Capuche rabaissée par-dessus le visage , mains dans les poches, baguette à sa ceinture, James avance aussi silencieusement qu’une ombre le long d’un couloir glacial dans les cachots. Parfaitement calme, il répète son plan en boucle dans sa tête pour que tout soit parfait : Ouvrir la porte avec un Alohomora ; la laisser légèrement entrouverte au cas ou le professeur viendrait à se réveiller. Ainsi , il peut s’enfuir sans crainte d’être entendu. Fouiller les tiroirs , les armoires. A la recherche d’ingrédients , d’objets intéressants mais sans trop de valeurs pour qu’il ne se rende compte de rien le lendemain. Prendre bien soin de ne laisser aucun indice de sa venue ici – aucun indice, penser à refermer les tiroirs. Tout doit être parfait et tout le sera. Cette fois ci , James n’a amener personne avec lui – trop risqué. Lui même risque cher si Conuratio se réveille en plein milieu de la nuit et se rend compte de sa présence. D’un geste fluide , il dégaine sa baguette et la pointe sur la serrure de bois.  Un simple Alohomora et la porte s’ouvre dans un déclic. Satisfait avec un petit sourire au coin des lèvres, il la pousse du pied et pose une main sur la poignée. La pièce plongée dans le noir en serait presque effrayante. James murmure un simple Lumos et le bout de sa baguette se met à scintiller en créant un épais faisceau de lumière qui l’illumine dans le noir. Le bureau est juste devant lui et le gryffondor frétille déjà d’impatience – d’un pas rapide il s’avance et lance un second sortilège pour ouvrir tous les tiroirs fermés ainsi que toutes les armoires. Le premier renferme des fioles – pas très utile mais il en fout une dans sa poche au cas ou. Ses yeux se posent sur une longue plume posée sous son menton et se rappelle que la sienne a brûlée lorsque son dernier chaudron a explosé.

Délicatement , il la range dans la poche ventrale de son sweat et se dirige vers les armoires. Potions déjà prêtes , ingrédients en tout genre. Un sourire illumine son visage et il parcourt des doigts les bocaux de verres qui contiennent d’innombrables ingrédients. James en ouvre un et attrape une bonne poignée d’Asphodèle , puis un autre ou il extrait délicatement des ailes de fées avant de les ranger précieusement dans un petit bout de tissu en lin. Attaquant une autre armoire , ses yeux parcourent des bocaux contenant des cornes de licorne ,crochet de serpents etc. Il vole deux cornes , trois crochets et les fourre dans sa poche. Près d’une autre armoire , ses yeux pétillent dès qu’il voit des fioles de sang de dragon – mais celui qui l’attire le plus est le sang de licorne. Il chope deux – trois fioles et referment l’armoire immédiatement. Nul ne sait ce qu’il en fera mais ça peut être toujours utile , qui sait. Retournant près du bureau, James s’y assoit et se met à chercher des documents sur les élèves de Conuratio. Si ça se trouve, il va tomber sur son propre dossier … Seulement là, le jeune homme est moins confiant. Relevant la tête , il découvre que la moitié des armoires, tiroirs etc sont tous ouverts et que des tas de feuilles résident maintenant sur le bureau , feuilles qu’il a dérangé et qu’il ne sait absolument pas ou remettre. Ensuite, il appréhende ce moment ou le professeur peut débarquer d’un moment à un autre. Il lève sa baguette et la pointe sur la porte de bois. Silencio , murmure t-il. Ainsi , le maître des potions ne pourra rien soupçonner.  

Le gryffondor est sur le point de ranger sa baguette quand il entend la porte claquer violemment contre le mur derrière lui. Son cœur s’arrête, son geste se stoppe. Il entend alors la voix du professeur dans son dos et grince des dents. D’un petit coup de baguette , il annule le « silencio » et se retourne face à Conuratio , mais en gardant la tête baissée sous sa capuche. Dans le noir, l’homme ne risque pas de voir grand chose. La porte est à présent grande ouverte , James peut peut être trouver un moyen de se ruer à la sortie sans lui laisser le temps de le choper. Un silence s’installe , il sent le regard du professeur sur lui mais ne dit rien. Sa main tremble légèrement , c’est plus fort que lui.

-Je…Non , balbutie t-il d’une petite voix, dans un murmure.

Son regard se lève sur le couloir sombre derrière Conuratio , qu’il veut absolument atteindre. Mais demain , celui ci ira sans doute le voir pour lui demander ce qu’il faisait dans son bureau en plein milieu de la nuit , ou alors en le voyant , il se rendra compte que c’était bien James qui était là. Le gryffondor range lentement son outil de bois à sa ceinture , s’immobilise puis dans un élan bien calculé, se rue vers la sortie en fonçant vers le couloir dans l’espérance qu’il réussira à s’échapper sans se faire attraper. Vu sa vitesse et sa ruse, il ne devrait pas avoir trop de mal…

A peine James atteint la porte que celle ci se ferma d’un coup , scellée au mur. Il tourna vivement la poignée pour tenter de l’ouvrir mais le sortilège du professeur avait bien marché et dans l’état actuel des choses, le gryffondor ne pense pas à lever la sienne pour l’annuler. Plaquant ses mains contre le bois , il grince des dents en sentant le professeur passer devant lui et aller s’asseoir à son bureau. Contraint de se rendre compte que son plan était voué à l’échec, James lui fit face et retira sa capuche en s’asseyant à la place libre devant Conuratio. Tête baissée, il ne voulait pas croiser son regard – cet homme qui l’avait aidé et lui qui n’avait rien trouver d’autre que de venir voler dans son bureau en plein milieu de la nuit. Capuche à présent baissée , James se sent affreusement vulnérable. Il baissa les yeux sur ses genoux, non pas honteux par ce qu’il avait fait , mais que le maître des Potions l’ai surpris.

