute sa concentration, lâcha la corde. La flèche fila et le frappa au niveau de l’épaule avant de tomber sur les genoux de la cible.

Loupé !

Il s’éclipsa le plus rapidement possible, cherchant un autre cobaye pour une nouvelle tentative. Cobaye qu’il trouva en la personne de…et bien il ne savait pas trop qui. L’homme (Ou femme ? Il était perdu tout à coup…) semblait de sale humeur, de plus une jeune fille venait de renverser son verre de jus de citrouille à ses pieds, pas de quoi le/la rendre de meilleur humeur ! Décidé à changer ce visage contrit (Depuis quand recevoir une flèche dans le corps vous rendez de meilleures humeurs ? On ne le savait pas, mais Aiden n’était pas des plus réfléchis parfois…), il se positionna face à sa cible, pris une grande inspiration et tira. La flèche se ficha en plein milieu du front de sa cible et y resta fiché.

-YEAAAAAY !!! Cria-il de joie en sautillant.

Puis s’apercevant de sa non-discrétion, il se retourna violemment vers le buffet et prit le premier verre qui lui tomba sous la main en jouant les innocents.

-Bwaaaaah.

Jus de citrouille. Pas d’bol. Toujours aussi affreux le gout, il ne comprenait pas comment les sorcier pouvaient bien boire ça.

Se battant contre tous ses instinct de survie, il s’obligea à avaler et parti précipitamment vers le fond de la salle, histoire de se faire oublier. D’ailleurs, il venait de voir une chevelure rousse. Tirant une flèche de son carquois, il s’approcha de ce qu’il soupçonnait être Nim quand des voix l’interrompît. Des voix quasiment identique. Surpris parc cet étrange échos, il s’arrêta et regarda dans la direction du son.

Et il senti son cœur raté un battement. Puis un second. Puis repartir à toute allure.

Deux prunelles bleues venaient de croiser son regard avant de continuer leur chemin. Devant lui se tenait la plus belle créature qu’il n’ait jamais vue de sa vie. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait tout à coup dans son corps, il n’avait jamais ressenti ça avant dans sa vie. Il avait envie d’aller la voir, de la faire sourire, de lui faire un câlin et de lui parler encore et encore.

Perdu et stressé par cette attraction soudaine, il fit la seule chose à laquelle un garçon de son âge qui ne connaissait rien à l’amour et qui ne savait même pas ce qu’était de flirter pouvait penser : il brandit la flèche qu’il avait dans les mains vers la jeune fille et tira.

Elle se ficha en plein dans sa poitrine, près de son cœur.

Et ne réalisant toujours pas ce qu’il se passait, il resta là, les bras ballant, à regarder la jeune fille, des cœurs dans les yeux.

HRP:

Spoiler:

Link s'appliquait à mâcher son petit déjeuner, savourant les différents petits mets qu'il s'était procuré. Il ne savait pas comment les elfes parvenaient à être toujours aussi bons en cuisine comme ça, mais c'était toujours délectable. Bien qu'il ait des contacts réguliers avec ce peuple depuis six ans maintenant par le biais de « son propre » elfe de maison, ou plutôt d'un de ses plus chers amis Zackias, il lui restait encore maints secrets à découvrir à propos de ces petites créatures. Il leur portait un intérêt certain et les adorait tous, surtout leur loyauté sans faille qui pouvait parfois les apporter jusqu'à la mort. Il croqua dans un macaron, se demandant comment les petites créatures avaient fait pour se procurer le produit, et le trouva très réussi.

Le muet laissa son regard vagabonder alors qu'il ouvrait à ses côtés son carnet et attrapait un crayon à papier. Il chercha un moment un modèle, dessina un couple qui se donnait à manger. Ils étaient mignons. Il sourit en reprenant l'arrondi des ballons roses, rouges et blancs de la salle, donnant un cadre idyllique au petit couple de son œuvre. Il attrapa ensuite ses pastelles colorées et teinta les ballons de mille et une couleurs. Alors qu'il était incapable d'en mettre dans sa vie, le muet adorait rajouter des couleurs dans ses compositions. Et la pastelle était de loin sa préférée.

Il aperçut au loin Aiden qui faisait le pitre et remarqua seulement à cet instant cet accoutrement. Le muet cacha un sourire amusé dans sa main et toussota légèrement. Après une nouvelle gorgée de lait, il tourna la page et dessina le première année, bandant son arc pour toucher une jeune fille blonde qu'il reconnut immédiatement comme l'une des deux jumelles qui était dans sa maison. Il s'amusa avec les ombres un moment puis redessina bien les traits et apposa la couleurs.

Le muet prit une autre bouchée de petit déjeuner et tourna la page pour dessiner autre chose. Il aperçu le garde chasse et son air morose complètement déplacé au milieu de tout cet amour et cette effervescence. Il ne se sentait pas non plus à sa place mais lui ne semblait pas si malheureux qu'Eoten en ce moment. Il prit grand soin de le dessiner aussi, appuyant plus fortement sur les couleurs sombres pour montrer son état d'esprit. La pastelle grise en main, il s'apprêtait à tracer un trait vif quand une lampée de liquide se jeta de façon aléatoire sur son bras et donc sur le carnet en dessous.

Le poufsouffle releva la tête étonné et rencontra les yeux de la serpentarde qui était à ses côtés. C'était la même première année à côté de laquelle il s'était assis, au cours d'introduction aux sortilèges, et qu'il avait failli blesser en voulant se réchauffer les mains grâce à une bouteille d'encre vide. Quel crétin il avait été, quand il y repensait. Il secoua la tête et offrit un petit sourire timide à la serpentarde, Eileen s'il se souvenait bien. Il lui fit un petit signe de la main en guise de bonjour, pas du tout gêné par le liquide qui imprimait sa chemise et imbibait son dessin... Quoique... Son dessin !

Il empoigna ce qui lui vint rapidement et se retrouva à éponger la tristesse noirâtre des couleurs pastelles sur son écharpe jaune et noire.

HRP: