Conuratio Fawley Afficher infos Messages : 224 Date d'inscription : 16/04/2016 Dossier  Statut: Professeur de Potions Argent: 200 gallions Points: 505
![Event Citation [PAST] "Arrogance, arrogance pourquoi étais-tu toujours là ? Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Event Citation [PAST] "Arrogance, arrogance pourquoi étais-tu toujours là ? ![Event Citation [PAST] "Arrogance, arrogance pourquoi étais-tu toujours là ? 1387502757-horloge](https://2img.net/h/image.noelshack.com/fichiers/2013/51/1387502757-horloge.gif) Dim 19 Juin 2016 - 13:13 | | | | ~~~ 2 Mai 1998 :
"Ignorance et arrogance ne riment pas seulement, ils vont souvent de pair." Je fermais mon bouquin d'un coup sec et jetais un coup d'œil au dehors de la pièce. Il faisait nuit, mais je ne dormais pas. Je ne pouvais pas. J'essayais de penser à autre chose et cela m'était impossible. J'avais lu ce livre des dizaines de fois. Caspius utilisait souvent ce proverbe d'un "illustre sorcier français". Il le considérait en fait comme illustre parce qu'il était Sang-Pur. Je soupirais et pensais à ce qui se passait là-bas.
J'étais au manoir avec mère. J'attendais dans ma chambre. Elle attendait au salon. J'attendais des nouvelles de mes amis, elle attendait des nouvelles de celui qui devait être mon père. Je me fichais de lui. Je n'avais plus de nouvelles de mes amis depuis une semaine. Je n'avais plus aucun contact en dehors de cette baraque. Les hiboux étaient interceptés, et leur courrier saisit. Et je ne pouvais pas me rendre à Poudlard, là où j'aurais dû être. J'avais commencé l'année mais j'étais bloqué au manoir depuis les vacances de Février. Caspius m'emmenait à des réunions de mangemorts, il essayait de me faire adhérer à leurs idéaux. Comment aurais-je pu y adhérer ? Moi qui avais des amis Nés-Moldu ? Comment ? Jamais je ne pourrais les torturer ou les tuer. C'était peine perdu et il le savait. Mais il essayait désespérément de forcer le destin, tandis que j'essayais de m'accrocher à ce dont je croyais. J'avais réussi à échapper à ma marque des ténèbres. Par un mensonge, certes, mais j'y avais échappé. Sinon, j'aurais été appelé là-bas, habillé de noir, et je ne me serais pas battu. Je ne sais pas ce que j'aurais fais. Mais au moins, j'aurais pu savoir ce qu'étaient devenus mes amis.
Caspius les connaissait, il les avait vu sur des photographies. Ils se battaient, ils étaient courageux. Et je savais que mon père adoptif n'aurait aucun scrupule à les abattre. Il s'en ferait un plaisir et un devoir malsain.
Je ne savais pas s'il reviendrait. Je m'en fichais. Je ne voulais pas savoir, je voulais fuir cet endroit et ne plus repenser à cette guerre que je regardais de loin.
Je repensais au proverbe. Mon père était arrogant. De la même manière que tous les autres Sangs-Purs. Son nom était sa fierté. Son sang était son blason. Son appartenance au Seigneur des Ténèbres, sa nature. Mon père était aussi arrogant qu'ignorant. Sternberg avait raison. Les deux allaient de pair. J'en avais un exemple dans la famille. En pensant à elle, à cette maison Fawley dont j'étais malgré moi fier, je me dis qu'en réalité je n'en était pas vraiment un. Comme mon père avait coutume de me le répéter, lors de ses colères noires et de ses punitions. Je serrais les poings en repensant à toutes ces corrections, pour ma répartition, pour ma traîtrise, pour mes fréquentations. Oui, il était ignorant. Et couplé d'une arrogance que je ne supportais pas.
Je repensais au dernier vrai Noël que j'avais passé à Poudlard. Celui avec mes amis, l'année dernière, en sixième année. Je n'étais pas rentré. Par provocation, et avec l'appuis de mes amis. Ce n'était pas la première fois que je le faisais. Je connaissais les conséquences. J'avais désobéis, et j'avais reçus une lettre froide de ma mère, et un avertissement de mon père. Était-ce là de l'arrogance ? Telle qu'elle était désignée dans la citation ? Je connaissais les conséquences, je n'étais pas ignorant. Mais je n'étais pas totalement sûr d'être arrogant par la même occasion. J'étais dans la salle commune en lisant cette lettre, et je mettais mes chaussures, puisque mes amis devaient m'attendre dans le parc pour une balade enneigée.
Je revins progressivement à la réalité et alors que mon regard se perdait dans la nuit londonienne j'entendis le carillon de la porte sonner, suivie de près par un fracas.