- Mon plan était parfait , grogne t-il dans un marmonnement inaudible. Il fallait que vous vous pointiez…Comment vous avez su.

Il tortille ses mains sous le bureau , lâchant un soupir agacé puis finit par relever ses yeux sur conuratio. Sa chambre n’est pas dans son bureau , si ? Pourquoi est il revenu alors ? S’est il rendu compte de sa présence ? James fixe le bout de parchemin sur lequel il est en train de griffonner. Son cœur se serre un court instant puis il finit par soupirer. Au final , qu’elle importance qu’il soit envoyé chez le directeur ? Il se penche par-dessus le bureau et tente de voir ce que Conuratio est en train de faire.
-C’est un papier de renvoi ? Demande t-il.

Il n'est pas dans l'habitude de James de se faire attraper lorsqu'il fait un sale coup alors évidemment il est pris au dépourvu. Il se laisse retomber contre son siège, les dents serrées. C'est une piètre idée de débutant qu'il vient de faire et il en est affreusement contrarié. Attendant qu'il est fini de griffonner, James observe autour de lui. Il est clair qu'il vient de se foutre dans de beaux draps... Dans le pire des cas , ça ne sera pas la première fois. Les heures de colles qui tombent ne lui font pas peur ; ses doigts continuer d'ailleurs de pianoter sur sa cuisse pour passer le temps. Mais quelqu'un a dit un jour "On ne récolte que ce que l'on sème" - et il a semé un beau bazar pour le coup. Soixante dix points sont ôtés à sa maison et cette fois ci , il ramène ses mains contre son ventre et se tortille nerveusement les doigts. Bordel que vont dire les gens de sa maison demain ? Il s'imagine déjà devoir a faire à tout un tas d'élèves hystériques qui lui gueulent dessus. Et le professeur semble prendre un malin plaisir à le torturer mentalement - tactique pour le dissuader un peu de recommencer auquel il s'efforce de ne pas contribuer. Cette fois ci , il sent l'angoisse l'envahir , grandissant peu à peu que le maître des potions prononce sa sentence. Et puis le butin. Evidemment. Rien qu'à cet instant précis , James veut sauter par- dessus le bureau pour lui foutre le visage au fond d'un chaudron bouillant. Cependant il se retient , serre les poings et enfouit une main dans sa poche droite, en ressortant le tissu fermé renfermant les ailes de fées puis les feuilles d'Asphodèle. D'un geste lent, il les pose sur le bureau, exhibe le restant de son butin et fait mine de se baisser pour remettre son lacet. A la place, il pose la fiole de sang de licorne et de dragon sur le sol. Ainsi, si Conuratio le sonde à la baguette, il n'y aura plus rien sur lui. En se rasseyant , il relève des yeux hésitants sur lui.
- Si je m'excuse , vous pourriez remettre les soixante dix points à ma maison? Demande t-il avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres. Vous comprenez... J'vais me faire déchirer demain si on découvre ce qu'il s'est passé.

La franchise a toujours été l'un des défauts/qualités principaux de James. Appelez ça comme vous voulez. Par contre l'honnêteté est loin de ne pas être  un de ses points forts. Comme prévu , le professeur le rembarre lorsqu'il demande de lui remettre ses soixante dix points enlevés. Les dents serrées , contrarié, il se laisse retomber sur le dossier de sa chaise, s'affale un peu et continue de l'écouter. les dix points qui sont finalement rajoutés à sa maison ne lui retirent aucun sourire. Bras croisés, il se redresse légèrement en voyant le professeur pointer sa baguette sur lui. Son coeur tambourine contre son torse - mais heureusement, les deux fioles restées sur le sol ne bougent pas de leur place. Un sentiment d'appréhension l'envahit brusquement. De toute façon, Conuratio se rendra vite compte qu'il lui manque deux fioles de sang de licorne et de dragon. Avec un long soupir, il se baisse , les attrape et les pose devant le maître des potions en espérant qu'il ne va pas lui venir à l'idée de lui  enlever encore plus de points.
- J'ai oublié de vous rendre ça, dit il d'une petite voix, légèrement renfrogné.

Le gryffondor s'assombrit alors que Conuratio évoque ce qu'il veut faire plus tard. De son côté, il n'est pas très sûr de vouloir en parler en plein milieu de la nuit. La lassitude et la fatigue commencent à se faire sentir. Non pas que James n'est pas prêt à recommencer à voler mais il n'a pas la moindre envie d'essuyer le moindre sermon ; sermon et morales qu'il risque d'oublier directement après être sorti de ce bureau. Soupirant de nouveau, il se redresse.
- Bon, jpeux aller dormir maintenant ? Demanda t-il d'une voix lasse. J'suis collé, j'ai des points en moins... Je pense que c'est bon là, non ? Je recommencerai pas.