Je sursautais, attrapais ma baguette et me jetais dans les escaliers, la peur nouant mon ventre. J'entendais des pleurs. Les pleurs de ma mère. Et les paroles d'un homme, étouffées qui implorait ma mère de le garder ici. J'entrais dans le salon, ma baguette toujours dans la main, avec un espoir malsain de ne pas voir mon "père". Pourtant, il était là. Et ma mère l'enlaçait en pleurant. Une telle scène me laissa de marbre, et je refermais plus fort mes doigts sur ma baguette. La voix éprouvée et froide de beau-père s'éleva et déchira le calme de la pièce.
- Tu aurais dû être là, Conuratio.
Je ricanais. Un rire nerveux, bien entendu. Jamais. Jamais. Je voulais partir rejoindre mes amis, savoir ce qui s'était passé. A cet instant, égoïstement, je me fichais de savoir qui avait gagné. Je n'avais pas l'esprit assez clair pour comprendre que le Seigneur des Ténèbres avait perdu. Mon "père" n'arrivait pas à se tenir debout. Son habit noir était carbonisé comme s'il avait été poursuivis par un Feudeymon. Une balafre parcourait son visage usé, ses mains tremblaient tandis que son regard se faisait de braise sur moi.
- Vas donc rejoindre tes amis cracha-t-il.
J'eus un soupçon d'espoir.
- Ils doivent être morts, ou ils sont tombés sur Travers.
Son rire se répercuta dans toute la pièce. Je ne pouvais garder cette façade impassible. Caspius ne les avait pas vu. Pourtant, il était fin observateur. S'il ne les avait pas vu c'était qu'ils devaient être morts. S'ils étaient tombés sur Travers ou Lestrange, ils connaîtraient un sort pire que la mort. Les yeux brillants, je continuais de fixer le monstre avachi sur le canapé. Ma mère était partie dans la maison chercher sa baguette sans doute, pour s'occuper de Caspius. Nous laissant seuls dans cette pièce.
- Introuvables, et pourtant, je voulais les tuer. Sors les violons Aggrippa, ton fils va pleurer.
Arrogance, arrogance pourquoi étais-tu toujours là ?
Il était fier des mots qu'il me crachais à la figure, avec ce dédain que je lui avais toujours connu.
Je dardais sur Caspius un regard de haine. Je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi mauvais, d'aussi puissant pour quelqu'un. Jamais. Je voulais sa mort. Mais je ne toucherai pas à lui. Il ne le méritait pas. Mes amis ne voudraient pas cela. Ils ne voudraient pas que je devienne comme lui. Je ne savais ce qu'il leur était arrivé mais je me doutais qu'ils étaient morts. Ma mère revînt dans le salon et nous regarda alternativement. Je me détournais d'elle lentement et grimpais les escaliers deux à deux. Elle non plus ne méritait pas de considération. Elle était comme lui, au fond.
J'entrais dans ma chambre et la porte s'envola contre le mur, hors de ses gonds. Comme je l'étais. Tandis que je faisais mes valises à la va-vite je repensais à ces années à Poudlard, à tout ce que j'y avais vécu.
Je repensais à ces sorties à Pré-Au-Lard en hivers où nous croisions toujours la même hermine blanche de Madame Rosmerta qui courait dans les rues. Elle était reconnaissable à sa petite tâche noire sur une oreille. Je me rappelais de ces rires au Chaudron Baveur en été, autour d'une bouteille de Bierraubeurre. Je repensais à ces cours d'histoire de la magie sur la guerre des Gobelins, pendant lesquels nous pronostiquions sur les matchs de Quidditch de Poudlard, parce que cette partie du programme ne nous intéressait pas. Je me rappelais de notre rencontre dans le Poudlard Express, de notre répartition, de ma déception de ne pas être avec eux. Je me rappelais de nos escapades nocturnes au Lac Noir, je me rappelais d'eux dans les tribunes du terrain de Quidditch, pour les sélections des joueurs de Serdaigle. Je me rappelais de la dernière fois que je les avais vu, sur le quais de la gare, à la fin de l'année dernière. Il n'étaient plus à Poudlard désormais. Interdit au né-moldus. Ils se cachaient, avaient intégrés l'Ordre du Phénix.
D'un coup sec, je fermais ma valise, je me saisis de mon balais, le dernier Eclair de Feu, plus rien désormais ne me retenait dans cette maison. Je descendis les escaliers, pour faire irruption dans le salon où Caspius m'inonda d'un regard aussi noir que ses habits. Je le regardais un instant, avant de prendre la parole :
- Je suis bien heureux de ne pas être ton fils. Je suis bien heureux de n'avoir aucuns gènes identiques aux tiens. Je sauverai le nom des Fawley de cette humiliation que tu nous a fait subir.
Je quittais la maison sur ses mots.
Je ne revis jamais Caspius. Je ne revis jamais ma mère. Et en quinze ans, je n'avais répondu qu'à dix de ses lettres, et dans chacune d'entres-elles, Aggrippa essayait de réhabiliter Caspius dans mon esprit. Mais c'était impossible. Il était ignorant. Il était arrogant, il était tel que Jacques Sternberg l'avait dit.
"Ignorance et arrogance ne riment pas seulement, ils vont souvent de pair." - Jacques Sternberg ~~~ |
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